Gaëlle Sage

Chapitre 4 :

Drake

«… Juste au moment où Apo pose sa main sur son épaule, Angel reprend la parole.

– Je l’ai retrouvée. Elle roule en voiture de location et elle est dans un hôtel à vingt minutes d’ici, annonce-t-il.

– Qu’est-ce que tu veux faire ? demande notre Prés’.

– J’en sais rien, putain. Je… je peux pas y aller. Je…

– Je vais y aller, annoncé-je.

Tous les regards se portent sur moi, toutefois le mien est braqué sur Devil qui semble surpris mais surtout soulagé.

– T’es sûr ? demande le Prés’.

– Certain. Et puis le courant est bien passé entre elle et moi, dis-je en souriant.

Mon commentaire provoque, comme bien souvent, l’exaspération de certains et le sourire d’autres.

– Elle t’a mis à genoux, déclare Diesel.

– Elle m’a surtout tripoté cash pistache.

– Cette gonzesse est un ninja, elle va te briser les couilles, ajoute Stan.

J’avoue que cette Lyra m’a bluffé avec sa prise. C’est bien la première fois qu’une nana me met à genoux pour autre chose que son plaisir …»

Chapitre 8 :
Millie
«…
Il semble tiraillé entre l’envie de me convaincre que j’ai tort et la résignation de savoir que j’ai compris ses intentions.
– Tu pourras dire à ton père que s’il remet un pied ici, je le fais arrêter. Et ça vaut pour tous les membres du club, dis-je d’une voix grave et ferme.
Stan ne rate pas la menace et son regard devient noir. Évidemment. On ne touche pas au club, à ses membres, à sa famille.
– Tu as raison, finit-il par avouer. Je suis aussi venu pour mon père, mais pas seulement.
– Je ne te crois pas !
– Putain, mais tu crois que c’est évident pour moi d’admettre que je suis venu ici parce que je m’inquiétais pour toi ! Après ce que tu m’as fait, je devrais m’en foutre de ton sort, putain ! Et me voilà chez toi, comme un connard ! hurle-t-il en se passant une nouvelle fois la main dans les cheveux.
J’avais oublié qu’il fait ça à chaque fois qu’il est énervé et qu’il essaie de se calmer.
– Après ce que JE t’ai fait ! Tu manques pas de culot ! Casse-toi, Stan ! Et n’oublie pas, un seul pied ici, et c’est la prison, lui rappelé-je, les dents serrées et les poings fermés.
– Tu n’es qu’une sale garce ! me crache-t-il au visage.
– Et toi qu’un sale manipulateur ! renchéris-je, avant de reculer et de lui claquer la porte au nez.
À peine quelques secondes plus tard, un grand coup résonne contre la porte et me fait sursauter. Je suis figée sur place, j’ai enroulé mes bras autour de ma taille comme pour me protéger et je tente de rester calme tout en fixant la porte devant moi. Mais quand j’entends sa moto démarrer puis partir, je craque....»

Chapitre 4 :
Angel
«… J’adore la repartie de mon Prés’ mais ce que j’aime encore plus, à ce moment précis, c’est la tête de Fury, complètement pétrifié à cette idée.
— Bon, il est presque l’heure. Fury, va dire aux gars de se tenir prêts et préviens-moi dès que ces enfoirés arrivent. Toi, Angel, reste là.
Je préfère m’asseoir sur un des deux larges fauteuils en cuir qui font face à mon Prés’ plutôt que sur le canapé. Bien qu’usés jusqu’à la corde, ils sont toujours confortables et ils n’ont pas subi les frasques sexuelles de mon Prés’, du moins je l’espère. Puis j’attends.
— Maintenant que t’as compris pourquoi j’ai organisé cette entrevue avec ce connard de mafioso, j’ai besoin que tu te concentres exclusivement sur AJ dès son arrivée. Je veux tout savoir sur ce mec dans les moindres détails, où il vit, ses habitudes, s’il préfère les chattes blondes ou brunes, la totale. Tout ! C’est compris ?
— Pas de problème. Mais Prés’, tu sais qu’il va te falloir beaucoup plus que des chattes pour convaincre ce mec de lâcher le clan Di Santo pour travailler avec nous ?
— T’inquiète, j’ai beaucoup plus que ça, répond Apo, le sourire carnassier.
— Prés’, ils arrivent ! hurle Fury derrière la porte.

