AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Georges Simenon (2973)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Au bout du rouleau

C'est un très bon résumé mais il y a quelque chose de plus dans les romans durs de Georges Simenon qui est sans doute le fruit d'une bonne observation des gens. Il y a le côté psychologique très important chez lui. Il y a un tas de choses à dire mais il faut savoir.
Commenter  J’apprécie          50
Au bout du rouleau

Un polar sobre,tres bien ecrit dans la veine des classiques français et qui tient en haleine de bout en bout : Que demander de plus ? Un bon moment en tout cas !
Commenter  J’apprécie          30
Au bout du rouleau

Un couple débarque à la gare d'une petite bourgade de province et s'installe à l'hôtel le plus proche.Lui est un petit malfrat sans envergure mais avec un ego surdimensionné et qui a tendance à trop boire. Elle est une entraîneuse qu'il a pêchée dans un dancing toulousain il y a quelques jours à peine et qui, sous des airs soumis et dociles, réfléchit et agit intelligemment. Le couple est en cavale depuis que l'homme a agressé violemment un joueur de poker au sortir d'un tripot pour lui dérober son portefeuille. Malheureusement pour lui, les numéros des billet étant connus, il ne peur profiter de son larcin dont il se débarrasse presque entièrement. Le soir de son arrivée, il perd une importante somme d'argent au poker. Afin de régler sa dette, il vole les économies de l'hôtelier avec lequel il se lie pourtant d'amitié, avant de se refaire une santé financière le lendemain face au même adversaire. Mais la police est sur ses traces et finit par l'arrêter. Pour échapper à l'humiliation, il choisit de se suicider dans sa cellule.

Roman noir du grand Simenon qui excelle une fois de plus dans la description des ambiances et des lieux mais aussi de la psychologie des personnages, notamment celle d'un homme qui veut coûte que coûte être aimé, admiré respecté et qui n'a que condescendance et mépris pour ses semblables qu'il traite volontiers de larves. Sans doute parce qu'il sait au fond de lui-même que sa vie n'est qu'une longue et triste suite d'échecs.

J'ai lu ce roman édité comme huit autres écrits par l'homme à la pipe dans le pavé de France Loisirs intitulé "tout Simenon 1 oeuvre romanesque".
Commenter  J’apprécie          100
Au bout du rouleau

Au bout du rouleau, tous les personnages de ce roman noir de Georges Simenon semblent plus ou moins l'être. À commencer par Marcel Viau, homme étrange qui attire tout de suite plus de compassion, voire de répulsion, que de sympathie, et se trouve apparemment en cavale suite à une mauvaise action dont il a été l'auteur à Montpellier. Sylvie ensuite, jeune femme qui suit Marcel depuis sa rencontre avec lui dans un bar de Toulouse, et dont les motivations pour attacher ses pas à un homme qui ne semble pas faire grand cas d'elle sont moins qu'évidentes. Mais également Monsieur Maurice, le tenancier de L'hôtel de Chantournais où le couple s'est installé, dont l'existence médiocre n'a peut-être pas toujours été le quotidien, et Monsieur Mangre, marchand de vin et joueur de poker invétéré, que Marcel affronte en quelques parties homériques qui illuminent un temps la morosité ambiante de cette petite ville et alimentent les conversations.



Quand sa mère lui demandait ce qu'il faisait, Marcel enfant répondait : « Je me raconte des histoires ». C'est l'impression que j'ai eue tout au long du récit. Georges Simenon nous raconte les histoires que se raconte son personnage principal, sans que l'on sache vraiment où elles nous emmènent, ni quelle est la part de vérité dans les divagations souvent confuses de Marcel Viau.



