Les profits partent aux Bermudes, mais les usines non. L'argent se cache en Suisse, mais il n'y est pas investi. Le capital n'est pas mobile, il est dissimulable. L'Europe se vole elle-même.
De la mythologie créée de toutes pièces pour justifier la loi sur le secret bancaire jusqu'à l'escroquerie à grande échelle pour couvrir les fraudeurs, tout atteste de la malhonnêteté de bien des banquiers suisses. (p.28)
C'est l'une des grandes règles du capitalisme que, plus on monte dans l'échelle des fortunes, plus la part du patrimoine financier est importante, et, en son sein, celle des actions - les titres qui confèrent la propriété des moyens de production, le vrai pouvoir économique et social. (p.52)
Quand on regarde dans le détail, les anomalies statistiques mondiales ne sont rien d'autre que le reflet des placements réalisés par les particuliers depuis les paradis fiscaux. C'est pourquoi le déséquilibre actif-passif global, qui s'élève à 4800 milliards d'euros en 2013, fournit une estimation raisonnable du montant des portefeuille offshore des ménages. (p.47)
Plus que de se concurrencer, les paradis fiscaux ont en réalité eu tendance à se spécialiser dans les différentes étapes de l'activité de gestion de fortune. (p.34)
Les paradis fiscaux peuvent être vaincus, non pas en fermant les frontières, mais en remettant les questions fiscales au cœur des politiques commerciales.
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