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Citations de Gilberto Villarroel (23)


Le caméraman orienta sa caméra vers l’intérieur de la tombe et, grâce au projecteur intégré à l’appareil, Albornoz vit, par-dessus l’épaule de son collègue, une chose qui lui coupa le souffle : un escalier en colimaçon, doté d’une rambarde métallique, qui descendait vers des profondeurs incommensurables.
C’était une construction aux lignes parfaites, qui n’avait rien à envier aux terrasses élégantes grâce auxquelles Benjamin Vicuña Mackenna, intendant de Santiago au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, avait transformé un mont abandonné, le Cerro de Santa Lucía, en un magnifique parc à la française doté de sa propre serre et même d’un observatoire.
– Vous aviez déjà vu cet escalier ?
– Jamais, répondit avec force le responsable. Il se trouve juste en dessous de la fosse commune, comme si on en avait muré l’entrée depuis longtemps. Il est probable que ceux qui ont creusé la fosse après l’incendie de l’église aient ignoré son existence.
– Ou qu’ils n’aient pas voulu s’en souvenir, hasarda Albornoz.
– Je n’oserais pas insinuer ça, dit le responsable, encore plus prudent.
L’Église catholique, malgré un prestige en berne dû à l’accumulation des scandales liés à la pédophilie au Chili et dans le monde entier, était encore l’une des institutions les plus puissantes du pays. Et les Jésuites, qui comptaient malgré tout dans leurs rangs de célèbres prêtres accusés d’abus sexuels, étaient connus pour leur entregent dans les médias, tout spécialement depuis qu’ils avaient créé le prix annuel de l’excellence journalistique, très prisé par les professionnels du monde de la presse. Albornoz savait qu’il s’aventurait sur un terrain glissant.
– Nous allons attendre, donc, les résultats de cette inspection… commença à dire le reporter pour gagner du temps.
Mais à cet instant précis, un cri déchirant, surgi des profondeurs en bas des escaliers, l’empêcha de terminer.
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Il était une heure du matin. C’était samedi. Après avoir rapidement zappé, Gabriel vérifia que toutes les chaînes privées étaient sans signal. Seule la télévision publique continuait à émettre.
L’image qui emplissait l’écran avait été prise depuis la terrasse de la chaîne nationale. Gabriel le savait parce qu’il s’y était rendu plusieurs fois. La caméra-robot visait la partie est de la ville. Les images que l’appareil enregistrait étaient en général utilisées pour commenter la météo au cours des matinales et des journaux télévisés.
Gabriel se concentra sur l’information qu’il pouvait extraire de cette image statique.
La plupart des lumières de Santiago étaient éteintes, mais son cœur fit un bond dans sa poitrine quand il vit, sur la ligne d’horizon, les trois gratte-ciel les plus élevés de la capitale, regroupés dans la même zone, tels les doigts de la main d’un géant coincée dans le béton : le Titanium, à gauche ; celui du Costanera Center, nommé la Gran Torre de Santiago, à droite ; et entre les deux, le plus grand de tous, le Valhalla, celui que les habitants de la ville, en raison de sa taille et de sa situation, avaient surnommé « le doigt d’honneur ».
Gabriel pensait que ce nom, comme c’est le cas en général des surnoms, n’était ni gratuit ni aussi arbitraire qu’il semblait. Le Valhalla comme la Gran Torre de Santiago étaient tous deux visibles depuis des villes éloignées, telle Recoleta, parce que leur silhouette se dressait au-dessus du mont San Cristóbal. Dans un pays dépourvu de pyramides ou de châteaux, dont la nature est le principal patrimoine, les groupes immobiliers avaient complètement gâché l’horizon et prouvé que la majesté des sommets urbains et de la cordillère des Andes ne comptait pour rien. Personne n’aurait eu l’idée en France de construire un gratte-ciel à côté de la tour Eiffel. Mais masquer la vue sur la cordillère des Andes n’était pas un crime à Santiago. Comme pour tant d’autres choses, personne n’en avait cure. Le Valhalla était un grand doigt d’honneur dressé face à la nature, un geste de mépris que l’homme le plus riche du pays, doté de l’une des plus grandes fortunes de la planète, adressait au paysage, lui qui se sentait dans son droit en modelant son environnement, en imposant ses goûts en matière d’architecture et son idée de la beauté à la moitié de la population du pays, composée par des gens qui vivaient serrés comme des sardines dans la vallée polluée que traversaient les eaux du Mapocho.
