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Citations de Georges Minois (263)


L’affaire Tartuffe, c’est le grand règlement de comptes entre la Compagnie du Saint-Sacrement et l’esprit du monde. Affaire emblématique de la lutte des dévots pour imposer l’ordre moral dans la société. Si cette lutte se focalise sur une comédie, ce n’est pas seulement parce que celle-ci tourne en dérision une certaine forme de dévotion. C’est parce que le théâtre en général est considéré comme une sorte de glorification des passions humaines, une représentation du monde qui inverse l’ordre de la Création divine. La scène de théâtre, c’est le double diabolique du monde divin, c’est le déploiement de la cité terrestre déchue, le tableau magnifique et fascinant des péchés de l’humanité corrompue, offerte en spectacle et presque en modèle ; c’est le mal présenté sous des dehors séduisants, comme une tentation, un appel à rejeter la cité de Dieu. C’est aussi un divertissement pernicieux, tout en illusion, en apparence, en mensonge, qui détourne de la vérité. Et le maître de l’illusion, c’est le diable.

Chapitre VII. Retour au théâtre
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Essayer de changer le monde en obligeant les hommes à vivre comme de purs esprits est la pire des utopies, et se termine toujours par des catastrophes.(...)
Les membres du Saint-Sacrement se considèrent comme les « purs », les « élus », et s’attribuent la mission de faire régner leur morale totalitaire et intégriste. Par là, ils ont toutes les caractéristiques d’une secte, cherchant à imposer la dictature de la vertu. Ce sera leur perte.

Chapitre VII. Succès et échecs de la Compagnie
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La position de la Compagnie est plus ambiguë à l’égard des jansénistes. Plusieurs membres sont proches de ce mouvement et en apprécient la morale austère. Mais il est hors de question d’aller ouvertement à l’encontre de la volonté royale, qui considère les membres de « la secte » comme de dangereux dissidents. Aussi, lorsque le 24 juillet 1653 le supérieur présente la bulle Cum Occasione d’Innocent X, condamnant les cinq propositions, la Compagnie applaudit bruyamment et fait célébrer un Te Deum « pour marquer la soumission parfaite qu’elle avoit au Saint Siège ». Et lorsqu’elle apprend en 1657 qu’un confrère de Reims refuse d’y souscrire, elle demande son exclusion. La Compagnie est fidèle au pape et au roi, et il faut que cela se sache.

