AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Graeme Macrae Burnet (184)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'accident de l'A35

Un bon roman policier, même si le dernier chapitre est assez surprenant.

Le texte est magnifiquement écrit (et traduit !), c'était une agréable lecture même si je suis restée sur ma faim.
Commenter  J’apprécie          10
L'accident de l'A35

J'ai gagné ce livre fin juin, à l'occasion du sympathique pique-nique annuel "Babelio" à Toulouse, merci aux organisateurs.

Je me suis laissée emporter par l'intrigue, dans une atmosphère aux apparences toutes simples mais qui révèle des personnages profonds et complexes ; j'ai été séduite par le rythme de l'écriture et la parfaite description d'une époque pas si lointaine... Livre à lire donc et, si ce n'est déjà fait, auteur à découvrir.
Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

j'ai été happée déjà de part une écriture fouillée "à l'ancienne". C’est-à-dire avec des vraies descriptions de personnages. Manfred Bauman, personnage falot, directeur de banque à St Louis, a ses habitudes au café de la Cloche où il déjeune tous les jours. Il s'avère que la plantureuse servante Adèle Bedeau disparait du jour au lendemain. L'inspecteur Gorski va enquêter méticuleusement. Manfred va révéler un passé de meurtrier involontaire, crime dont il n'a pas été reconnu coupable mais qui entache toute sa vie. Nous avons une vision détaillée de cette ville de province, avec les rancœurs, les soucis, le passé qui resurgit et j'y étais complètement. Alors, il est comparé à du Simenon, effectivement, surtout par cette petite province oubliée et des personnages qui n'ont rien d’héroïque, juste du quotidien. Ce livre m'a bizarrement fait du bien, je dirais un retour à une écriture, une histoire ancrées dans la vie et avec talent,

Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

Une préface intrigante en préambule livrée par l’auteur Graeme Macrae Burnet : Raymond Brunet aurait écrit l’histoire d’Adèle Bedeau qui aurait été adaptée par Claude Chabrol, film qui aurait étrangement disparu … Quelqu’un connaît-il Raymond Brunet ? Où est passé ce film de Chabrol ? De Graeme francisé allègrement en Raymond et Burnet en Brunet il n’y a qu’un pas. Voilà déjà un premier mystère à éclaircir. Raymond Brunet disparaît prématurément en se jetant sous un train. Alors qui est vraiment l’auteur ? Et cette référence à Simenon qui écrivit dans son autobiographie « Tout est vrai sans que rien ne soit exact » pour terminer la préface attise encore la curiosité. Alors finalement qui est Adèle Bedeau et où est-elle passée ?

L’intrigue se focalise sur deux personnages Manfred Bauman et Georges Gorsky. Manfred Bauman, un homme peu disert au passé mystérieux. Responsable de banque, célibataire, il vit une existence morose, emplie de rituels immuables. Habitué du restaurant La Cloche à Saint Louis, une petite ville alsacienne, il s’y rend chaque jour, occupe toujours la même place, prend toujours le même menu sauf une fois où il espère attirer l’attention sur lui, peine perdue ce jour-là. Bauman est transparent, lui qui vit dans la peur du regard, du jugement des autres. C‘est dans ce restaurant qu’il observe non sans émoi, Adèle Bedeau, jeune serveuse plantureuse qui ne prête guère attention à lui. Il lui arrive même de la suivre dans la rue lorsqu’elle a fini son service et qu’elle rejoint son amoureux. Bauman se rend également régulièrement « Chez Simone », une maison close proche de Saint Louis. Toute une vie réglée au millimètre près, sans surprise, sans gaité, une vie installée dans une sorte de routine quotidienne, morne, dans la grisaille de Saint Louis.

Un jour Adèle ne se présente pas au restaurant, elle n’a prévenu personne. L’inspecteur Georges Gorsky est alors chargé d’enquêter sur cette disparition. Il s’y attèle de façon méthodique, la dernière affaire importante à Saint Louis remonte à plus de vingt ans. Une jeune fille, Juliette Hurel, a été assassinée dans les bois. Une affaire non résolue pour Gorsky, une affaire qui l’obsède, qui ne cesse de le hanter car il est persuadé que l’accusé, depuis mort en prison, n’était pas le coupable.

Gorsky, un flic entré dans la police en lisant des polars et qui a remisé ses ambitions professionnelles depuis longtemps. Gorsky dont la femme veille farouchement sur l’apparence vestimentaire. Un cabossé de la vie depuis toujours.

