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Critiques de Gwen Guilyn (27)
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Malou dit vrai

Les éditions du Panseur se sont-elles données comme objectif de n'éditer que des auteurs à la plume singulière ? Après Le Quatrième Roi Mage, Malou dit vrai est le deuxième roman que je lis chez eux... Le deuxième roman qui me fait rencontrer une écriture magnifique, ciselée, imagée, c'est beau et moi-même, je manque de mots.



Si je ne qualifie pas, de prime abord, ce livre de coup de cœur, c'est très certainement parce que je ne pense pas avoir tout compris ! Ou alors, j'ai tout compris et l'histoire est plus simple qu'il n'y paraît ? Non, c'est peu probable. Des concepts de narrations aux noms des personnages, des images utilisées à la (dé/re)construction du langage... En fait, je ne sais pas. Et c'est ce qui fait toute la beauté de cet ouvrage. Je ne sais pas vraiment ce qui a été raconté. Est-ce une métaphore ou à prendre littéralement ? Je ne sais pas. Le langage poétique a tendance à me faire ça. C'est fou. Je l'apprécie et j'admire le travail réalisé avec les mots, c'est magnifique. Je me laisse emporté par la musique du texte, j'ai des images dans la tête qui font illogiquement sens et pourtant, j'apprécie le voyage.



À la réflexion, Malou dit vrai, c'est peut-être une histoire sur les histoires, comment elles façonnent le monde, comment le monde les façonne et sur la place des conteurs. Ou alors, elle raconte la perception du monde, changeante et fluctuante, selon le temps qui passe et la personne qui perçoit. Mais dans ce cas, que dire du poids des traditions et de la volonté de s'en affranchir ? On y parle de renouveau, de changement et de cycles brisés. Et sur un plan moins philosophique, plus touchant et simple, j'y vois une histoire de relation mère-fille, sur l'acte de grandir pour l'enfant et de vieillir pour l'adulte. Peut-être. C'est ce que j'en retire sans aucune certitude si ce n'est que j'irai replonger dans ces vagues, ça, j'en suis sûr.



Alors, au final... Si, ce petit livre est peut-être un coup de cœur.
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Malou dit vrai

Il existe un petit village au bord de la Mer, un petit village où les histoires se tissent à la trame du temps. On, sur la place du marché, y a même installé son étal pour y raccommoder, ravauder ou transformer les récits qui ne conviennent plus, ou seulement à moitié. On y croise aussi la femme-rien, Hilde la prostituée, ou encore Ivraie. Ivraie, à peine sortie de l’enfance, dont on murmure l’histoire, réelle ou inventée, nul ne le sait vraiment. Seul sait-on qu’elle est la servante de Malou, Malou qui fut Majestueuse, Malou qui fut Reine, Malou qui est surtout Sorcière, autant redoutée que haïe car trop fine connaisseuse des histoires terribles de chacun…



Si vous cherchez une histoire linéaire, passez votre chemin. Car ici, il s’agit d’un conte, d’un poème en prose sur le pouvoir des mots, des histoires, un récit étrange capable de vous ensorceler si vous le laissez faire. Vous voilà prévenu.e.s. Mais si vous acceptez de vous laisser prendre dans ses filets, si vous parvenez à le laisser vous séduire, alors bienvenue. Bienvenue dans un monde bâti sur la magie des mots, ardu, certes, désarçonnant sans aucun doute, mais Ô combien fascinant.

Personnellement, j’ai adoré !
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Malou dit vrai

Quel dommage je n'ai jamais réussi à rentrer dedans. Pourtant ça devait me parler, c'était merveilleusement bien écrit, original et assez court mais ça n'a pas voulu.

Peut-être par manque d'attention, ou que ce c'était pas le moment, ou juste pas fait pour moi. Je ne sais pas. Je préfère ne pas mettre de note mais je le conseille tout de même.
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Malou dit vrai

C'était une lecture assez courte et dense. C'est superbement écrit, très poétique, avec un véritable talent narrateur et de construction du récit, bref un vrai plaisir de lecture.

Le résumé qui nous est présenté effleure à peine la surface de cette fable qui renferme bon nombre de messages et un apprentissage imprégné d'un univers de conte.

Ivraie est la servante de Malou la sorcière. Nous allons rencontrer par son intermédiaire divers personnages, essayer de rattraper les histoires envolées et modifiées. Maltraitance, relation toxique, égoïsme, la vérité, ... autant de thèmes que l'on pourra retrouver entre ces lignes, et merveilleusement bien exploités.