Chapitre VII. Succès et échecs de la Compagnie
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Par contre, elle réussit à éliminer un fou, Simon Morin (1623-1663), qui se prend pour Jésus-Christ : la Compagnie « travailla fort à découvrir la demeure d’un nommé Morin qui se disoit le Fils de l’Homme, et qui publioit quantité d’erreurs et d’impiétés. »382. Grâce au zèle du Saint Sacrement, Morin est arrêté et subit le même sort que son modèle, sauf qu’au lieu d’être crucifié il est brûlé vif en place de Grève le 14 mars.
Cette affaire Morin, racontée en détail par Raoul Allier, illustre l’acharnement de la Compagnie et certaines des méthodes policières qu’elle utilise. Morin, écrivain-copiste, était entré en contact avec la secte des Illuminés, ce qui avait achevé de détraquer son esprit dérangé. Auteur d’écrits délirants, il avait été embastillé une première fois en juillet 1644, en compagnie d’autres aliénés comme François d’Oches, qui prêchait dans le cimetière des Innocents. Libéré en 1646, il publie en 1647 ses Pensées, intitulées Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, reprenant plus ou moins la doctrine médiévale des Frères du Libre Esprit. À nouveau arrêté en 1648, il est libéré en 1649 après avoir rétracté ses idées. Pour la Compagnie du Saint-Sacrement, il n’est pas question de laisser en liberté ce fou dangereux qui peut contaminer d’autres esprits fragiles par ses discours. À l’initiative d’un confrère, Jean-Antoine de Mesmes, seigneur d’Irval, maître des requêtes, il est à nouveau enfermé dans les prisons de l’Officialité avec d’Oches, où ils sont « nourris aux aumônes du coffret ». L’affaire est évoquée à l’Assemblée du clergé de 1650, et la Compagnie fait pression pour que les deux illuminés soient jugés et condamnés. Le Parlement, plus raisonnable, refuse, et ils sont à nouveau relâchés. On perd alors leur trace. La Compagnie, cependant, entreprend ses propres recherches, en s’adressant à un inquiétant espion informateur, Des Maretz de Saint-Sorlin, lui-même visionnaire extra-lucide, éclairé par la lumière divine, ce qui est très utile dans sa profession. Comme il met ses talents d’indicateur au service des dévots, on lui pardonne ses extravagances, et il ne sera jamais inquiété. Contacté par le supérieur de la Compagnie du Saint-Sacrement, M. de Morangis, pour rechercher Morin, il entre en contact avec une disciple de ce dernier, Marguerite Langlois, veuve Malherbe, sorcière et remariée au diable en secondes noces, disait-on. Des Maretz se fait remettre les écrits manuscrits de Morin, qu’il réussit à rencontrer, fait semblant d’adhérer aux élucubrations du nouveau Jésus-Christ, qui en fait son nouveau Jean-Baptiste. En fait, Des Maretz est un nouveau Judas : il prévient la police, qui arrête Morin et toute sa bande d’illuminés, dont plusieurs prêtres et un maître d’école, fin 1661.
C’est un autre membre du Saint-Sacrement, Martin Grandin, docteur de Sorbonne, qui examine les idées de la secte ; le procès est instruit par Jacques Tardieu et aboutit à l’exécution de Morin, après un dernier interrogatoire par un autre confrère, le président Lamoignon. Cette affaire rocambolesque avant la lettre révèle que la Compagnie ne lâche jamais ses proies. D’un bout à l’autre, pendant vingt ans, de 1644 à 1663, elle traque Morin, n’a de cesse d’éliminer les illuminés tombés dans ses griffes, et son obstination finit par payer.

Chapitre VII. Succès et échec de la Compagnie
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Deuxième domaine d’action du Saint-Sacrement : la lutte contre le mal. Pour cela, il faut avant tout éliminer les agents du mal, au premier rang desquels se trouvent les protestants. Ce thème est au cœur des préoccupations de la Compagnie, et revient de façon obsessionnelle dans les Annales de Voyer d’Argenson. Pour la Compagnie, l’édit de Nantes de 1598 n’est qu’une étape dans le grand combat contre l’hérésie, et tout doit être fait pour conduire à sa révocation et au rétablissement de l’unité de la foi.

Chapitre VII. Succès et échec de la compagnie
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La Compagnie du Saint-Sacrement exerce un contrôle étroit sur la vie spirituelle par l’intermédiaire de ses docteurs en théologie. Ses moyens de pression et ses interventions constantes dans les domaines publics et privés justifient amplement le terme de « lobby » que nous employons à son sujet. Tous les moyens lui sont bons, parce que la fin justifie les moyens, et que la fin proclamée est le triomphe du bien et l’élimination du mal. Parmi les modes d’action utilisés pour répandre ses idées il y a bien sûr la prédication, qui touche tous les milieux, jusqu’au sommet de l’État avec les sermons de carême, les panégyriques et les oraisons de Bossuet.

Chapitre VI. La Compagnie du Saint-Sacrement
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Ce ne sont là que les membres les plus brillants parmi les confrères du Saint-Sacrement. À tout ce beau monde il faut ajouter une cohorte de clercs qui, pour être moins en vue, sont tout aussi influents comme prédicateurs, confesseurs, auteurs et conseillers spirituels. Parmi eux, de simples curés, dont l’action au sein des paroisses peut être fort efficace, (...).
Ce n’est là qu’un échantillon de quelques personnalités membres de la Compagnie du Saint-Sacrement, mais plus que suffisant, nous semble-t-il, pour affirmer l’existence d’un réseau occulte extrêmement puissant, pénétrant tous les centres du pouvoir, politique, religieux, judiciaire, culturel. Lobby d’autant plus redoutable qu’il bénéficie de nombreuses sympathies, appuis, complicités et liens dans les autres milieux dévots. Ainsi, les jésuites sont plutôt favorables au Saint-Sacrement, qui mène des actions similaires aux leurs, contre les protestants, les jansénistes, et en faveur des missions. Des pères jésuites sont proches de certains membres de la Compagnie et peuvent servir de relais pour diffuser leurs idées.