La disparition d’Adèle fait resurgir le meurtre de Juliette Hurel, une histoire ancienne, une histoire dans l’histoire, que l’on va découvrir enfouie dans les tréfonds de l’âme de Bauman. On en oublierait presque Adèle qui n’a toujours pas réapparu.

Bauman devient le suspect idéal, le suspect numéro un. Pour quelques mots entendus, quelques regards aperçus, tous ceux qui le côtoient en donneraient leur main au feu.

Une sorte de jeu du chat et de la souris s’instaure entre Gorsky et Bauman. Obstination et détermination pour l’un, affolement et perte de contrôle pour l’autre.

Burnet donne chair à tous ses personnages, principaux et secondaires, figés dans leurs habitudes, usés, désabusés ou traîne misère. Il décortique les mœurs provinciales d’une petite ville où rien ne se passe, du moins en apparence, mais où chacun s’observe. Il crée au fil de l’histoire une atmosphère pesante, sombre, glauque avec un petit côté suranné, désuet mais on suit avec attention les pérégrinations des deux protagonistes, personnages complexes, au passé familial chaotique et minés par leurs tourments, leurs fêlures. Burnet explore les liens familiaux avec acuité, les non-dits, les blessures morales qui engendrent les souffrances cachées, les émotions inexistantes et qui empêchent de se construire.

Il y a dans cette chronique provinciale une observation toute en finesse, au plus près des personnages, des descriptions très précises, très imagées de tous les lieux. L’écriture est très visuelle, cinématographique.

Si le récit s’installe avec beaucoup de lenteur il prend petit à petit plus de rythme pour aller vers un dénouement surprenant, une sorte de libération pour les deux personnages.

« La banalité n’existe pas. Elle est la couverture de l’inattendu. » Belle démonstration dans ce roman policier, hommage original à Simenon et Chabrol.

Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

Roman d'atmosphère porté par la personnalité des deux principaux protagonistes, "La disparition d'Adèle Bedeau" commence avec lenteur (trop). Une révélation change toutefois le cours de la lecture pour nous entraîner là où on ne pensait pas aller; l'histoire semble alors prendre tout son sens, on interprète au-delà des apparences, on se captive, on tourne les pages, c'est bien écrit, bien rendu. Puis pouf! La finale est comme un soufflé qui tombe : il n'y avait pas d'histoire, rien, juste un compte-rendu sur deux âmes (dont l'une est très atypique, j'avoue) pour ensuite passer à autre chose, comme le font les personnages du roman.
Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

Qui est donc Manfred Baumann? Cet homme taciturne, célibataire, directeur de banque, ayant ses habitudes à la Cloche d'Or, le restaurant où travaille la jeune Adèle jusqu'à sa disparition.



Georges Gorski, l’inspecteur en charge de l'enquête ne parvient pas à répondre à cette question. Il ne comprend pas celui qui semble s'obstiner dans ses réponses. Il ne lâchera pas l'affaire, surtout qu’elle lui rappelle étrangement son premier crime élucidé. Entre les deux hommes, l’étau va se resserrer.



Tout commence à la préface, où l’auteur se joue avec brio de ses lecteurs, en nous expliquant le lien entre le film de Claude Chabrol « La disparition d’Adèle Bedeau », et cette « nouvelle » édition du roman. Encore une fois, l’auteur de L’Accusé du Ross-shire, sélectionné pour le Booker Prize, frappe fort. En deux cent pages, il parvient à installer une tension entre les deux personnages principaux dont la psychologie est passée au peigne fin.



L’auteur écossais ne laisse rien au hasard : d’une main de maître, il tire les ficelles d’un jeu de dupe. De quoi faire apprécier le genre aux lecteurs non habitués des romans policiers !
Lien : http://cetaitpourlire.be/ind..
Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

Dès les premières lignes j'ai souri, je me suis dit un roman noir construit sur la grisaille. Eh oui, tout est gris même le jour.

Saint Louis petite ville alsacienne proche de la frontière suisse. Un lieu le restaurant La Cloche. Des habitués Petit et Cloutier, Lemerre coiffeur et célibataire qui boivent à la même table, tous les soirs, Manfred Baumann lui, boit au comptoir et au verre, pas à la carafe cela fait trop radin, il rejoint les autres à leur table le jeudi soir pour une partie de belote.

Pasteur et Marie sont les tenanciers de ce restaurant et ils sont aidés au service par Adèle jeune fille de 19 ans.

Une atmosphère très simenonienne à n'en pas douter, la minutie apportée à faire vivre ce qui vivote, les détails sur la personnalité de chacun, un décor bien planté, un jeu d'ombres et de lumières. Deux personnages se détachent de l'ensemble pour jouer au chat et la souris.

