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Critiques de Hanif Kureishi (115)
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L'air de rien

Ce livre est un cadeau.

Non.

Plouf plouf

J'ai reçu ce livre en cadeau.

Oui là c'est mieux.

Parce qu'en fait ce livre c'est pas franchement un cadeau.

Bah faudrait savoir

(elle parle souvent toute seule, faut pas lui en vouloir)

Nan mais quand je dis que c'est pas un cadeau… c'est comme quand je dis « ma belle-mère c'est pas un cadeau »

Oui mais je dis jamais « ma belle-mère c'est pas un cadeau » vu que belle-maman en vrai elle est très sympa.

Oui enfin bon on aura saisi l'esprit.

(t'es chiante hein des fois)



Et donc ce livre qui au final n'est pas un cadeau m'a été offert en cadeau (ça suit toujours là-bas dans le fond ?) par Chéri qui d'ordinaire se débrouille plutôt bien question cadeaux-bouquins (ma découverte d'Arnaud Le Guilcher c'est grâce à Chéri, celle d'Oscar Coop-Phane aussi, c'est pour dire). Mais là « L'air de rien » peut toujours arborer un titre digne de « Pas mieux » ou « En moins bien », la comparaison s'arrête là.

Conclusion n°1, Chéri s'est un peu planté pour une fois.

Conclusion n°2, finalement Chéri n'est pas parfait, c'est une bonne nouvelle.



Bon, pour parler du bouquin « L'air de rien » prend place dans le milieu du show-biz londonien, sex, drugs and rock & roll yeah. Mise en scène d'un triangle classique : le riche et impotent mari, la jeune épouse frustrée, le gigolo en mal de thunes. Ces deux-là se font des plans dans le dos du premier, mais rira bien qui rira le dernier.



C'est cru, cynique, parfois drôle (parfois), mais bien superficiel et surtout peu clair. Hanif Kureishi gagnerait sans doute à changer de traductrice, voire d'éditeur, car ce texte au français de temps en temps approximatif comporte qui plus outre quelques erreurs qui ont souvent crispé ma lecture. Oui, je suis une vieille teigne schizophrène sensible au mot juste et à l'orthographe qui va bien et je ne lâcherai rien.



En conclusion (n°3) c'est pas un cadeau ce bouquin.

Enfin si…

Rraaaa mais tais-toi.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Intimité

Après un texte OVNI.... sur l'amour fou [voir "Fable d'amour" de A. Moresco]...me voilà presqu'aux antipodes...dans une relecture d'un écrit d'un auteur anglais, de père pakistanais, Hanif Kureishi. Ce n'est qu'en poursuivant mes rangements de bibliothèque que je suis retombée sur ce mince volume que j'avais abondamment souligné, à ma première lecture, en 2000 !!

Parcourant les passages retenus, j'ai eu l'envie subite de "Relire"...



Là , il ne s'agit plus d'amour passionné, idéalisé, mais de désamour. Soudain, un homme, écrivain polymorphe, après six années de vie commune, de très jeunes fils de 3 et 5 ans qu'il adore , se prépare à partir, à quitter son épouse, du jour au lendemain...

Le récit est à la première personne, notre "anti-héros" s'interroge sur sa vie, sur la difficulté de la vie de couple...sur ses espoirs et ses attentes...



Pourquoi aime-t-on ? Pourquoi désaime-t-on ? Pourquoi l'envie de fuir, de partir, de recommencer un nouveau départ, d'espérer un autre amour plus fort...qui refasse vibrer !

Le drame trop ordinaire, prosaïque d'une vie conjugale où le quotidien parfois use, tue la magie, et le miracle premier d'aimer quelqu'un , de partager ses jours et ses nuits...



"J'ai beaucoup de choses à leur dire...sur le mal qu'ont les gens à essayer de vivre ensemble" (p. 163)



Un moment charnière où le narrateur est las de sa vie, essentiellement de son existence avec son épouse, avec qui il se sent en décalage, et avec qui il s'ennuie ferme !!

Un texte assez désabusé, qui exprime fort bien la complexité de réussir harmonieusement une vie de couple: garder l'émerveillement, l'intensité des sentiments pour l'Autre: l'exercice le plus périlleux et le plus complexe qui soit.



"L'Amour est un sale boulot, impossible de garder les mains propres. Quand on reste sur la réserve, il ne se passe rien d'intéressant. En même temps, il faut trouver la bonne distance entre les gens. (p. 102)"...