Chapitre VI. La cabale en action
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François Pallu (1625-1684), évêque d’Héliopolis, est un cas particulier. Dixième des dix-huit enfants du maire de Tours Étienne Pallu, dont quatre seront jésuites et trois religieuses, il est membre de la congrégation jésuite de la Sainte-Vierge. Ordonné prêtre en 1650, il entre dans la Compagnie du Saint-Sacrement et forme le projet d’un séminaire des missions étrangères, projet soutenu par la duchesse d’Aiguillon, nièce de Richelieu, et par le Saint-Sacrement.

Chapitre VI. La cabale en action
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Philibert Brandon († 1652), évêque de Périgueux en 1648, a quant à lui un parcours inhabituel mais qui illustre les liens entre les deux milieux dominants au sein de la Compagnie, la haute magistrature et l’épiscopat. C’est aussi un homme dont l’influence est considérable puisque, conseiller du roi en 1622, maître des requêtes en 1627, il épouse Marie de Ligny, nièce du chancelier Séguier. Devenu veuf, il est ordonné prêtre sur les conseils du père de Condren et de Vincent de Paul, et entre dans la Compagnie en 1631. Sébastien Zamet (1588-1655), évêque de Langres, que nous avons déjà plusieurs fois rencontré, est le fils d’un financier à la cour de France, Sébastien Zametti. Après des études à La Flèche il devient abbé de Juilly, aumônier ordinaire du roi et de Marie de Médicis. C’est dire qu’il a lui aussi le bras long. Directeur spirituel de la mère Angélique Arnauld, il est disciple de Bérulle et de sa spiritualité de l’anéantissement. Proche de Condren, il réforme le clergé de son diocèse, où il implante de nombreuses communautés nouvelles et un séminaire.

Chapitre VI. La cabale en action
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Balthazar Grangier a été chanoine de Notre-Dame de Paris. Son appartenance à la Compagnie est quasiment certaine, puisque celle-ci se réunit chez lui en 1649, à Paris. Grand noble, fils du seigneur de Liverdis, ancien aumônier de Louis XIII, abbé commendataire de Saint-Barthélemy de Noyon, il est en relation épistolaire avec tous les grands noms de la spiritualité de l’époque, dont Vincent de Paul, le père Huby, le père Martin, Mme du Houx. Cultivé, il a une importante bibliothèque de 660 volumes. Il est évêque de Tréguier depuis 1646, et en 1649 il y fonde un séminaire, imité en 1664 par son confrère de Saint-Brieuc Denis de La Barde.

Chapitre VI. La cabale en action
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Intrigues, ambitions, hypocrisie règnent sur ce monde, où il faut « faire du bruit » pour se faire remarquer, et où « les vices des honnêtes gens » s’appellent des « passions délicates. » Bossuet, porte-parole de la Compagnie du Saint-Sacrement, rêve de jouer auprès du roi le rôle de Nathan. Son audace cependant n’est pas sans risques. Le roi lui fait verser 3 000 livres pour ses sermons, mais témoigne d’un certain agacement, surtout lorsque sa maîtresse, La Vallière, plus sensible que lui aux avertissements du prédicateur, s’enfuit le 26 février au couvent des Augustines de Chaillot. Louis XIV, estimant alors « que cet abbé ne se souciait pas d’être du nombre de ses amis », s’absente une fois sur deux pendant le reste du carême. Il faudrait plus que des chefs-d’œuvre de l’art oratoire pour le faire changer de conduite. Pendant trois ans Bossuet ne sera plus invité à prêcher devant la cour, et la défiance du souverain à l’égard du clan des dévots en général et de la Compagnie du Saint-Sacrement en particulier est plus forte que jamais.