Jusqu'à quel point les histoires de chacun façonnent elles leurs caractéristiques... Nous explorons également la nuance du bien et du mal, les fêlures et la fragilité des personnages qui amènent à des actes répréhensibles.

Tout est traité de manière subtile et intelligente, comme si l'on parlait directement à notre inconscient.

J'ai eu beaucoup de mal à exprimer en mots tout ce que le texte m'avait fait ressentir et pourtant j'en avais compris et saisi LES sens. Car rien n'est laissé au hasard dans ce texte, que ce soit les noms, les tournures de phrase, les figures de style, les descriptions, l'évolution et la direction de l'histoire.

Un récit d'une grande beauté, déstabilisant, sous forme de fable onirique.
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Malou dit vrai

Malou dit Vrai de Gwen Guilyn aux Éditions du Panseur.



Sur la place du village, sous le figuier, sur son étalage, On vend des histoires, des récits qui racontent que le Vieux Roi va bientôt mourir, des contes qui prétendent que Malou, la sorcière fût Reine autrefois, et qu'Ivraie, sa servante est née sur un tas d'ordures.



Fable atypique, mêlant des bribes d'histoires, jouant sur les on-dit et les non-dits, Malou dit Vrai est une véritable petite pépite littéraire destinée à être lue et relue, tant il s'échappe de ce texte, de ces histoires mêlées et entremêlées, une poésie singulière et touchante...



J'ai rencontré l'autrice à Trolls & Légendes en avril dernier, enfin c'est plutôt elle qui m'a alpaguée pour voir mon sac Cthulhu, et en discutant je suis repartie avec son livre (qui ne m'avait pas sauté aux yeux, pardon), une jolie dédicace, et le souvenir d'une chouette rencontre.



Vous aimez les récits à part, qui vous font vous demander "mais qu'est-ce que je lis?", et êtes prêts à vous laisser simplement porter par l'histoire, alors lisez Malou dit Vrai (il sort bientôt chez Folio SF en plus ).
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Malou dit vrai

C'est un roman atypique, une fable à lire, où se laisser bercer par des leçons, qui parle de secrets de famille, d'histoires qu'on cache et de cet amour que l'on cherche parfois désespérément.

Imagine-toi un conte qu'une personne te raconte, autour d'un feu, assis près d'un arbre, une histoire où les sentiments s'incarnent comme la Rage, ou d'autres concepts spécifiques.

Les histoires se font et se défont. On a dit que... C'est aussi l'histoire de commérage où les réputations sont construites et tissées par la langue de différentes personnes.

On peut parler de tissu de mensonges, fabriqués par différentes parties. Nous pouvons séparer le grain de l'Ivraie, un des personnages récurrents de l'histoire.

Tu peux y retrouver des thématiques fortes, comme la mère mal aimante, maltraitante, omnipotente. La thématique de la famille est aussi importante, celle que l'on voudrait avoir, et celle qui fait des choix discutables, pour protéger les autres.

Un roman à conseiller à ceux qui aiment plonger dans les histoires différentes, qui dérangent et font réfléchir, mais nous laissent de jolis souvenirs sur sa poésie et ses mots qu'on aime lire et retrouver.
Lien : https://youtu.be/KssIAgDERpU
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Malou dit vrai

Il y a de très bonnes critiques qui évoquent des sentiments similaires aux miens lors de la lecture.



Pour en parler brièvement, je suis partagé sur le roman car je me suis senti très frustré au début (les 100 premières pages) de ne pas arriver à comprendre le sens profond des mots, de cette histoire qui ne peut que comporter plusieurs niveaux de lecture. Je me suis senti mis en défaut et en cela je retrouvais le sentiment de mes années lycée, où je ne parvenais pas à aimer les classiques.



Mais lorsque j'ai abandonné ce besoin de me prouver que je pouvais comprendre autre chose, estimer l'impact du choix de chaque mot, quand je me suis dit que ce n'était peut-être pas utile pour apprécier l'ensemble, j'ai dévoré l'histoire.



Je l'ai fini et je sais que je n'ai pas tout compris, mais qu'importe. C'est un roman écrit par une plume d'une rare qualité et d'une sensibilité telle que je n'en ai pas lu depuis un moment.



