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Citations de Gérard Araud (51)


L'Allemagne et ses voisins regardent vers l'est, nous, avec les Méditerranéens vers le sud et, avec le Royaume-Uni, vers le vaste monde, ce qui est naturel et pourrait se révéler une force. Il n'en est rien. Ces visions se neutralisent plus qu'elles ne s'ajoutent mais le pire n'est pas là. En réalité, bon nombre de partenaires, surtout en Europe du Nord, donnent l'impression d'être "sortis de l'histoire" dont ils renient la cruauté. Pour eux, la politique étrangère, c'est l'appel au dialogue et la distribution de l'aide au développement.
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Dans mes fonctions successives, j'ai constaté, à l'arrivée d'un nouveau président - sauf Nicolas Sarkozy - ou d'un nouveau ministre, qu'une de ses premières demandes était toujours des propositions pour "relancer la défense européenne". Mais quelle que soit sa créativité, du concept stratégique européen à la mutualisation de certains moyens, la diplomatie française s'est toujours heurtée à l'indifférence voire à l'hostilité de nos partenaires, en particulier du côté de leurs forces armées invariablement attachées à la prééminence de l'Otan. Leurs autorités politiques pouvaient accepter les propositions françaises, celles-ci traînaient les pieds pour en réduire les répercussions pratiques.
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(...) j'ai toujours essayé de rappeler au sens des responsabilités notre diplomatie qui se mouvait dans l'empyrée des principes et des théories. J'étais la voix impopulaire qui chuchotait que c'est le plus fort qui dicte ses conditions au plus faible et qui haussait les épaules lorsque Paris affirmait que c'est le plus fort qui devait faire des concessions. Non que j'aie une particulière sympathie pour le plus fort ou que je jouisse d'afficher du cynisme mais j'ai toujours prétendu à la lucidité et je ne connaissais pas un exemple où le fort s'était incliné devant les exigences du faible.
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En réalité les mythes fondateurs du pouvoir en France sont Louis XIV et Napoléon et ces modèles continuent de fonder la conception du pouvoir qu'ont les Français, qu'ils soient gouvernants ou gouvernés. Ce n'est pas anecdotique : nul ne peut subir impunément la solitude que suscite la crainte que conseils et amitiés ne soient tous intéressés, le fardeau que représente le pouvoir surtout s'il est grand et l'exaltation que nourrit le sentiment de puissance. L'isolement du monde réel dans les ors de l'Elysée et les rigueurs du protocole, l'approbation toujours acquise de l'entourage et le regard permanent des autres vous transforment et vous endurcissent. La condition humaine n'est pas toujours réjouissante à ces hauteurs.
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En forçant le trait, l'Europe pour moi, c'est transférer les rivalités inévitables entre nations des champs de bataille dans les corridors de Bruxelles ; c'est un mécanisme permanent de solution pacifique des conflits de notre continent. Je sais que, pour les jeunes européens, cette vision n'a pas beaucoup de sens et que parler de conflit en Europe occidentale paraît absurde mais je connais trop bien l'histoire, je me méfie trop de la nature humaine pour partager leur optimisme. Que serait une "Europe des Nations", c'est-à-dire l'Europe que nous connaissions en 1939, dans une ou deux générations ? Ne voyons-nous pas déjà renaître partout les nationalismes qui nous ont menés au désastre ?
En revanche, je ne suis pas fédéraliste, là aussi par réalisme. Les vieilles nations européennes ne l'accepteront pas, aujourd'hui moins que jamais. Ce serait ignorer la revendication identitaire qui traverse nos sociétés, que nous la partagions ou pas. Porter le débat sur ce terrain, c'est l'hystériser, c'est oublier les réalités pour s'affronter sur des principes sur lesquels, par définition, il n'y a pas de compromis possible.
Revenons au pragmatisme des Pères fondateurs ; mettons en oeuvre la subsidiarité, c'est-à-dire soyons résolument européens là où l'Europe sert les nations européennes.
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La France est encore aujourd'hui 5ème ou 6ème puissance économique du monde, membre permanent du Conseil de sécurité et détenteur de l'arme nucléaire ; elle dispose de l'une des deux meilleures armées d'Europe Elle peut peser sur les grandes affaires du monde. Il ne s'agit pas d'en écarter l'Union européenne mais de tirer les conséquences des divisions, de l'impuissance ou de l'inaction de celle-ci. Si nos partenaires ne partagent pas nos analyses ou ne se sentent pas concernés par une crise, il serait absurde d'en conclure que nous ne devons pas agir quitte à tout faire pour associer ultérieurement l'Union à nos efforts
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Un accord partiel est toujours bon à prendre; qu'il soit temporaire est mieux que rien.
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Je ne me félicite pas que "la force prime le droit" mais je constate que c'est souvent le cas.
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Il ne faut pas se lancer dans de grandes croisades. Il faut choisir ses combats en fonction de la possibilité d'obtenir des avancées concrètes même modestes.
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J'en fis part à John Bolton à Washington, dans un bureau où une grenade, symbole de ses méthodes, trônait sur son bureau. [...] Derrière une moustache et un teint rose qui évoquent un colonel de l'armée des Indes sou Victoria, John Bolton est le mariage explosif de l'idéologie et du professionnalisme. C'est un pur nationaliste qui méprise les organisions internationales et refuse les traités s'ils prétendent limiter la liberté d'action des États-Unis. Un seul texte est sacré pour lui, la Constitution des États-Unis. Il croit en l'usage de la force et le prône allègrement. A l'entendre, il n'y a pas de problème qu'un bombardement ne finisse par résoudre. S'y ajoute un goût de la provocation qui l'a conduit à déclarer que si "on retirait dix des trente-huit étages du bâtiment des Nations-Unies, à New-York, nul ne s'en apercevrait...".
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Je découvris rapidement le réservoir de haine et de bêtise que représentent les médias sociaux. Ce qu'exprimaient hier trois alcooliques au comptoir d'un bar est désormais partagé et échangé par des centaines voire des milliers de correspondants qui n'ont même pas l'excuse de l'éthylisme.
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