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3.79/5 (sur 67 notes)

Nationalité : France
Biographie :


Docteur ès-lettres. - Professeur d'Histoire du théâtre à l'université d'Orléans (en 1989). - Éditeur de Georges Feydeau, Henry Gidel a publié de nombreuses biographies chez Flammarion, dont quelques unes consacrées à des femmes de caractère comme Coco Chanel ou Sarah Bernhardt.

Source : databnf
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Henry Gidel
Le vaudeville était à l'origine, au début du XVIIIème siècle, une pièce comportant des couplets chantés sur des airs connus, couplets appelés vaudevilles. [...] Dans les années 1870, sévèrement concurrencé par l'opérette, le genre perd ses couplets. Dès lors, et malgré la signification initiale du terme, on appellera et on continuera à appeler vaudeville toute comédie gaie dépourvue de prétention littéraire, psychologique ou philosophique, et dont le comique est principalement fondé sur la situation des personnages.
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Malgré le choix superstitieux du cinquième jour du mois pour la collection, c’est une catastrophe, du moins aux yeux des journalistes français et anglais. Les robes et les ensembles que présente Chanel apparaissent aux regards des admirateurs de Dior et du new-look comme des fantômes du passé, des survivances des années 20 ou 30… Au mieux, c’est pour eux une mélancolique rétrospective, au pire, le défilé consternant de toilettes complètement démodées. L’ambiance est glaciale et on n’entendra que quelques maigres applaudissements. Zeffirelli déclarera plus tard que ce fut là une des plus cruelles expériences qu’il ait connues de son existence. La presse fut « atroce de mépris et de méchanceté », écrit Michel Déon. Certains articles étaient déjà prêts avant que les journalistes eussent vu un seul modèle. Combat titre : « Chez Coco Chanel à Fouilly-les-oies en 1930 »…
À l’issue de cette première présentation, Coco ne se montre pas à ses amis. Elle veut leur épargner et s’épargner à elle-même le spectacle de leur embarras. Chanel reste apparemment de marbre : c’est dans ces circonstances que l’on reconnaît la trempe d’une personnalité. Madame Manon, toujours très proche d’elle, se souvient qu’elle craignait beaucoup « la réaction que Mademoiselle aurait le lendemain de ce fiasco ». C’était sous-estimer celle qui était déjà une « dame de fer ». « Ils vont voir ! dit simplement Gabrielle, nous allons recommencer… » Et elle se remet aussitôt au travail. Certes, on n’aperçoit pas l’ombre d’une cliente et les grands salons d’essayage du premier sont déserts. Mais « tant mieux, dit-elle, on ne sera plus à l’aise que dans le petit cabinet du second pour préparer la prochaine collection ». Voilà comment elle parle, rue Cambon, pour rassurer et galvaniser ses troupes.
Sa vraie force réside dans sa certitude absolue d’avoir raison. Au lieu de lutter avec ses concurrents sur leur propre terrain, elle va renverser la situation en montrant que ce sont eux qui sont démodés. Ils agissent exactement comme le vieux Poiret, explique-t-elle, ils cherchent à épater leurs clientes par leurs extravagances vestimentaires au lieu de se soucier des femmes elles-mêmes et des réalités qu’elles vivent. Ils oublient cette vérité élémentaire : il faut qu’elles plaisent aux hommes ; il faut qu’ils s’écrient non pas « quelle jolie robe vous avez ! » mais « comme vous êtes jolie ! » Et cela, Gabrielle est sûre que les femmes finiront par le comprendre.
