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Critiques de Gaëlle Nohant (1125)
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Légende d'un dormeur éveillé

Je ne connaissais pas du tout Robert Desnos à part sa comptine sur la fourmi que j'avais entendu dans une pièce de théâtre amateur en quatrième.

Donc ce fut pour moi la découverte d'un homme qu'on peut dire avoir vecu un destin extraordinaire.

Ce dernier, poète de son état, a d'abord connu André Breton. Finalement il ne va plus s'entendre avec lui et quitte le mouvement surréaliste. Il va rencontrer plus tard Jacques Prévert et bien d'autres.

Il n'est pas riche car ses livres de poésie se vendent mal alors il devient journaliste.

Il aime Yvonne qui malheureusement ne lui rend pas son amour puis Youki, une femme volage mais qui va rester avec lui quand son mari s'est lassée d'elle pour une autre femme.

J'ai passé un bon moment et j'ai eu beaucoup de mal à lâcher le livre bien que ce soit un pavé de plus de 500 pages. Ce roman est riche d'informations sur la période d'avant guerre et sur la montée du nazisme et j'imagine que l'auteur a dû passer du temps pour l'écrire et s'informer que ses info étaient vraies. Je recommande cette lecture sans problème. Pour tous ceux qui aiment l'histoire et la poésie car ce livre en regorge.
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Légende d'un dormeur éveillé

Ce livre fait partie de ces ouvrages qui necessitent à mon avis une lecture "attentive". La plume de l'auteur est vraiment belle (j'ai adoré de nombreuses tournures), mais assez complexe...on ne peut pas vraiment le lire de 10 minutes en 10 minutes en s'endormant ;)

L'histoire est très interessante, celle de RObert Desnos, bien sûr, mais également de tous ces personnages qui gravitent autour, leur vie d'artistes, son amour si atypique mais beau par dessus tout, son caractère entier et libre, les évolutions de la presse et de ses courants...et ce si douloureux glissement vers la guerre, la résilience qu'elle exige, ses horreurs, le courage et le dénouement, triste mais beau.

Un livre qui n'est donc pas "leger" ni dans son histoire ni dans son écriture, mais qui, à l'approche de ses dernières pages, me serrait le cœur de le fermer... donc belle lecture
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Légende d'un dormeur éveillé

En écrivant la "légende d'un dormeur éveillé", Gaëlle Nohant retrace la vie prolifique d'un poète, Robert Desnos, et l'Histoire mouvementée de la première moitié du vingtième siècle.

Tout en restant fidèle à la vérité, l'auteure invente, entre les faits historiques, une"vérité possible" par le biais de la fiction. Il s'agit bien, en effet, d'un roman. Le roman d'un homme libre, poète facétieux et rêveur, croquant la vie à pleine dents, fidèle en amour et en amitié. Nous suivons son parcours de son retour de Cuba en 1928, «Cuba lui est entré dans le corps à la manière d'un alcool fort», à sa mort le 8 juin 1945, sur une paillasse, vêtu de l'habit rayé de déporté dans un camp de concentration en Tchécoslovaquie.

Autodidacte, fâché avec sa famille et l'école, Robert Desnos fréquente le milieu surréaliste au début des années vingt, en devient un lumineux pilier et travaille comme journaliste pour plusieurs journaux. Robert est séduit par les «discussions à bâtons rompus, les calembours politiques, les formules lapidaires, cet humour noir, autant de gifles cherchant la joue adéquate.» Il cherche la complexité des êtres, l'infini de leurs contradictions, et tente de capturer le frémissement, l'instant.

Epris de liberté, refusant de s'engager dans le communisme, il est exclu du mouvement en 1929 par André Breton, véritable dictateur du mouvement qui, pourtant, annonçait : «le surréalisme est à l'ordre du jour et Desnos est son prophète.»

Desnos, c'est aussi un fidèle en amours et en amitiés. En amour, Desnos est d'abord follement amoureux de la chanteuse de music-hall Yvonne George. Un amour jamais réciproque qui lui inspirera de douloureux et lyriques poèmes : «j'ai tant rêvé de toi, que je perds ta réalité...» Yvonne George meurt en 1930 à trente trois ans. Il se détachera de cet amour platonique dans les bras de Youki Foujita, la femme de son ami le peintre Foujita, avec qui il vivra à partir de 1930 jusqu'à sa mort, un amour chaotique et passionné : «À force d'aimer, je me suis perdu dans l'océan. Et quel océan ! une tempête de rires et de larmes.»

