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Citations de Gaston Miron (116)


Je dis que la langue est le fondement même de l'existence d'un peuple, parce qu'elle réfléchit la totalité de sa culture en signes, en signifiés, en signifiance.
(...)
Je dis que personne n'a le droit d'entraver la libération d'un peuple qui a prit conscience de lui-même et de son historicité.
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Corolle Ô fleur ton sourire
ouverte échappe des abeilles d'or
reviennent les soirs bruns ivres
Infante des jeux du sort
née la beauté aux arches de tes rives
nos yeux marée sur ton corps
enfante pour eux les perles de vivre
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Si tant que dure l'amour
j'ai eu noir
j'ai eu froid
tellement souvent
tellement longtemps
si femme que femme s'en va
il fait encore
encore plus noir
encore plus froid
tellement toujours
toujours tellement
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Mon bel amour navigateur

Mon bel amour navigateur
mains ouvertes sur les songes
tu sais la carte de mon cœur
les jeux qui te prolongent
et la lumière chantée de ton âme

qui ne devine ensemble
tout le silence les yeux poreux
ce qu’il nous faut traverser le pied secret
ce qu’il nous faut écouter
l’oreille comme un coquillage
dans quel pays du son bleu
amour émoi dans l’octave du don

sur la jetée de la nuit
je saurai ma présence
d’un vœu à l’azur ton mystère
déchiré d’un espace rouge-gorge
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PLUS BELLE QUE LES LARMES


Jeune fille plus belle que les larmes
qui ont coulé plus qu'averses d'avril
beaux yeux aux ondes de martin-pêcheur
où passaient les longs-courriers de mes désirs
mémoire, ô colombe dans l'espace du cœur
je me souviens de sa hanche de navire
je me souviens de ses épis de frissons
et sur mes fêtes et mes désastres
je te salue toi la plus belle
et je chante

p.58
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LA VIE AGONIQUE

TÊTE DE CABOCHE


Une idée ça vrille et pousse
l'idée du champ dans l'épi de blé
au cœur des feuilles l'idée de l'arbre
qui va faire une forêt
et même, même
forcenée, l'idée du chiendent

c'est dans l'homme tenu
sa tourmente aiguisée
sa brave folie grimpante

non, ça n'déracine pas
ça fait à sa tête de travers,
cette idée-là, bizarre! qu'on a
tête de caboche, ô liberté

p.98
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COROLLE Ô FLEUR
(sur un ton faussement mallarméen)


Corolle ô fleur ton sourire
ouverte échappe des abeilles d’or
reviennent les soirs bruns ivres
Infante des jeux du sort
née la beauté aux arches de tes rives
nos yeux marée sur ton corps
enfante pour eux les perles de vivre

p.36
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Le temps de toi

Il fait un temps fou de soleil carrousel
la végétation de l’ombre partout palpitante
le jour qui promène les calèches du bonheur
le ciel est en marche sur des visages d’escale
d’un coup le vent s’éprend d’un arbre seul
il allume tous les rêves de son feuillage

Belle vie où nos mains foisonnent je te coupe
je reçois en plein cœur tes objets qui brillent
voici des silences comme des revolvers éteints
mes yeux à midi comme des étangs tranquilles
les fleurs sont belles de la santé des femmes


Le temps mon amour le temps ramage de toi
continûment je te parle à voix de passerelles
beaucoup de gens soufflent ton nom de bouquet
je sais ainsi que tu es toujours la plus jolie
et naissante comme les beautés de chaque saison
il fait un monde heureux foulé de vols courbes

Je monte dans les échelles tirées de mes regards
je t’envoie mes couleurs vertes de forêt caravelle
il fait un temps de cheval gris qu’on ne voit plus
il fait un temps de château très tard dans la braise
il fait un temps de lune dans les sommeils lointains
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Et je m'écris sous la loi d'émeute
je veux saigner sur vous par toute l'affection
j'écris, j'écris, à faire un fou de moi
à me faire le fou du roi de chacun
volontaire aux enchères de la dérision
mon rire en volées de grelots par vos têtes
en chavirées de pluie dans vos jambes
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CE CORPS NOUEUX

Ce corps noueux
ce regard brisé
ce visage érodé
ce feu aux cheveux

ces mots dehors

c'est toi, toi et toi
et la blessure
inlassable des rêves
dans tes pas futurs

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Frêle frileuse femme
  
  
  
  
Frêle frileuse femme qui vas difficilement
(son absence te fait mal en creux dans ton ventre)
d’un effort à l’autre et dans l’espérance diffuse
tiens debout en vie aux souffles des nécessités

diaphane fragile femme belle toujours d’une flamme
de bougie, toi aussi tu as su, tes yeux s’effarent
(l’humidité de l’ennui, ta fraîcheur qui s’écaille)
patiente amoureuse femme qui languis de cet homme

mince courageuse femme qui voiles ton angoisse
(tu oublies ses rencontres, ses liens clandestins)
sans toujours le vouloir il te mêle à sa souffrance
ce monde qui nous entoure auquel ses bras se donnent

la justice est-il écrit est l’espoir de l’homme
(il se mépriserait lui-même du mépris qu’on lui porte)
elle pense : c’est en toi qu’est ancrée ma présence
il pense : c’est par elle unanime que je possède ma vie



(L’amour et le militant)
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Chaque jour je m’enfonce
  
  
  
