« Dès que le jour décline, la brume envahit peu à peu le fjord ». La mer et cette brume « ce lointain qui brusquement te cerne », la clarinette et la contrebasse, les errances, les passés si présents, le temps dans ses discontinuités. Des hommes et des femmes, « Quelqu’un l’avait aimée », le rituel instauré autour du tabac, rester ou « Quitter tout ça »…
Les heures de l’amour, les rencontres et les sentiments, les changements et les heures, « Quand il se réveilla le lendemain, elle était partie »…
Guomundur Andri Thorsson parle lentement, des chemins empruntés, des histoires, des secrets de ce petit monde pourtant ouvert aux horizons variés.
La douleur, la souffrance, « Elle vous offre un silence qui n’est pas qu’un silence, mais une résonance », les violences cachées, les regards, « sur le balcon, l’a regardé enjamber la rambarde et sauter du septième étage », ce que les hommes forcent à faire aux enfants, le calme et les agitations froides…
Ces histoires que l’on tait, « Certaines histoires ne sont jamais dites », celles qui sont racontées, « certaines ne sont dites qu’à voix basse et d’autres seulement quand on a débouché une bouteille », sortir du cauchemar, l’odeur de la cendre, les amours adolescentes, les musiques, la vie, « Agé de dix-sept ans, ce dernier avait finalement décidé ce qu’il ferait de sa vie : se l’ôter »…
L’auteur n’expose ni ne juge les êtres croisés, il peint des ombres et des pleins, rend compte de bribes de sentiment, d’agir, de rencontres…
Un passeport, une dignité, un avenir, des viols. Des amours anciennes et de nouvelles « à l’abri des regards ». Il a plu des harengs tout l’été. La rencontre des corps, une conversation immobile et silencieuse, ceux et celles que l’on n’oublie pas, les secrets du village, « C’est la brume. Elle arrive de la mer et longe la langue de terre »
Plus que des histoires et des secrets, des vies heurtées, rugueuses et enchevêtrées sous la brume et les mots.
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