Et fidèle en amitiés. Et quels amis……, nous allons croiser Foujita, Pascin, Artaud, Prevert, Picasso, Jean-Louis Barrault, Pablo Neruda et bien d'autres avec qui Desnos partagera une amitié sincère et honnête.

Puis, vient le temps de la peste brune. en 1942, Desnos intègre le réseau AGIR, auquel il transmet des informations confidentielles et fabrique de fausses cartes d'identité pour des juifs en danger. Mais, le 22 février 1944, il est arrêté par la Gestapo et le 27 avril il est déporté avec plus d'un millier d'hommes à Auschwitz. Puis le 12 mai vers Buchenwald et le 16 mai pour Flossenbürg. Le 2 juin il est expédié au camp de Flöha pour travailler dans une usine fabriquant les Messerschmitt. En avril 45, les prisonniers sont dirigés jusqu'au camp de concentration de Theresienstadt où meurt Robert Desnos, le 8 juin, alors que le camp vient d'être libéré par l'Armée rouge. Ce livre magnifique, merveilleusement écrit, est le roman d'un poète épris de liberté et de courage, aimant la vie jusqu'à en mourir.
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Légende d'un dormeur éveillé

Robert Desnos: voilà un poète que je ne connais que trop mal. Pourtant son histoire, sa vie, ses valeurs méritaient un tel roman. J'ai été embarquée par cette lecture, par la belle écriture de Gaëlle Nohant, comme je l'avais déjà été dans "La part des flammes ". J'y ai découvert une période de l'histoire, le Paris des années 30 et certains de ses artistes, leur vie durant la guerre puis le vécu de ceux qui attendent le retour des déportés.

C'est un livre qui mérite qu'on prenne le temps de s'y engouffrer, de s'y plonger pleinement et qui nous rappelle aussi qu'il faut profiter de la vie, rêver, espérer, quel que soit l'espace et la marge de liberté que nous avons.



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Légende d'un dormeur éveillé

Un roman, une biographie, un hommage éblouissant…plus ! Une déclaration d’amour de Gaëlle Nohant, à Robert Desnos, ce poète trop méconnu qui, en 45 ans a vécu « mille vies ».

Poète, écrivain, journaliste, critique de cinéma, homme de radio, interprète de rêves, chroniqueur littéraire et enfin résistant. Il fut un homme sensible, amoureux, généreux, combatif, toujours épris de liberté et de justice.



Paris, Montparnasse, les années folles et le mouvement surréaliste. Les idées tourbillonnent et la création artistique foisonne. C’est l’époque de la fête permanente, de l’insouciance et de l’amitié.



Viendront hélas les années sombres, les montées nationalistes en Europe, la guerre et l’occupation ennemie, la déportation et l’horreur des camps de concentration.



Avec ce livre au style d’écriture riche, bien construit et parfaitement documenté, Gaëlle Nohant nous offre un moment de pur plaisir et l’envie de nous plonger encore plus dans cette période de l’histoire.

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Légende d'un dormeur éveillé

Gaelle Nohant, très justement récompensée par le prix des libraire pour ce titre, nous offre une magnifique biographie romancée. Elle ressuscite un homme libre, un auteur incandescent, un amant entier et passionné. Sa façon de le raconter, de le partager, résonne comme un chant d'amour, nous donne à lire le portrait plein de vie d'un homme brillant et attachant. Elle nous invite dans l'exubérante période des années 30, dans la bohème de Montparnasse, où l'on croise Breton, Prévert, Aragon, Barrault à toutes les pages. On assiste à des fêtes  incroyables, à des débats enjoués, à des moments d'émotion folle et pure. On découvre un amour vrai et flamboyant, une passion exceptionnelle. Et en résonance à ce magnifique portrait, l'auteur fait défiler la grande histoire, la montée du nazisme et l'explosion de la seconde guerre mondiale. 



La plume de l'auteur, fluide et teintée elle aussi de poésie, alterne avec des vers du poète et fait de ce vibrant hommage, de cette vie d'aventures, un petit bijou de romantisme, de culture et d'histoire. Je peux affirmer que c'est l'une de mes plus belles émotion de lecture de ces dernières années. J'ai fondu, me suis délectée et ai même laissé déborder quelques larmes.

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Légende d'un dormeur éveillé



Biographie du poète Robert Desnos pleine d’émotions. Le Montparnasse des années 30 est incroyable à revivre : Prevert, Elouard, Aragon.. On entend le jazz au coin des rues, on boit tous les soirs, on débat de ses idéaux, on s’engueule avec conviction !



