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Citations de Gilberto Villarroel (20)


Ils se battaient avec leurs dents, avec leurs ongles, comme des chiens !... Ceux qui mouraient étaient dévorés par les autres. Ils les mangeaient. Je vous jure sur le Christ que c'est vrai !
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Vive l'Empereur ! Vive Lord Cochrane !
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De près, l'apparence de cette chaîne de montagnes était encore plus inquiétante.
Leurs contours présentaient désormais un aspect un peu plus rustique, mais conservaient des caractéristiques qui s'éloignaient nettement de la géologie et semblaient plus proches d'éléments vivants, organiques. Elles ne ressemblaient plus à des à pics, mais aux griffes ou aux cornes de la tête de quelque énorme titan, comme si ce dernier avait péri en essayant de sortir de l'inframonde, à jamais piégé dans cette position.
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S'agissait-il de ces baleiniers qui furent attaqués par un cachalot ? demanda Lord Cochrane. Oui. C'est l'explication qu'ils ont donnée. Mais pour moi, ce n'est rien qu'une fable. Pourquoi dites-vous cela ? - La vérité, c'est qu'ils se sont mutinés. - Avez-vous des preuves de cela ? Non. Mais je parie que c'était beaucoup plus facile pour tout le monde de mettre ça sur le dos d'un fantôme. Quel fantôme ? - Le cachalot blanc, le mythe que les baleiniers et les Indiens ont inventé : Mocha Dick !
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Je sais que Selkirk était un Ecossais comme moi, et qu'il était le naufragé dont l'histoire a inspirė le roman Robinson Crusoe, mais j'ignorais que son nom était associé à l'existence d'un quelconque trésor.
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Les invités laissèrent échapper un murmure d'admiration, mais on lisait aussi de la peur dans les yeux de Jack Belt. Comme si, à nouveau, il en savait beaucoup plus que les autres sur ce dieu que les Selk nams appelaient Katulu.
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On entendit le bruit de la barre qui condamnait la porte de l’intérieur. De cette manière, toute retraite potentielle leur était coupée. De toute façon, ils ne pourraient jamais monter les marches en courant, entravés comme ils l’étaient.
Les deux prisonniers entendirent, au niveau des canonnières, quelques voix déformées par le vent : un mélange confus d’ordres, de réponses de la part des soldats, de cavalcades des artilleurs, d’un côté à l’autre, et d’avertissements des vigies.
Un éclair illumina les visages bâillonnés du capitaine Eonet et de Lord Cochrane. Et il leur permit de voir, également, l’ombre qui rampait entre les tas de rochers qui soutenaient le quai.
Presque au même moment, ils entendirent le rugissement du tonnerre, juste au-dessus de leurs têtes.
À partir de ce moment, l’obscurité augmenta, les murs de pierre de fort Boyard s’estompèrent, au point que, depuis leur position, ils distinguaient à peine les contours de la masse ovale, et une pluie torrentielle se déversa sur les trois êtres qui allaient lutter cette nuit-là sur le quai.
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Gilberto Villarroel
– C’était… quoi… ça ? demanda Gabriel, toujours en état de choc.
– BLOODSUCKERS ! cria pour toute réponse Tony.
Ce cri ramena Gabriel à la réalité. Stupéfait, il traduisit le mot à voix haute.
– Chupasangres ?
– C’est ça des suceurs de sang. Et il y en a partout !
– C’est quoi ce délire, Tony ?
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La nuit, le doute et la peur sont de puissants magiciens qui savent peupler le monde de la fiction comme personne.
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La voix avec laquelle il s’exprima n’était pas humaine. Ou elle ne semblait pas l’être, du moins, peut-être à cause de l’effort que lui coûtait chaque syllabe, ce qui faisait saigner ses cordes vocales et l’obligeait à cracher, à chaque exhalation, une bave rosâtre.
Mais chacun des hommes présents dans la pièce entendit clairement les trois mots qui sortirent de cette bouche possédée :
- Vous… mourrez… tous.
