Citations de Gilles Abier (183)
J'ai découvert la rancune à son arrivée. ma grand-mère a une mémoire sélective très tenace. Elle n'emmagasine que ce qui lui déplaît et nous le ressort des mois plus tard, ou s'en venge quant tout est oublié.
L'emprise des ragots sur ma grand-mère m’atterrait. Elle craignait tant ceux qu'elle ne colportait pas.
Tout à l'heure, sur la moquette, il a suffi que je ferme les yeux pour qu'une vision insolite s'impose à moi, sans mon accord. J'étais au-dessus de la maison, à planer dans les airs, les cheveux ébouriffés par le vent. Et je ne craignais pas de tomber, je contrôlais mon vol, maîtrisant chaque muscle de mon corps. Je ne me suis jamais senti aussi libre qu'à cet instant. Et si ce rêve éveillé était annonciateur d'un futur inouï ?
Un cauchemar dont je n'ai personne à qui parler. Ce n'est pas, comme Milo a pu me le faire soupçonner tout à l'heure, mon inconscient qui joue avec mes nerfs. Non, je suis sûr de ce qui m'arrive. Je commence une métamorphose. Je deviens un oiseau ! Et ça me terrorise. Parce que si je me trompe, c'est que je suis fou. Quelle que soit la réalité, je perds à tous les coups.
Ce pays où l’on dessine pour dire aux gens les choses qui nous semblent importantes, où les lettres sont des collines, les mots des paysages, les phrases un horizon.
(choisie par Audrey)
"Sous le premier mot, quelqu'un a écrit des lettres au crayon de papier, elles forment quatre syllabes :"KON-NI-CHI-WA !"
Quand j'essaie de les lire, elles font une musique dans ma tête, une petite mélodie. Ce mot "KONNICHIWA" , qu'Est-ce qu'il peut bien vouloir dire?
un français reçoit une lettre pas comme les autre. De qui vient cette lettre?
Adèle
"C'est toi qui a reçu la lettre venu du Japon!"
Benjamin
Deux mois enfermée à répéter à qui voulait m'entendre que ce n'était pas moi. Que je ne l'avais pas poussé. Que c'était la vie qui était une grosse conne. Qui se foutait de ma gueule. Qui me tuait le mec que j'aimais et qui en plus me le faisait payer.
Après mon passage aux toilettes, je suis conduite
dans un bureau où le plus âgé des flics en civil de ce
matin est assis en face d’un ordinateur.
— Ça va, t’es calmée ! On n’a pas besoin de te remettre
les menottes ?
Ça débute bien. Cette remarque est une excellente
approche pour me mettre en confiance. Forcément
le résultat d’une intense formation en psychologie.
— Bonjour, monsieur. Vous allez bien ?
— Assieds-toi !
— Vous savez qu’à la SPA, ils nettoient les cages
une fois par jour ?
Le flic ignore ma remarque. Il me scrute, silencieux.
Puis il sourit. Et d’une voix particulièrement
calme, il me demande si j’ai envie de rester vingtquatre
heures en garde à vue.
— Pas particulièrement.
Grégoire était mon ami. Mon meilleur ami depuis huit ans. À partir du moment où nous nous sommes rencontrés, à son initiative, nous avons tout de suite été très intimes. Grégoire était d'une curiosité insatiable. Il connaissait tout de ma vie. Et moi, si peu de la sienne.
Alors que Lucie souriait à Antoine qui l'observait de loin, un bruit insolite attira son attention. Un cliquetis en provenance du plafond. Elle crut d'ailleurs que le chandelier qui se trouvait au dessus de leur table avait bougé. Mais non. Seules quelques pampilles de cristal semblaient se balancer. Peu être sous l'effet d'un courant d'air. Lucie s'apprêtait à rejoindre Antoine quand elle vit le lustre se détacher du plafond...
Je demande à Sophie si elle comprend quelque chose à tous ces symboles, elle me dit que non. Elle attrape le livre et on observe ensemble la carte du monde sur la première page. [page16]
Avec leur alphabet de 26 lettres, les Français forment des syllabes, qui donnent des mots. c'est la directrice qui me l'a confirmé. Son mari lui enseigne le français. [...]
[...]J'aime pas joindre leurs consonnes à leurs voyelles. Je crains d'être impolie . Comment savoir si elles ont envies d'être collées l'une à l'autre ? Et si elles ne s'apprécient pas ? Ici, nos signes gardent leurs distances. Ils se côtoient sans se mêler. [pages 8-9]
J'étais tellement heureuse que j'en souffrais.
Je m'appelle Célia, j'ai seize ans et j'étais accusée d'avoir tué Alex.
Son fils. Mon mec.
Range ta haine. C'est d'amour dont ta sœur a besoin.
- Tu connais Frédéric François ?
- Non.
- Un homme séduisant, d'une gentillesse qui transparaît dans ses paroles.
Et comme chaque fois que son regard se pose sur elle, sa beauté l'interpelle. Il y a une grâce dans son visage qui l'émeut. La pureté de ses traits, l'éclat de son teint ambré, la chaleur qu'il ressent quand il se perd dans le brun de ses yeux. Tout chez elle le chavire.
Laisse-moi te lire quelque chose avant, devant son obstination Ambre finit par lâcher Felix qui feuillette aussitôt son carnet.