La guerre revient malheureusement vite, Robert Desnos s’engage dans la résistance et perd parfois de sa poésie et de son insouciance. Il refuse de quitter Paris qu’il aime tant, il se met en danger..



Et je ne peux pas parler de ce livre sans parler de l’amour de Robert Desnos: Kiki, légère, drôle parfois volage mais éperdument fidèle.



Merci @gnohant pour ce numéro de funambule. Merci de m’avoir fait découvrir cet homme, de m’avoir plongée dans les plus belles années de Paris et de m’avoir procuré autant d’émotions. Ce Robert qui est le vôtre est incroyable ! Je l’ai profondément aimé 🤍
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Légende d'un dormeur éveillé

A travers ce roman, j'ai découvert Robert Desnos que je ne connaissais pas. J'ai découvert un homme, un poète, un caractère indomptable, un amour fou, un résistant. J'ai rencontré Youki, sa sirène, ses amis. J'ai découvert Paris de l'entre deux guerres, le groupe des surréalistes avec leur air faussement désinvolte, leurs désaccords. J'ai rencontré Prévert, Néruda, Hemingway, Aragon, Marcel Aymé.

Ecrire, écrire, encore écrire, toujours écrire, la gentillesse, la fougue, l'espoir, l'optimisme voilà comment je décrirai Robert Desnos et incroyablement intelligent et cultivé.

Les denriers chapitres, lorsque Youki prend la parole, m'ont bouleversé. Connaitre le destin tragique de cet homme, son humanité, le témoignage de son amour de toujours.



Une très belle découverte sublimé par la plume de Gaëlle Nohant qui sait nous embarquer comme il se doit dans cet univers.
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Légende d'un dormeur éveillé

J'avais oublié son nom. Ce nom que j'avais entendu petite fille et récitée à l'école primaire de mon village. Ce nom et ce poème oubliés depuis des années.

Ce nom m'était réapparu en lisant Ombre parmi les Ombres d'Ysabelle Lacamp. Mais il ne me disait rien.

Ce nom c'est Robert Desnos le poète français.

Gaëlle Nohant, de sa plume magnifique, offre une biographie romancée de ce poète résistant, aimant la vie et la liberté, et par dessus tout écrire des poèmes.

Aimant deux femmes, Yvonne George et Youki son dernier grand amour.

L'auteure fait revivre le poète dans le Paris des années folles à l'occupation.

On y croise Prévert, Artaud, Aragon, Barrault, Breton, et bien d'autres encore.

On y croise la guerre, la folie meurtrière.

On y croise aussi des extraits et des poèmes de Robert Desnos, parsemés par-ci, par-là.

Et c'est là que j'ai retrouvé le poème appris petite fille à l'école primaire de mon village, page 412, "La fourmi". En fait, je ne l'avais pas tant oublié que ça ! Et que dire de la dernière partie qui m'a fait refermer ce livre à la page 597, des larmes plein les yeux.

Merci beaucoup à Gaëlle Nohant d'avoir fait revivre Robert Desnos afin que l'on ne l'oubli pas
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Légende d'un dormeur éveillé

Je pensais connaître Robert Desnos. j’ai eu la chance, avec un collègue au cours d’art dramatique que nous assurions, de le mettre en scène et de ciseler, pour le public, des mises en lumière qui ont marqués les élèves acteurs et le grand public que nous avions la chance d’avoir.

Mais en suivant Gaëlle Nohant, pas à pas, avec le Desnos qui définit le surréalisme que nous, belges, nous apprécions tant, qui le partage avec ses compagnons littéraires et qui reste droit et honnête avec lui-même, sa vérité et ses fondamentaux, je l'ai davantage encore apprécié.

Et puis, un cran au-dessus encore, j'ai aimé sa droiture dans sa lutte contre le nazisme et la montée des destructions massives de l'être humain de cette peu glorieuse époque des camps.

Sous la plume de Gaëlle Nohant, plume référencée, ciselée à souhait et capable de laisser au lecteur un espace de pensée et de jugement qu'in fine, il est le seul à pouvoir poser sur ses idées, Robert Desnos apparaît comme un maître de la cohérence et de la lucidité face à un monde qui se déclare, se rétracte, s'engage et fuit, s'identifie porteur de la raison et déraisonne tout aussi vite. On peut ne pas être d'accord avec tout ce qu'a dit, pensé et écrit Desnos... mais on ne peut lui jeter la pierre d'un surréalisme farfelu et inutile. Ses valeurs face à la vie, à l'humain et à l'importance de vivre pleinement le moment présent sont infiniment utiles aux questions que l'homme d'aujourd'hui doit se poser.