…

... une gonzesse, une putain de gonzesse ! Une longue chevelure brune tombe en cascade dans son dos et elle se regarde dans le rétroviseur quelques secondes pour se recoiffer. Elle se retourne et, bordel, je suis mort et j’ai atteint le paradis. Cette nana est une véritable déesse.
Elle est grande, dans les un mètre soixante-quinze, un mètre quatre-vingt, fine, sa tenue tout en cuir est comme une seconde peau et la moule à la perfection. Ses gestes sont précis, efficaces. Pas de doute : je viens de faire la connaissance d’AJ.
Mais bordel, comment on a pu passer à côté de ça ?!!
Je secoue la tête, incrédule, quand tout à coup son regard accroche le mien. Mais c’est juste impossible, personne ne peut me voir, le manque d’éclairage rend cette zone complètement sombre. Pendant quelques secondes, nous restons là à nous jauger puis elle me sourit, me lance un clin d’œil et part rejoindre l’entrée du club-house, le bruit de ses talons résonnant dans tout le parking. Je la suis du regard sans bouger d’un millimètre et quand j’entends la porte claquer, je relâche ma respiration que j’avais retenue durant ce bref échange.
Qu’est-ce qu’il m’arrive, putain !
...»

Chapitre 3 :

Lyra

«… Sous le poids de son regard, tout mon corps est parcouru d’un léger frisson d’appréhension. Ou peut-être d’un autre sentiment.

– Je pense qu’il y a erreur. Je suis venue pour parler à…

– Je sais, je sais. Elles veulent toutes parler au Prés’. Apparemment, il a fait bonne impression le jour du recrutement, mais crois-moi, dit-il derrière mon dos tout en plaçant sa bouche juste à côté de mon oreille, je suis largement meilleur que lui.

Son souffle chaud m’électrise et m’excite.

Je ne comprends pas ce qu’il dit, mais quand il me contourne pour se placer devant moi et braquer sur moi un regard bleu captivant, j’en oublie presque la raison de ma présence ici.

– Alors, vraie rousse ? questionne-t-il en faisant glisser son index le long de mon cou jusqu’au sommet de ma poitrine. En tout cas, t’as une paire de seins plutôt petite dans le milieu mais ferme, ajoute-t-il en plaçant ses mains sur mes seins.

Et c’est à ce moment-là que mon cerveau se reconnecte pour mieux disjoncter. Sans réfléchir et agissant par instinct, je saisis deux de ses doigts de la main droite que je tords avec violence. Pour tenter d’atténuer la douleur, il plie le bras et se penche sur le côté, j’en profite alors pour lui donner un rapide mais violent coup de genou, qui le fait tomber au sol, à genoux. Ensuite, je fais tourner le bras dont je tiens la main pour le placer sur son cou et exercer une légère pression.

Bien évidemment, en plus d’étudier ses habitudes, j’ai aussi étudié son club. Les Hell’s Dogs. C’est pourquoi je ne suis pas surprise lorsque l’homme que je tiens tente de saisir son arme qui se trouve dans son dos. Mais je suis rapide et je dégaine la première. Au moment où il sent la pointe de mon couteau appuyer contre sa carotide, son corps se tend, mais il suspend son geste.

– Pose ton arme, ordonné-je d’une voix dure.

C’est alors que plusieurs cliquetis se font entendre, et je redresse les yeux pour voir que je suis dans la ligne de mire d’une dizaine d’armes. Tous les bikers présents ont désormais le visage dur, fermé et le regard meurtrier. …»

Chapitre 3 :