L'auteur réussit à subtilement égarer le lecteur tout au long d'un récit qui m'a semblé manquer un peu de souffle par moment. Le dénouement, que l'on peut craindre de ne pas voir venir, tient comme souvent toutes ses promesses en quelques lignes, pour clore un roman dans lequel la description de l'atmosphère et des personnages prime sur l'action, dans une lente mais inexorable dérive sombre
Commenter  J’apprécie          30
Au bout du rouleau

Misanthrope, misogyne, buveur, violent (notamment envers les femmes), imbu de sa personne, voici quelques adjectifs qui pourraient définir le personnage principal de ce roman, Marcel Viau. Après avoir agressé un homme à Montpellier pour lui voler son argent (un argent dont il a du se débarrasser puisque les numéros des billets étaient notés et enregistrés !), il fuit dans différentes villes de France et se rapproche ostensiblement du lieu où habite encore son père. Arrivé à Chantournais, sorte de village de bout du monde, et accompagné de Sylvie, une jolie jeune femme récupérée dans une boîte de nuit de Toulouse (encore un de ces couples de hasard, récurrents chez Simenon), l’homme ne sait plus où aller, ni que faire. Souvent alcoolisé, il joue dans le café du coin, perd une somme importante, vole le cuisinier de l’hôtel pour rembourser ses dettes, avant de récupérer sa mise très largement. Ce qui attire la curiosité des gendarmes.

Et que dire de cette femme ? Une entraîneuse qui suit l’homme, sans amour, supporte ses colères et sa violence et qui pourtant ne part pas, tente même de le remettre sur le bon chemin. Celle-ci reste énigmatique, une femme intelligente et soumise à la fois.

Malgré les conseils de certains, Marcel Viau refuse de quitter ce petit bourg, de bouger encore une fois. Il déteste pourtant ses habitants, tout en souhaitant devenir comme eux, avec une vie simple, des ambitions modestes, une existence réglée, une place dans ce monde. Georges Simenon décrit ici un homme dont la vie est parsemée d’échecs, qui n’a jamais assumé ses origines modestes et n’a jamais trouvé sa place. Un homme aigri, dépressif, répondant par la violence et la colère, envers les autres et lui-même. Surtout un homme au bout du rouleau.

Un roman sombre, limite déprimant dans un décor aux apparences bucoliques mais acerbe envers la petite bourgeoisie de province.
Commenter  J’apprécie          83
Au bout du rouleau

Nous suivons un couple nouvellement formé, entretenant une relation ambiguë et hautement alcoolisée, dont l’homme éprouve un grand besoin de reconnaissance.



Lui c’est Marcel Viau, en fuite suite à un braquage qui a mal tourné. Elle, c’est Sylvie, une fille de bar rencontrée dans une discothèque à Toulouse cinq jours auparavant, et qui a décidé de le suivre. Ils ne se connaissent pas, il n’est pas question d’amour entre eux, mais ils ont l’impression d’être ensemble depuis toujours.



Ils ont pris le train et faute d’argent pour continuer leur voyage, se retrouvent bloqués à Chantournais, village lourd de haines sournoises, situé dans la région natale de Marcel, fils de paysan. Si notre fuyard, lorsqu’il évoque son père dont il a hérité la robuste carrure, le fait avec affection et respect, il révèle en revanche un obsédant complexe d’infériorité vis-à-vis de son origine rurale. Il a soif de reconnaissance et d’admiration, et traverse la vie avec l’arrogance et la ruse de ceux qui s’estiment supérieurs, méprisant l’existence mesquine des bourgeois qu’il envie autant qu’il déteste, et considérant les individus en général comme des tas d’idiots.



Quant à Sylvie, elle intrigue, aussi mystérieuse pour le lecteur que pour son compagnon. C’est une femme comme il n’en a jamais rencontrée, peu impressionnable, avec qui tout semble facile -elle s’adapte à tout avec une intelligence et une élégance déconcertantes- mais qui en même temps lui inspire une certaine méfiance, notamment lorsqu’il réalise qu’elle lui impose subtilement sa volonté.



