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Citations de Hala Alyan (50)


Elle l'avait interrogé sur sa famille.Il lui avait dit qu'il avait regardé sa mère nettoyer la maison d'Hana, année après année, lui avait confié que c'était le matin, de bonne heure,qu'il se sentait le plus heureux, quand tout le monde dormait encore et qu'il était seul avec le soleil, les arbres et les oiseaux. Il lui avait parlé de son enfance, et quand elle l'avait questionné au sujet des camps, il ne s'était pas moqué d'elle.
" Personne ne devrait voir sa famille vivre ainsi,avait-il dit.Quand l'un des tiens vit en exil, alors toute ta famille se sent exilée. C'est ce que Mahmoud Darwich dit toujours "
( p.195)
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- Ce dont ils étaient amoureux était purement imaginaire. C'était une invention, explique Mazna à Ralph, qui se plaint du manque de romantisme de la pièce.
Exactement ! approuve Tarek, pointant son stylo sur elle comme la flèche d'une arbalète .La guerre ajoute du relief aux choses.Mais elle ne peut pas produire de l'amour.

( p.141)
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Personne ne ferme à clef à Beyrouth. La ville est sûre. Mis à part les explosions de voitures, les incendies, les manifestations qui bloquent les routes pendant des jours. Mis à part le fait qu'on n'y est jamais vraiment en sécurité.
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Il pourrait - devrait - lui demander : "Tu voudrais un enfant ?" C'est la question qu'il évite de poser depuis plusieurs années, comme on oublie d'arracher du lierre qui ne cesse de s'étaler. Et plus il la repousse, plus elle s'impose. Tout comme la question corollaire de Harper : "Pourquoi, tu n'en veux pas, toi ?"
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e feu passe au vert. Ava range son téléphone, bien qu’elle doute de risquer une amende ici. Un jour, elle avait vu un homme conduire avec son fils sur les genoux. L’enfant tenait un cendrier.
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- Je m'en moque !
Elle s'en moquait à un point vertigineux. C'était enivrant d'être irresponsable ,de sentir ce nouveau regard dont Nare l'enveloppait, mélange de peur et d'admiration. Pour la première fois de sa vie, elle n'était plus ni sage ni prévisible, mais aussi déroutante qu'un coup de théâtre.
(p.29)
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Son père avait élevé sa famille sur une terre étrangère, avec pour seule armure contre les rigueurs de l'Amérique, des mots prononcés en arabe.
- Une maison divisée ne tient pas debout, dit-il
Marwan ne cherche pas à comprendre ce que cela veut dire. Il savoure juste le fait d'être entouré de ceux qu'elle aime.

( p.410)
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Fatiguée, Ava s'était promenée dans les pièces, inchangées et néanmoins peu familières. Son père avait raison : c'était triste de voir la maison inhabitée si propre et si préservée, triste comme un chien qui attend son maître disparu.

( p.219)
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Ava ne s'imagine pas vivre ici. Impossible. Que sa sœur ait pu revenir après que leur famille avait émigré lui paraît contre nature, parfois.On ne revient pas à l'endroit qu'on a fui.

( p.225)
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Les films rendent les gens tristes, finit par comprendre Mazna. Ils leur rappellent des êtres d'un temps révolu, ou d'une époque qu'ils n'ont pas connue.(...)
C'est un crève-coeur parce qu'il y a toujours une fin, parce qu'on entre dans une histoire qui nous abandonne.