En observant attentivement les contours du Valhalla, Gabriel découvrit que les lumières du penthouse fonctionnaient toujours grâce à un groupe électrogène de secours. Un étage plus bas se trouvait la salle de réunion de l’équipe de direction du holding propriétaire du bâtiment, récemment aménagée.
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Encore cette sensation de dédoublement. Gabriel cligna des yeux et se vit debout dans une rue de Santiago, la tête dressée pour regarder les trois cent cinquante mètres qui faisaient du Valhalla le plus haut gratte-ciel de Santiago et de toute l’Amérique du Sud. Puis il vit Sabine seule dans la salle de réunion du quatre-vingt-dix-neuvième étage, alors que ses patrons s’amusaient avec des prostituées au centième étage, le dernier du bâtiment. Une fraction de seconde, il put imaginer la vue panoramique qu’elle avait de la ville.
Il contempla, depuis cette vision imaginaire, les lumières des immeubles qui clignotaient ou s’éteignaient, tandis que l’immense tour oscillait comme un bambou en pleine tempête.
– Ne sors pas ! lui ordonna Gabriel.
– Mais tout tombe des étagères ! C’est un tremblement de terre !
– Tout ira bien, affirma-t-il sur un ton calme qui n’était pas feint, mais bien le fruit d’une certitude, celle d’avoir survécu avant cela, comme des millions de Chiliens, à trois autres grands séismes en une seule génération.
Les vagues achevèrent leur danse macabre et la mer se retira sur plusieurs kilomètres de distance.
Gabriel avait quitté le sable et avançait rapidement vers le village, entre les palmiers du parc. Il croisa une mère qui portait un enfant dans ses bras et qui, avant la secousse, était assise sur un banc de bois, à profiter de la brise nocturne se frayant un chemin entre les arbres. Il prit sa main et l’obligea à avancer à ses côtés. L’enfant n’arrêtait pas de pleurer.
– L’immeuble tout entier est en train de bouger ! criait Sabine dans le portable.
– Il a été conçu pour ça. Il est antisismique.
– L’oscillation est très forte ! Je vais tomber !
– Ne t’en fais pas. Le bâtiment va résister.
– Non ! Il ne va pas tenir !
– Sabine : ne sors pas !
– J’ai peur !
– Je vais venir te chercher !
– Tu vas venir ?
– Je te le promets !
– Et tu vas faire comment ?
Gabriel n’avait pas de réponse à cela.
– Je vais me débrouiller, promit-il. Mais tu dois rester à l’intérieur !
– Gabriel ! Gab… !
La force du réseau diminuait. Celui-ci semblait sur le point de disparaître.
– Sabine ?
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- Dites, camarade Gabriel, cria Ilitch, haletant sous l'effort. Vous savez pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'État à Washington ?
- Parce qu'il n'y a pas d'ambassade US là-bas, répondit Gabriel.
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Gilberto Villarroel
– C’était… quoi… ça ? demanda Gabriel, toujours en état de choc.
– BLOODSUCKERS ! cria pour toute réponse Tony.
Ce cri ramena Gabriel à la réalité. Stupéfait, il traduisit le mot à voix haute.
– Chupasangres ?
– C’est ça des suceurs de sang. Et il y en a partout !
– C’est quoi ce délire, Tony ?
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La statue d’Allende regardait en direction de la place de la Constitution, celle-là même où il était apparu pour la dernière fois à l’un des balcons du palais de la Moneda, le mardi 11 septembre 1973, lorsqu’il avait été surpris par le coup d’état orchestré par le général Pinochet, qui resterait ensuite dix-sept ans au pouvoir.
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Ils se battaient avec leurs dents, avec leurs ongles, comme des chiens !... Ceux qui mouraient étaient dévorés par les autres. Ils les mangeaient. Je vous jure sur le Christ que c'est vrai !