Stan

«…


— Pa’, ça va ? demandé-je en m’approchant en même temps que Seth et Drake.
Mon père se contente de fixer la double porte avant de prendre une grande inspiration.
— J’ai toujours adoré son caractère de feu. Dommage que tu l’aies laissée partir celle-là, déclare mon père en me regardant. Par contre, ça me fait chier de l’admettre, mais elle a raison et je ne doute pas un seul instant qu’elle mettra en application son petit plan si jamais on ne file pas droit. Alors aucune vague, c’est bien clair ?! dit-il cette fois en s’adressant à tous les membres présents qui lui signifient leur accord en hochant la tête.
Mon père retourne s’asseoir et je ne peux m’empêcher de repenser à ce qu’il a dit : « Dommage que tu l’aies laissée partir celle-là. » Je sais que beaucoup ont eu du mal à croire ce que je leur avais raconté. J’ai souvent essuyé les commentaires et réflexions me disant que je devais me tromper. Et pendant longtemps je me suis battu contre cela. Comment ma propre famille pouvait-elle prendre la défense de Millie ! Ils n’étaient pas là, ils n’ont pas vu et c’était bien là le fond du problème. Moi-même, si je n’en avais pas été le témoin, je ne l’aurais probablement pas cru. Je ne pouvais finalement pas leur en vouloir, tous étaient attachés à Millie et sa trahison ne m’a pas seulement blessé, moi, elle a affecté tout le monde à des degrés différents...»

Chapitre 1 :
Danielle
« … – Tenez, c’est de la part de la maison, dis-je en déposant devant lui l’assiette avec une part de tarte à la myrtille, la spécialité de Debra.
L’inconnu regarde la tarte avant d’ancrer son regard dans le mien. Un silence gênant s’installe. Je jette un regard dépité derrière moi et vois Ashley qui me fait signe de continuer. Je reporte mon attention sur lui, qui continue de me fixer. Derrière ce regard bleu glacial, j’arrive tout de même à déceler une pointe d’amusement. Ravie de voir que mon embarras l’amuse.
– Un pari avec ta copine ?
– Oui et non, réponds-je, résolue à être honnête.
Après tout, qu’est-ce que j’ai à perdre ?
– Qu’est-ce que tu gagnes à venir me parler ? demande-t-il en inclinant légèrement la tête sur le côté.
– La tranquillité d’esprit, une trêve dans sa quête pour me caser avec le premier venu, un cessez-le-feu dans sa bataille contre mon manque de vie sociale, faites votre choix.
À mon explication, l’ébauche d’un sourire se dessine sur ses lèvres, …»

Chapitre 4 :

Danielle

« … Voilà, tout s’explique. C’est à cause de lui que je me retrouve dans cette merde ! J’aurais dû m’en douter, me dis-je à moi-même.

– Tu es bien la fille unique de Marc Fillmann ? demande Apo.

– Vous voulez plutôt dire le boulet qu’il traîne à sa cheville ? L’incident de parcours ? Le résultat d’un moment de faiblesse ? Alors, oui, je suis l’heureuse élue, Danielle Fillmann, fardeau unique de ce très cher philanthrope Marc Fillmann.

– Je vois que mon fils n’avait pas minimisé ta relation avec ton père, dit-il en regardant brièvement Diesel.

– Et que savez-vous au juste de ma relation avec mon père ? dis-je en croisant les bras devant moi.

– Que t’en as aucune, dit, cette fois, Diesel.

– And the winner is Diesel ! Bravo pour cette évidente et criante vérité.

– Je te conseille de changer rapidement d’attitude, me prévient Slade d’une voix menaçante.

- Sinon quoi ?! Vous allez me kidnapper ? Me ligoter ? Me retenir prisonnière ? …»

Il me frappe avec colère, mais je lui rends chacun de ses coups. Mes attaques sont nourries de dix années d’attente, de rancœur, de haine. Je ne ressens aucune douleur, seulement la rage qui coule dans mes veines. Je vais enfin pouvoir laisser sortir les ténèbres qui m’habitent depuis dix ans.

-Chaton, je suis sûr de moi et, si tu l’es aussi, par pitié, arrête ce supplice et viens poser tes putains de lèvres tentatrices sur les miennes !
J’ai à peine fini ma phrase qu’elle se jette à mon coup cette nana sera ma mort.

Tu ne feras plus de mal à personne et tu auras rendu ton dernier souffle dans la souffrance. Mais quoi qu’il en soit, je vais te faire regretter ce que tu as dit.