Le roman lu, il faut que les mots se digèrent, que mon appréciation murisse. Je le relirai, c'est certain ! Et surtout, je le recommande : il faut lire ce livre !



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Malou dit vrai

J’ai été déroutée à la lecture des premières pages, je me suis demandé dans quoi j’étais embarquée… et puis je me suis laissée porter par les mots de Gwen Guilyn. Des mots choisis avec précision, comme si rien n’était laissé au hasard. Des mots qui coulent, des mots qui roulent… et qui peu à peu tissent l’histoire d’Ivraie. Des mots qui esquissent son univers, celui où les « On-dit » et les « non-dits » sont présents à chaque coin de rue. Des mots qui nous parlent d’Ivraie, cette jeune servante qui cache dans son tablier les bouts d’histoires qu’elle a subtilisé sur l’étal de On. Des mots qui nous parlent de Malou, la sorcière qui est la maîtresse d’Ivraie, celle aussi qui l’a élevée.



Ivraie est en apparence telle que Malou l’a forgée. Une servante docile, malléable, sans volonté propre. Et pourtant. Ivraie se détache peu à peu de Malou, se dévoile à elle-même, se rend bien compte de ce qui l’entoure et des secrets qu’il va falloir percer. Ivraie, toute en contradictions, va peu à peu s’élever et suivre sa propre voie.



Un grand merci à l’auteure ainsi qu’aux éditions du Panseur pour cette découverte surprenante, qui m’a portée au fil des mots, des phrases, des pages. Je m’en souviendrai longtemps !



Mention spéciale pour le papier de très grande qualité sur lequel est imprimé ce roman… un vrai délice de tourner les pages ! Cela fait pleinement partie de l’expérience « Malou dit Vrai » !
Lien : https://instagram.co/les.lec..
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Malou dit vrai

Dans Le Codex du Sinaï, premier volume de l’extraordinaire tétralogie d’Edward Whittemore, on peut lire cette phrase : « Les hommes tendent à devenir des fables, et les fables des hommes ».

Pour la française Gwen Guilyn, il semble que cette maxime soit plus qu’une simple formulation et que son premier roman, Malou dit vrai, publié aux éditions du Panseur, se centre complètement sur cette porosité entre la fable et les hommes… ou plutôt les femmes puisque ce sont bien deux femmes qui occupent le centre de ce récit étrange entre fantasy, exercice de style littéraire et poésie.



Il était deux fois…

Malou dit vrai commence avec un curieux marchand d’histoires : On.

On raconte des histoires, vendant sur son étal des romances ou des contes, des épopées ou des légendes. On répare aussi les histoires qu’on lui amène, il les ressoude, les réassemble à qui mieux mieux.

Et devant lui, les habitants se pressent pour vendre et pour acheter.

L’une de ses clientes, c’est Ivraie. Elle connaît bien le bonimenteur et aime l’écouter façonner les histoires et les modifier à sa guise.

Parfois, il arrive même qu’Ivraie, en jeune fille effrontée et curieuse, lui vole certains récits au rebut. Ces morceaux-là, elle les cache dans son tablier bien à l’abri des regards indiscrets et, surtout, de celui de sa maîtresse, une redoutable sorcière répondant au nom étrange de Malou dit vrai.

Chaque jour, après son tour de la ville, Ivraie rentre et Malou la « nettoie » des bribes d’aventures et de rumeurs qu’elle ramène de la cité, car Malou ne veut qu’une Ivraie à son service, vierge de toute chose hormis sa volonté.

Voilà pourtant qu’Ivraie, subtilisant des histoires rejetées à On, se plonge dans des récits qu’elle n’aurait certainement pas du connaître, réveillant sa sœur jumelle, Rage, qui bouillonne d’envie d’indépendance et d’une véritable existence plutôt que ce pâle reflet de vie qu’elle mène dans l’ombre de Malou.

C’est à travers ces deux personnages, celui de la vieille sorcière impitoyable, rancunière et aigrie et celui de la jeune fille en quête d’un elle-même, que Malou dit vrai va se poursuivre, utilisant la plume fantastique de Gwen Guilyn pour bâtir un univers singulier et surréaliste, tenant à la fois de la fantasy, du conte et du récit intimiste/psychologique où l’émotion devient personne, où le dicton se fait chair.