Manfred Baumann a 36 ans, célibataire, directeur d'une agence bancaire, ça c'est son état civil. Mais qui est-il ?

Orphelin très jeune, il est recueilli par ses grands-parents Paliard, plutôt que recueilli je devrais dire hébergé, tant il grandit dans l'indifférence. Adolescent il peut disparaître des journées entières sans que ses grands-parents ne s'enquièrent de lui. Autant dire qu'il n'a pas reçu l'éducation qui fonde un homme. Très vite il va s'éloigner de ses congénères avec qui il pense n'avoir rien en commun. Il se balade et lit beaucoup.

Cela fera de lui un homme timoré, dans sa tête il rêve de reconnaissance et dans les faits il fait tout pour passer inaperçu, ne pas faire de vagues.

« Surtout, il ne voulait pas qu'on puisse penser du mal de lui. »

Son rapport avec les femmes s'en trouve perturbé, aucun naturel, de la méfiance, de la peur.

Georges Gorski, la cinquantaine est flic. Ils ont des points communs tous les deux, lui a eu ses parents, mais taiseux et il n'a pas repris l'entreprise familiale, il a voulu être flic.

Avec les femmes, il s'est montré maladroit par timidité et par une non éducation, mais Cécile sa femme lui a mis le « grappin » dessus, mieux née elle avait besoin d'affirmer son ascendant et elle continue à « l'éduquer » ...Heureusement ils ont une fille Clémence avec qui il a une complicité.

Le lien entre les deux hommes : la disparition d'Adèle Bedeau.

En faisant son enquête Gorski est informé que Manfred serait le dernier à avoir vu Adèle, partir avec un jeune homme en scooter, après la fin de son service au restaurant et cela à quelques pas de son domicile.

Tout dans le comportement de Manfred Baumann éveille les soupçons de l'enquêteur.

D'autant que cette affaire de disparition lui évoque le début de sa carrière et ce qu'il considère comme son fiasco, le meurtre non élucidé de Juliette Hurel, il y a déjà 20 ans. Un pauvre hère a été condamné pour cet acte mais Gorski sait que ce n'était pas lui. Alors il va être pointilleux jusqu'à dénouer cette disparition.

Un jeu du chat et de la souris se met en place entre les deux hommes.

Le lecteur voit révéler tous les détails de cette vie étriquée, routinière et minimaliste. Cela donne le même effet qu'autrefois lorsque la photo argentique se révélait, en passant pas ses différentes phases.

Dès son premier interrogatoire Manfred développe une paranoïa qui ne demandait qu'à s'épanouir. Le lecteur assiste à cette vie qui se déroule dans les gestes du quotidien mais surtout dans la tête de Baumann.

Une belle maitrise dans la construction de ce roman, une peinture de la vie de province, une course poursuite cérébrale qui bluffe le lecteur jusqu'au final très bien assené comme un coup de massue pour que vous compreniez que « l'évidence n'est pas toujours la vérité. »

©Chantal Lafon-Litteratum Amor 16 septembre 2018.
Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

Nous sommes en Alsace, et plus précisément à Saint-Louis, ville calme, banale, sans histoire. On y croise Manfred Baumann, 36 ans, dont la vie se résume en un mot : habitude. Des petites habitudes immuables qui rythment son quotidien et sa vie depuis tant d’années : tous les matins debout à la même heure, il sort de chez lui à la même heure, mange tous les soirs dans le même restaurant, « La Cloche », la même place à la même table et le même plat . Il se rend toujours chez le même coiffeur, dans le même bordel, sans oublier le repas dominical avec les grands-parents. Il s’agit, en somme, d’un mode de vie qui lui permet de passer inaperçu.Un personnage étrange qu’on évite d’approcher. La seule nouveauté dans sa vie si bien huilée, la serveuse du restaurant : Adèle Bedeau.Sauf que notre jolie demoiselle disparaît du jour au lendemain.

Entre en scène un second personnage : l’inspecteur Gorski, qui est mis sur l’affaire. Notre inspecteur est médiocre et pour lui, devenir policier était le moyen d’échapper à sa condition en reprenant la boutique de son père. Son mariage prend l’eau de toutes parts depuis tant d’années, et c’est à se demander s’ils ont été amoureux. On aura donc compris que notre policier n’a pas une vie très trépidante non plus.



Pourtant, la disparition de cette jeune femme apporte un peu de vie et de nouveauté dans cette ville léthargique.Une seule question et un seul élément tiendra le lecteur en haleine : où est Adèle Bedeau ? Manfred est-il lié à cette disparition ?