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La nuit, le doute et la peur sont de puissants magiciens qui savent peupler le monde de la fiction comme personne.
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De près, l'apparence de cette chaîne de montagnes était encore plus inquiétante.
Leurs contours présentaient désormais un aspect un peu plus rustique, mais conservaient des caractéristiques qui s'éloignaient nettement de la géologie et semblaient plus proches d'éléments vivants, organiques. Elles ne ressemblaient plus à des à pics, mais aux griffes ou aux cornes de la tête de quelque énorme titan, comme si ce dernier avait péri en essayant de sortir de l'inframonde, à jamais piégé dans cette position.
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La voix avec laquelle il s’exprima n’était pas humaine. Ou elle ne semblait pas l’être, du moins, peut-être à cause de l’effort que lui coûtait chaque syllabe, ce qui faisait saigner ses cordes vocales et l’obligeait à cracher, à chaque exhalation, une bave rosâtre.
Mais chacun des hommes présents dans la pièce entendit clairement les trois mots qui sortirent de cette bouche possédée :
- Vous… mourrez… tous.
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S'agissait-il de ces baleiniers qui furent attaqués par un cachalot ? demanda Lord Cochrane. Oui. C'est l'explication qu'ils ont donnée. Mais pour moi, ce n'est rien qu'une fable. Pourquoi dites-vous cela ? - La vérité, c'est qu'ils se sont mutinés. - Avez-vous des preuves de cela ? Non. Mais je parie que c'était beaucoup plus facile pour tout le monde de mettre ça sur le dos d'un fantôme. Quel fantôme ? - Le cachalot blanc, le mythe que les baleiniers et les Indiens ont inventé : Mocha Dick !
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O'Higgins plissa les yeux et, appuyant ses deux mains sous son double menton, donna à Lord Cochrane un conseil énigmatique : Demandez-lui de vous parler d'une région australe que les Indiens Fuégiens appellent les Montagnes hallucinées.
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Sans qu'elle pût dire pourquoi, un frisson lui parcourut la nuque alors que ces mots indéchiffrables emplissaient l'espace de la cabine de l'amiral de leurs échos sinistres et millénaires Tekeli-li... Tekeli-li... Tekeli-li !
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Les invités laissèrent échapper un murmure d'admiration, mais on lisait aussi de la peur dans les yeux de Jack Belt. Comme si, à nouveau, il en savait beaucoup plus que les autres sur ce dieu que les Selk nams appelaient Katulu.
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Je sais que Selkirk était un Ecossais comme moi, et qu'il était le naufragé dont l'histoire a inspirė le roman Robinson Crusoe, mais j'ignorais que son nom était associé à l'existence d'un quelconque trésor.
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Il était six heures du soir, ce 4 février 1826, quand Lord Thomas Alexander Cochrane, amiral à la retraite des flottes chilienne et brésilienne, arriva à l’entrée principale du Palais du Louvre. L’obscurité hivernale était tombée sur Paris quinze minutes plus tôt et un vent glacial laissait les rues presque désertes.
Bien enveloppé dans le manteau de laine avec lequel il avait rejoint la prison de King’s Bench à Londres douze ans auparavant, le marin écossais avança à grands pas jusqu’à la porte du musée, où il présenta aux gardes les accréditations qui l’identifiaient, sous un faux nom, comme secrétaire du consul britannique à Paris.
Il n’aimait pas utiliser ce genre de subterfuges en dehors du champ de bataille. Mais après avoir réfléchi à la question, il avait considéré que, tant qu’il serait en France ou dans n’importe quel autre pays d’Europe, il était obligé de mentir, car c’était ni plus ni moins que sa propre sécurité qui se retrouvait en jeu. Pour la deuxième fois de sa vie, il fuyait la justice britannique et, au regard des risques qu’il prenait, aucune des précautions qu’il pouvait adopter, dans une capitale comme Paris, n’était de trop.
Les raisons de ces démêlés avec la justice remontaient à 1814, cette année fatidique où, après un procès expéditif – mené à coups de séances nocturnes épuisantes qui n’avaient pas laissé à ses avocats le temps de préparer leurs plaidoiries -, il avait été condamné pour fraude perpétrée contre la Bourse du Commerce de Londres. Son oncle Andrew Cochrane-Johnstone et lui-même avaient tous deux des participations dans un groupe d’investisseurs poursuivi pour escroquerie. Il avait échoué à convaincre le juge de son innocence.