Le narrateur en dépit du constat d'un certain échec dans son couple, continue et croit de toutes ses forces à l'Amour qui illumine et dure !

" Sans amour, presque toute la vie demeure cachée. Rien n'est aussi fascinant que l'amour, malheureusement"
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Le Bouddha de banlieue

Prix Whitbread (puis nommé Prix Costa)



Années 70 - 80, banlieue sud de Londres. Karim, un jeune pakistanais de père, et anglais de mère, est en quête d’identité. Il ne sait quoi faire … papa aimerait bien le voir devenir médecin mais lui se voit comédien et cherche désespérément la façon de sortir de sa petite vie de banlieue … Son père, devenu le Bouddha de la banlieue, est invité dans diverses résidences afin de propager sa vision du monde. Un soir Karim l’accompagne et fait des rencontres qui changeront sa vie.



Roman d’apprentissage, critique sociale, écrit avec humour , drogue, sexe et “rock n’roll” . Parfois certaines descriptions sont assez précises et crues, ce qui n’enlève rien au déroulement des aventures de Karim. Les personnages secondaires, assez typés, apportent énormément de substance à l’histoire. Ils aiment, vivent, sans misérabilisme malgré ce que la vie leur amène. Excellente lecture d’un roman qui, parfois, décoiffe !

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Le Bouddha de banlieue

On s'amuse beaucoup à la lecture des tribulations de ce jeune Karim, 17 ans, métis issu d'un indien et d'une anglaise.



Nous voici donc dans la banlieue de Londres, dans une communauté pakistanaise haute en couleurs.



Le père de Karim s'est découvert des talents de gourou new âge et une amoureuse de la bourgeoisie qui par son originalité et ses relations va complètement chambouler la vie de Karim et lui donner un sens.



c'est un roman avec du rythme, sans temps mort et beaucoup d'ironie. On s'amuse beaucoup et on se demande où veut nous emmener l'auteur.
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Le Bouddha de banlieue

Lu en VO.

Un roman qui se lit très bien, intéressant et riche en références musicales, philosophiques... De l'humour, de l'amour et une bonne dose de sarcasmes bienvenus. Les personnages sont bien travaillés, atypiques ; j'ai bien aimé celui de Karim, qui se cherche, déjoue les conventions, évolue et se transforme. Une belle satire de la société britannique, de ses clichés mais aussi des clichés raciaux (pour ne pas dire racistes), ethniques que chacun de nous a.

Une lecture qui fait du bien, donc.
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Quelque chose à te dire

Comme assez souvent j’ai acheté un livre pour sa couverture et son quatrième de couverture, et comme la plus part du temps je suis tomber sur un bon livre. Hanif Kureishi nous livre ici un roman aux multiples facettes. Comme à son habitude, il mêle à l’intrigue son origine anglo-pakistanaise, son passé, ce qui nous permet de faire connaissance avec un Londres et une Angleterre loin des stéréotypes habituels. Une Angleterre ou l’intégration n’a pas et n’est pas toujours facile et ou tout le monde ne réussit pas. Une Angleterre des beaux quartiers et une Angleterre des bas fond, où presque tout n’est que façade.

Le personnage principal, un psy, doit gérer sa famille, ses amis et son passé qui tous vont rapidement le rattraper.

Un livre à lire pour faire connaissance avec l’Angleterre actuelle, présenté sous un éclairage différent. Pour moi, un vrai régal.

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Le Bouddha de banlieue

Karim, un jeune Anglo-Indien, vit avec ses parents et son frère cadet dans la banlieue sud de Londres. À part ses frasques de bisexuel assumé, il s’ennuie ferme dans sa petite vie monotone de lycéen.

Pourtant, un beau soir, il surprend son père en train de s’envoyer en l’air avec Éva, une séduisante quadra qui participe aux séances de méditation que son paternel donne après son travail. Cet événement somme toute banal va bouleverser son quotidien de fond en comble. Lui-même fasciné par le côté « bobo » d’Éva, il n’hésite pas à suivre son géniteur et s’installe chez elle. Là, il découvre une nouvelle dynamique familiale où désormais tout semble possible.

En effet, Éva qui a compris l’incapacité du narrateur à se projeter dans un quelconque avenir professionnel va lui faire rencontrer un metteur en scène de théâtre avec lequel le courant passe tout de suite. En surjouant le « Pakistanais » paresseux, naïf, mais attendrissant sur les planches londoniennes des années 1970, Karim connaît un relatif succès qui l’emmène jusqu’à New York tout en lui ouvrant des horizons socioéconomiques que rien ne laissait présager...