Et puis il y a le tout aussi mystérieux M. Maurice, amant d’une vieille hôtelière qui lui mène la vie dure, mais en qui Viau décèle une assurance et une prestance qui le convainquent que cet homme a connu une vie brillante. Marcel rêve d’être comme lui, au-dessus des petites vanités, indifférent à tout. Il éprouve le besoin de rester près de cet homme avec qui il se sent des liens mystérieux… car comme son titre l’indique, le roman relate la fin d’un parcours. Le héros se sent fatigué, écœuré, pris d’un cafard noir. A trente ans, il réalise n’avoir rien fait de sa vie, n’avoir pas su trouver sa place. Ayant finalement réussi à réunir suffisamment d’argent pour partir, il ne se sent pourtant pas le courage ou la force d’aller plus loin.



L’issue inéluctable se précipite après un jeu du chat et de la souris qui pose une latence sur le mal-être de Viau, ses failles venant peu à peu à bout d’une morgue qui n’était, finalement, qu’une façade.



L’intensité contenue, la fébrilité grandissante du héros, là encore servie par une écriture taillée au cordeau, méticuleuse, font "d’Au bout du rouleau" un texte prenant.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          70
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

C'est un Simenon qui souffle le chaud et le froid.

D'un côté, l'auteur décrit avec une remarquable précision la vie des marins, la vie d'un port, cette atmosphère presque envoutante du monde de la mer.

De l'autre, l’enquête est peu captivante, avec des hommes qui ne veulent pas parler. Savent ils quelque chose ? Cachent ils quelque chose ?.

Maigret comprend l'histoire au dernier moment, et elle ci lui laisse tellement un gout amer, qu'il quitte Fécamp , sans demander son reste !

Et franchement, il nous laisse cette même impression : on se retrouve presque soulagé de finir le roman....
Commenter  J’apprécie          40
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Déjà lu ce titre il y a de nombreuses années, il m'avait marquée de par son ambiance : Maigret choisit de ne pas aller en vacances en Alsace comme d'habitude, mais d'aller résoudre une affaire en Bretagne...

L'ambiance est lourde, pleine de colère, comme l'équipage de ce bateau voué au malheur. Cela semble se communiquer à Maigret...

Un opus assez sombre, où l'on sent le commissaire insatisfait, mais tellement crédible.
Commenter  J’apprécie          110
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Un classique de la littérature policière bien ficelé.

« Le commissaire Maigret se rend à Fécamp sur la demande d’un ancien camarade. Un jeune homme est accusé du meurtre du capitaine de « l’Océan ». Mais faut il vraiment se fier aux apparences dans le monde si particulier de la pêche ? »

À lire assis-e sur le pont d’un navire à quai.
Commenter  J’apprécie          40
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Comme souvent chez Simenon et dans ce Maigret tout particulièrement, l'atmosphère prend le pas sur l'enquête. Et bien que le célèbre commissaire séjourne à Fécamp et navigue dans un univers de marin-pêcheur, point d'air du grand large. Non ici l'atmosphère est étouffante. Les protagonistes taiseux. Ce microcosme accablé de malheur, de desespoir.

A ce titre, et même si l'écriture de Simenon est toujours captivante, ce n'est pas l'enquête qui m'a le plus séduit. Comme un clin d'oeil ou nouvelle expression du talent de l'auteur,ce n'est pas non plus une enquête que Maigret aura aimé conduire.



Commenter  J’apprécie          90
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Les terres neuvas dont parle le livre sont des iles au large de Fecamp où se deroule une pêche à la morue qui va deboucher sur une enquete de Maigret.J'ai retrouve ici la patte de l'auteur ,spécialiste du roman plicier pour faire monter le suspense.L'auteur s'est bien documenté et le roman est de ce fait tres credible.Un roman policier classique et efficace.
Commenter  J’apprécie          30
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Le capitaine d’un bateau de pêche a été tué. Étranglé.



Mais quand Maigret – appelé à l’aide – arrive sur place, tout le monde se tait. Ce qui se passe en mer ne regarde pas les terriens.



Une enquête difficile, au milieu de marins ivres, mutiques et volontiers bagarreurs.