Et nous, durant cette occupation infâme de nos terres, nos villes, nos demeures mais surtout nos esprits, qu'aurions-nous dit, fait ou fuit?

Gaëlle Nohant, autrice talentueuse, nous invite à nous asseoir aux mêmes terrasses de café, à sillonner les mêmes quartiers que Robert Desnos et à nous interroger sur l'humanité comme il l'a fait. Les réponses nous appartiennent, bien sûr. Mais sans Gaëlle Nohant nous contant la légende d'un dormeur éveillé, je ne suis pas sûr qu'on penserait à se soumettre à ce travail d'approfondissement de nous-mêmes et de l'âme humaine.

Merci à Lecteur.com qui m'a offert la possibilité d'aborder Robert Desnos sous un autre angle et de le redécouvrir avec bonheur.
Lien : https://frconstant.com/
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Légende d'un dormeur éveillé

Je connaissais quelques poèmes de Robert Desnos, mais rien de sa vie.

Cette biographie romancée comble mes lacunes, d'autant qu'elle est enrichie de nombreux vers du poète.

On sent la passion de Gaëlle Nohant pour Robert Desnos.

J'ai beaucoup aimé vivre cette ambiance des années 30 où les surréalistes s'en donnaient à cœur joie.

Cet esprit nouveau qui bouscule la littérature classique, cette liberté nouvelle.

J'ai beaucoup aimé aussi toutes ces rencontres avec des gens qui ne laissent pas indifférents : Prévert, Pablo Neruda, Garcia Lorca ; Jean-Louis Barrault, Fujita, Picasso..... et tous les autres, amis de Desnos.

André Breton, par contre, apparaît comme un mégalo pas très sympathique.

Robert Desnos est dépeint comme un homme bon, généreux, plein de talent, de sensibilité et d'humour, entier, volontaire, déterminé, engagé, résistant.......

J'ai particulièrement aimé la dernière partie où Youki, l'amour de sa vie, écrit pour Robert, prisonnier des allemands.

Un livre ambitieux et abouti.
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Légende d'un dormeur éveillé

Un très beau livre. Une biographie très riche autant en détails qu'en émotions. Un roman très bien construit qui nous accroche et ne nous lâche pas. Et surtout un bel hommage qui m'a fait découvrir le poète et journaliste Robert Desnos, un homme entier et admirable.

J'ai lu ce livre très lentement, savourant sa lecture au fil des jours et je l'ai terminé avec regret. Il est dense, l'auteure s'est énormément documentée pour nous donner tous ces détails et à romancé le récit de façon à nous offrir un récit clair et très intéressante, mais aussi je suppose à remplir les espaces où la documentation manquait.

L'histoire de Desnos est magnifique, un homme engagé et sans compromis. Un talent à l'état pur qui avait une ligne conductrice et une étoile qui le guidaient.

Et que dire de tous ces personnages qui l'entouraient ou qui le croissaient ? J'ai cotoyé avec ce livre des grands noms, certains de mes idoles, dans leur quotidien : Picasso, Neruda, García Lorca, Eluard, etc. J'ai rencontré les surréalistes et leur révolution. Et j'ai vécu à côté de Desnos tous ces personnages typiques de ces années folles comme sa compagne Youki.

Enfin l'histoire se situe d'abord entre les deux guerres avec une première partie dans ces années d'insouciance qui nous emmène petit à petit à travers la grande crise et la montée du fascisme vers la deuxième guerre mondiale. Chaque étape est décrite avec minutie en arrière plan de l'histoire de Desnos. Et je dois dire que c'est très fidèle et captivant.



En somme un livre magnifique et bouleversant.
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Légende d'un dormeur éveillé

De la vie de Robert Desnos, dont la poésie m'a séduite dès mon adolescence, Gaëlle Nohant fait un bouleversant récit qui nous entraîne dans le Montparnasse des années folles avec André Breton, Apollinaire. Desnos se veut libre, très vite il se détache des mouvements qui l'enchaînent. C'est un homme joyeux, amoureux de la vie, entouré d'amis tels que Prévert, Aragon, Jean-Louis Barrault, Pablo Neruda...et amoureux de Youki, jusqu'à la fin de sa vie.

Desnos se révolte contre la dictature, contre l'injustice, et fait preuve dans toutes les circonstances, même les plus dramatiques, d'un optimisme sans faille.

Oui, Gaëlle Nohant provoque une rencontre magnifique entre Desnos et son lecteur! C'est aussi une page de l'histoire qui est racontée ici, avec les tragédies qui l'ont marquée.