La Disparition d’Adèle Bedeau n’est pas un page turner, nous découvrons des personnages ordinaires, que l’on peut croiser dans tous les bistrots du coin, des gens qui s’ennuient, des gens qui vivent. Pourtant, ainsi qu’on peut le lire dans le résumé : « Graeme Macrae Burnet nous démontre ici avec une incroyable virtuosité que la banalité n’existe pas : elle est la couverture de l’inattendu. » Et c’est là que réside la force de roman : ressentir de la sympathie pour des personnages singuliers et étranges, et qui ne sont pas aussi fades qu’on l’imagine. On découvre peu à peu leur jardin secret, car le récit, finalement, accorde une grande place à la description de ces personnages. La fin est un choc, et il était difficile de l’imaginer !
Lien : https://devoratrixlibri.word..
Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

Graeme Macrae Burnet est écossais et raconte avec talent la vie d’une petite ville de province française, Saint Louis, dans laquelle Adèle, serveuse de son état, disparait. Un scénario « à la Chabrol », une ambiance surannée, une ville tristoune à souhait, des habitants sans relief et deux hommes, l’un que l’on soupçonne Manfred, l’autre qui enquête, Georges.

Manfred Baumann, le banquier, homme replié sur lui-même, timide maladif et Goerges Gorski, enquêteur dans la police, désabusé. Ils ont en commun d’être tristes, mal dans leur peau, pas à leur place.

Très vite, on ne sait plus qui plaindre, qui détester, qui comprendre, qui croire, le trouble grandit. Graeme Macre Burnet nous « ballade », se joue du lecteur, et c’est « délicieux ».

Polar atypique, dans lequel « rien » ne se passe et que l’on dévore. J’imagine en le refermant le film que Chabrol aurait forcément voulu réaliser à la lecture de ce livre, quels acteurs il aurait choisi, et je sais que je me serais régalé à le voir. Traduction Julie Sibony
Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

Merci à @Sonatine pour l'envoi de ce roman : la disparition d'Adèle Bedeau de Gaeme Macrae Burnet, traduction de Julie Sibony.



Dans ce livre qui se passe à St Louis, petite ville d'Alsace, on ne sait pas situer l'action dans le temps, Manfred Baumann, banquier, solitaire, timide, passe ses midis et ses soirées dans un bar avec ses habitudes inébranlables.

Mais la disparition mystérieuse d'Adèle Bedeau, la serveuse de cet endroit, met Gorski, policier, en quête de vérité surtout qu'il a été incapable de résoudre un meurtre il y a 20 ans. Et si tout était lié ?



Ce roman sombre, avec une ambiance particulière, paranoïaque, est lent, mais ça fait tout son charme, les éléments arrivent petit à petit, les doutes de l'un, la paranoïa de l'autre et, les questions qui viennent avec, laissent le lecteur en apnée quand à la suite et à la résolution de la disparition. La fin est surprenante et déstabilisante mais ça fait parti également de l'attrait de ce livre.



Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

Graeme Macrae Burnet, en faisant des recherches sur ces ancêtres écossais, tombe sur des archives concernant Roderick Macrae, 17 ans, accusé d'un triple homicide dans son petit village d'Ecosse.



Réalité ? Fiction ? j'ai bien envie de dire : Peu importe !



Le récit est formidablement bien ficelé, entre témoignages, rapports de médecins et confessions de Roderick, on se laisse facilement prendre au jeu.

On découvre à travers ce roman, que pour ma part j'ai du mal à qualifier de thriller, l'Ecosse du XIXème siècle avec les particularités de son système judiciaire et les prémices de la criminologie (étude de l'hérédité, des caractéristiques physiques, du milieu de vie etc) mais surtout les profondes injustices qui touchent encore le monde paysan.

En effet, le système féodal est toujours en place et le Constable règne en maître sur des pauvres gens qui gagnent à peine de quoi vivre. A l'image de Lachlan le Large qui use et abuse de son pouvoir. Celui prend à sa guise, les terres comme les femmes.

De fait, on sent la tension monter crescendo face à une succession d'humiliations que subit la famille Macrae et qui semble mener, inévitablement à la catastrophe.



Un très bon moment de lecture, intéressant au niveau historique et d'une construction très intelligente.
Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

J'ai beaucoup aimé ce polar d'un autre genre. Une histoire vieille de 150 ans est reprise par un descendant qui nous propose de lire les faits écrits par l'accusé au moment de sa détention, les témoignages et le jugement .

