AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gustave Flaubert (2961)


Gustave Flaubert
Fossile. - Preuve du déluge. Plaisanterie de bon goût, en parlant d'un académicien.
Gustave Flaubert (Dictionnaire des idées reçues)
Commenter  J’apprécie          753
Gustave Flaubert
L'artiste doit être dans son oeuvre comme Dieu dans la création, présent partout et visible nulle-part.
Commenter  J’apprécie          750
Gustave Flaubert
Quand je regarde une des petites étoiles de la Voie Lactée, je me dis que la Terre n'est pas plus grande que l'une de ces étincelles. Et moi qui gravite une minute sur cette étincelle, qui suis-je donc, que sommes-nous ? Ce sentiment de mon infirmité, de mon néant, me rassure. Il me semble être devenu un grain de poussière perdu dans l'espace, et pourtant je fais partie de cette grandeur illimitée qui m'enveloppe.
Commenter  J’apprécie          732
Ensuite le prêtre [...] trempa son pouce droit dans l'huile et commença les onctions : d'abord sur les yeux, qui avaient tant convoité toutes les somptuosités terrestres ; puis sur les narines, friandes de brises tièdes et de senteurs amoureuses ; puis sur la bouche, qui s'était ouverte pour le mensonge, qui avait gémi d'orgueil et crié dans la luxure ; puis sur les mains, qui se délectaient aux contacts suaves, et enfin sur la plante des pieds si rapides autrefois quand elle courait à l'assouvissance de ses désirs, et qui maintenant ne marcheraient plus.
Commenter  J’apprécie          721
— Toujours les devoirs, je suis assommé de ces mots-là. Ils sont un tas de vieilles ganaches en gilet de flanelle, et de bigotes à chaufferette et à chapelet, qui continuellement nous chantent aux oreilles : « Le devoir ! le devoir ! » Eh ! parbleu ! le devoir, c’est de sentir ce qui est grand, de chérir ce qui est beau, et non pas d’accepter toutes les conventions de la société, avec les ignominies qu’elle nous impose.

Deuxième partie, Chapitre VIII.
Commenter  J’apprécie          711
Elle confondait, dans son désir, les sensualités du luxe avec les joies du cœur, l’élégance des habitudes et les délicatesses du sentiment. Ne fallait-il pas à l’amour, comme aux plantes indiennes, des terrains préparés, une température particulière ? Les soupirs au clair de lune, les longues étreintes, les larmes qui coulent sur les mains qu’on abandonne, toutes les fièvres de la chair et les langueurs de la tendresse ne se séparaient donc pas du balcon des grands châteaux qui sont pleins de loisirs, d’un boudoir à stores de soie avec un tapis bien épais, des jardinières remplies, un lit monté sur une estrade, ni du scintillement des pierres précieuses et des aiguillettes de la livrée.

Première partie, Chapitre IX.
Commenter  J’apprécie          701
Gustave Flaubert
Pour qu'une chose soit intéressante, il suffit de la regarder longtemps.
Commenter  J’apprécie          680
– Eh bien, et ce mariage ?
– Quel mariage ?
– Le vôtre !
– Moi ? Jamais de la vie !
Elle fit un geste de dénégation.
– Quand cela serait, après tout ? On se réfugie dans le médiocre, par désespoir du beau qu’on a rêvé !
Commenter  J’apprécie          682
Vous profitez impudemment de ma détresse, monsieur ; Je suis à plaindre, mais pas à vendre.
Commenter  J’apprécie          680
Quand elle se mettait à genoux sur son prie-Dieu gothique, elle adressait au Seigneur les mêmes paroles de suavité qu’elle murmurait jadis à son amant, dans les épanchements de l’adultère. C’était pour faire venir la croyance ; mais aucune délectation ne descendait des cieux, et elle se relevait, les membres fatigués, avec le sentiment vague d’une immense duperie.