Ce qui frappe ici, au moins autant que la force de volonté de Gabrielle, c’est l’intelligence de son analyse. Curieusement, ce n’est pas la France ni l’Angleterre qui vont comprendre Chanel mais les États-Unis, et ils entraîneront l’Europe qui, à son tour, lui fera un triomphe.
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Une enfance sans amour développa en moi un violent besoin d'être aimée ! Je veux croire qu'en aimant ce que je faisais, on m'aimait, moi, à travers mes créations. Quel aveu de détresse !
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Les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse.
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Elle fait le tour de la voiture ou de ce qu'il en reste... touche à tâtons la ferraille à demi-calcinée qui exhale encore, une odeur de caoutchouc brûlé. Alors enfin assise sur le bas-côté, le visage courbé vers le sol, elle peut pleurer, pendant des heures... Elle vient de perdre le seul homme qu'elle aura jamais aimé...
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Mentir ne me demandait aucun effort. Non seulement j'étais naturellement menteuse mais encore mon imagination, nourrie de toutes sortes de mauvais romans, m'aidait à enjoliver mes mensonges, à les animer d'incidents pathétiques...
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Prévoyante, et croyant en son étoile – c’est sa force –, Gabrielle perçoit la nécessité, au cas où elle lancerait d’autres parfums, de caractériser le premier d’une manière plus précise qui le distingue de ses successeurs éventuels. Le plus simple, pense-t-elle, sera le meilleur… Puisqu’elle a choisi le flacon N°5, pourquoi pas Chanel N°5 ?
— Mais ça ne s’est jamais fait ! balbutie Ernest Beaux ahuri par cette audace.
— Justement, réplique Coco, qui adore rompre avec la routine, ça le distinguera des autres !
Et puis, il faut le souligner, cette idée d’un numéro ainsi mis en vedette se rattache à tout un pan de son passé. Déjà à Obazine, elle croyait lire dans les chiffres mystérieux, une écriture secrète qui la faisait rêver… Cette fois-ci, elle rêve à nouveau… elle pense que le 5 va être un « bon numéro », celui sur lequel elle jouera et invitera à jouer – au sens Monte-Carlo du terme – l’ensemble du public. D’ailleurs, n’est-ce pas à l’occasion de son escapade à Monaco qu’elle a rencontré Ernest Beaux ? Nul doute qu’il ne lui a été envoyé par le destin, s’imagine-t-elle.
Ce goût de la simplicité, qu’elle a manifesté dans le choix de l’appellation du parfum, on le retrouve dans la conception de l’étiquetage : un rectangle tout blanc sur lequel se détache, avec une netteté presque provocante, le patronyme CHANEL en lettres noires. On retrouve ici le contraste noir-blanc qu’elle exploite si souvent dans ses créations vestimentaires et dont la fascination remonte au plus profond de son enfance, à cet univers de l’orphelinat. De plus loin encore semble provenir le sigle composé de deux C entrelacés que l’on discerne scellé sur le cachet circulaire attaché au bouchon. N’est-ce pas ainsi que l’ancêtre cabaretier de Ponteils « signait » les meubles qu’il s’était fabriqués ? Or ces deux C, Gabrielle les avait rencontrés sur les vitraux d’Obazine, qu’elle contemplait lors des innombrables offices auxquels il fallait qu’elle assistât. Mieux encore, le hasard avait voulu qu’à Moulins on la surnommât Coco… Ainsi, les deux C lui paraissant imposés par le destin, lui est-il impossible de ne pas les associer à l’avenir de son parfum…
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En cet automne ensoleillé, le cap Gris-Nez est le but quotidien des parcours sportifs de Charles sur cette grève venteuse animée par le bruit des flots et les cris aigus des oiseaux de mer.

