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Critiques de Genyû Sôkyû (27)
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Vers la lumière

Qu’ils soient réels ou fictionnels, les témoignages de malades en fin de vie ne manquent jamais de nous interpeller, de nous donner à réfléchir sur notre propre finitude.



Genyû Sôkyû est un écrivain japonais contemporain. Une quatrième de couverture avenante a récemment attiré mon attention : « Vers la lumière » est un roman de ce moine bouddhiste.



La narratrice, veuve octogénaire prenant la vie du bon côté, habite non loin de chez sa fille Sayoko et de son gendre Jiun. Opérée d’un cancer du foie elle prend conscience de la gravité de la maladie alors qu’elle endure d’intenses souffrances postopératoires.



Sayoko et Jiun passent chaque jour de longs moments à son chevet à l’hôpital. Les conseils de son gendre, bonze dans un temple bouddhiste, aident la malade à surmonter ses crises d’angoisse, à appréhender différemment le passage du temps, à canaliser ses émotions à des fins thérapeutiques suivant la méthode Simonton.

Des séances de qi gong apaisent un temps la douleur mais le recours à la morphine devient assez vite indispensable. Commence alors pour la patiente un basculement progressif vers un état de demi-sommeil permanent où rêves et réalité se superposent.



Anxieuse, la narratrice s’interroge sur la mort. Son gendre lui expose sa vision de l’au-delà et essaie de quantifier la formidable source d’énergie qu’entraîne le passage de la vie à la mort.

Sous oxygène en permanence suite à des complications pulmonaires, la narratrice décède quelques mois seulement après son hospitalisation

Le roman ne s’achève pourtant pas ainsi, l’âme de la défunte prend le relais et raconte dans le détail ses pérégrinations dans une profusion de lumières rouges, bleues et jaunes.



J’ai été, non sans mal, au bout de ce roman au format modeste.

La première partie qui relate les soins palliatifs apportés à la vieille dame est plutôt intéressante. La seconde, notamment l’approche bouddhiste de l’au-delà, est par contre indigeste au possible.

Je n’ai absolument rien compris aux explications du bonze sur les hypothèses de transformation de matière en énergie thermique lors du passage dans l’autre monde. A partir de cet instant, le roman censé conduire « Vers la lumière » a surtout mis en évidence les ténèbres de mon ignorance.



C’est tamisée que je la préfère ; dans ce roman la lumière est bien trop éblouissante à mes yeux. Sitôt refermé celui-ci, elle a fort heureusement disparu à tout jamais de mon champ de vision.

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Vers la lumière

Très déçue par ce voyage « vers la lumière ». Je m’attendais à quelque chose de plus poétique, de plus délicat, de plus subtil. Mais ce n’est qu’un pêle-mêle de flashbacks sans aucune logique ni aucune chronologie. Bon c’est vrai que les Asiatiques ont une conception du temps différente de la nôtre : à notre appréhension d’un temps linéaire ils opposent une vision d’un temps circulaire. La narration de la veuve qui est en train de mourir est totalement décousue dans le temps et dans l’espace, du coup j’ai eu du mal à suivre son histoire et à être émue par les bribes de souvenirs qu’elle revivait. Le tout est augmenté des expériences extrasensorielles vécues par la vieille qui m’ont laissée indifférente. Peut-être ai-je l’esprit trop cartésien?



Et puis j’espérais aussi lire un témoignage de gratitude envers la vie, envers ceux qu’on a aimés et qui nous ont entouré, soutenu et aimé. Je n’ai rien trouvé de tout ça ici, ou en tout cas ça ne m’a pas sauté aux yeux.



L’autre déception vient de la tentative de l’auteur de faire l’amalgame des conceptions de l’après-mort des religions bouddhistes et catholiques, avec un semblant d’explication de physique moderne. Très loin d’être convaincant.



Le seul point que j’ai apprécié ce sont les doutes du beau-fils, bonze de son état. Comme quoi on peut être empli de foi mais quand même encore laisser de la place pour le doute s’immiscer.

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Vers la lumière

Atteinte d'un cancer, une vieille dame est entourée de sa fille et de son gendre. Ce dernier est moine zen. Lors de ses visites à l'hôpital, c'est l'occasion pour eux de discuter et d'appréhender ce passage vers l'autre monde, se remémorer son histoire, ses souvenirs... La fin d'une vie, la plus apaisée possible.