La sentence du tribunal fut un ouragan qui anéantit la vie qu’il avait jusqu’alors construite.
Dès l’annonce du verdict, Lord Cochrane fut expulsé de la Royal Navy.
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Dès qu’on lui retira son bandeau, Jean-Baptiste Dallier ouvrit les yeux dans l’espoir d’identifier l’endroit où ses ravisseurs l’avaient enfermé. Après des jours entiers passés à subir coups et tortures, il était très fatigué. La première chose qu’il vit, ce furent ses pieds nus, couverts de plaies, puis son pantalon si sale qu’il était impossible d’en déterminer la couleur originelle. Poussière, urine, excréments et sang formaient un sinistre mélange qui, à n’en pas douter, devait sentir très mauvais, même si après tant de jours d’épuisement et de privation, il avait cessé de se préoccuper de ce genre de détails, surtout parce qu’il était incapable de ressentir autre chose que de la douleur.
Mais cette fois-ci, ce fut différent. Tous ses sens restaient en alerte, car il savait que quelque chose d’important était sur le point de se passer. Il avait été enfermé deux semaines dans la cave d’une église, puis on l’avait emprisonné et emballé comme un paquet de linge, on l’avait chargé dans le coffre d’une voiture à cheval et on l’avait ressorti une demi-heure plus tard dans les mêmes conditions, comme s’il s’était agi d’un bagage. Il ne perçut pas la chaleur du soleil. Il devina que la nuit était déjà tombée et qu’ils se trouvaient en quelque lieu solitaire. On le descendit à l’aide de cordes dans un trou, sur dix ou vingt mètres, il n’aurait su dire combien, jusqu’à ce qu’il heurte le sol, qu’il sentit couvert de gravier. Puis deux soldats – car ses ravisseurs étaient des soldats, ce point était très clair dans son esprit – le portèrent et le conduisirent dans un tunnel. L’air de ce lieu souterrain était tiède, plus tempéré qu’en surface. Il entendait le bruit des gouttes d’eau qui coulaient depuis le plafond, à cause de l’humidité peut-être, ou bien d’infiltrations. Les gouttes ne s’écrasaient pas directement par terre, quelque chose leur barrait le chemin. On entendait des craquements semblables à ceux de branches mortes.
Les soldats lui levèrent les bras et attachèrent ses fers à un pilastre. Sur la même colonne, au-dessus de sa tête, ils placèrent une torche. Puis, ils lui retirèrent son bandeau. Son menton tomba sur sa poitrine, à cause de la fatigue. Il garda cette position, en fixant ses pieds. Il entendit les soldats qui repartaient en empruntant le tunnel. Le bruit de leurs bottes résonnait sur le gravier. Mais il n’osait pas lever les yeux, car il savait qu’il n’était pas seul. « Il » se tenait là. Il parvenait à distinguer, devant ses pieds nus, deux bottes noires de cavalier et il savait que le Colonel – comme l’appelaient ses subordonnés – était resté à ses côtés et l’observait.
Jean-Baptiste était un homme intelligent et il comprenait que s’ils l’avaient enchaîné, et que si le Colonel était demeuré seul avec lui, c’était pour que l’officier lui fasse ses adieux. Et cela signifiait qu’aucune échappatoire ne s’offrait à lui : il était arrivé à la fin de son voyage. Le tuerait-il avec son épée, qu’il maniait si bien ? Ou avec un des poignards qui l’avaient torturé ? Le laisserait-on mourir de faim dans ce lieu abandonné ?
Le Colonel agrippa ses cheveux, souleva sa tête et le regarda dans les yeux. Jean-Baptiste vit son chapeau noir, ses yeux d’oiseau de proie, son sourire torve, et fut convaincu que cet homme, si on pouvait l’appeler un homme, jouissait intensément de cet instant. Il fut pris de dégoût. Le Colonel devina peut-être ses pensées, car son sourire s’effaça sur-le-champ et il le lâcha. Jean-Baptiste appuya de nouveau son menton sur sa poitrine, ferma les paupières et se prépara au pire.