Que s’est il passé sur ce bateau pour que tous les marins qui se retrouvent au rendez-vous des Terre-Neuvas soient aussi taiseux et agressifs ?
Lien : https://www.noid.ch/au-rende..
Commenter  J’apprécie          60
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Écrit en 1931

Octave Fallut, capitaine du chalutier l'Océan, a été lynché et jeté a’ la bordure du port de Fécamp à l'arrivée de son bateau, après trois mois de pêche à la morue en mer du Nord. Lejeune télégraphiste du bateau, Le Clinche, est arrêté. Un ancien ami de Maigret, instituteur à Quimper, qui connaît bien la fiancée de Le Clinche, demande le commissaire Maigret en vacance en compagnie de madame Maigret de prouver l'innocence de ce dernier .Tout cette embrouillamini a’ cause d’une femme de légères mœurs a ‘ bord du chalutier l’océan en catimini ce qui a engendré des conséquences désastreuses en série pour tout l’équipage du chalutier .Un style très simple moins de personnages pour éviter la pétaudière Un Maigret toujours égal a’ lui-même placide et imperturbable .Ce roman se dévore goulument et nous tient en haleine jusqu’au au dernier chapitre .



Commenter  J’apprécie          110
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

C'est la lettre d'un ancien camarade d'école, devenu lui-même instituteur à Quimper, qui contraint le commissaire Maigret, prêt à partir en vacances en Alsace, comme d'habitude chaque année, à se poser d'abord à Fécamp. Mme Maigret n'est pas très, très enthousiaste mais elle suit le mouvement et tous deux descendent à l'Hôtel de la Plage. Le fond de l'affaire ? Pierre Le Clinche, ancien élève de Jorissen, l'ex-camarade de classe de Maigret, s'est embarqué en qualité de télégraphiste sur "L'Océan", un chalutier parti pêcher la morue trois mois à Terre-Neuve. A peine rentré au port et l'équipage débarqué dans sa quasi intégralité, on retrouve le commandant, le capitaine Fallut, noyé dans le bassin. Et il est clair qu'il n'y est pas tombé par hasard ... Tout porte à croire que Le Clinche est l'assassin - ou, à tout le moins, qu'il est mêlé au crime d'une façon ou d'une autre. Son ancien professeur ne veut pas y croire, sa fiancée, Marie Léonnec, accourue en quatrième vitesse de Quimper, est dans le même cas, l'amour en plus et, de façon générale, il faut bien reconnaître que la réputation du jeune homme est bonne ...



Alors ? ...



C'est dans une atmosphère de bistrots empuantis par le rhum et les alcools forts, si chers au coeur des marins, surtout lorsqu'ils "font" Terre-Neuve, tout enfumés par les cigarettes brunes et les cigares de mauvaise qualité et sans cesse troublés par les bagarres des marins qui viennent boire leur solde toute neuve avant de repartir s'engager pour n'importe où et parfois, dans des conditions pires que les précédentes, en d'autres termes dans une atmosphère pesante, à couper au coupeau et où, dissimulé derrière sa pipe avec ses silences renfrognés, dubitatifs et même exaspérés, le commissaire a quelquefois bien du mal à distinguer les uns et les autres, que se déroule l'action. Cà et là, une échappée, au bord de la mer ou à l'Hôtel de la Plage, établissement plus classique et où clients difficiles et rixes d'ivrognes sont sévèrement proscrits. Hélas ! Ne voilà-t-il pas qu'y déboulent un beau jour - le Hasard, bien certainement - un certain Gaston Buzier, rentier-proxénète de son état ,et sa compagne, Adèle, née Noirhomme à Belleville. Le Clinche, qu'on vient de libérer faute de preuves et qui déjeune, l'air absent et malheureux, avec sa fiancée et les Maigret, en profite pour se tirer un coup de pistolet dans le ventre.