Il existe de nombreux ouvrages sur la fin de vie, le passage vers l'au delà, entre ceux qui ont survécu et ceux qui survivent à leur proche. Ce n'est pas un sujet facile car cela nous fait penser à notre propre existence et nous met face à notre propre mort... Vais-je souffrir ? Serai-je malade ?

Une lecture qui provoque inconsciemment ou non, un questionnement.



J'ai beaucoup apprécié les échanges entre le moine et la vielle dame. Il y avait une distance respectueuse entre les émotions et les événements.

J'ai tout de même trouvé la lecture longue et totalement décousue face aux souvenirs de la dame qui le sont également. Le manque d'ordre m'a fait perdre par moment le fil des discussions, mais aussi leur importance. Ici, j'ai manqué d'ordre. Peut être est ce souhaité par l'auteur, peut être que je n'ai pas compris l'ossature particulière de son histoire. Mais quelque chose m'a manqué.



On ressent par contre cette quiétude pendant la lecture, et pour avoir accompagnée plusieurs fin de vie dans ma carrière professionnelle, il y en a qui furent calmes, douces, sans douleur. D'autres qui marquent pour des raisons différentes.



J'aime beaucoup la lecture "contemplative". J'aime lorsque le moment est suspendu. Je parle assez facilement "d'instant suspendu". Il y a un savoir faire dans cette façon de décrire un quotidien, une pièce, le son du vent dans les arbres, une discussion dans une chambre d'hôpital. Certains auteurs parviennent à nous faire ressentir cet instant, trouvant l'équilibre entre les informations qui vont toucher, et celles qui sont importantes à l'histoire, sans qu'il ne se passe vraiment quelque chose d’incroyable.



Un moment suspendu. Une autre de mes expressions, je m'en rend compte.



En bref : Une lecture qui interroge.
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Au-delà des terres infinies



“Quelle forme laisserai-je derrière moi ? Les fleurs du printemps, le coucou dans les collines, les feuilles d’érables d’automne ?” Ryôkan



Au-delà des terres infinies est un court roman d’une douceur et d’une pureté salvatrice, il aborde l'entre-deux-mondes, le deuil, le bouddhisme : ses rituels et cérémonies, les mystères de la vie et de la mort, leurs cycles, la prescience...



Que se passe-t-il après la mort ? Est-ce que nous nous répandons, telle la vapeur d’eau. Tel l’univers en expansion ? Beaucoup de questions sont posées.



Est-ce que nous nous réincarnerons ? 



Personne n’a de réponse, et encore moins le moine bouddhiste, le personnage principal, car les réponses sont à trouvées en vous, ce qui compte c'est ce à quoi vous croyez, c’est ce qu’il enseigne au temple où la banale existence et l’inexplicable se côtoient. 



Les sujets sont lourds mais il n’y a pas de tristesse, tout est à sa place, ce livre m’a apporté encore un peu plus de sérénité.



Japon, dans une petite ville perdue au milieu des montagnes, dans un vieux temple.



Un vieillard et un enfant. La petite-fille et son grand-père. Ce rêve de Sokûdo.



Quand il se réveille auprès de sa femme Keiko ce matin là, c’est Madame Ume qui se rappelle immédiatement à sa mémoire.



Quel est le lien entre ce rêve et Madame Ume, une ogamiya douée de prescience ? Elle a prédit sa propre mort.



La semaine précédente, il s’était rendu à l’hôpital pour rendre visite à la médium, elle lui a soufflé une prédiction sur son lit d’hôpital. Lorsqu’il la quitte, il sent des signes inhabituels en lui, et il à l’impression de tenir à lui seul le poids des nuages.



Keiko, sa femme, très mysterieuse, se demande si il a été envouté.



L’auteur japonais GENYU Sôkyû, né en 1956, est devenu moine bouddhiste à 28 ans, après avoir effectué plusieurs métiers.



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La montagne radieuse

Ce recueil contient six courts récits mettant en scène le quotidien des rescapés de Fukushima, après la catastrophe nucléaire et le tsunami qui ont ravagé le Japon en mars 2011.

Le premier récit débute en racontant la catastrophe, le lecteur se retrouve au milieu du chaos, puis le second se passe juste après et ainsi de suite au fur et à mesure que la vie reprend le dessus, que le temps passe et que l'espoir refait surface.