Je retiens de ces pages une leçon de courage et de sincérité.

" Une fourmi de dix huit mètres

avec un chapeau sur la tête

ça n'existe pas, ça n'existe pas..."

Ou l'art de mettre de la poésie sur le tragique.

Merci encore Monsieur Desnos, et Merci Madame Nohant
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Légende d'un dormeur éveillé

Ce livre m'a aspirée et passionnée du début à la fin. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre de manière avide, page après page, comme cela...



Il faut d'abord souligner le style voluptueux, étoffé et goûteux de Gaëlle Nohant. La richesse du vocabulaire, le jeu sur les rythmes et rimes, le choix de certains mots, que l'on murmure et qui restent sur la langue... attisent la gourmandise de ceux qui comme moi aiment et savourent la langue française.



De ce style, Gaëlle Nohant fait une arme pour donner vie à un personnage, en lui rendant avec une justesse irréprochable son éclat de héros. La poésie de l'écrivaine arrive en fait à incarner ce qu'était Robert Desnos : un homme rêveur et généreux, motivé par des valeurs plus importantes que le reste, dont l'amour, la liberté et l'amitié.



On soulignera également la justesse et la beauté poétique des nombreuses images et métaphores qui rythment la narration : Nohant arrive à décrire parfaitement les différents ressentis et points de vue, et donne une forme verbale à la palette des sentiments. Elle met des mots sur des états d'âme insoupçonnés, et en fait une poésie. A tel point qu'en lisant ce livre, on prend du plaisir et on parvient à mieux se comprendre soi-même.



Je finirais par dire que je ne regrette absolument pas d'avoir lu ce livre parce qu'il est un puits de saveurs, de mots qui restent en bouche, il est une ballade qui nous emmène un instant dans la poésie de Robert Desnos, mais c'est aussi un livre intéressant d'un point de vue culturel et historique, pour les nombreux personnages que l'on rencontre et qui mélangent différents horizons artistiques, pour les détails de leur vie et de leurs productions artistiques durant l'Occupation. Je n'ai qu'une envie : filer au rayon "Poésie", et découvrir les recueils de Robert Desnos et de ses amis surréalistes...
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Légende d'un dormeur éveillé

Je ne suis pas très bon public pour ce genre de roman. En effet je n'ai pas la sensibilité qu'il faut pour apprécier la poésie et /ou la philosophie. Mon système de pensée est beaucoup trop ancré dans la terre et j'ai vraiment des difficultés à me laisser porter par des vers ou des questionnements abstraits.

La première partie de ce roman m'a donc quelque peu rebuté. L'écriture était trop "pompeuse" (ce n'est pas le mot adéquat, il est dans l'excès, mais je n'en trouve pas d'autre pour décrire mon sentiment), trop "romantique" (de part les vers et les pensées de monsieur Desnos). J'ai arrêté de lire les petits apartés poétiques entre les paragraphes, car je n'accrochais pas du tout.

Ensuite, la vie soit disant trépidante des protagonistes dans les années de l'entre deux guerres manque de naturel. Tout m'a semblé forcé, tant la débauche que le besoin, la recherche d'amour et d'amitié. Tout cela se régularise à l'approche de la deuxième guerre mondiale avec l'engagement de Robert Desnos dans la Résistance et...

...La deuxième partie du roman, m'a plu ! J'ai bien fait de persévérer dans ma lecture (hé oui, j'ai failli abandonné 2 - 3 fois). Cette deuxième partie, sous la "plume" de Youki, est plus directe, plus terre à terre, et donc plus dans mon caractère. Il y avait beaucoup moins de digressions philosophiques et plus de descriptions concrètes.

Le style et l'écriture de madame Nohant sont, on ne peut le nier, très jolis. La masse d'informations récoltée est impressionnante. Mais ce style n'est pas (encore) le mien mais qui sait... Un jour peut-être je m'adoucirai.
Lien : http://cath-jenta3.hautetfor..
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Légende d'un dormeur éveillé

Un exemple parfait de mes lectures préférées ! Une biographie romancée, centrée sur une figure de préférence artistique, élargie d'une palette de personnages tout aussi emblématiques, avec cette délicieuse impression d'avoir appris, sans s'être pris la tête, d'avoir mieux compris des parcours de vie, des bouts de poésie, comme ici, d'avoir cotoyé un monde particulier rendu bien vite familier. En cela, Gaëlle a parfaitement réussi.