Il était toutes les fois

Petit à petit, Malou dit vrai construit une cité où le Verbe peut prendre vie, où les personnages sont des archétypes qui aiment et qui pleurent. On y croise la Grosse Hilde, la prostituée imposante qui aime d’un amour simple et sans condition son jeune garçon, Chaude-Pisse, qu’elle a arraché à Malou elle-même. On y croise aussi un Capitaine qui, comme on le sait, possède une femme (et des enfants) dans chaque port, fuyant la malédiction d’une sirène en compromettant son âme si nécessaire. On y croise une femme-de-rien et un patriarche qui cache un bien vilain squelette dans ses placards.

Gwen Guilyn tisse son récit à partir d’autres récits, elle entrelace les légendes et les On dits pour mieux perdre le lecteur dans cette cité qui semble parfois animée d’une vie propre, avec ces « Boyaux » dangereux et ces chemins trop longs ou pas assez courts.

Au milieu de tout ça, Ivraie nous raconte l’histoire qui tourne en boucle, celle d’un Vieux Roi et d’un Jeune Prétendant, une histoire de pouvoir où les hommes succèdent aux hommes et où, finalement, rien ne change.

Entre les deux, voici les femmes et, surtout, la femme, la Reine trahie devenue Sorcière, celle qui se nourrie de la souffrance des autres et les brise, confondant son indépendance avec de la bienveillance, enchaînant une jeune fille pour son propre plaisir en oubliant qu’elle existe, elle, Ivraie, qu’elle n’est pas une femme-de-rien qui n’a pas eu de fin joyeuse comme dans les contes.

Malou dit vrai, c’est l’histoire dans l’histoire, c’est le récit dans le récit, c’est la prise de conscience des personnages de leur propre insuffisance, de leurs propres limites.

Et c’est salement beau à lire. Si le roman de Gwen Guilyn joue souvent sur la corde raide de l’écriture pour l’écriture, qu’il tourne pendant quelques pages à la répétition et à l’exercice de style trop conscient de lui-même, force est de constater qu’il fait preuve d’une originalité sidérante dans sa construction et qu’il mène jusqu’au bout du bout son tour de passe-passe narratif.

Ivraie, sublime personnage féminin et bouillonnante somme d’émotions contraires, Malou, triste reine en perdition dévorée par ses désillusions et ses déceptions. Voici bien deux figures qui méritent au moins la lecture de ce récit où tout prend vie, même l’incroyable et l’improbable.



Récit-conte, expérimentation sur l’écrit et le « on-dit », Malou dit vrai puise à la source, dans la force du mot et des histoires que l’on se raconte ou que l’on tait. Avec une plume superbe et des personnages féminins fascinants, Gwen Guilyn accorde, raccorde et déborde, avec cette proposition audacieuse et imparfaite qui vaut assurément le détour.
Lien : https://justaword.fr/malou-d..
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Malou dit vrai

Quel étrange univers que celui de Malou dit Vrai… Pour y pénétrer, il faut se défaire de toute rationalité, lâcher prise et se laisser porter. Les histoires se tissent et se détissent au fil des pages, le narrateur n’est jamais vraiment celui qu’on croit, mais toujours plane l’ombre de Malou dit Vrai, sorcière orgueilleuse qui tire les ficelles du mensonge.

Ce premier roman est une singulière expérience de lecture. Vous y croiserez une servante au nom de mauvaise herbe, des sirènes, une prostituée obèse, des ogresses, des ombres, des histoires blotties dans la poche d’un tablier… À vous de renouer les liens et de coudre votre chemin, en vous laissant bercer par le rythme de l’écriture imagée de Gwen Guilyn. Au risque de vous y perdre.
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Malou dit vrai

Sur la place du marché On dévide l’histoire de la ville et de ses habitants. Il se dit aussi que Malou dit Vrai, la sorcière a été Reine il y a bien longtemps et qu’Ivraie, sa servante a été abandonnée à la naissance sur un tas d’ordure d’où l’a sortie sa maîtresse. Il se raconte qu’une Jeune Prétendant doit succéder au Vieux Roi qui a quitté son trône et que le Capitaine a, de par la ville, un nombre inconnu d’enfants illégitimes.