Ce sont de beaux récits authentiques, touchants, réalistes...et terriblement humains.



Le lecteur découvre...

Les silences (en particulier des politiques et spécialistes) qui n'ont pas permis aux survivants de comprendre l'ampleur des dégâts de la catastrophe nucléaire.



Le déni de toute une partie de la population qui ne veut pas se faire du souci pour quelque chose qu'ils ne voient pas (les radiations).

Les drames sous-jacents qui ont détruit des familles entières, aujourd'hui amoindries car amputées de plusieurs de leurs membres... Et les déchirements : certains ont voulu fuir et d'autres rester dans la zone affectée.

Pendant la lecture, nous partageons le quotidien de ces êtres en deuil, leur détresse et leurs doutes. Ils sont terriblement courageux et résolus, dignes et tellement vivants.

Nous rencontrons au fil des récits, des parents inquiets parce que leur fils travaille encore dans la centrale ; un moine qui a vécu le tsunami et en a miraculeusement réchappé. Ce dernier ne sait pas comment aider son père, car depuis ce jour-là, il a perdu la tête et récite des "soutras" en virevoltant sur lui-même toute la journée.



Nous croisons la route de cette jeune mère et de son fils qui se rendent au commissariat pour se soumettre à un test ADN, dans l'espoir de retrouver le père, un pompier disparu ; puis deux amies qui se retrouvent pour la fête des morts, après que l'une d'entre elles ait quitté subitement la région, son retour amenant d'un coup de multiples questions autour des radiations ; enfin un retraité participe bénévolement aux opérations de décontamination... il est gravement malade et se sait condamné.

Le dernier récit nous projette dans le futur lorsque des années après sur la montagne de déchets radioactifs (d'où le titre, "la montagne radieuse" !), un homme organise des visites guidés pour des touristes curieux.

Ce n'est pas un livre lourd à porter malgré la gravité du sujet.

L'auteur nous dévoile la vie de ces gens simples avec beaucoup de poésie et nous découvrons des êtres emplis de sérénité et qui ont une certaine philosophie de vie. Dans cet après-chaos, chacun trouve sa place...pour recommencer à vivre.

Ce sont des récits à la fois tristes et doux, lumineux et sombres...mais la vie est toujours là, bien présente. Il y a des chants de grillons et de cigales, des araignées d'eau, des mantes religieuses qui nous le prouvent...mais aussi un mariage, et beaucoup de solidarité et d'empathie.



Rien d'étonnant, car l'auteur est un moine zen qui vit à 45 km de Fukushima dans le temple de Fukuju où il est veilleur. Il a publié un "Journal de la catastrophe" et "Vivre à Fukushima" pour continuer à informer sur le quotidien des habitants des zones sinistrées.

Connu pour ses nombreux écrits, il a été récompensé en 2001, par le plus important prix japonais de littérature, le Prix Akutagawa pour "Au-delà des Terres infinies" (la traduction du titre original est " Des fleurs dans les Limbes" et vous pouvez le trouver sous ce second titre parfois).

L'auteur explique d'ailleurs dans sa postface, qu'écrire lui est apparu comme un besoin, impossible à refréner...On le comprend après avoir vécu ces événements, rien ne peut être comme avant.



Un livre indispensable pour réfléchir sur les problèmes posés par le nucléaire, à découvrir donc...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Au-delà des terres infinies

Au-delà des terres infinies.... Ou le bouquin, au moment d'écrire un avis, tu sais pas bien par quel bout le prendre...

Et si on commençait par le pitch?



Pitch:

Le Japon, la campagne, les montagnes, Soduko est moine, un moine zen en charge d'un temple. Il vit avec sa femme Reiko... Et puis madame Ume, une vieille femme malade, médium de son état meurt. Elle avait prédit le jour de sa mort d'ailleurs.. Et voilà Soduko plein de perplexité, et voilà Reiko pleine de questions et de ressentis...



Un livre très doux, très légers, très diffus... La spiritualité de la mort, de l'après, et les questions, les croyances, voir les certitudes... Soduko n'en a pas, non aucune certitude malgré le fait qu'il soit moine bouddhiste. Et ça m'a beaucoup amusé. Lui aussi s'en pose des questions, aussi bien sur madame Ume, que sur le reste.