Pour les marins du coin, qu'ils y aient embarqué ou pas, une seule explication est de mise : "L'Océan" avait la poisse. Et dès le début. La preuve : on n'avait pas encore retiré l'ancre qu'un homme tombait d'un mât et se brisait la jambe. Renvoyé illico dans ses foyers, la malheureux, encore bien content de s'en tirer à si bon compte ... Et puis, le deuxième ou le troisième jour après avoir pris la mer, voilà que le mousse du bord, Jean-Marie, est emporté par une lame ! Avec ça, l'équipage ne cesse d'évoquer le comportement de "fou" du capitaine, un homme pourtant posé d'habitude, que, à la stupeur de tous, on a vu ordonner de lancer les filets là où, de mémoire de Terre-Neuva, on n'avait jamais rencontré une seule morue. Un comportement qui avait déteint sur Le Clinche et sur le chef mécanicien : dès le troisième jour de voyage, ils rôdaient les uns autour des autres - et essentiellement autour de la cabine du capitaine, que celui-ci fermait désormais à clef - et on les suspectait de ne pas se déplacer sans arme.



Oui, c'est comme ça, il y a des bateaux qui ont la poisse. Et tous, fatalistes, de hausser les épaules, attablés au zinc devant leur verre de rhum. Ca ne s'explique pas, la poisse, mais il faut s'en méfier. Même P'tit Louis, qui est né à Paris et n'a donc pas connu dans son enfance les contes et les histoires de matelot, partage l'avis des autochtones : la poisse, ça existe et il ne faut pas plaisanter avec elle. Fallut a plaisanté sans doute : il en est mort, l'imbécile.



Bien qu'il admette volontiers que la vie est loin d'être un beau rêve toujours ensoleillé, Maigret suspecte au moins autant cette "poisse" dont tout le monde parle mais que personne n'a vue, que l'équipage de "L'Océan" et pratiquement tous ceux qui s'intéressent, d'une façon ou d'une autre, à Le Clinche. Mais il a beau faire et défaire les pièces du puzzle dont il dispose, il lui faudra un certain temps avant de comprendre. Et au lecteur aussi, d'ailleurs. Nous ne sommes pas ici en présence de l'une de ces aventures du commissaire où l'on devine très vite de l'identité de l'assassin. Là, c'est jusqu'au bout qu'on se pose des questions. Cela, ajouté à l'ambiance exceptionnelle et à la complexité certaine des personnages, m'incite à vous recommander tout particulièrement la lecture d'"Au Rendez-Vous des Terre-Neuvas." ;o)
Commenter  J’apprécie          143
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Maigret soupire, mais à la lecture d’une lettre d’un vieil ami d’école, il demande à Mme Maigret de remplacer leurs immuables vacances en Alsace par un séjour à Fécamp.



Le café du port de Fécamp baptisé « Au Rendez-vous des Terre-Neuvas », son atmosphère bruyante, enfumée, où les marins s’enivrent en rentrant de campagne.

Le chalutier l’Océan est rentré après trois mois passés en mer. Cette campagne qui, dès le départ, semble placée sous le mauvais œil, se termine tragiquement par l’assassinat du capitaine dans le bassin du port. C’est le tout jeune télégraphiste Pierre Le Clinche qui est inculpé et l’ami de Maigret, impressionné par sa position et sa renommée dans la Police Judiciaire, lui demande d’innocenter le jeune homme.



Mais les marins sont des taiseux lorsqu’ils ne sont plus uniquement entre eux. Maigret remarque rapidement que la colère suinte de partout dans cette histoire de marins. Son pas se fait de plus en plus lourd à mesure que le mystère pèse et plombe cette atmosphère marine poisseuse et lugubre. Mais Maigret s’obstine, à la recherche de l’essence même du drame qui lui échappe. Il tente, dans ce bar et à bord du chalutier à quai, de reconstituer le départ de cette campagne où le malaise s’est visiblement rapidement ressenti dans tout l’équipage.



L’odeur aux alentours est tenace et salée avec toute cette morue que l’on décharge.

Toujours avec des mots minutieusement choisis, sans besoin d’étalage, Simenon sait décrire les expressions faciales, les attitudes, les ressentis de peur et de malaise de ses personnages d’une manière saisissante.

Une petite lecture de quelques heures dans une atmosphère pesante admirablement retranscrite, dans ce milieu de marins du temps des Terre-neuvas, avec des hommes victimes de passions destructrices.