Deuxième partie, Chapitre XIV.
Commenter  J’apprécie          671
— Je sais ce que c’est ! disait-il en lui frappant sur l’épaule ; j’ai été comme vous, moi aussi ! Quand j’ai eu perdu ma pauvre défunte, j’allais dans les champs pour être tout seul ; je tombais au pied d’un arbre, je pleurais, j’appelais le bon Dieu, je lui disais des sottises ; j’aurais voulu être comme les taupes, que je voyais aux branches, qui avaient des vers leur grouillant dans le ventre, crevé, enfin. Et quand je pensais que d’autres, à ce moment-là, étaient avec leurs bonnes petites femmes à les tenir embrassées contre eux, je tapais de grands coups par terre avec mon bâton ; j’étais quasiment fou, que je ne mangeais plus ; l’idée d’aller seulement au café me dégoûtait, vous ne croiriez pas. Eh bien, tout doucement, un jour chassant l’autre, un printemps sur un hiver et un automne par-dessus un été, ça a coulé brin à brin, miette à miette ; ça s’en est allé, c’est parti, c’est descendu, je veux dire, car il vous reste toujours quelque chose au fond, comme qui dirait… un poids, là, sur la poitrine ! Mais puisque c’est notre sort à tous, on ne doit pas non plus se laisser dépérir, et, parce que d’autres sont morts vouloir mourir… Il faut vous secouer, monsieur Bovary ; ça se passera ! Venez nous voir ; ma fille pense à vous de temps à autre, savez-vous bien, et elle dit comme ça que vous l’oubliez. Voilà le printemps bientôt ; nous vous ferons tirer un lapin dans la garenne, pour vous dissiper un peu.

Première partie, Chapitre III.
Commenter  J’apprécie          663
Gustave Flaubert
Égoïsme. Se plaindre de celui des autres ,et ne pas s'apercevoir du sien.
Commenter  J’apprécie          632
Elle connaissait trop la campagne ; elle savait le bêlement des troupeaux, les laitages, les charrues. Habituée aux aspects calmes, elle se tournait, au contraire, vers les accidentés. Elle n’aimait la mer qu’à cause de ses tempêtes, et la verdure seulement lorsqu’elle était clair-semée parmi les ruines. Il fallait qu’elle pût retirer des choses une sorte de profit personnel ; et elle rejetait comme inutile tout ce qui ne contribuait pas à la consommation immédiate de son cœur, — étant de tempérament plus sentimentale qu’artiste, cherchant des émotions et non des paysages.

Première partie, Chapitre VI.
Commenter  J’apprécie          632
Jamais il n'avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait. Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitaient connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu'elles avaient portées, les gens qu'elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n'avait pas de limites.
Commenter  J’apprécie          610
Les bonheurs futurs, comme les rivages des tropiques, projettent sur l’immensité qui les précède leurs mollesses natales, une brise parfumée, et l’on s’assoupit dans cet enivrement sans même s’inquiéter de l’horizon que l’on n’aperçoit pas.

Deuxième partie, Chapitre III.
Commenter  J’apprécie          601
Personne, jamais, ne peut donner l'exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs.

Deuxième partie, Chapitre XII.
Commenter  J’apprécie          590
On n’y voyait plus; le temps était froid, et un lourd brouillard, estompant la façade des maisons, puait dans l’air. Frédéric le humait avec délices; car il sentait à travers le ouate du vêtement la forme de son bras; et sa main, prise dans un gant chamois à deux boutons, sa petite main qu’il aurait voulu couvrir de baisers, s’appuyait sur sa manche. A cause du pavé glissant ils oscillaient un peu; il lui semblait qu’ils étaient tous les deux comme bercés par le vent, au milieu d’un nuage.
Commenter  J’apprécie          590
Il y a toujours après la mort de quelqu’un comme une stupéfaction qui se dégage, tant il est difficile de comprendre cette survenue du néant et de se résigner à y croire.
Commenter  J’apprécie          580
Gustave Flaubert
"Je vous conseille de voyager et vous m'objectez votre santé. C'est à cause d'elle précisément qu'il faudrait changer de vie. Ayez ce courage, brisez avec tout, pour un moment. Donnez un peu d'air à votre poitrine. Votre âme respirera plus à l'aise. Que vous coûterait un déplacement d'un mois pour essayer ? Il ne faut pas réfléchir en ces choses-là. On met deux chemises dans un sac de nuit et on part."
Gustave Flaubert, 4 novembre 1857
Lettre à Mademoiselle Leroyer de Chantepie
Commenter  J’apprécie          572
Gustave Flaubert
On peut juger de la beauté d’un livre à la vigueur des coups-de-poing qu’il vous a donnés et à la longueur de temps qu’on met ensuite à en revenir.
Commenter  J’apprécie          566



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gustave Flaubert Voir plus

Quiz Voir plus

L'Éducation Sentimentale

Fumichon, concernant la propriété, évoque les arguments d'un homme politique dont Flaubert parle en ces terme dans une lettre à George Sand: "Peut-on voir un plus triomphant imbécile, un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois! Non! Rien ne peut donner l'idée du vomissement que m'inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la Bourgeoisie!". De qui s'agit-il?

Benjamin Constant
Adolphe Thiers
Proudhon
Frédéric Bastiat
Turgot

8 questions
174 lecteurs ont répondu
Thème : L'Education sentimentale de Gustave FlaubertCréer un quiz sur cet auteur

{* *}