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O'Higgins plissa les yeux et, appuyant ses deux mains sous son double menton, donna à Lord Cochrane un conseil énigmatique : Demandez-lui de vous parler d'une région australe que les Indiens Fuégiens appellent les Montagnes hallucinées.
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Sans qu'elle pût dire pourquoi, un frisson lui parcourut la nuque alors que ces mots indéchiffrables emplissaient l'espace de la cabine de l'amiral de leurs échos sinistres et millénaires Tekeli-li... Tekeli-li... Tekeli-li !
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- Dites, camarade Gabriel, cria Ilitch, haletant sous l'effort. Vous savez pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'État à Washington ?
- Parce qu'il n'y a pas d'ambassade US là-bas, répondit Gabriel.
(256)
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La statue d’Allende regardait en direction de la place de la Constitution, celle-là même où il était apparu pour la dernière fois à l’un des balcons du palais de la Moneda, le mardi 11 septembre 1973, lorsqu’il avait été surpris par le coup d’état orchestré par le général Pinochet, qui resterait ensuite dix-sept ans au pouvoir.
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Il était six heures du soir, ce 4 février 1826, quand Lord Thomas Alexander Cochrane, amiral à la retraite des flottes chilienne et brésilienne, arriva à l’entrée principale du Palais du Louvre. L’obscurité hivernale était tombée sur Paris quinze minutes plus tôt et un vent glacial laissait les rues presque désertes.
Bien enveloppé dans le manteau de laine avec lequel il avait rejoint la prison de King’s Bench à Londres douze ans auparavant, le marin écossais avança à grands pas jusqu’à la porte du musée, où il présenta aux gardes les accréditations qui l’identifiaient, sous un faux nom, comme secrétaire du consul britannique à Paris.
Il n’aimait pas utiliser ce genre de subterfuges en dehors du champ de bataille. Mais après avoir réfléchi à la question, il avait considéré que, tant qu’il serait en France ou dans n’importe quel autre pays d’Europe, il était obligé de mentir, car c’était ni plus ni moins que sa propre sécurité qui se retrouvait en jeu. Pour la deuxième fois de sa vie, il fuyait la justice britannique et, au regard des risques qu’il prenait, aucune des précautions qu’il pouvait adopter, dans une capitale comme Paris, n’était de trop.
Les raisons de ces démêlés avec la justice remontaient à 1814, cette année fatidique où, après un procès expéditif – mené à coups de séances nocturnes épuisantes qui n’avaient pas laissé à ses avocats le temps de préparer leurs plaidoiries -, il avait été condamné pour fraude perpétrée contre la Bourse du Commerce de Londres. Son oncle Andrew Cochrane-Johnstone et lui-même avaient tous deux des participations dans un groupe d’investisseurs poursuivi pour escroquerie. Il avait échoué à convaincre le juge de son innocence.
La sentence du tribunal fut un ouragan qui anéantit la vie qu’il avait jusqu’alors construite.
Dès l’annonce du verdict, Lord Cochrane fut expulsé de la Royal Navy.
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Dès qu’on lui retira son bandeau, Jean-Baptiste Dallier ouvrit les yeux dans l’espoir d’identifier l’endroit où ses ravisseurs l’avaient enfermé. Après des jours entiers passés à subir coups et tortures, il était très fatigué. La première chose qu’il vit, ce furent ses pieds nus, couverts de plaies, puis son pantalon si sale qu’il était impossible d’en déterminer la couleur originelle. Poussière, urine, excréments et sang formaient un sinistre mélange qui, à n’en pas douter, devait sentir très mauvais, même si après tant de jours d’épuisement et de privation, il avait cessé de se préoccuper de ce genre de détails, surtout parce qu’il était incapable de ressentir autre chose que de la douleur.