– Vive l’Empereur ! cria-t-il, avec les dernières forces qui lui restaient.
Mais il ne se passa rien. Le Colonel se retourna et, tout comme les soldats, se retira. Ses pas se perdirent dans le tunnel.
Profitant de la lumière de la torche, Jean-Baptiste leva la tête et parcourut l’endroit du regard. C’était une pièce circulaire, taillée à même la roche brute. Les murs semblaient avoir de nombreux trous. Ce n’était qu’en plissant les yeux qu’il découvrit que les trous étaient les orbites vides de crânes de douzaines, de centaines de squelettes qui s’amoncelaient, parfaitement empilés, du sol au plafond. C’était un échafaudage complexe dans lequel les têtes étaient maintenues, alignées par couches successives, sur des branches mortes. Non, ce n’était pas des branches. Il regarda à nouveau. C’étaient des os, des restes humains poreux et jaunâtres, qui servaient de support à cette architecture macabre.
Cette vision terrifiante informa Jean-Baptiste : il se trouvait dans les catacombes de Paris.
La salle circulaire était traversée par un couloir qui, des deux côtés, communiquait avec l’intérieur de ces souterrains. Au centre trônait un puits dont les bords en pierre surplombaient le sol de près d’un mètre et demi.
Jean-Baptiste se souvint qu’on lui avait mentionné l’existence des catacombes, bien qu’il n’y soit jamais descendu auparavant. Mais c’était la première fois qu’il entendait parler de la présence d’un puits à cet endroit. Il se demandait s’il contenait encore de l’eau, qui l’avait construit et pourquoi.
Il entendit une éclaboussure, mais le bruit venait de très loin, comme si le puits était très profond et que l’eau se trouvait à des dizaines de mètres plus bas. Puis, il perçut un souffle lourd et le son métallique de divers outils – c’est du moins ce qu’il croyait -, martelant l’intérieur des murs de pierre de ce vieux trou. Pendant un instant, il se dit qu’il devait s’agir d’un tailleur de pierre – car il avait entendu dire que les catacombes étaient à l’origine des carrières – et il eut l’espoir d’être sauvé. Mais il écarta rapidement cette idée. Qui pourrait travailler la nuit dans ces labyrinthes et sans le soutien d’autres collègues ? Il ne voyait pas non plus de cordes ou de madriers servant d’échelle pour sortir du puits. Mais le grincement des pierres retentissait de plus en plus près, et celui qui s’approchait faisait beaucoup d’efforts pour se frayer un chemin à travers le puits jusqu’à la surface.
Une ombre frappa avec force la grille qui fermait le puits. Il y avait en effet une grille circulaire, mais les soldats du Colonel avaient pris la précaution de la laisser déverrouillée peu avant de partir. Grâce à cela, le visiteur passa une main à travers les barreaux et commença à la soulever. Alors, Jean-Baptiste découvrit que le nouveau venu n’utilisait aucun équipement. Ni le moindre vêtement.
Avant même que son esprit n’eût compris ce qui allait advenir, son instinct l’avait poussé à crier. Alors que le volume de ses cris désespérés augmentait, Jean-Baptiste le vit sortir du puits et, à la lumière de la torche, eut la confirmation de sa pire peur.
Ce n’étaient pas des outils aux mains de l’inconnu.
C’étaient des griffes.
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Vive l'Empereur ! Vive Lord Cochrane !
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Je vais vous épeler le nom d'une cité. Cela ne désigne aucune ville connue, me dit le professeur Champollion.

Je vous écoute.
Allons-y : R, apostrophe...
Vous avez dit apostrophe ?
Oui. Et ensuite : L, Y, E, H. C'est tout.
Jacques Joseph consulta ses notes.
Laissez-moi voir si j'ai bien compris : R'LYEH...
( p.288 ).
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Après avoir survécu à des boucheries comme la bataille des Pyramides et Austerlitz, toujours protégé par la bonne étoile et le génie tactique de l'empereur, le capitaine Eonet avait finalement trouvé son meilleur ennemi... ( p.253 ).
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