Un livre sur le deuil aussi, et comment chacun, le surmonte ou non... continue à vivre en trouvant des parades.

La vie de ce temple au rythme de sa routine, de ses rituels, cérémonial et autres et aussi quelque explications du pourquoi, mais sans trop s'appesantir non plus.



Et malgré le sujet, un livre doux, et lumineux.









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Au-delà des terres infinies

A travers ce roman, Genyû Sokyû invite le lecteur à pousser la porte d'un temple bouddhiste, situé au coeur des montagnes japonaises et de suivre un couple, un jeune bonze et sa femme qui s'en occupent. Leur vie va être bousculée par Madame Ume, une médium, habitante du village qui prédit sa propre mort.



Avec ce livre, j'ai pu découvrir de manière très concrète la vie quotidienne de ce moine (prières, cérémonies, les villageois qui le sollicitent), ses questionnements sur la vie en générale, sur la religion pour lesquels il n'a pas parfois pas de réponses.



J'ai été ému par la manière dont ce couple va être contraint d'une certaine manière à tenter de comprendre et de réfléchir sur la mort qui fait partie de la vie, sur l'acceptation de la mort, sur le passage vers l'eau delà.



Une lecture d'une grande douceur et très apaisante. Une merveille porte d'entrée sur la découverte du bouddhisme et de la compréhension de soi.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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La montagne radieuse

"La montagne radieuse" est un ensemble de récits témoignages qui racontent l'après catastrophe du 11 Mars 2011.







Le 11 Mars 2011 est une catastrophe multiple. Celle d'un séisme, puis d'un tsunami et enfin de l'accident nucléaire de Fukushima. Chacun des narrateurs à vécu ces évènements et ont perdu un ou plusieurs proches. Il essaient de recommencer à vivre dans des préfabriqués.



Le récit est un mélange du présent et de multiples retours en arrière, de personnes qui s'astreignent à essayer de retrouver des vies normales. Un état d'esprit particulier, car ces personnes ont une perception différente des disparus. La fête d' O-Bon est célébrée, elle est appelée fête des fantômes, des morts, des ancêtres. célébration d'origine bouddhique. Une importance est donnée aux animaux, ici aux insectes grillons et une mante religieuse : retour de la nature, retour des âmes des disparus.



"La montagne radieuse" est un récit plein de pudeur du retour à la vie après l'accident nucléaire de Fukushima. Témoignages éphémères de survivants dans un monde transformé.
Lien : http://bookmaniac.fr/2015/12..
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La montagne radieuse

Ecrit par un veilleur de temple de la région de Fukushima, six nouvelles d'ambiances très différentes, toutes articulés autour de la catastrophe de mars 2011:



la première, je traîne ton ombre, réaliste, se passe dans les premiers jours après le tsunami et met en parallèle des réfugiés qui tentent de survivre dans un refuge d'un côté, et un jeune diplômé devenu du jour au lendemain un paria, car il travaille chez Tepco. Le tout mis en relation avec la chanson un peu ringarde "minato machi blues".



La dernière, la montagne radieuse,se passe plusieurs décennies après la catastrophe dans une ambiance légèrement science fiction: après le tremblement de terre, le tsunami, et l'accident nucléaire, on apprend que Tôkyô s'est dépeuplée et que le mont Fuji est entré en éruption. Dans cette ambiance apocalyptique, le point de vue des gens à changé sur l'irradiation et des touristes font maintenant le tour des sites d'accidents nucléaires de la planète et viennent visiter les lieux, guidés par les descendants des victimes en espérant se gorger de radiations maintenant considérées comme bénéfiques pour la santé ( je suppose qu'il s'agit d'un clin d'oeil sarcastique aux Tchernobyl tour, circuits de visite de très mauvais goût en Ukraine)



Entre les deux, des récits qui vont en s'éloignant de la date du 11 mars 2011 qui mettent en scène différents aspects de la survie, souvent via les insectes, grillons, cigales, araignées d'eau ou mante religieuse, qui symbolisent la survie acharnée dans cette zone dévastée.

(...)