Aucun suspense, vu que dès le départ on connaît l'assassin. On va surtout suivre le comportement de l'assassin et la manière dont les avocats des deux parties vont essayer de prouver la folie ou non du criminel. Des méthodes qui peuvent faire sourire ou frissonner...
Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

Merci à masse critique pour m'avoir fait découvrir ce livre. Un beau récit, dont j'ai particulièrement apprécié l'écriture, souple et maîtrisée. La première partie de l'ouvrage est consacrée au mémoire rédigé par le protagoniste principal, depuis sa prison, livrant sa version des faits. Cette partie est riche dans sa reconstitution de l'Ecosse du XIXe s., et plus précisément sur la vie quotidienne des paysans de l'époque. Néanmoins, de nombreuses longueurs sont présentes, ce qui alourdit le récit. La seconde partie est plus intéressante et mieux structurée, mettant en avant les avis de différents spécialistes. Ce qui m'a le plus impressionnée, c'est le travail de documentation qu'a réalisé l'auteur sur les paysans écossais de l'époque, ce qui se ressent fortement au fil des pages. Un beau livre, qui nous plonge dans une Ecosse vivante et vibrante.
Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

Ce thriller-dossier nous plonge dans les Highlands du XIXeme siècle au sein du petit village de Culduie peuplé de seulement 55 habitants. L’auteur dépeint une époque et surtout l’atmosphère régnant dans les petits villages de campagne reculés.



Le meurtier, c’est Roderick Macrae, un jeune fermier âgé d’à peine 17 ans. Le roman s’ouvre sur sa confession dans un récit qu’il a écrit pour son avocat durant son séjour en prison. Roddy relate les événements qui l’ont poussé à commettre un triple meurtre. Un récit poignant: Roddy a perdu sa mère il y a tout juste un an, morte en couche. Il demeure désormais en compagnie de ses frères et sœurs et de son père, même s’il est surtout proche de sa grande sœur Jetta. Cette famille de fermiers de génération en génération a reçu ses terres de la part d’un laird (le seigneur, propriétaire terrien). Il y a un régisseur et surtout un constable, élu par la population et dont le rôle est de faire respecter. Le nouveau constable élu est Lachlan le Large (le rôle d’un constable est de faire respecter la bonne réglementation). Un homme qui harcèle la famille Macrae et profite de son statut. A tel point que la situation deviendra invivable et poussera Rody à tuer Lachlan le Large. Il dit qu’il est coupable et qu’il ne se repend pas de ses actes. Cependant, il a commis non pas un mais trois meurtres. Dévoile-t-il réellement tous ses mobiles?



Le récit est touchant et j’ai ressenti une certaine empathie, à l’exception de la partie sanglante à la fin. Mais, il ne faut pas oublier qu’il est issu de la main de Roderick, le coupable, et qu’il constitue donc sa vision des choses.



Outre le récit de Roddy, les dossiers constituant l’ensemble du thriller reprennent notamment les rapports médicaux des trois victimes, l’expertise d’un médecin spécialisé dans la discipline de l’anthropologie criminelle et les trois jours de procès. C’est innovant et subtil. Je ne connais pas d’autres titres qui présentent une telle construction.



Durant le procès, les habitants de Culduie seront appelés à témoigner. Ils qualifient l’accusé comme un garçon solitaire, se parlant régulièrement à lui même. Mais aussi selon l’instituteur, comme l’élève le plus doué de la classe. L’avocat de la défense va tenter de le faire passer comme un individu ne possédant pas toute sa raison. Quelle est la vraie personnalité de Roderick? effrayante? naïve? aliénée?



En bref:



Une vendetta dans les Highlands à la fin du 19e siècle, tous les ingrédients sont réunis pour enflammer l’imagination du lecteur. Surtout que ce thriller mêlant la fiction à des éléments historiques peut se targuer de posséder une construction originale et dynamique. Un livre surprenant, intelligent et donc à découvrir !
Lien : https://theedenofbooks.com/2..
Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

Sous le prétexte de recherches sur ses ancêtres, l'auteur nous donne accès à un dossier, pour le moins étrange et fascinant. Un certain Roderick Graeme, 17 ans en 1869, dans un petit village écossais, aurait assassiné trois personnes. La violence de l'acte ne collant pas avec la personnalité du jeune homme, deux camps vont s'affronter dans un procès retentissant.



Nous avons sous les yeux divers rapports de journaux, mais surtout la confession de Roderick, dans une longue lettre, décrivant la vie du village et les raisons de son crime, en cela le format du livre est atypique et donne une autre lecture qu'un roman classique.