Il est bien difficile de résumer ce livre et de le qualifier. Conte fantastique, roman onirique, légende ? En tous les cas une expérience étrange et atypique. Le lecteur suit la quête d’Ivraie pour connaître ses origines à travers une fantasmagorie d’événements et de personnages tous plus surprenants les uns que les autres. Pour cela, elle doit lutter contre les silences ou les mensonges de Malou, une ronde de souvenirs dont elle ne sait pas s’ils sont réels ou inventés, contre tous les non-dits et les on-dits qui jalonnent son histoire et celle de la ville où elle réside.



C’est un récit qui demande une bonne dose de concentration et même ainsi le lecteur ne sera peut-être pas sûr d’avoir saisi toutes les nuances de livre. Il nous parle d’héritage, de secrets, de filiation, de manipulation, de possession, de révolte, de liberté et d’asservissement.



Au final, chacun pourra y voir ce qu’il souhaite selon son humeur du moment et sa propre histoire et c’est sans doute là la grande force de ce livre : permettre à chaque lecteur d’avoir sa propre interprétation des choses sans qu’il y ait une seule vérité.
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Malou dit vrai

Aux frontières du conte et du merveilleux, voyage au pays des mots



Malou dit vrai est un premier roman étonnant, exigeant, il demande une attention soutenue, mais absolument fascinant.

C'est un voyage au cœur des mots, des histoires qu'on raconte, en les modelant, en les transformant avant de les transmettre. C'est un roman virtuose à la langue riche et belle, avec d'innombrables métaphores (que je n'ai sans doute pas toutes vues et comprises !)

Je me suis perdue un peu, puis, j'ai lâché prise et je me suis  laissée porter au fil magique de l'écriture dans ces histoires imbriquées comme des matriochkas.

Il est question d'une sorcière, Malou, qui dit avoir été reine, de sa servante Ivraie, trouvée bébé sur un tas d'ordures qui cherche désespérément à reconstituer sa propre histoire pour échapper à l'emprise de Malou, et d'innombrables personnages tous plus étonnants les uns que les autres, Grosse Hilde et Chaude-Pisse, le Capitaine et le Vieux Roi...

Et il y a "On", un personnage au pouvoir immense car il manipule les mots, il les pétrit comme le potier l'argile ...

On-dits, non-dits, secrets de famille, les mots et leur pouvoir fantastique sont au cœur de ce roman atypique,  métaphore de la vie, de la complexité des sentiments et des émotions ...



Connaissez-vous cette maison d'édition, Les éditions du Panseur, et ses couvertures si particulières,  avec un texte en surbrillance ton sur ton qui en fait un objet littéraire très agréable à regarder et manipuler?



(J'avais beaucoup aimé L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle Aupy chez le même éditeur )
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Malou dit vrai

J’ai A-DO-RÉ. Mais je ne sais pas bien pourquoi. Il y a tant et tant de choses à dire sur ce texte ! Pour commencer sachez qu’il s’agit d’un OLNI : Objet Littéraire Non Identifié. A l’instar des romans de Sabrina Calvo ou le Gypsy de Megan Lindholm chroniqué récemment, nous n’avons d’autre choix que d’être porté, agrippé aux bords des mots pour éviter de perdre pied et de se faire avaler par cet océan d’histoires, de courbes tortueuses et mouvantes. Là il faut se laisser glisser sur la langue, entre les mains d’Ivraie et dans l’imagination de Gwen.



Parce que cette histoire est exactement cela, une histoire, où l’autrice a pris un malin plaisir à la conter, la tricoter, l’effilocher, la broder, telle les moires de l’Antiquité. Entre sa plume et sa feuille se dévide le fil d’Ivraie, de Malou, d’On, de Hilde, du Vieux Roi et du Prétendant, voire même, aussi, de Chaude-Pisse et de la femme-rien, ou encore du Capitaine et du Philosophe. C’est une histoire comme toutes les autres et comme aucune à la fois, c’est celle d’une servante et d’une sorcière, d’une fille et d’une mère, d’une femme qui se cherche et d’une autre qui s’entête. Celle d’un monde mouvant, ou quasiment immobile, pétri dans ses habitudes et dans ses ombres.



Il y a dans Malou dit vrai une mise en abime extraordinaire du pouvoir des histoires. Le pouvoir de détruire, d’embellir, de tuer, de sauver, d’avilir, de ruiner, ou de révéler. Les histoires sont faites de milliers de mensonges, et de centaines de vérités, aucune n’est entièrement fausse, toutes ne sont pas vraies. Les histoires, oui, sont mille fois raccomodées avant de former de belles histoires. Des contes. Des fables. Des romans. Des épopées. Aucune n’a été contée d’une seule voix. Toutes parcourent le temps.