Ces nouvelles sont plutôt intéressantes par leur point de vue différents: selon le cas c'est l'inondation ou l'irradiation qui est au centre du problème. Les trois premières, les plus proches temporellement de la date fatidiques, sont plus axées sur le tsunami et les ravages immédiats, et pas si éloignées des témoignages dont je parlais au sujet de la bombe A. tant qu'on ne sait pas exactement ce qui s'est passé, ce sont les dégâts immédiats qui priment. La menace nucléaire concerne plutôt les trois suivantes, lorsqu'on prend conscience de la menace invisible, qui elle perdure alors qu'on tente de reconstruire après le passage du raz-de-marée. Il n'y a pas beaucoup de choix: la fuite ou le renoncement.

L'ensemble n'est pas sinistre. mais il est loin d'être joyeux. Je remarque cependant que, discrètement, l'auteur glisse ici et là dans la bouche de ses survivants des remarques assez acides sur le gouvernement et le mensonge. Auparavant il n'était pas de bon ton de contester au Japon les décisions gouvernementales, mais la contestation affleure ici et là.
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Au-delà des terres infinies

ndéfinissable lecture pourtant parfaitement inscrite dans son contexte de littérature japonaise.



Genyû Sokyû est moine zen. Dans cet ouvrage, il raconte le quotidien d’un temple de village dont s’occupe un jeune bonze et son épouse; quotidien rythmé par les gestes traditionnels, quotidien perturbé par le décès de madame Ume, considérée comme » médium « , ayant prédit le jour de sa mort. Autour de la figure de celle ayant le don d’être » en relation avec l’au-delà « , le récit s’attarde sur les questions de chacun sur ce passage, sur le divin selon la philosophie bouddhiste, sur le deuil, sur les manifestations de l’au-delà, sur cet au-delà de la vie. Sokudô, le jeune moine, n’a pas de réponses, il propose des éléments de réponses, n’hésitant pas à aborder des domaines scientifiques, l’esprit curieux, ouvert, se rappelant ses heures d’enseignements et ses propres expériences. Comme certainement l’auteur s’en est inspiré.



» … il se mit à réfléchir au monde qui lui était invisible. Pour lui, le zen était une philosophie de la vie quotidienne extrêmement concrète. Pourtant, les gens semblaient souvent attendre, non seulement du zen mais de la religion en général, une gestion du surnaturel. «



Pour autant, ce livre n’est pas un manuel du zen ou une initiation au bouddhisme. Il s’agit bien d’un court roman, relatant avec précision la vie contemporaine d’un et dans temple au Japon, les prières, les cérémonies et les sollicitations auxquelles répondent les moines. Et sur ces pages, on lit les inflexions sobres et subtiles de cette littérature, la profondeur de la beauté des images et de ces moments qui peuvent paraître si insignifiants, comme la confection de ces tresses de papiers colorés de Keiko, l’épouse, confection sans raison apparente, pour ne pas les jeter, parce qu’ils sont jolis. Au fil de quelques jours, de pensées, de paroles, se dévoile la spiritualité, une spiritualité de pratique, pas de dogme, une spiritualité ancrée dans ce quotidien, dans l’écoute, dans la vie; une spiritualité pragmatique et pourtant, c’est une sensation de légèreté qui affleure à la lecture, quelque chose de diffus. » Images du monde flottant « …
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Au-delà des terres infinies

C'est un texte poétique sur le deuil et l'espérance.

L'histoire se passe au début de l'été. Sokudô est un jeune bonze, marié. On le découvre au début du roman qui fait un rêve de petites chaussures rouges. Parmi ses paroissiens, il y a Madame Ume qui lorsqu'il était petit lui faisait réciter des sutras et Monsieur Toku qui travaille comme tailleur de pierre. Pour les habitants du village, Madame Ume est un medium. D'ailleurs, elle a prédit le jour de sa mort. Et malgré les efforts du médecin et des infirmières, elle meurt ce jour là. Sokudo prépare les obsèques de la vieille femme. La mort et les funérailles de Madame Ume révèlent à Sokudô la sensibilité de sa femme et de Monsieur Toku et le révèle à lui-même.

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Au-delà des terres infinies

Ouvrage assez étonnant pour un lecteur occidental. Ce roman nous plonge en effet dans la vie d'un petit temple zen tenu par un bonze et sa femme. Le point de départ du récit est le décès d'une voyante qui avait prédit le jour de sa propre mort, mais c'est surtout une réflexion sur les croyances, la mort et l'au delà. C'est joliment écrit, avec une touche de légèreté et malgré tout un sujet assez profond.