Malheureusement, la répétition des interrogatoires lors du procès ou le manque de liens entre les différentes pièces du dossier et une certaine intrigue pourra décourager le lecteur. Nous atteignons là l'extrémité du procédé de l'auteur : sans intrigue, car le roman n'est que la succession des diverses parties du dossier juridique et autre journaux personnels et rapports médicaux, le lecteur peut peiner à comprendre le but du sujet.

Malgré tout la multitude des points de vues, donne un aperçu des techniques en approche à l'époque, notamment en ce qui concerne la relation entre le physique et la nature de la personnalité. Un sujet qui n'est qu'effleuré.



Un livre que nous sommes incapable de ranger dans une case ! Ni thriller, ni roman historique ou biographie mais tout ceci à la fois. Laissez-vous embarquer dans un roman hybride.

A réserver à un lectorat curieux qui n'a pas peur de sortir des sentiers battus.



Je remercie Babelio pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

Avant d'écrire cet avis, il m'a fallu effectuer des recherches et vérifications afin de mieux comprendre ma lecture. En effet, la quatrième de couverture ainsi que la préface de l'auteur m'ont désorientée et ont pu altéré mon jugement envers les lignes de ce roman, qui est pourtant très intéressant.



Roderick Macrae est un jeune homme solitaire et taciturne. Dans son village des Highlands, à Culduie, lui et les membres de sa famille sont quelque peu mis à part à cause de leur réserve. Lachlan Mackenzie, dit "le Large", semble nourrir à leur encontre une haine inexplicable et, lorsqu'il est élu Constable du village (ayant alors pour rôle de régir la loi auprès des habitants), se met à persécuter la famille de manière ingénieuse, sans jamais sortir des limites de la loi et qu'on puisse lui reprocher quoi que ce soit. Quelques temps après, le jeune Roderick l'assassine lui et deux autres membres de sa famille, avouant par la suite ouvertement les faits sans paraître ressentir le moindre remords. Nous assistons au procès.



Ce roman est intelligemment pensé ! L'auteur fait croire aux lecteurs que l'histoire qui nous est contée est vraie, et qu'il l'a découverte en faisant des recherches sur ses aïeux. Présentant le récit principal comme écrit par l'accusé lui-même alors qu'il était en prison, Graeme Macrae Burnet va jusqu'à avancer subtilement dans sa préface que l'écriture romancée du récit (qui ne semble alors pas vraiment d'époque, les habitués/ées des oeuvres historiques ne s'y tromperont pas) pourrait être dû aux infimes changements qu'il a apporté au texte pour une meilleure compréhension. On se fait avoir ou pas, moi j'ai passé toute la durée de ma lecture à douter; et ne pas être certaine du bien-fondé de ces lignes m'a curieusement beaucoup dérangé, je n'ai pas pu savourer ce roman comme je l'aurai alors souhaité. En vérité, donc, cette histoire n'est que pure fiction, même si l'auteur s'est approché au plus près de la réalité historique concernant la vie en Ecosse en 1869 grâce à des recherches bien menées. Pas de doute que j'ai été embarquée sur place à cette époque, les descriptions sont des plus réussies !



J'ai grandement apprécié le contexte de l'histoire: l'accusé du titre (Roddy est un curieux jeune homme, auquel on s'attache sans y prendre garde), attendant son procès, rédige à la demande de son avocat (assez naïf mais attachant également grâce à ce trait de sa personnalité) une sorte de mémoires, c'est par ce biais que nous découvrons sa vie. Puis nous assistons au procès méticuleusement détaillé après avoir pu lire des dépositions de témoins et comptes-rendus de médecins, tout en suivant l'avis de certains journalistes. En somme, cet ouvrage m'a paru comme un petit ovni très intéressant car il est abondamment fourni et qu'il nous laisse nous faire notre propre opinion concernant l'affaire.



Reste le fait que la manière de faire de l'auteur m'a laissée un goût amer. Ne nous y trompons pas: je suis tout à fait partante pour que l'on me fasse croire qu'un récit fictif est vrai (Nicholas Meyer m'avait fait vivre un épisode semblable et j'avais adoré ça !), mais ici... ah, je ne sais pas comment exprimer cela... Je crois bien que c'est le fait que l'auteur ait été jusqu'à écrire une fausse préface qui m'a gênée. Ces parties des livres sont importantes pour moi, je les prends toujours avec sérieux car c'est l'instant où l'écrivain est censé se confier avec sincérité sur la conception de son ouvrage et ses motivations. Je lui ai fait confiance tandis qu'il jouait le jeu de sa création, résultat: je me suis tout simplement sentie flouée.