Mais cette fois-ci, ce fut différent. Tous ses sens restaient en alerte, car il savait que quelque chose d’important était sur le point de se passer. Il avait été enfermé deux semaines dans la cave d’une église, puis on l’avait emprisonné et emballé comme un paquet de linge, on l’avait chargé dans le coffre d’une voiture à cheval et on l’avait ressorti une demi-heure plus tard dans les mêmes conditions, comme s’il s’était agi d’un bagage. Il ne perçut pas la chaleur du soleil. Il devina que la nuit était déjà tombée et qu’ils se trouvaient en quelque lieu solitaire. On le descendit à l’aide de cordes dans un trou, sur dix ou vingt mètres, il n’aurait su dire combien, jusqu’à ce qu’il heurte le sol, qu’il sentit couvert de gravier. Puis deux soldats – car ses ravisseurs étaient des soldats, ce point était très clair dans son esprit – le portèrent et le conduisirent dans un tunnel. L’air de ce lieu souterrain était tiède, plus tempéré qu’en surface. Il entendait le bruit des gouttes d’eau qui coulaient depuis le plafond, à cause de l’humidité peut-être, ou bien d’infiltrations. Les gouttes ne s’écrasaient pas directement par terre, quelque chose leur barrait le chemin. On entendait des craquements semblables à ceux de branches mortes.
Les soldats lui levèrent les bras et attachèrent ses fers à un pilastre. Sur la même colonne, au-dessus de sa tête, ils placèrent une torche. Puis, ils lui retirèrent son bandeau. Son menton tomba sur sa poitrine, à cause de la fatigue. Il garda cette position, en fixant ses pieds. Il entendit les soldats qui repartaient en empruntant le tunnel. Le bruit de leurs bottes résonnait sur le gravier. Mais il n’osait pas lever les yeux, car il savait qu’il n’était pas seul. « Il » se tenait là. Il parvenait à distinguer, devant ses pieds nus, deux bottes noires de cavalier et il savait que le Colonel – comme l’appelaient ses subordonnés – était resté à ses côtés et l’observait.
Jean-Baptiste était un homme intelligent et il comprenait que s’ils l’avaient enchaîné, et que si le Colonel était demeuré seul avec lui, c’était pour que l’officier lui fasse ses adieux. Et cela signifiait qu’aucune échappatoire ne s’offrait à lui : il était arrivé à la fin de son voyage. Le tuerait-il avec son épée, qu’il maniait si bien ? Ou avec un des poignards qui l’avaient torturé ? Le laisserait-on mourir de faim dans ce lieu abandonné ?
Le Colonel agrippa ses cheveux, souleva sa tête et le regarda dans les yeux. Jean-Baptiste vit son chapeau noir, ses yeux d’oiseau de proie, son sourire torve, et fut convaincu que cet homme, si on pouvait l’appeler un homme, jouissait intensément de cet instant. Il fut pris de dégoût. Le Colonel devina peut-être ses pensées, car son sourire s’effaça sur-le-champ et il le lâcha. Jean-Baptiste appuya de nouveau son menton sur sa poitrine, ferma les paupières et se prépara au pire.
– Vive l’Empereur ! cria-t-il, avec les dernières forces qui lui restaient.
Mais il ne se passa rien. Le Colonel se retourna et, tout comme les soldats, se retira. Ses pas se perdirent dans le tunnel.
Profitant de la lumière de la torche, Jean-Baptiste leva la tête et parcourut l’endroit du regard. C’était une pièce circulaire, taillée à même la roche brute. Les murs semblaient avoir de nombreux trous. Ce n’était qu’en plissant les yeux qu’il découvrit que les trous étaient les orbites vides de crânes de douzaines, de centaines de squelettes qui s’amoncelaient, parfaitement empilés, du sol au plafond. C’était un échafaudage complexe dans lequel les têtes étaient maintenues, alignées par couches successives, sur des branches mortes. Non, ce n’était pas des branches. Il regarda à nouveau. C’étaient des os, des restes humains poreux et jaunâtres, qui servaient de support à cette architecture macabre.
Cette vision terrifiante informa Jean-Baptiste : il se trouvait dans les catacombes de Paris.