De son écriture soignée, fouillée, inspirée, elle me projette dans le Montparnasse de l'entre-deux guerres, dans des lieux réputés, des cabarets, des troquets. J'y apostrophe Desnos, et sa bande de potes surréalistes. Je m'offusque de l'autoritarisme de Breton, leur chef de fil et assiste au délitement de leur mouvement.

Je me désole des déboires amoureux de ce "dormeur éveillé": avec Yvonne, qui se meurt, Youki qui s'en va souvent voir ailleurs, Bessie la sacrifiée.

Je le suis en Espagne, à la rencontre de Neruda, de Garcia Lorca ( bientôt fusillé par les franquistes), à Paris dans les coulisses radiophoniques et théâtrales avec J-Louis Barrault et Artaud. Période festive avant que la peste brune n'étende ses griffes, n'avilisse les esprits, ne meurtrisse coeur et corps.

De retour après 9 mois de captivité, je le retrouve critique littéraire et musical dans un Paris occupé, affamé, aux libertés bafouées, dans une position inconfortable et risquée, au sein d'un journal où il a le cran de fustiger Céline et son antisémitisme outrancier et ordurier. Parallèlement, il adhère au réseau AGIR, fournissant renseignements et faux papiers et sera finalement arrêté en février 44, déporté, emporté par le typhus l'année d'après.

La dernière partie, qui laisse la parole à Youki et à son désarroi, sa douleur, son espoir de le revoir, étant plus intimiste, n'en demeure pas moins, vu le contexte, reliée à la souffrance universelle, évoquant notamment les conditions de détention dans les camps de concentration, le retour des survivants, moribonds, la disparition de tant d'autres, des millions.



Ayant déjà pu apprécié 2 autres romans de Mme Nohant, je dois reconnaître que celui-ci, comme un mets sublimé par un chef étoilé, est une petite merveille ! Une telle excellence, omniprésente, tant dans la forme que dans le fond, mérite bien un 5 étoiles !



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Légende d'un dormeur éveillé

Ayant grandi à Compiègne, j’ai participé en tant que collégienne à l’inauguration du camp de Royallieu, réhabilité en mémorial dans les années 2000, j’ai grandi sous les vers de Robert Desnos qui ornent aujourd’hui le mur d’enceinte « Sol de Compiègne ! / Terre grasse et cependant stérile / Terre de silex et de craie / Dans ta chair / Nous marquons l’empreinte de nos semelles« . Pour autant, je ne savais rien de l’homme derrière ces mots, de sa fougue, de sa verve, de sa passion pour la poésie et pour la belle Youki. Gaëlle Nohant, avec ce livre magistral, m’a donné à voir qui était Robert Desnos, ce qu’il a vécu mais aussi sa personnalité, ses convictions, ses fantaisies, son engagement politique. Ce livre n’est pas de ces biographies qui ne font qu’effleurer la surface, c’est un texte qui creuse au plus profond de son personnage – ou devrais-je dire, de ses personnages.



Déjà conquise par la plume de Gaëlle Nohant avec La part des flammes, La femme révelée et plus récemment Le bureau d’éclaircissement des destins, je suis une fois de plus soufflée par la virtuosité de cette autrice qui nous rend l’Histoire si proche, si humaine, si tangible. Ici, c’est mieux encore puisqu’elle la rend poétique, insérant des vers de Desnos au coeur du récit dans une alternance si bien choisie. Elle nous la rend créative et politique, explorant les dissenssions du courant surréaliste, les engagements de chacun sous l’Occupation, dans un Paris bouleversé mais où les artistes et écrivains continuent à faire entendre leur voix.



Légende d’un dormeur éveillé m’a fait tomber sous le charme de ce poète irrévérencieux, engagé et épicurien, saisissant l’instant présent en toute occasion, investi dans tout ce qu’il a entrepris, riant de la vie jusque dans les camps de concentration où il s’est consumé à petit feu. Une leçon de vie et un exemple à suivre.
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Légende d'un dormeur éveillé

« Légende d’un dormeur éveillé » : qu’il est beau ce titre ! Je l’avais retenu à la fois pour la contradiction entre ces deux termes – dormeur et éveillé - et son côté esthétique. Mon intérêt s’était ensuite porté sur Desnos dont j’ignorais la biographie. Après avoir rédigé mon billet sur le Bureau d’Eclaircissement des Destins de Gaëlle Nohant, @Sabine59 m’a incitée à me diriger vers ce très beau récit sur Desnos et je l’en remercie sincèrement.