C'est bien la première fois que j'écris l'un de mes avis en ressentant un peu de rancoeur envers le romancier, mais le fait est que c'est ce qui se passe. J'ai conscience de surtout juger la manière de faire, et j'en suis désolée, ça peut paraître puéril, mais c'est vraiment un sentiment persistant qui m'est resté après ma lecture: je me devais d'en parler et de détailler ce ressenti.



L'auteur a donc pris le parti de jouer totalement son jeu et c'est une réussite, il peut en tout point être fier de lui: même un journaliste du Times a présenté ce roman comme une affaire véritable ! Personnellement je trouve cela dommage (mais d'autre trouveront le procédé absolument brillant, et je comprends ce point de vue), car l'histoire en elle-même est vraiment captivante ! En tout honnêteté, je ne peux QUE vous conseiller de découvrir ce livre, il est intrigant, pertinent et élaboré ! Ne vous fiez donc surtout pas à mon jugement somme toute très personnel, et n'hésitez pas à tenter: ce roman est très bien !



Petit plus à l'usage des renifleuses et renifleurs: le livre sent rudement bon !
Lien : http://letoucherdespages.blo..
Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique, je remercie pour cet envoi Babelio ainsi que les éditions Sonatine.



J'aime beaucoup la couverture de ce livre qui m'a tout de suite plongée dans le passé et qui nous met en situation. Graeme Macrae Burnet nous indique avoir découvert le manuscrit d'un de ses aïeuls en effectuant des recherches généalogiques sur sa famille. Nous allons découvrir le contenu du manuscrit de Roderick Macrae jeune paysan de 17 ans auteur d'un triple homicide. Ce dernier sera étoffé par les documents liés à l'affaire (avis médicaux, enquête de voisinage,..), ainsi que le récit du procès.



Ce qui m'a beaucoup plu c'est la facilité avec laquelle on plonge en 1869. Le vocabulaire employé et la description des modes de vie des gens pauvres nous met tout de suite en condition pour aborder l'histoire qui nous est racontée. A mon sens le plus intéressant ici c'est la manière dont le cumul d'événements peut faire basculer la vie d'un être humain. L'analyse psychologique de l'époque est intéressante à découvrir et notamment le fait que certains critères physiques permettaient de vous cataloguer de "souche inférieure"!



On navigue entre la réalité et la fiction, à vrai dire on ne sait plus trop si c'est une histoire vrai ou fictive mais au final cela n'a pas grande importance. Ce qui est très intéressant c'est que même si nous savons que Roderick Macrae est coupable physiquement des crimes, on est, nous lecteur, libre de le croire en possession de ses moyens ou alors en pleine crise de folie au moment de l'acte. Chacun peut faire sa propre opinion.



Avec cette lecture on est en mesure de se poser beaucoup de question sur la vie à cette époque et sur l'être humain en général.
Lien : http://ligneapresligne.over-..
Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

Tout d’abord, merci aux éditions Sonatine et à Babelio de m’avoir proposé de lire ce roman pour un Masse critique spécial. Je dois dire que j’ai tout de suite postulé pour ce roman, car le résumé me donnait vraiment envie d’en savoir plus.



10 août 1869. Roderick Macrae, jeune paysan de 17 ans, tue trois personnes dans leur maison. Aussitôt, il se rend et explique qu’il est l’auteur de ce triple homicide.



2014. Graeme Macrae Burnet fait des recherches sur son grand-père. Il découvre alors des documents d’archives sur un de ces ancêtres, Roderick Macrae, et sur les assassinats dont il serait l’auteur. Graeme Macrae Burnet décide alors de lire tous ces documents et de les porter à la connaissance du grand public. Ce sont ces documents dont le lecteur va prendre connaissance. Il y aura les différentes dépositions, le récit des événements par Roderick lui-même, les rapports d’autopsie, un extrait d’ouvrage sur la psychologie de la folie dans le monde judiciaire, des extraits du procès, à travers différents articles de journaux de l’époque.



Le principe ce de roman est intéressant, faisant participer l’auteur qui a découvert fortuitement des informations sur un de ses ancêtres, mêlant les différents éléments du dossier judiciaire, afin que le lecteur se fasse son propre avis sur la culpabilité de Roderick. Il est coupable physiquement de trois assassinats, mais avait-il toute sa tête à ce moment-là ? Les jurés ont rendu leur verdict, au lecteur d’avoir son propre avis. Cette idée d’avoir un fait et plusieurs interprétations est originale, laissant le lecteur se forger sa propre conviction à l’aide des éléments fournis, comme dans le cadre d’un véritable procès. A travers les différents documents présentés, le lecteur est mis à distance du personnage de Roderick, se sentant souvent simple spectateur, sauf au moment de la lecture du récit des faits par Roderick lui-même, même si, là encore, la narration impose toujours un certain recul. Le lecteur se retrouve donc en position plutôt impartiale pour pouvoir juger de la culpabilité de Roderick.