Charles passe alors ses vacances chez sa marraine, Lucie Maillot, qui y possède une villa de bonne apparence. On devine avec quelle impatience malgré sa confiance en lui, le jeune homme y attend la lettre de Paris qui doit le renseigner sur les résultats de son concours. Ce jour, alors qu’il revient chez son hôtesse, à l’approche de la villa, elle lui jette par la fenêtre la lettre tant attendue raccourcissant de quelques secondes l’instant fatidique où, après avoir déchiré nerveusement l’enveloppe, il saura enfin…

Eh bien oui ! Le voilà saint-cyrien. Ou presque…
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Elle va engager dans son entreprise un certain nombre de Russes émigrés et d’abord ceux qui étaient des amis, ou des parents plus ou moins éloignés du grand-duc. Naturellement, il s’agit surtout de femmes de la haute société qui ont perdu tous leurs biens et qui ont absolument besoin de travailler pour vivre. Gabrielle les engage comme vendeuses. Elle embauche aussi le comte Koutousov, ancien gouverneur de Crimée, sa femme et ses deux filles. (Ce Koutousov est le descendant du maréchal de ce nom qui a battu Napoléon Ier à Krasnoié). Elle l’héberge, lui et sa famille, à Bel Respiro qui devient avec les Stravinski et Dimitri une véritable colonie russe.
Ce n’est pas tout ; la fréquentation de Dimitri incite Coco à s’inspirer dans ses créations des Russes et de la Russie sous tous les aspects… Le même phénomène s’était produit, en plus discret, avec Boy Capel et l’influence anglaise. L’inspiration slave, quant à elle, est beaucoup plus « voyante ». C’est le mot qui convient devant ces broderies de couleur, inspirées du folklore russe, qui ornaient robes à bretelles, blouses ou chemises paysannes. Certes, les Ballets de Diaghilev, dès 1909, avaient déjà popularisé ces formes artistiques colorées. Paul Poiret, après 1912, Jeanne Lanvin un peu plus tard, avaient aussi œuvré dans ce sens. Mais personne autant que Gabrielle ne va puiser dans cette source d’inspiration. Elle n’hésite pas à embaucher cinquante brodeuses. Elle les groupe dans un atelier à la tête duquel elle place la propre sœur de Dimitri, Maria Pavlov. Là encore son originalité éclate. « Nul mieux que Chanel ne sait orner ses modèles de broderies originales », remarque Vogue en mai 1922. Elle adore rehausser ses robes de crêpe, ses blouses et ses manteaux – à dominante noire ou marron – de dessins multicolores parfois exécutés, d’ailleurs, en perles de verre, ou en association avec des paillettes. Quant aux motifs, faisant feu de tout bois, elle ne les emprunte pas seulement à la Russie mais à la Roumanie, à la Perse, aux Indes et à la Chine…
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Au bout d’un an, Coco sent qu’il faut quitter son travail en chambre, son commerce quasi clandestin pour avoir pignon sur rue, et louer une boutique à son nom, ce nom qu’elle entend illustrer. Et cela dans un quartier qui ne fasse plus douter de son sérieux, entre la rue Royale et l’Opéra, par exemple. Fini le temps de l’amateurisme ! Cette nouvelle adresse l’autorisera à pratiquer des prix beaucoup plus élevés, ce qui est indispensable, elle l’a vite compris, si elle veut plus tard faire partie des « grandes » de la capitale.
Pour ce faire, il lui faut des fonds importants. Alors, elle cherche à les emprunter à Étienne. Mais celui-ci, qui a bien voulu prêter sa garçonnière à Coco pour qu’elle puisse « s’occuper » et satisfaire à son caprice n’a jamais imaginé qu’elle se prendrait au sérieux. Cette fois, il ne joue plus. Au demeurant, que va-t-on penser dans le monde si sa petite protégée travaille réellement ? Qu’il ne peut plus l’entretenir ? Ou pis encore, qu’il est trop avare pour le faire et que la pauvre fille est, par sa faute, contrainte de gagner sa vie ? On en fera des gorges chaudes…
Il ne lui prêtera pas un centime. Au reste, il préfère consacrer son argent à sa passion des chevaux qui, à la vérité, lui coûte cher. Coco insiste. Il ne veut rien savoir. En revanche, Boy qui initialement n’était pas loin de partager l’opinion d’Étienne, prend le parti de Coco avec une telle chaleur que son hôte commence à comprendre :
— Ma parole ! tu es amoureux d’elle !
Certes, il n’ignorait pas que Boy était aussi l’amant de la jeune femme et il n’y voyait guère d’inconvénients, mais la situation est cette fois bien différente. Par une réaction très classique, Coco prend soudain à ses yeux une importance dont elle ne bénéficiait pas jusque-là. Il a remarqué que Gabrielle revient de moins en moins souvent dormir à Royallieu… Parbleu, c’est parce qu’elle passe la nuit chez Capel… elle n’a qu’un saut à faire pour aller le retrouver. Serait-il jaloux ? Ce serait trop bête.
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