J’ai tout de suite senti, dès les premières pages, l’attraction que l’auteure ressentait pour Desnos. Je ne crois pas m’avancer en présageant qu’elle a écrit là son plus beau livre. Elle s’est laissée guidée par l’attachement qu’elle a ressenti très jeune pour ce poète. De surcroit, son écriture est en parfaite symbiose avec le récit, elle lui sied comme un gant de velours. Elle a choisi la forme romanesque pour permettre au plus grand nombre d’entrer dans la vie de Desnos et c’est une réussite. Ce livre est traversé par un souffle épique dans un style étourdissant, au lyrisme enchanteur.



Je ne peux qu’apprécier le texte, ignorant l’histoire en détail du poète, je ne peux porter un jugement critique sur le fond mais j’ai été fascinée par la beauté et la sensibilité qui émane de la forme : « qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse ».



Si l’auteure s’est autorisée la forme romanesque, elle ne s’est pas écartée des sentiers tracés par Anne Egger et sa biographie sur les surréalistes ni de la somme de ses sources d’inspiration qui sont impressionnantes. Portée par sa passion pour le poète, elle a travaillé son récit après avoir étudié longuement les écrits, les documentaires. Elle a eu l’ingénieuse idée de semer de jolis extraits de poèmes qui viennent agrémenter à bon escient, les chapitres. Elle dépose des petits cailloux que l’on prend plaisir à savourer, comme pour laisser une trace indélébile dans nos mémoires de lecteur.



Alors je me suis laissée téléporter par ce récit étourdissant, dans les années vingt, dans ce Paris du 4ème arrondissement que je connais bien, où j’ai suivi Desnos et Alejo Carpentier, ou bien à la Coupole ou La Rotonde. J’ai partagé la table et le vin des surréalistes, totalement envoûtée par les dialogues enflammés. Je me suis fait un film portée par l’écriture visuelle de l’auteure, une véritable plongée dans ce monde de la nuit où j’ai pu croire entendre la voix éraillée des chanteuses de jazz. J’ai accompagné Desnos et Crevel dans leurs tourments amoureux, terminé la nuit dans la clarté lunaire d’une boîte à Montparnasse, ressenti leurs souffrances comme celle de Crevel, que de détresse en lui ! Quant à Robert, l’auteure nous invite à sonder le mystère de son univers, poète, conteur, journaliste curieux de tout, généreux, amoureux fou de la dispendieuse Youki aux sautes d’humeur éprouvants, se désespérant d’amour pour Yvonne Georges ce qui lui faisait écrire « Je ne serai jamais bien aimé ». Question : mais le voudrait-il, que ferait-il d’une existence lisse ? Excommunié par le sectaire André Breton, Robert qui n’autorise personne à lui dicter sa conduite, l’affronte avec férocité. Ils sont impitoyables l’un envers l’autre. « La nuit surréaliste s’éloigne dans une poussière d’étoiles mortes et d’amis disparus ».



Je reconnais que je commençais à m’essouffler, lassée des querelles entre surréalistes lorsque le récit a pris une nouvelle tournure. Les années trente voient le jour et avec elle, apparaît un climat de tensions délétères dont l’origine s’appuie sur la crise de vingt neuf, annonçant les évènements et les manifestations du Front Populaire, l’antisémitisme, engendrant ainsi de vifs affrontements dans les rues de Paris.



Des discussions passionnées enflamment le 45, rue Blomet, réunissant indépendamment des uns et des autres, et les dissidents « surréalistes » et les amies et amis fauchés comme les blés, toujours sur le fil ténu des sentiers les plus malaisés de cette vie de Bohème. On y croise Aragon, Prévert, Man Ray, Henri Jeanson, Eluard, Soupault, Cocteau, Théodore Fraenkel, André Masson et tant d’autres. Entre les sommeils hypnotiques, les dialogues féroces, les restes de nuits vécues dans la brume des opiacées, il règne une effervescence intellectuelle qui donne naissance à des talents dont nous avons hérités des écrits aujourd’hui. C’est un récit époustouflant qui nous emporte dans ce 20ème siècle si tourmenté, si éruptif, si brûlant et glacial à la fois, si monstrueux. La menace totalitaire est partout. Des amis disparaissent, les périls s’accumulent, Desnos abandonne ses positions pacifistes pour entrer en résistance. Il s’expose de plus en plus jusqu’à son arrestation par la Gestapo.



Je suis admirative du travail accompli par Gaëlle Nohant, elle aurait pu trébucher tant la narration demande une construction minutieuse, ne tolérant aucun écart dans la chronologie et l’exactitude historique. C’est un pavé de cinq cent trente pages qui relate le courage d’un homme, un passionné, qui affrontera le nazisme et qui y laissera la vie !



