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Citations de Graham Swift (230)


La question, elle en prit conscience, aurait été plutôt de savoir non pas ce qu’il voulait qu’elle fasse, mais ce qu’il voulait faire d’elle.
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Mais la présence de la magie ne pouvait tout résoudre semblait-il. Elle pouvait provoquer des transformations extraordinaires, mais pas modifier les fondamentaux de l’existence. C’était une leçon qu’un magicien en herbe aurait intérêt à retenir.
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Les Lawrence paraissaient pouvoir endosser des rôles variés, à la différence des parents de Ronnie dont celui-ci pouvait seulement dire, si on lui posait la question, que son père était matelot et sa mère femme de ménage. Comme s'ils devaient être cela éternellement.
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Mais il est remarquable, surtout quand on n' a que huit ans, de voir à quelle vitesse l'atmosphère, le tour des choses et la nature même du monde peuvent changer.
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Elle tamponna ses yeux avec le mouchoir à présent bien sale et se fit une promesse : elle ne s'en servirait plus, sans pour autant le laver ni le ranger. Elle le garderait simplement en l'état, imprégné de toutes les angoisses de cette journée.
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Aussi Ronnie se souviendrait-il de son père comme d'un simple visiteur, un personnage capable de surgir soudainement, puis de repartir tout aussi soudainement. Peut-être à cause de leur brièveté, ces moments de présence paternelle se gravaient parfois dans sa mémoire de manière indélébile.
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La vie est injuste, ma chérie, elle l'a toujours été, elle le sera toujours (...) mais ne n'inquiète pas, ma chérie, ton tour viendra.
A quoi Evie devait-elle croire, à l'injustice ou à la certitude que son tour viendrait ? Et que signifiait "tour" ?
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Quant au "premier mari" de sa mère, voilà un homme qui n'était vraiment personne, vraiment nulle part : son père.
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À l'époque, elle avait compris que les livres étaient une nécessité, le rocher sur lequel était fondée sa vie.
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Il s’asseyait. Il regardait, et peut-être se demandait-il avec les autres spectateurs comment on faisait ces tours de magie. Mais en réalité ce n’était pas Ronnie – ou Pablo – qu’il regardait. Bien sûr que non. Là, au fond de la salle, il faisait et ne faisait pas partie du public. Il était et n’était pas Jack Robinson. Il n’était pas même Jack Robbins.
Dans la pénombre, ni au sein du public, ni en dehors, il percevait parfois les insuffisances, les artifices de ce somptueux temple du divertissement. Somptueux ? Si vous aviez rallumé toutes les lampes, vous auriez vite vu, il le savait, combien tout était délabré, miteux, trompeur. Combien tout tenait à une certaine disposition d’esprit. Parfois, couverts par le bruit des spectateurs qui s’agitaient et retenaient leur souffle, il croyait entendre les grincements et les plaintes de la jetée même, pareille à un immense paquebot en train de couler. Mais sans doute était-ce lui qui sombrait.
Pourquoi ces incursions furtives ? Juste pour se rendre compte par lui-même, pour prendre la température sans tout le dispositif des coulisses ? Pour jouer les espions et rapporter ce qu’il avait vu ? Bien sûr que non. Il avait simplement besoin de la regarder, elle, incognito. Oubliés, « Pablo et Eve ». Oublié, Pablo ; oublié, Ronnie. Et même leurs tours de magie.
Il n’y avait qu’elle.
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Une partie du public se mettait à crier : « Où est Jack ?! Où est Jack ? ! » Bon, c’était son vrai prénom, alors duquel parlaient-ils ? « Où est Jack ?! » Foutue engeance !
Certains, les machinistes, l’apercevant debout et immobile dans les coulisses, pensaient qu’il faisait juste durer le plaisir.
Et ça le reprend ! Ils ne voyaient pas que c’était l’un de ces soirs où il n’y avait pas seulement un pas à faire, il fallait se jeter du haut de la falaise, et il était malade de confusion et de terreur. Sans personne pour le pousser. Sauf lui-même, bien sûr. Ou naguère, sa mère, qui avait décampé voilà longtemps avec un garagiste.

(…) Et soudain le miracle se produisait. Comment ? Il faisait un pas dans le vide, mais il était encore là. Il ne tombait pas de la falaise. Il y avait le flot de lumière des projecteurs et puis, simplement parce qu’il l’avait fait, semblait-il, parce qu’il s’était avancé, un tonnerre d’applaudissements.