  
Chaque jour je m’enfonce dans ton corps
et le soleil vient bruire dans mes veines
mes bras enlacent ta nudité sans rivages
où je déferle pareil à l’espace sans bords

sur les pentes d’un combat devenu total
au milieu de la plus quotidienne obscurité
je pense à toi tel qu’au jour de ma mort
chaque jour tu es ma seule voie céleste

malgré l’érosion des peines tourmenteuses
je parviens à hisser mon courage faillible
je parviens au pays lumineux de mon être
que je t’offre avec le goût d’un cours nouveau

amour, sauvage amour de mon sang dans l’ombre
mouvant visage du vent dans les broussailles
femme, il me faut t’aimer femme de mon âge
comme le temps précieux et blond du sablier



(L’amour et le militant)
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DÉCLARATION



à la dérision

Je suis seul comme le vert des collines au loin
je suis crotté et dégoûtant devant les portes
les yeux crevés comme des œufs pas beaux à voir
et le corps écumant et fétide de souffrance

je n'ai pas eu de chance dans la baraque de la vie
je n'ai connu que de faux aveux de biais le pire
je veux abdiquer jusqu'à la corde usée de l'âme
je veux perdre la mémoire à fond d'écrou

l'automne est venu je me souviens presque encore
on a préparé les niches pour les chiens pas vrai
mais à moi, à mon amour, à mon mal gênant
on ouvrit toutes grandes les portes pour dehors

or dans ce monde d'où je ne sortirai bondieu
que pour payer mon dû, et où je suis gigué déjà
fait comme un rat par toutes les raisons de vivre
hommes, chers hommes, je vous remets volontiers

1 — ma condition d'homme
2 — je m'étends par terre
dans ce monde où il semble meilleur
être chien qu'être homme

p.52
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et parmi ces bouts de temps qui halètent
me voici de nouveau campé dans ta légende
tes grands yeux qui voient beaucoup de cortèges
les chevaux de bois de tes rires
tes yeux de paille et d'or
seront toujours au fond de mon coeur
et ils traverseront les siècles

La marche à l'amour, extrait
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Inutile de rebrousser vie
par des chemins qui hantent les lointains
demain nous empoigne dans son rétroviseur
nous abîmant en limaille dans le futur déjà

et j'ai hâte à il y a quelques années
l'avenir est aux sources
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je suis né ton fils par en-haut là-bas
dans les vielles montagnes du nord
...
je vais rejoindre les brûlants compagnons
...
nous te ferons , terre de Québec
lit des résurrections
et des mille fulgurances de nos métamorphoses
de nos levains où lève le futur
de nos volontés sans concessions
les hommes entendront battre ton pouls dans l'histoire
c'est nous ondulant dans l'automne d'octobre
c'est le bruit roux de chevreuils dans la lumière
l,avenir dégagé
l'avenir engagé
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PETITE SUITE EN LEST

aujourd'hui debout droit
demain couché brisé
je mourrai d'avoir été le même
je serai une ligne à même la terre
n'ayant plus d'ombre
ô mort
pays possible

de l'index j'ai tracé des lignes
droites obliques ou courbes
(débarrassons-nous des cercles)
sur le sable dans l'argile
dans le ciel sur toutes choses

que savez-vous que je sais
les parcs étendus visités
les avenues connues
les royaumes fondés
avec quel poids au cœur

attente des pans de murs
attente des pans de ciels
attente des yeux tissés de tous les regards

auscultation du temps
patience de l'essentiel

il faut se pencher du haut de l'espace
appuyer sa tempe contre l'espace
et de peur que tout se brouille
déplacer du silence

la lune feuillette dans l'espace

mais à l'orée de la nuit navrée
comme à l'orée du jour
qu'y a-t-il
qui quoi se tient là

p.32-33
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PETITE SUITE EN LEST


Jadis
enfant
mon poing révolté
a bondi dans l'espace
il a sifflé dans les arcs-en-ciel

aérolithe
on l'a retrouvé ce matin
je ne sais plus dans quelle plaine

petite semaine à dent rapace
sept poteaux faire le tour
sept cartes faire jouer
petite semaine pleine de poches de néant
le cœur a des arrêts brusques mais savants

petite vie ma vie
petite vie des minutes pareilles
à la queue leu leu
comme ça de suite
comme une caravane de chenilles de suite
comme des pieux de clôture de suite

petite vie ma vie
enclose en la grand'ville
parmi les pas sur les pavés
roulée dans le courant en rond

grise à éternuer
...
p.31-32

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LE QUÉBÉCANTHROPE

Telle fut sa vie que tous pouvaient voir.

Terminus.

Dans l'autre vie il fut pauvre comme un pauvre
vrai de vrai dépossédé.

Oubliez le Québécanthrope
ce garçon qui ne ressemble à personne.

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MON BEL AMOUR

Mon bel amour navigateur
mains ouvertes sur les songes
tu sais la carte de mon coeur
les jeux qui te prolongent
et la lumière chantée de ton âme

qui ne devine ensemble
tout le silence les yeux poreux
ce qu'il nous faut traverser le pied secret
ce qu'il nous faut écouter
l'oreille comme un coquillage
dans quel pays du son bleu
amour émoi dans l'octave du don

sur la jetée de la nuit
je saurai ma présente
d'un voeu à l'azur ton mystère
déchiré d'un espace rouge-gorge

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