C’est donc un roman sur les histoires ? Oui mais On vous l’a dit, c’est aussi l’histoire d’Ivraie, de Malou et de tant d’autres. Ivraie c’est la servante qui a toujours courbé le dos et qui se tisse la Rage dans la pommettes, Malou c’est la reine sorcière qui refuse de s’éteindre. Il y a de l’amour, tordu, bizarre, invraisemblable. Il y a de la haine, vive, touchante. Et entre elles, des centaines de mensonges, de coups de griffe, d’attentes insatisfaites, de baisers ratés, et de caresses volées. Il y a les grimaces, les leçons et le pouvoir.



Les histoires, Ivraie, Malou, des relations compliquées, des mensonges et du pouvoir. D’accord. Et ensuite ? Ensuite il y a un Vieux Roi qui se lève pour mourir, et un Prétendant qui meurt de vivre. Un basculement du monde. Une histoire à terminer. Et au milieu ? Au milieu il y a toujours la plume de Gwen, sa magie, son hypnotisme, sa poésie, ses métaphores, sa beauté.



Et à la fin ? A la fin On ne sait pas. Pas vraiment. Il y a des histoires qui attendent d’être racontées. D’autres qui se suffisent à elles-mêmes. Belles. Moches. Troublantes. Ce qui est sûr, c’est que nous n’en avons pas terminé avec la plume de Gwen. Peut-être même avec Ivraie. Mais c’était beau.



En résumé



Malou dit vrai est un roman surprenant, aux frontières du conte et du merveilleux. Il y est question de milliers d’histoires, de celle de l’auteur, de celle d’Ivraie, de Malou, la nôtre peut être. L’histoire d’un basculement du monde et de milliers de questions sans réponses ; d’un petit OVNI littéraire qui ne conviendrait pas à toutes les mains mais qui trouvera sa place dans celles des poètes, des rêveurs et des audacieux. Ce qui est sûr c’est qu’il y aura des mensonges, des vérités et des rumeurs. Une histoire à retracer. Et qu’il faudra bien nager pour éviter de se noyer.
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Malou dit vrai

Quel récit atypique! Ici, le lecteur suit "On" qui répare, modifie, amplifie, enjolive les histoires sur la place du marché. Il y a aussi la Grosse Hilde, qui vend ses charmes et a pour enfant un garçon nommé Chaude Pisse, le philosophe, le vieux Roi... Mais il y a surtout Ivraie, la domestique de Malou la sorcière qui était reine il y a fort longtemps. Ivraie a été trouvée il y a des années sur un tas de détritus. Malou l'a alors prise sous son aile mais elle l'a asservie, la privant de liberté et d'identité et Ivraie se pose des questions sur son histoire, sur qui elle est réellement. Elle se trouve tiraillée entre l'amour qu'elle porte à Malou et son besoin de connaître la vérité. C'est alors que Rage entre en scène...

Cette lecture sort vraiment de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent! Pour la comprendre, il faut se laisser aller, ne pas chercher à forcément tout comprendre, laisser filer les mots, couler les phrases, déguster les jeux de mots, les sons... C'est une sorte de conte fantastique, dans lequel on découvre toute une galerie de personnages tous plus originaux les uns que les autres, le vieux Roi, la femme-rien, le philosophe, l'homme à la fenêtre... On déambule dans des couloirs sans fin à  la recherche de vérités cachées, accompagné par les "on-dit"... Ce fut une lecture rude pour moi, elle m'a sortie de mon confort de lectrice, mais ce fut une belle expérience, un voyage dans l'imaginaire, entre jeux de mots, dédale de points de vue, symbolisme omniprésent... Un très bon moment!