Ce récit est l'occasion de plonger dans une culture orientale que l'on maîtrise souvent assez peu.
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Au-delà des terres infinies

"Ecrite par un moine zen, voici l'histoire d'un petit temple niché au milieu des montagnes, de Sokudô, le jeune bonze qui en a la charge, de sa femme Keiko et des évènements qui vont venir perturber une routine paisible et bien installée. Mme Ume, une médium douée du pouvoir de "communiquer avec le divin", vient de prédire sa propre mort et sa disparition annoncée s'accompagne de signes et de manifestations inhabituels. Mais peut-être ne s'agit-il que d'illusions ? Au fur et à mesure que ces signes, d'une touche légère, pénètrent peu à peu le réel, le lecteur se sent emmené dans un voyage à travers les mystères de la vie et de la mort. Dans le quotidien de ce temple et des fidèles qui le fréquentent, la banale réalité côtoie de près l'inexplicable, avec une sereine simplicité. Et voilà que ce petit livre, tel un kôan zen, vient bousculer nos certitudes et ouvrir notre esprit à des questions dont chacun doit trouver la réponse en lui-même". (présentation de l'éditeur)




Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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La montagne radieuse

Ce recueil regroupe six récits écrits après la catastrophe du 11 mars 2011 alors que l'auteur partageait le quotidien des habitants touchés par le séisme, le tsunami et l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Chaque nouvelle est d'une longueur variable, avec en moyenne une trentaine de pages. Certaines nouvelles se passent quelques semaines après la catastrophe et abordent la survie des personnages et de la nature. En effet, les personnages sont endeuillés mais la vie continue. Ils doivent reconstruire, que ce soit les alentours ou eux-mêmes. D'autres nouvelles se déroulent quelques années après, mettant surtout en avant la menace nucléaire et les radiations. La dernière nouvelle, qui donne son titre au recueil, se passe des années après la catastrophe. Les touristes visitent les décharges nucléaires pour se gorger de radiations jugées bénéfiques. Dans chaque récit, les personnages tentent de retrouver une vie normale alors que leur quotidien a été bouleversé. Les récits sont touchants et cachent une critique du gouvernement.
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La montagne radieuse

Genyû Sôkyû – "La montagne radieuse : récits" – Ed. Piquier, 2015 (ISBN 978-2-8097-1075-5)

– six récits traduits du japonais par Anne-Bayard-Sakai et Corinne Quentin (cop. de l'original 2013) – Postface de l'auteur pp. 155-156



Ce recueil réunit six nouvelles ou récits (terme employé dans la postface), illustrant les conséquences du tsunami du 11 mars 2011 qui frappa la région de Fukushima, tsunami aggravé par la destruction partielle de la centrale nucléaire proche de Daiichi. L'auteur nous est présenté (rabat de la quatrième de couverture) comme occupant la fonction de "veilleur du temple zen Fukuju", ayant publié auparavant de nombreux essais sur le bouddhisme, ayant par ailleurs reçu en 2001 le plus prestigieux des prix littéraires japonais.



Toutes ces précisions me rendent quant à moi fort perplexe. Certes, ce recueil contient quelques scènes décrivant fort bien cet impressionnant phénomène naturel du tsunami, comparé non pas à une vague, mais littéralement à un mur ou une montagne qui avance inexorablement en pulvérisant tout sur son passage, provoquant la mort de centaines d'habitants.

Mais la qualité littéraire n'y est vraiment pas, le texte reste très documentaire (ce qui n'est déjà pas si mal, sans doute).



Plusieurs hypothèses : l'auteur rédige d'habitude des textes plutôt documentaires, d'où l'absence de souffle littéraire ? Je ne connais rien à la langue japonaise, mais deux ou trois erreurs manifestes laissent penser que la traduction n'est pas bien fameuse, l'original en japonais est peut-être plus captivant ? Certaines nouvelles sont centrées sur des allusions, des métaphores, des incursions religieuses qui parlent sans doute au public nippon, mais qui ne sont guère compréhensibles pour un lecteur occidental non initié ?



Bref, voilà un livre qui me laisse perplexe, car – surprise – il se relit sans ennui.