Un très bon Maigret où j’ai apprécié également la présence, bien que très discrète, de Mme Maigret.

Commenter  J’apprécie          90
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu du Simenon. J'avais gardé une très bon souvenir notamment de "la fenêtre des Rouet". Celui-ci fait partie du cycle des Maigret. Le décor est le port de Fécamp pendant l'entre deux guerres. Au retour du chalutier Océan, son capitaine est assassiné. Le télégraphiste est le principal suspect, semble avoir des choses à se reprocher mais est probablement innocent du meurtre du capitaine. Appelé au secours par un ami, Maigret, pourtant en vacances avec sa femme, enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire. Les suspects ne sont pas si nombreux. Des drames se sont produits à bord pendant cette campagne de pêche à la morue, causés par la présence d'une femme fatale cachée dans la cabine du capitaine. Le fonds du roman est noir, sans illusion sur la nature humaine. Bref, une lecture plus que satisfaisante.
Commenter  J’apprécie          30
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Après Le chien jaune, Maigret retrouve pour sa neuvième enquête le monde rude des marins-pêcheurs. A la demande d’un de ses amis d’enfance, instituteur à Quimper, il va profiter de ses vacances d’été avec Mme Maigret pour se livrer à des recherches officieuses. Le capitaine d’un morutier, Octave Fallut, a été retrouvé, étranglé, dans un bassin du port de Fécamp le jour de son retour de campagne sur les bancs de terre-Neuve. Une mauvaise campagne, marquée par de nombreux incidents et la mort d’un mousse dont c’était le premier embarquement.



Maigret va tâcher de prouver l’innocence du télégraphiste du navire, Pierre Le Clinche, vite désigné comme suspect, et de faire la lumière sur cette affaire complexe. Depuis un café du port qui donne son titre au roman, il va enquêter auprès de marins plutôt taiseux, dans une ambiance pesante, « saumâtre », et d’une « fille », Adèle, dont l’attitude provocante perturbe les esprits.



A Adèle, par qui le scandale et le drame arrivent – une mort violente, un assassinat, une tentative de suicide –, Simenon oppose Marie Léonnec, la fiancée de Le Clinche, convaincue de l’innocence de l’homme qu’elle aime et prête à tout pour le garder.



Les hommes qui gravitent autour des deux femmes – Fallut, le vieux capitaine, « petit bourgeois méticuleux » à la vie rangée, pris par le démon de midi ; Le Clinche, terne et sans caractère ; Buzier, petit escroc et souteneur d’Adèle ; des marins frustes et violents, habitués à une vie rude… – font figure d’êtres ballottés par les circonstances, incapables d’assumer leurs choix et de faire face à leurs responsabilités. On trouve pourtant une velléité de de révolte et de colère chez ces faibles, même si celle-ci vise surtout des êtres vulnérables : épouses ou compagnes, enfants, personnels…



Faute d’indices et de témoignages fiables, Maigret va devoir une fois encore faire preuve d’imagination pour reconstituer les faits et comprendre ce qui a pu se passer au cours de cette campagne catastrophique. Une fois la double vérité établie – l’assassinat de Fallut est à la fois une vengeance et un meurtre par procuration – Maigret fait classer l’affaire. Peut-être moins, cette fois-ci, pour raccommoder des destins que pour fuir au plus vite ces gens dont la médiocrité l’accable.



Pourtant tout rentre dans l’ordre : Fallut et Le Clinche n’ont pas eu le courage d’aller au bout de leur folle passion, et si l’un a payé sa lâcheté de sa vie, l’autre est revenu auprès de celle qui est certainement une bonne épouse et une bonne mère mais qui n’aura jamais ce « côté sauvage », qui fait tourner la tête des hommes. Quant à Adèle, Maigret la retrouvera un jour par hasard dans une « maison spéciale de la rue Pasquier ». Comme si, finalement, malgré la mort d’un homme et d’un gamin, rien ne s’était passé.