J'ai découvert la maison d'édition du Panseur il y a quelques mois, avec L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle Aupy, qui fut un véritable coup de cœur, puis avec la Ville humide de Claire Dumas, très très belle découverte également! C'est une maison d'édition à suivre : leurs textes sont poétiques et engagés et l'objet livre est très élégant! Bravo!!
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Malou dit vrai

En cette période de début de mois d’octobre, rencontrer une sorcière comme Malou dit vrai donne l’impression d’être rentrée de plein pied dans l’automne. Et c’est ce que j’ai aimé dans ce roman, l’atmosphère et cette création originale d’un personnage qui marque, d’une légende, voire de plusieurs, imbriquées… Dès les premières pages, en suivant les pas d’Ivraie, sa servante, le lecteur passe Place du marché, là où la jeune fille peut récupérer des histoires, qu’elle met dans ses poches, tels des trésors. Ivraie aurait été retrouvée tout bébé sur un tas d’ordures, puis prise en charge par Malou, qui en a fait une servante dévouée. Autrefois, Malou la sorcière a peut-être été reine, aujourd’hui elle n’est que l’ombre d’elle-même, mais on vient la consulter, la supplier de jeter des sorts, en échange de gemmes. Le résultat est toujours juste, mais pas forcément celui escompté. Mais on dit aussi qu’un jour un nouveau prétendant viendra de la mer, et que ce jour là signera sa fin… Ce roman est rempli de jeux de mots, de fausses pistes et de mystères. Au milieu de tout cela, la jeune Ivraie tient à distance une rage qui ne demande qu’à s’exprimer. Mais Malou est effrayante et la jeune fille craintive. Qui gagnera donc, de tous les esprits qui rodent autour des deux femmes, dans cette ville de bord de mer ? … J’ai encore une fois succombé aux charmes de ce texte des Editions du Panseur. Mais j’ai sans doute eu une lecture plus laborieuse de ce titre, car ce roman demande de l’attention aux détails et ma lecture, étalée sur plusieurs jours, n’était pas l’idéal. J’ai cependant terminé ce livre il y a plusieurs jours déjà, et ses personnages continuent de vivre dans ma mémoire, ce qui est plutôt bon signe, il me semble.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Malou dit vrai

Avec "Malou dit vrai", Gwen Guilyn nous emmène au frontières du conte, dans un univers qui emprunte aux codes de la fantasy, de ses notes médiévales et de son atmosphère magique. On peut également y trouver la saveur du roman d'apprentissage car nous allons y suivre Ivraie, jeune servante d'une puissante sorcière nommée Malou, dans sa quête de vérité et d'émancipation.



Son chemin sera pavé de récits plus ou moins rafistolés, de personnages attachants ou effrayants et de sentiments ambivalents qui s'incarnent et ont bien du mal à faire route commune.



Comme dans tout conte, l'univers particulier met un voile discret sur des desseins plus sombres. S'il y est question de maternité et d'amour, c'est pour pouvoir évoquer leurs pendants toxiques. Quand on y parle de vérité, c'est pour explorer sa puissance qu'elle soit libératrice ou destructrice.



Le fait que le roman soit structuré autour de la manière d'élaborer une histoire, d'en arrondir les angles, d'en élaguer les bords, d'en raccommoder les trous m'a forcément beaucoup fait penser au travail même de l'écrivain, à sa relation ambigüe avec ce qu'est sa vérité et ce qu'il décide d'en faire. J'ai parfois vu Ivraie sous les traits d'un personnage qui chercherait à échapper à son créateur.



La sorcière Malou, pour peu qu'on s'attarde un peu sur elle est également un personnage fascinant. A la manière de la Maléfique de Disney, vous pouvez choisir de la voir comme un antagoniste parfait ou tenter de voir ses fêlures qui, si elles ne justifient pas ses dérives, expliquent peut-être.



Vous y verrez sûrement bien d'autres choses, car ce qui ressortira de ce roman en dira sans doute autant sur votre sensibilité que sur celle de l'autrice. Ce sera votre lecture, votre vérité, votre histoire faite des mots de Gwen Guilyn et de vos propres gemmes et bouts de ficelle.
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Malou dit vrai

Un roman très particulier, très poétique.



C’est une histoire presque magique où l’on trouve Malou, une sorcière qui n’est plus reine mais qui reigne par la terreur qu’elle inspire et son pouvoir. J’ai bien aimé le personnage de Ivraie, si puissante et en même temps si soumise.



Avec une empreinte de poésie, presque fantastique, la maîtrise de mots et la plume élégante, ainsi que les descriptions détaillées qui nous permettent de nous plonger dans l’histoire, font de cette œuvre un roman de grande qualité littéraire.