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La montagne radieuse

J'ai lu La Montagne radieuse de Genyu Sokyu. Il s'agit d'un recueil de nouvelles ayant pour thème la vie après le tsunami la catastrophe nucléaire de Fukushima.

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J'ai passé un plutôt bon moment avec ce livre, que j'ai trouvé finalement assez philosophique et tout en finesse. Il n'y a pas d'actions à proprement parler, seulement des tranches de vies, des récits du quotidien, mais un quotidien transformé par le désastre qui est survenu le 11 mars 2011.

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Mais j'ai un problème avec les recueils de nouvelles... J'ai beaucoup de mal avec le fait d'aller d'une histoire à une autre. Je suis une grande amatrice de longs romans dans lesquels on plonge durant des heures. J'ai toujours ce sentiment de frustration avec les nouvelles : dès que je commence à entrer dans l'histoire, c'est déjà la fin, et ça, ça m'irrite... Du coup j'y suis allée un peu à reculons. Donc même si j'ai aimé le thème général, le format m'a déplu, bien que je comprenne l'envie de l'auteur de balader son lecteur d'un récit à un autre.
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La montagne radieuse

6 nouvelles sur le thème du tsunami et de la catastrophe nucléaire qui a suivi, en mars 2011 au Japon.

L'analyse des réactions des survivants, avertis ou non de l'ampleur du désastre, choisissant de rester ou de fuir Fukushima, est fine, posée, élégante. Une retenue à la japonaise qui n'exclut ni une certaine critique ni un brin d'humour.

Une lecture très agréable.
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La montagne radieuse

Vivre après le tsunami et les accidents nucléaires? Une question polymorphe qui trouve des réponses (ou pas) dans ce recueil de nouvelles.



Avec des narrations qui privilégient les analepses et autres retours dans le temps, le lecteur peut suivre le quotidien de personnages qui tentent de retrouver ou de trouver une voie à travers un univers familier qui a été entamé.



Le souvenir des êtres morts est une présence assez marquantes dans les récits : une bonne partie de ceux-ci se déroulent d'ailleurs durant les festivités d'Obon, fête des ancêtres durant l'été avec une présence importante des insectes et de la nature qui revient, au propre comme au figuré, dans ces vies brisées mais qui tentent de retrouver un chemin perdu.
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La montagne radieuse

Écrire au plus près de l’évènement est un moyen de témoigner aux victimes soutien et compassion, tout comme souvent – c’est lui qui le dit - une nécessité pour l’écrivain lui-même. Dans ces différents récits écrits après la catastrophe du 11 mars 2001, on retrouve la sensibilité de l’auteur et son attachements aux gens. Ce n’est sans doute pas pour rien que le premier récit s’ouvre sur l’évocation d’un chanson de séparation, car tous les personnages que nous rencontrerons ont perdu une femme, un mari, un enfant, un foyer… Nous vivons l’après avec eux, dans leur quotidien difficile (les préfabriqués en place d'une vraie maison, le travail, les radiations, la décontamination), leur vie bouleversée que tous ne parviennent pas à surmonter. Si ces histoires sont sans doute véridiques, l’écrivain n’est pas loin et Genyu Sokyu s’échappe de cette base documentaire, faisant le portrait de femme et d’homme pour qui tant bien que mal la vie continue...
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Vers la lumière

La vieille femme au coeur de ce récit ne quitte son lit d’hôpital, où atteinte d’un cancer elle attend sereinement la mort, que pour des envolées imaginaires, dans ses souvenirs ou des rêves : « pourtant, tout en dormant je me déplace ici et là ». Elle perd peu à peu la notion du temps : « je crois reconnaître le voix du docteur Yoneda. Mais j’ai tellement sommeil que je ne peux pas ouvrir les yeux et ne peux donc vérifier où je me trouve. Si je suis dans le minibus, il s’agit d’un souvenir, ça, je le comprends ». Elle est entourée de ses enfants (sa fille et son mari – un moine - ; son fils) dialoguant avec eux sur la mort, l’après, sans être apeurée par l'échéance.

Ce brouillage temporel est bien maîtrisé par l’auteur qui me semble-t-il ne cherche nullement à nous égarer ( il n’y a pas de prétention formaliste, au contraire). Il est sans aucun doute important de préciser que Genyû Sôkyu est par ailleurs un moine bouddhiste et qu’il aborde très sereinement l’expérience de la mort.
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