La salle circulaire était traversée par un couloir qui, des deux côtés, communiquait avec l’intérieur de ces souterrains. Au centre trônait un puits dont les bords en pierre surplombaient le sol de près d’un mètre et demi.
Jean-Baptiste se souvint qu’on lui avait mentionné l’existence des catacombes, bien qu’il n’y soit jamais descendu auparavant. Mais c’était la première fois qu’il entendait parler de la présence d’un puits à cet endroit. Il se demandait s’il contenait encore de l’eau, qui l’avait construit et pourquoi.
Il entendit une éclaboussure, mais le bruit venait de très loin, comme si le puits était très profond et que l’eau se trouvait à des dizaines de mètres plus bas. Puis, il perçut un souffle lourd et le son métallique de divers outils – c’est du moins ce qu’il croyait -, martelant l’intérieur des murs de pierre de ce vieux trou. Pendant un instant, il se dit qu’il devait s’agir d’un tailleur de pierre – car il avait entendu dire que les catacombes étaient à l’origine des carrières – et il eut l’espoir d’être sauvé. Mais il écarta rapidement cette idée. Qui pourrait travailler la nuit dans ces labyrinthes et sans le soutien d’autres collègues ? Il ne voyait pas non plus de cordes ou de madriers servant d’échelle pour sortir du puits. Mais le grincement des pierres retentissait de plus en plus près, et celui qui s’approchait faisait beaucoup d’efforts pour se frayer un chemin à travers le puits jusqu’à la surface.
Une ombre frappa avec force la grille qui fermait le puits. Il y avait en effet une grille circulaire, mais les soldats du Colonel avaient pris la précaution de la laisser déverrouillée peu avant de partir. Grâce à cela, le visiteur passa une main à travers les barreaux et commença à la soulever. Alors, Jean-Baptiste découvrit que le nouveau venu n’utilisait aucun équipement. Ni le moindre vêtement.
Avant même que son esprit n’eût compris ce qui allait advenir, son instinct l’avait poussé à crier. Alors que le volume de ses cris désespérés augmentait, Jean-Baptiste le vit sortir du puits et, à la lumière de la torche, eut la confirmation de sa pire peur.
Ce n’étaient pas des outils aux mains de l’inconnu.
C’étaient des griffes.
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Je vais vous épeler le nom d'une cité. Cela ne désigne aucune ville connue, me dit le professeur Champollion.

Je vous écoute.
Allons-y : R, apostrophe...
Vous avez dit apostrophe ?
Oui. Et ensuite : L, Y, E, H. C'est tout.
Jacques Joseph consulta ses notes.
Laissez-moi voir si j'ai bien compris : R'LYEH...
( p.288 ).
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Après avoir survécu à des boucheries comme la bataille des Pyramides et Austerlitz, toujours protégé par la bonne étoile et le génie tactique de l'empereur, le capitaine Eonet avait finalement trouvé son meilleur ennemi... ( p.253 ).
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Au milieu de l’obscurité, Lord Cochrane sauta à terre d’une seule enjambée, en profitant de l’impulsion de ses longues jambes. Puis, il pivota pour vérifier que ses cinq hommes le suivaient. Les prisonniers affichaient une mine basse et fatiguée. Tous sauf lui, comme ses mouvements agiles et précis l’indiquaient.
Dès que son équipage fut à terre, Lord Cochrane se retourna vers le fort et leva la tête pour étudier ses murs de pierre.
Le capitaine Eonet regardait la scène depuis la terrasse située vingt mètres plus haut. Bien qu’il vît à peine les silhouettes des prisonniers, ce geste éloquent ne lui échappa point. Il se pencha par-dessus le parapet pour que ses hommes sur le quai l’entendent bien :
– Sergent Petit, ce n’est pas une promenade de santé ! Faites entrer les prisonniers !
– À vos ordres, mon capitaine ! répondit le sous-officier.
Cochrane observa l’endroit approximatif où se trouvait le capitaine Eonet, en suivant l’origine de sa voix.
Les deux hommes se cherchèrent du regard au milieu des ténèbres, mais ne virent que le contour de leurs silhouettes. Malgré cela, ils restèrent immobiles un instant, comme s’ils se défiaient l’un l’autre.