Le style possède une âme, assez particulier, qui emporte les lecteurs dans un monde imaginaire à travers les métaphores, les jeux de mots et la syntaxe.
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Malou dit vrai

Ce livre m'a retourné le cerveau et j'aurais dû m'en douter lors de la lecture du résumé. J'ai passé 70% de ma lecture à me demander ce que j'étais en train de lire, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant avec un roman français. Cette situation était si frustrante que j'ai dû poser plus d'une fois le livre pour ne pas me forcer et abandonner d'énervement quelques minutes plus tard. Pourtant, je ne me vois mal vous déconseiller ce roman. Laissez-moi vous expliquer le pourquoi du comment !





Commençons par ce qui m'a fait pousser mille et un soupir : l'histoire. J'ai eu énormément de mal à comprendre les tenants et les aboutissants du roman. Tout est flou et alambiqué. Rien, de ce qui me semble important, n'est clairement et physiquement décrit. Un exemple ? Les histoires. Je me suis arrachée les cheveux sur cette partie, mais j'ai vite laissé tomber en allant regarder les commentaires du livre en quête de réponse. La seule qui m'est venu à l'esprit : je ne fais clairement pas partie du lectorat sensible et ayant les clés de compréhension de ce roman, chose que j'ai acceptée.

Le style de cette narration m'a également perturbé, un temps nous sommes à la troisième personne et un autre à la première. La façon dont les passages sont ordonnés m'ont donné le tournis et j'ai pris un temps fou pour me repérer.



Contrairement à l'histoire, j'ai apprécié tous les personnages, des plus attachants aux plus détestables. Chacun a eu le droit à quelques pages sur son histoire et une explication de leur présence dans cette histoire, outre leur situation dans le village. Ils me semblaient tous étonnement vivants et expressifs. Ma relation préférée est celle entre Ivraie et Malou. J'ai adoré la façon dont elle a évolué, les doutes d'Ivraie, sa libération, la manipulation de Malou et les retournements de situation.



Qu'est-ce qui a bien pu sauver ma lecture ? Roulement de tambours : la plume de l'autrice. Elle est toute en légèreté et poésie, un véritable plaisir. C'est le genre d'écrivain qui me fait rêver quel que soit l'écrit. J'ai hâte de la lire dans un roman que je pourrais mieux comprendre.





Vous savez maintenant pourquoi je n'ai pas été transporté par cette lecture, mais que je peux, tout de même, la recommander. Je n'étais visiblement pas la cible de ce bon roman, dommage ! Je le garde dans mon étagère pour retenter ma chance dans quelques années.
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Malou dit vrai

Un premier roman fascinant, une écriture incroyablement inspirée et poétique, un conte plein de mystères, de sorcières, de géants et de femmes. Une invitation à se libérer du passé et des on-dits, à créer sa propre histoire. Parfois égarée par l'opacité du récit, j'ai toujours été éblouie par la langue qui se déploie dans les méandres de cette histoire. Une belle découverte !

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Malou dit vrai

Voilà un roman qui n'est vraiment pas commun !

Il se positionne dans la même veine que les contes de fées (que soit dit en passant j'ai toujours adoré…), enfin en tout cas c'est comme ça que je le vois !

Évidemment sous ses dehors surnaturels, on sent poindre une vérité différente…

Peut-être que cette histoire se cache sous la première couche : alors il me faudra le relire et gratter les strates pour en être certaine !

Il m'a fait penser à un roman que j'avais beaucoup aimé (un coup de coeur de 2020 : La mer sans étoiles d'Erin Morgenstern)

Pourquoi ?

Comme dans le livre d'Erin Morgenstern, les histoires s'imbriquent tel un set de matriochkas : les histoires sont la trame et il y en a beaucoup ! Elles nourrissent tous ceux qui vivent dans ce roman, se vendent sur la place du marché… Les mots sont l'énergie, ils sont précieux !

Si Malou la sorcière veille sur la bonne marche de son histoire comme le lait sur le feu, c'est sa "servante", la jeune Ivraie qui va donner l'impulsion vers un tournant narratif en sortant de sa condition, en osant prendre un chemin différent.



L'auteur joue avec les mots comme avec son histoire ou plutôt ses histoires : "On" vend des histoires, Ivraie porte évidemment bien son nom…

Les lignes sont pleines de poésies, l'histoire rocambolesque désarçonne, interroge… D'ailleurs qui est vraiment Gwen Guilyn l'auteur de ce roman surprenant ?



Les éditions du Panseur est une toute jeune maison d'éditions qui se faufile entre littérature de l'imaginaire et littérature blanche, d'autres titres me font déjà de l'œil… En avez-vous lu ?
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