Déjà, je n'aime pas les romances. Or, ce roman n'était absolument pas censé être une romance. Et je l'avais choisi parce qu'il est recensé comme relevant de la mouvance steampunk - vous aurez peut-être observé que question steampunk, je suis souvent déçue, mais je reste inlassablement à la recherche de quelques perles. D'autant que ma dernière lecture steampunk, Machines infernales, s'était montré à la hauteur de mes attentes. Certes, comme j'ai lu le guide steampunk d'Étiennne Barillier, je ne m'attendais pas à un chef-d'oeuvre avec Sans âme, et, pour dire la vérité, j'étais surtout, après un véritable marathon théâtre durant l'année 2020, soucieuse de me divertir sans avoir à trop réfléchir. Là-dessus, pour une fois, je ne me suis pas totalement trompée - je possède pourtant une sorte de talent inné pour choisir le livre qui demande trois fois, voire dix fois plus de cerveau que d'ordinaire quand je cherche quelque chose du genre lénifiant (ma prochaine critique ne fera que le confirmer). Pas tout à fait trompée, disais-je. Car si je n'ai carrément pas eu à réfléchir, ce qui m'allait très bien, j'ai été assez peu divertie. Enfin quoi, on m'annonce des mystères avec des vampires, des loups-garous et autres créatures étranges dans un Londres steampunk, et je me retrouve avec deux tourtereaux qui ne cessent de s'embrasser et de se tripoter de toutes les façons possibles ! Moi qui déteste les romances ! Argh !
Donc, Sans âme, c'est l'histoire d'Alexia Tarabotti, une vieille fille de vingt-huit ans, de surcroît d'origine italienne, au teint trop mat et au nez trop long, ainsi qu'au caractère un peu trop bien trempé pour être considéré comme bonne à marier. Et elle n'a pas d'âme (on appelle ça être "paranaturel"), ce qui lui donne un gros avantage vis-à-à-vis des êtres surnaturels : son absence d'âme lui permet d'annuler leurs pouvoirs par simple toucher. Elle est recensée dans un registre comme telle, et donc aucun loup-garou ou vampire ne s'aviserait de l'attaquer. Or, elle est bel et bien attaquée par un vampire au comportement quelque peu bizarre lors d'une soirée mondaine (elle s'en sort grâce à son ombrelle, n'ayez crainte).
On est donc dans l'urban fantasy plus que dans le steampunk (même si le steampunk va se faire plus présent vers la fin), et dans l'intrigue policière. Sauf que l'intrigue policière est peu développée, parce que, comme je l'ai fait remarquer avec force subtilité plus haut, c'est l'histoire d'amour d'Alexia avec le chef du B.U.R. (sorte de Scotland Yard des affaires surnaturelles) qui prend le dessus sur tout le reste. Oui, le texte (pas très bien écrit ou traduit, difficile de trancher) joue sur ses nombreux traits d'humour. Seulement un trait d'humour toutes les trois lignes, c'est fatigant à la longue. Oui, Alexia possède une personnalité très peu anglo-victorienne et censée faire le sel du roman. Seulement, c'est un peu fatigant à la longue. Les longues pages où le comte de Woosley et Alexia se tripotent et s'embrassent avec la langue (ça fait partie de l'humour distillé dans le roman) s'éternisent, et c'est fatigant à la longue. Sans que ça n'apporte rien au texte, sinon donner l'impression que le roman a été écrit de façon très formatée, pour un public-cible précis, à tendance young adult.
Donc, bon, oui, ça se lit, mais j'ai quand même fait des pauses d'un jour ou deux tellement l'intrigue n'avançait pas. Donc question divertissement, je pense pouvoir trouver mieux. Quand à l'histoire à proprement parler policière, elle est tellement convenue que je suis restée nettement sur ma faim. le pire est que j'envisage quand même vaguement de lire la suite, car, enfin... c'est quoi cette histoire de décorations en forme de pieuvres ??? Et voilà comment on se fait avoir par une vague allusion à Lovecraft alors qu'on n'a pas aimé un roman (et qu'on est persuadé que même si le truc des pieuvres est expliqué dans les romans suivants, on va être déçu)... Argh ! Argh ! Argh !!!
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