Ce serait un sacrilège de ne pas évoquer la dernière partie du livre où l’auteure laisse Youki (Lucie Badoud) s’exprimer à travers les pages de son journal. S’il n’y avait qu’une partie de ce récit à lire, à mes yeux, c’eut été celle-ci. C’est très beau, sensible, émouvant, poignant. L’auteure a su, sans conteste, se substituer à cette femme qui tente d’obtenir, par tous les moyens des nouvelles de son compagnon, Robert, cette Reine de la nuit qui fut un temps, estimait qu’aucune personne n’était en droit de prétendre à l’exclusivité d’un amour, elle qui regrette aujourd’hui, ses attitudes d’hier.



« J’ai rêvé tellement fort de toi, J’ai tellement marché, tellement parlé, Tellement aimé ton ombre, Qu’il ne me reste plus rien de toi. Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres, D’être cent fois plus ombre que l’ombre, D’être l’ombre qui viendra et reviendra dans ta vie ensoleillée ».





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Légende d'un dormeur éveillé



Il y a des livres qui font résonner avec éclat les personnages qui construisent les nations. Ils appellent à la réflexion mais surtout ils appellent le présent dans une histoire passée, suggérant que l’Histoire se répète toujours. En lisant « légende d’un dormeur éveillé » le lecteur n’est pas uniquement plongé dans la vie d’un illustre personnage, il se questionne également. En ces temps de turbulence, ou sont donc passés ces poètes de la résistance usant de la verve du verbe pour lutter contre les idées noires ! Derrière les écrans de smartphone, sur les réseaux dits sociaux… surement pas ! Alors on (je me suis mis) se met a rêver ces héros qui manquent cruellement à notre génération. Robert Desnos, puisse ta vie inspirer au moins un de nos contemporains. Un livre magnifique !!





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Légende d'un dormeur éveillé

Vibrant hommage à Robert Desnos, poète engagé et résistant français. A la liberté de penser et d’aimer.



« La poésie, le théâtre, la peinture et la musique peuvent triompher de la peur et de la haine, créer des ponts entre les hommes ».



Robert Desnos, poète surréaliste, nous est raconté dans cette poignante biographie romancée.



Lire « Légende d’un dormeur éveillé » c’est entrer dans la monde de Robert Desnos, avant-gardiste, sa vie riche d’évènements, effervescente et aux mille facettes, journaliste, poète, résistant ; c’est plonger dans le milieu artistique du Paris des années folles à l’Occupation.

Partir à la découverte des artistes et de leurs muses, doux et fervents rêveurs, idéalistes, amoureux, peintres, poètes, musiciens, photographes ; partager leurs déambulations dans le milieu des surréalistes, de virées nocturnes en terrasses parisiennes à La Coupole, aux Deux Magots…



Un roman où l’on croise André Breton, Jean-Louis Barrault, Eluard, Aragon, Prévert, Cocteau… Neruda et Garcia Lorca, et puis Youki, muse et grand amour de Robert.



« […] la poésie est éphémère comme la vie, elle passe et traverse ceux qui savent la percevoir ».



Liberté, liberté tant chérie des surréalistes, dans un Paris de fêtes et d’extravagance fougueuse, de folie et de gaieté, avant que le spectre de la Seconde Guerre mondiale ne se rapproche, que le ciel ne Paris ne s’assombrisse avec le Régime de Vichy, et l’envahisseur nazi…

La menace explose et la vie parisienne change d’allure. Une autre nuit que celle surréaliste s’empare alors de ce monde et Robert Desnos, journaliste et poète, poursuivra son engagement et ses idéaux, fera partie de ceux entrés dans la Résistance au péril de sa vie.

*

A la lecture de ce roman, j’ai ressenti toute l’admiration de l’autrice pour le poète ; l’atmosphère, flamboyante, lumineusement restituée et la dernière partie, déchirante, très forte émotionnellement.



J’ai aimé m’imprégner de cette ambiance parisienne, artistique, me balader Rive Gauche, l’esprit bohème ;

Lire cette urgence de vivre vertigineuse chez ces personnages, leur enthousiasme, leurs idéaux et leurs désillusions aussi, et surtout le courage et l’espoir ;

Découvrir la vie de Robert Desnos, romancée et racontée par Gaëlle Nohant, plume que je continue d’apprécier, fut enrichissant.

C’est fourni en références et sources littéraires, et les citations et extraits des œuvres de Robert Desnos parsèment tout le roman.

*

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