Le récit de Roderick est le document qui permet de cerner au plus près la personnalité de ce jeune homme, et qui permet de comprendre l’enchaînement des faits qui a mené au massacre final. Y est dépeinte une société paysanne des Highlands au 19ème siècle, avec son lot de personnages frustes, et le vase clos du village qui renferme plein de rancœur et de désespoir. A partir du moment où Roderick perd sa mère, le destin semble inexorablement pousser la famille vers un sombre destin. Le père, déjà taciturne, se renferme encore plus, Jetta, la fille aînée, doit pourvoir à tout dans la maisonnée et perd sa joie de vivre, et Roderick sent que des jours difficiles arrivent. Car Lachlan Mackenzie est élu constable du village, et n’aura de cesse de s’acharner sur la famille Macrae : il invente de nouvelles réglementations pour les empêcher de vivre, et entre dans une véritable campagne de harcèlement, sans que le reste du village n’ose y redire, par lâcheté. Les événements s’enchaînent alors rapidement, faisant basculer le destin de la famille. Et Roderick a en plus le malheur de ressentir des sentiments pour Flora Mackenzie, alors qu’il sait que cela est impossible. Rien de bon ne peut ressortir de cet engrenage infernal. Roderick se laisse aller à son destin, malgré une vélléité de fuite, et se résigne à suivre ce que le destin lui offre. Jusqu’au jour où tout bascule, et où il assassine sauvagement Flora, son petit frère, et Lachlan.



Les différents documents, et notamment les détails du procès, vont essayer de déterminer si Roderick était en pleine possession de con esprit au moment des meurtres ou pas. Différents témoins et experts sont appelés à la barre, et le portrait de Roderick est très mouvant, l’accusé lui-même semblant non concerné par son procès. Alors fou ou pas ? Rien n’est sûr, et c’est à chacun de se faire sa propre opinion.



Ce récit permet de dresser le portrait sociologique d’un petit village des Highlands renfermé sur lui-même, où chacun se mêle de ses propres affaires, sans forcément aider les autres. On y rencontre des personnalités âpres, des conditions de vie difficiles, et un jeune Roderick qui accepte de se laisser porter par le destin, ne pouvant lutter contre, et se résignant. La campagne de harcèlement contre sa famille est infâme, et la naïveté de Roderick lui jouera des tours. La noirceur de l’âme humaine apparaît au grand jour, et il est facile de désespérer sur le genre humain à la lecture ce roman. Il n’en reste pas moins que les assassinats sont sordides et d’une rare violence, et le doute plane sur les motivations de Roderick.



Au niveau de la description historique, je trouve que ce récit a tout bon, mais la quatrième de couverture allèche le lecteur en le qualifiant de thriller, alors que je trouve qu’on en est loin. Nul suspense sur les événements, pas de frissons, et aucune tension.



Un récit à la construction originale, qui intéressera les passionnés de criminologie, et ceux qui ont aimé lire « Oliver Twist » ou « Les Misérables ».



Alors, si vous voulez vous faire votre propre avis, il ne vous reste plus qu’à lire ce titre.




Lien : http://docbird.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          10
L'Accusé du Ross-Shire

Un auteur enthousiaste qui aime à jouer avec ses lecteurs pour rendre plus authentique son roman.

J'ai beaucoup apprécié la forme avec les différents types de document (témoignages, procès, articles de journaux, compte-rendus médicaux) et le fond (découverte historique de l'époque, les personnages). Le fond et la forme le rendent inclassable (thriller, roman historique, biographie, réquisitoire contre les discriminations) ce qui le rend très attractif et intéressant !

Merci à Babelio et aux éditions Sonatine pour cette découverte littéraire et l'organisation de cette conviviale rencontre !
Commenter  J’apprécie          10
La disparition d'Adèle Bedeau

Je ne suis pas la première à l'avoir ressenti : on retrouve Simenon dans ce roman, la lenteur des évènements, la progression psychologique et presque hypnotique des personnages principaux, des personnages secondaires étudiés.

Pas d'action rebondissante, juste un bon roman noir.
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Graeme Macrae Burnet (471)Voir plus

Quiz Voir plus

Mario

Comment s'appelle l'héros du jeu vidéo?

Luigi
Mario
Peach
Bowser

6 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeux vidéoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}