( p.126)
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Les gens n'ont pas besoin de prétexte pour se détester. Nous sommes programmés pour blâmer les autres de notre malheur. Et quand ton prêtre, ton imam ou Big Brother te fait croire que tout un tas de gens te détestent, tu prends le temps de vérifier s'il dit la vérité.
page 172.
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Ce n’est pas comme ci les deux pays n’avaient aucun rapport l’un avec l’autre. La frontière qui les séparait semblait plus anecdotique qu’autre chose. Les soldats syriens étaient entrés au Liban dans les années 1970 et avaient abusé de la bienveillance de leurs hôtes durant trois décennies.
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Merry est une sorte de limite à laquelle ils se heurtent souvent. Sara a effectué des recherches et découvert que son salaire était toujours prélevé sur l’ancien compte bancaire de Jiddo, dont le solde serait bientôt négatif, si ce n’était pas déjà le cas. La situation les met mal à l’aise. Les renvoie à leur position privilégiée, à leurs possessions. Aux Etats-Unis, on les considère à travers le prisme de leur couleur de peau, on les prend de haut, on déforme leurs noms, on se moque de leur accent, on leur lance des regards en coin au supermarché. Mais ici, il y a plus noir qu’eux. Comme ces femmes qui prennent soin de vos grands-parents, que vous habitiez à l’autre bout du monde ou à seulement dix minutes. Ces femmes qui, elles, vivent à des milliers de kilomètres de leurs proches, lavent votre vaisselle, épluchent les légumes de votre dîner.
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Les colonisateurs. Ils ont pesé, bien qu’indirectement, dans toutes les décisions politiques qui ont été prises depuis l’époque ottomane. Chaque pays a son oppresseur : les Britanniques pour la Palestine, les Français pour le Liban. Les Occidentaux ont redessiné les frontières. C’est la raison pour laquelle les rues de Beyrouth portent des noms français. Ce sont eux qui ont mis sur pied la structure parlementaire qui distribue le pouvoir de manière injuste. C’est leur faute si les Palestiniens sont arrivés ici par milliers en 1948, puis en 1967. Je veux que vous le gardiez à l’esprit durant les répétitions : les plus grands criminels de guerre sont toujours dans les coulisses, même s’ils sont à des continents d’ici.
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C'était la guerre, bien sûr, mais elle avait éclaté depuis si longtemps. Ce n'est que lorsqu'elle s'est arrêtée que j'ai compris les dégâts qu'elle avait causés. Je pense que ça a été pareil pour tout le monde.Je me souviens que ma mère m'avait dit un jour qu'elle ignorait qu'on pouvait dormir toute une nuit sans se réveiller.

( p.394)
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Sa colère s'est évaporé.Sa tante porte ce fardeau depuis des années, tout comme elle porte le fardeau de Beyrouth, de la guerre, de tout ce que ses parents ont laissé derrière eux.

( p.396)
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Cela fait quarante et un ans qu'il est mort.Depuis le début du mois. Désormais, elle sait qu'Idris et elle parleront de lui.Seuls les morts ne changent pas.A moins que ce ne soit le contraire. Elle le connaissait si peu.N'avait rassemblé que de maigres informations sur lui au cours des quelques mois pendant lesquels elle l'avait connu: il n'aimait pas les clémentines, était amoureux d'elle. Dire que c'était à partir de ces maigres informations qu'elle avait créé l'homme qui lui manquait chaque jour depuis tant d'années !
Pourtant, elle ne savait pas vraiment qui il était, en réalité. Il était devenu Damas et la Palestine. Tout ce qui lui pesait sur le cœur, toutes les choses innommables auxquelles elle avait dû renoncer pour savoir ce qu'elle aimait, le temps dont elle pensait, à tort, pouvoir disposer en quantité presque illimitée.
D'une certaine manière, elle avait eu ce qu'elle avait voulu.Elle avait été mariée à lui, aussi longtemps qu'elle l'avait été à Idris..
( p.415)
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Une double page dans un " Vogue" des années 1960 montrant des femmes blanches chaussées de mocassins et de coiffes amérindiennes. Elle a tellement l'habitude des histoires d' Européens qui se sont emparés des terres arabes qu'elle avait oublié qu'ils s'étaient également emparés de celle-ci.

- Le peuple de mon père vivait ici depuis des milliers d'années, poursuit Kit.Je pense qu'il s'est éloigné de ses racines quand il a rencontré ma mère. Peut-être que c'est injuste de dire ça, mais j'ai été élevée par des personnes dont les ancêtres l'ont arraché à ses terres.

( p.318)
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Elle remarque que le saladier rose est un peu ébréché. Toutes les personnes à qui ont appartenu les objets qui les entourent sont mortes.Cette pensée lui donne la nausée..
( p.227)
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Des années plus tard, elle sera reconnaissante à ces hommes de lui avoir fait prêter une plus grande attention à Damas.Leurs discussions sur leur ville saccagée changent le regard qu'elle porte sur la sienne.

( p.146)
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