Chapitre VI. La cabale en action
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Bossuet se montre à la hauteur de la tâche. Avec une audace que seule son éloquence peut faire accepter, il expose dans ses sermons tous les thèmes majeurs défendus par la Compagnie du Saint-Sacrement, heurtant de front la vanité, l’insouciance et la soif de plaisirs de l’assemblée qui lui fait face.(...) Le jeune prédicateur demande également au roi de rester maître de ses passions et de ne pas écouter les flatteurs. Il fustige la vie de cour, car « c’est là qu’on se plaît de faire le grand par le mépris de toutes les lois et en faisant un insulte public à la pudeur du genre humain.»

Chapitre VI. La cabale en action
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(...) Bossuet risque d’être suspect aux yeux du roi et de ses compagnons de plaisir de la nouvelle cour. Tout le monde sait qu’il appartient à la Compagnie du Saint-Sacrement, qui souhaiterait imposer un ordre moral austère dont Louis XIV et la jeune cour ne veulent pas entendre parler. Pour Colbert et le roi, ces bigots sont de dangereux extrémistes aux activités desquels il faut mettre fin. Mais Anne d’Autriche soutient la Compagnie ; elle se désole des désordres moraux de son fils, et espère bien que Bossuet va lui faire la leçon. Satisfaire les espoirs de la reine mère sans mécontenter le roi relève de la gageure. Louis, vingt-deux ans, récemment marié à Marie-Thérèse, fait les yeux doux à sa belle-sœur, la charmante et vive Henriette d’Angleterre, dix-huit ans. Pour éviter un gros scandale, on pousse dans son lit une fille d’honneur d’Henriette, Louise de La Vallière, dix-huit ans également, dont Louis XIV devient amoureux et à qui il va faire quatre enfants.

Chapitre VI. La cabale en action
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Une Compagnie qui compte dans ses rangs Vincent de Paul, Bossuet, le prince de Conti, le président de Lamoignon, le marquis de Salignac-Fénelon, le maréchal de Schomberg, le comte d’Argenson, François Fouquet, pour ne citer que les plus connus, ne doit pas être prise à la légère. En relation les uns avec les autres, ces personnages sont capables de faire bouger l’Église, la justice, l’administration.

Chapitre VI. La cabale en action
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Philippe Cospéan (1571-1646), évêque d’Aire-sur-l’Adour en 1607, de Nantes en 1622, de Lisieux en 1636, docteur en théologie, membre du Conseil de conscience et de l’entourage d’Anne d’Autriche (...) a un carnet d’adresses bien rempli. Il a connu François de Sales, a été l’ami de Bérulle, de Philippe Thibault, le réformateur du Carmel, a fréquenté la mystique Jeanne Absolu, ainsi que la mère Madeleine de Saint-Joseph ; il a conduit au Carmel la marquise de Bréauté, et a été un des piliers du salon de Mme Acarie. Très respecté à l’université, il veille à l’avancement des jeunes théologiens à l’esprit dévot, dont Bossuet, à qui il prédit qu’il sera « une des plus grandes lumières de l’Église », et qui lui dédie ses thèses. Il ne l’a pourtant pas rencontré à l’église, mais dans le salon de Mme de Rambouillet, qu’ils fréquentent tous deux assidument au début des années 1640 et qui n’est en rien un repaire de dévots, mais où on croise des gens utiles et bien placés.

Chapitre VI. La cabale en action
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Bossuet à lui seul vaut un escadron de jésuites. Dès les débuts de sa carrière, il est remarqué, pris en charge et poussé par des membres de la Compagnie : Sébastien Zamet, évêque de Langres d’Aire-sur-l’Adour en 1607, de Nantes en 1622, de Lisieux en 1636, docteur en théologie, membre du Conseil de conscience et de l’entourage d’Anne d’Autriche.