– Montez tous ! ordonna le sergent Petit, qui fut le premier à gravir l’escalier de pierre conduisant du quai au rez-de-chaussée du fort.
Les soldats et les prisonniers avancèrent en file indienne. La nuit, les marches étaient toujours humides à cause de la houle qui, durant la marée haute, fouettait les fondations et les murs de pierre de fort Boyard. Tous firent bien attention à leurs mouvements et à l’endroit où ils posaient leurs pieds, tandis qu’ils gravissaient les marches. C’était une bataille permanente contre la voracité de la mer, qui luttait pour récupérer son autorité sur cet espace où ne s’étirait auparavant qu’un banc de sable.
Arrivés en haut de l’escalier, ils se retrouvèrent devant une porte en fer à deux battants, la seule porte visible dans tout le bâtiment. Toutes les autres ouvertures se trouvant dans les murs de pierre qui entouraient sa structure oblongue étaient des fenêtres grillagées ou des canonnières, tant au niveau du rez-de-chaussée que du premier et du deuxième étages. De loin, cette disposition conférait à fort Boyard l’aspect fantomatique d’un trois-ponts pétrifié, image qui suscitait la curiosité et l’excitation des soldats.
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Loïc Eonet, capitaine des dragons de la Garde impériale de Napoléon Ier, terminait sa collation, composée de deux tranches de pain de campagne dur, de soupe de légumes, de restes de saucisson, d’un morceau de fromage et d’un pichet de vin rouge de Bordeaux, quand un soldat appela à la porte de la cellule de pierre où il avait installé son quartier général et l’informa que les sentinelles annonçaient l’arrivée d’un bateau. Eonet prit aussitôt son sabre réglementaire, mit sa capote, se couvrit la tête de son bicorne et sortit dans la cour, en faisant résonner sur les pavés les talons de ses bottes de cavalerie.
Il ne parvenait pas à s’habituer aux modestes échos que chaque son provoquait dans cette cour de forme ovale, ceinte par trois niveaux de galeries en pierre avec des arcs en plein cintre, qui, de l’intérieur, donnaient à la construction l’aspect d’un colisée romain au lieu d’évoquer ce qu’elle était en réalité : la forteresse secrète la plus précieuse de l’Empereur des Français.
De l’extérieur, en revanche, fort Boyard – ou le « navire de pierre », comme l’appelaient les soldats – valait chaque lingot d’or investi dans sa construction. C’était un château armé de canons aux murs lisses, avec un rez-de-chaussée et deux étages. Ses trois rangées de fenêtres grillagées cachaient, dans certains endroits, les portes des casemates des canons et, dans d’autres, les quartiers de la troupe.
Cette masse grisâtre en forme d’anneau elliptique avait été dressée au milieu de la mer sur un cordon d’enrochement artificiel que des maçons de la région avaient construit sur un banc de sable appelé la longe de Boyard. Depuis cet emplacement stratégique, à l’entrée de la rade des Basques, sur la côte occidentale française, la garnison pouvait surveiller le passage de tous les navires entre les deux îles les plus proches : la minuscule île d’Aix, d’à peine trois kilomètres de long, située au nord-est et l’énorme île d’Oléron, de plus d’une trentaine de kilomètres, au sud-ouest.
Durant les jours de brouillard, la forteresse se fondait dans la brume. De loin, son imposante masse de pierre couleur d’ambre gris pouvait se confondre avec un îlot ou un tas de rochers géant entouré d’eau. La nuit, avec ses torches et lanternes éteintes, elle était complètement invisible. Ces caractéristiques la transformaient en un piège mortel pour n’importe quel bateau voulant entrer sans prévenir dans la baie : l’hypothétique navire envahisseur serait reçu à brûle-pourpoint avec des tirs nourris d’artillerie lourde qui, à une distance précise, entraînerait de grandes pertes au sein de l’équipage, en échaudant n’importe quel attaquant.
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