Lien : http://maigret-paris.fr/2020..
Commenter  J’apprécie          30
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Je ne vous ferais pas l’injure de vous présenter l’écrivain Georges Simenon pas plus que le personnage littéraire qui fit son succès : le commissaire Maigret.



Juste quelques chiffres tout de même pour récapituler la carrière de l’un et de l’autre :



Georges Simenon (1903 - 1989) est l’auteur de près de 200 romans de plus de 150 nouvelles dont les ventes dépassent le demi-milliard d’unités et est l’auteur belge le plus traduit au monde.



Le commissaire Maigret est un personnage né en 1929, mais le premier roman le mettant en scène (« Pietr-le-Letton ») date de 1931. Il est présent dans 75 romans, 28 nouvelles et certaines de ses enquêtes ont été adaptées au cinéma et à la télévision.



La liste des acteurs ayant interprété Maigret est longue, mais on peut citer quelques noms tels Jean Gabin, Eli Wallach, Gino Cervi, Rowan Atkinson, Bruno Cremer, Jean Richard, Harry Baur, Albert Préjean et Michel Simon, rien que ça.



« Au rendez-vous des Terre-Neuvas » est le neuvième roman, dans l’ordre d’écriture, mettant en scène Maigret et a été écrit en août 1931.



Alors qu’il s’apprête à partir en Alsace pour ses vacances annuelles, le commissaire Maigret reçoit un courrier d’un ancien camarade de Quimper qui lui demande de prouver l’innocence d’un jeune télégraphiste accusé du meurtre du capitaine du chalutier sur lequel il venait de passer trois mois en mer.



Jules Maigret décide alors de changer la destination de ses vacances et débarque, en compagnie de sa femme, sur les côtes bretonnes afin de plonger son nez dans cette triste affaire.



Car, très vite, Maigret est pris à parti par la fiancée du suspect qui le conjure d’innocenter le jeune homme (19 ans). Mais le policier va se retrouver face à la superstition et à l’opacité et le silence du monde de la mer. Ce qu’il se passe en mer reste en mer.



Et Maigret est persuadé que le meurtre du capitaine est lié aux évènements qui se sont déroulés durant la campagne de pêche. Les rares confidences qu’il parvient à obtenir laissent entendre que des tensions existaient entre le capitaine et le télégraphiste, que le capitaine avait un comportement étrange, loin de l’irréprochabilité et du professionnalisme pour lesquels il était connu, qu’un jeune mousse est mort durant la campagne, emporté par la houle...



Ce qu’il y a de plus intéressant, dans les enquêtes du commissaire Maigret, ce sont l’ambiance des enquêtes et le caractère du personnage.



Question ambiance, on peut dire que le lecteur est servi avec cette chape de plomb qui recouvre le meurtre du capitaine Fallut en particulier et de la campagne de pêche en général. Les marins sont des taiseux et des superstitieux qui ont tôt fait de mettre les étranges évènements sur le compte du mauvais œil. Puis, quand ils sont à terre, ils sont tellement alcoolisés qu’on ne peut rien en tirer.



Du côté du caractère du commissaire, là aussi, le lecteur trouve de quoi se régaler. Le bonhomme se montre tout aussi taciturne que d’ordinaire, voire bourru.



En plus, il faut bien avouer qu’il n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent à part son flair. Flair qui lui indique que le télégraphiste est innocent du meurtre, mais qu’il a quand même quelque chose à cacher... peut-être bien le nom de l’assassin. Flair qui lui laisse à penser que toute l’affaire prend cœur dans un évènement qui s’est déroulé à bord du bateau.



Et on retrouve le commissaire Maigret dans sa principale activité, la réflexion. Il cherche à se mettre dans l’ambiance, dans la peau du capitaine, dans celle du télégraphiste et celles d’autres personnages du drame.



Simenon-Maigret décortique toute cette mécanique en fin de roman afin de reconstituer les évènements et découvrir le coupable. Mais comme souvent, chez Maigret, les coupables sont parfois un peu innocents et les innocents quelque peu coupables. Et c’est alors plus une histoire de moralité qu’une histoire de Justice qui prime.