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Le badge à son cour indiquait le lieu d’où il venait et celui où on l’envoyait. Et, bien sûr, qui il était. Encore qu’il lui ait semblé durant ce déplacement, ce bouleversement général de leurs vies, que même son identité était devenue incertaine.
Il n’avait aucune idée précise de sa destination. « L’Oxfordshire. » Où était-ce ? Et l’adresse ne commençait pas, contrairement à la plupart des adresses, par un numéro de rue mais par un nom déconcertant : « Evergrene ». Il était avancé !
Il lui fallut du temps pour qu’un détail le frappe – les mots pouvaient avoir une façon de vous glisser entre les doigts, puis soudain de vous parler. Evergrene : ce nom rimait discrètement avec le sien. Deane, comme avec son lieu de naissance. Bethnal Green. Un signe encourageant ou un mauvais présage ? Alors qu’il penchait pour cette dernière hypothèse, la peur remplaça peu à peu le chagrin.
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Plus tard, quand elle se produisit sur scène avec Ronnie – dans leur numéro de magie -, sa propre modestie ne l'empêcha pas de deviner que tous les hommes de l'auditoire la regardaient, elle, plus qu'ils ne regardaient Ronnie. Oui, les tours de magie étaient bons, mais c'était elle le meilleur de tous. Ou bien, alternativement, de deviner que tous ces hommes se disaient en voyant Ronnie : J'aimerais avoir son pouvoir magique.
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En toute innocence, Ronnie avait la réponse et, après avoir été si longtemps choyé loin de la grande ville, il révéla naïvement son secret.
« Magicien, Ronnie ? Magicien ! S'il te plaît dis-moi que tu me fais marcher ! S'il te plaît dis-moi que c'est une blague ! »
Les paroles et l'attitude de sa mère se durcirent encore. Elle se répétait cette phrase : Seigneur, comme si ça ne suffisait pas d'avoir épousé un marin. Et Ronnie avait dû lire dans ses pensées, puisqu'une prise de conscience s'opéra en lui : ne rentrait-il pas, comme son père, d'un long voyage aux allures d'évasion ?
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Or qu’y a-t-il de plus extraordinaire : que les magiciens puissent transformer une chose en une autre, même faire disparaître et réapparaître les gens, ou que les gens puissent être présents un jour – ou, tellement présents – et plus le lendemain ? A tout jamais.
Elle aurait pu dire ce genre de choses lors du déjeuner avec Georges, mais elle ne le fit pas. Et George aurait pu l’écouter et répondre : » Eh bien, Evie, voilà qui demande réflexion. »
Toutes choses étant relatives.
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Ecoute-moi, George, puisqu’on est là pour honorer la mémoire de ce vieux Jack, qu’y a-t-il de plus extraordinaire : que les acteurs se transforment en ces autres personnes – comment diable s’y prennent-ils ? - ou que les gens deviennent de toute façon ce qu’on n’aurait jamais pensé qu’ils puissent être ?
Evie White. Danseuse de revue. Bête de scène. Toujours prête, au fond. Et même ancienne assistante d’un magicien. Mais, comme la suite le montra, femme d’affaires intraitable qui avait l’œil à tout.
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A quoi les écrivains passaient-ils donc leur temps ? N'étaient-ils pas les êtres les moins aventureux du monde ? Assis toute la saint journée à leur bureau.
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Normalement, on ne devrait entrer dans les bibliothèques, oui, surtout dans les bibliothèques, qu'après avoir discrètement frappé à la porte, même si, à en juger par celle de Beechwood, il n'y avait personne la plupart du temps.
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"Le spectacle doit continuer.Mais le faut il vraiment? Qui en décide?Quand on a t-on le droit de dire que maintenant c'est fini, qu'il n'y a plus de spectacle? De toute façon, celui ci n'avait été qu'un fragile assemblage, fait de bric et de broc pour l'été, tout au bout d'une jetée. Jack avait dit qu'il avait fait son temps, que tout serait emporté par la marée sous ses pieds. Et il avait enlacé Evie."
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Et pourtant l'Ici-et-Maintenant, qui apporte tout à la fois joie et terreur, n'advient que rarement - ne vient même pas lorsque nous l'appelons. Ainsi vont les choses : la vie inclut quantité d'espace vide. Nous sommes faits pour un dixième de tissu vivant, pour neuf dixièmes d'eau; la vie est faite pour un dixième d'Ici-et-Maintenant, pour neuf dixièmes elle est une leçon d'histoire. Car la plupart du temps, l'Ici-et-Maintenant n'est ni maintenant ni ici.
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