Chapitre VI. La cabale en action
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Une Compagnie qui compte dans ses rangs Vincent de Paul, Bossuet, le prince de Conti, le président de Lamoignon, le marquis de Salignac-Fénelon, le maréchal de Schomberg, le comte d’Argenson, François Fouquet, pour ne citer que les plus connus, ne doit pas être prise à la légère. En relation les uns avec les autres, ces personnages sont capables de faire bouger l’Église, la justice, l’administration.

Chapitre VI. La cabale en action
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La recherche de la perfection spirituelle à travers un mode de vie austère est cependant un devoir maintes fois rappelé aux confrères, mais cette exigence se heurte en permanence à la réalité sociale. Comment concilier la spiritualité bérulienne de l’anéantissement, de la mort à soi et au monde, avec les obligations professionnelles de ces personnages, procureurs, présidents, juges, avocats, nobles de cour, qui doivent tenir leur rang et jouer leur rôle mondain ? Le risque d’hypocrisie guette sans cesse. Seuls quelques confrères ecclésiastiques atteignent un haut niveau spirituel, qui s’accompagne souvent d’une dérive mystique peu compatible avec les objectifs pratiques de la Compagnie. Le père Charles de Condren (1588-1641), qui dès l’âge de douze ans voulait s’immoler comme Isaac, est un suicidaire, qui tente de sublimer son instinct de mort, écrivant de façon ambiguë dans ses Lettres spirituelles : il faut « se détruire » ; « ayez intention de vous démettre de tout ce que vous êtes », « de vous déposséder de votre nature », « perdant pour vous tout désir de vivre et d’être » ; « cette mort… laisse vivre Dieu en vous, … ce néant… donne lieu en vous à son être. » Son disciple Jean-Jacques Olier (1608-1657) s’assimile à Judas et s’imagine en enfer. À Caen, un autre confrère, le père Jean Chrysostome de Saint-Lô, fonde la confrérie de la Sainte Abjection, insistant sur l’importance d’imiter l’humiliation et l’abaissement du Christ par des exercices de mépris de soi et d’autoflagellation. Ses Divers exercices de piété et de perfection, composés par un religieux d’une vertu éminente et de grande expérience dans la direction des âmes, publiés en 1654, sont un véritable traité de masochisme.

Chapitre V. La Compagnie du Saint-Sacrement
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La Compagnie, qui est suspecte aux yeux de beaucoup de dirigeants civils et religieux, et qui agit en parallèle avec la hiérarchie ecclésiastique, doit se comporter avec la plus grande discrétion. Les relations avec les évêques sont particulièrement tendues. Quelques prélats sont membres de la Compagnie, mais la majorité sont hostiles, car ils ne supportent pas qu’une association dévote, qui comprend une majorité de laïcs, échappe à leur autorité.

Chapitre V. La Compagnie du Saint-Sacrement
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L’ensemble est impressionnant, et la longévité de la Compagnie témoigne de la solidité de son organisation. Sa force principale, aux yeux des responsables, réside dans le secret, dont le maintien est une véritable obsession. Secret de polichinelle, pourrait-on penser, puisque tout le monde semble être au courant de l’existence de la Compagnie, et que celle-ci fait des démarches pour obtenir des autorisations officielles. Ce demi-secret peut cependant se révéler plus efficace qu’un secret absolu. On peut le comparer à ce que sera plus tard la franc-maçonnerie. Le public sait que la Compagnie existe, mais il ignore qui en fait partie et quels sont ses moyens d’action, ce qui contribue à répandre des rumeurs qui exagèrent son importance. Son ombre menaçante plane un peu partout, et on a tendance à voir son intervention dans tous les secteurs, et donc à la craindre, à se sentir surveillé et à veiller à sa conduite.

Chapitre V. La Compagnie du Saint-Sacrement
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