Autant dire, pour conclure, que « Au rendez-vous des Terre-Neuvas » réunit à peu près tous les bons ingrédients des meilleures enquêtes de Maigret écrites jusque-là (bon, il n’y en a eu que 9 à ce stade).



Une fois encore, l’eau, la brume, les embruns, ont un rôle important et confère une ambiance lourde, pesante, voire oppressante, mais surtout opaque dont le voile ne peut se déchirer qu’en revenant sur le passé, plus ou moins lointain.



Une fois encore, Maigret réfléchit plus qu’il n’agit, parvient à dénouer les fils de l’intrigue en se mettant à la place des protagonistes...



Une fois encore, Maigret n’est pas manichéen, borné à la stricte loi de la justice, il est un homme, un policier complexe.



Et, enfin, une fois encore, l’auteur et le personnage s’attardent sur des détails, mais des détails qui font toute la différence, tant au point du dénouement de l’intrigue que du plaisir du lecteur.



Au final, plus je découvre Maigret et plus j’apprécie Maigret et « Au rendez-vous des Terre-Neuvas » s’avère être un très bon roman de la série qui ne peut que participer à mon attachement grandissant à celle-ci.
Commenter  J’apprécie          62
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Drame en haute mer.



"Dis-donc Mme Maigret, tu tiens beaucoup à ce que nous passions nos huit jours de vacances en Alsace ? Si nous allions plutôt à la mer…".

Maigret reçoit une lettre d'un ami d'enfance, instituteur à Quimper, l'informant que "le meilleur petit gars du pays" est accusé d'un crime, alors que tout ceux qui le connaissent ont la certitude de son innocence. Il demande à Maigret d'éclaircir l'affaire.



Ce petit gars, c'est Pierre Le Clinche, qui est parti en mer à bord d'un chalutier de Fécamp, "l'Océan".

Un drame s'est passé durant la campagne de pêche, le mousse a été porté disparu en mer, emporté par une lame.



Au retour de l'équipage, au bout de 3 mois, le capitaine est retrouvé assassiné.

Et Le Clinche a été aperçu rôdant autour du bateau le jour du meurtre.



"Il sera condamné, parce que les tribunaux civils n'ont jamais rien compris aux choses de la mer...".

Damned, un breton accusé chez les normands, on était au bord de la guerre civile.



Heureusement, notre commissaire arrivera à dénouer ce que la plupart des protagonistes tenteront de taire.

Une histoire et des événements plutôt tristes finalement, dans un style toujours agréable à lire, malgré "l'acte déclencheur" difficilement concevable.

(plus d'avis sur PP)
Commenter  J’apprécie          20
Au rendez-vous des Terres-Neuvas

Le roman se déroule à Fécamp, avec des références à une pêche à la morue au large de Terre-Neuve. L’enquête dure quatre jours et se déroule en juin, à partir du café qui donne son nom au titre du roman.

Après trois jours passés en mer sur l’Océan, un chalutier de Fécamp, Jean-Marie Canut, le mousse, a été emporté par une lame. Peu après le retour de l’Océan, le capitaine Octave Fallut est retrouvé mort par strangulation dans l'un des bassins du port. Le télégraphiste du chalutier, Pierre Le Clinche (vingt ans) a été aperçu en train de rôder aux alentours du bateau le jour du drame. Le Clinche arrêté, un ancien camarade de Maigret, Jorissen, instituteur à Quimper, fait appel au commissaire et lui demande de prouver l'innocence du jeune télégraphiste. Une fois sur place, Maigret s'installe Au Rendez-vous-des-Terre-Neuvas, un café du port à partir duquel il mène son enquête.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Georges Simenon Voir plus

Quiz Voir plus

Le commissaire Maigret

Quel est le prénom du commissaire Maigret ?

Hercule
Édouard
Jules
Nestor

12 questions
280 lecteurs ont répondu
Thème : Georges SimenonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}