Un premier roman rafraichissant de quatre-cents pages que je n’ai pas lâché tant la critique sociale sur un mode humoristique de l’ultime épisode travailliste au Royaume-Uni m’a enchantée. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, derrière les portraits au vitriol de la communauté indienne musulmane d’une part, de la bohème artistique d’autre part, on découvre des personnages d’une étonnante complexité.

Tiraillés entre leur origine familiale, les rêves de l’époque punk et des vies amoureuses trépidantes, les protagonistes peints par Hanif Kureishi révèlent des fêlures qui les rendent profondément attachants et réalistes, ce qui ne gâche rien !

Alors que j’avais commencé ce livre avec le plus grand scepticisme, je me suis déjà mis en quête de Black Album, où l’on s’immerge dans la nébuleuse islamiste britannique des années 1990. À suivre.
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Black Album

Dans ce roman qui a pour décor Londres, nous faisons la connaissance de Shahid jeune pakistanais étudiant dans une université de seconde zone, il est fan de Prince et de littérature. Il a pris des distances avec sa famille pour ne pas intégrer l’entreprise familiale.

Sa vie va basculer lors de sa rencontre avec son voisin de chambre, Riaz, un pakistanais comme lui mais dont les passions ne sont pas les mêmes, lui est tourné vers la religion, il est plutôt musulman intégriste.

Shahib va être pris entre sa passion pour la littérature, une de ses profs Deedee dont il tombe éperdument amoureux et avec qui il entretient des relations secrètes, la musique, la drogue et la religion que lui font découvrir ses nouveaux amis, la prière à la mosquée, les interdits, les rencontres.

Il va prendre conscience qu’il doit faire un choix lorsque ses amis brûlent le roman de Rushdie « les versets sataniques », ce choix sera douloureux pour lui.

L’auteur a une écriture directe, c’est rythmé, je n’ai pas trouvé de longueurs, parfois un peu cru, il connait bien son sujet sur la difficulté de s’intégrer, la recherche de son identité et la manière insidieuse des extrémistes à endoctriner.

Ce qui est bien avec la littérature c’est qu’un livre donne envie d’en découvrir un autre donc je vous laisse car « les versets sataniques » m’attendent.

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Quelque chose à te dire

J'ai eu un peu de mal à lire ce livre. Je n'ai aimé aucun personnage, ni Jamal, fuyant comme une anguille, ni sa soeur, l'archétype du cassos, ni Henry, le bobo, ni Ajita l'insaisissable névrosée, ni Rafi, l'odieux enfant, ni Karen, la connasse qui lit The Sun, ni Wolf, le parasite. Il n'y a que Bushi et Mustaq qui trouvent quelques grâces à mes yeux. Pourtant j'ai aimé Quelque chose à te dire. J'ai adoré la peinture de l'Angleterre et de sa communauté anglo-pakistanaise, l'époque Thatcher et l'époque Blair. J'ai adoré le recit du voyage au Pakistan. J'ai adoré le ton de ce roman, très adulte et pas du tout politiquement correct. Ça change vraiment de la tendance actuelle de geignards exhibitionnistes fragiles et offensés. J'ai adoré la 4eme partie qui parle des attentats de 2005. Je me suis parfaitement retrouvée dans la sideration d'Henry, page 519, dans le fait que, nous gens de gauche, avons passé notre vie à soutenir les révoltes et révolutions de peuples opprimés sans voir que nous en serions les victimes et que, contrairement à ce qui nous avions naïvement cru, ce serait l'extrême droite religieuse qui animerait cette révolte fantasmée voire espérée. L'Angleterre a eu 10 ans d'avance sur nous mais nous n'avons rien appris d'elle.

Ce que je n'ai pas aimé c'est le récit pénible des soirées chics ou glauques, dans le milieu artistique branchouille où dans les boîtes échangistes. Ça m'a profondément ennuyée.

Un avis mitigé donc mais plutôt positif.
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Le Don de Gabriel

J'ai une vieille tante très énergique qui fréquente assidûment toutes les bibliothèques du coin. Nous n'avons pas vraiment les mêmes lectures, mais de temps en temps, elle m'apporte avec un sourire mystérieux un de ses coups de coeur très variés - David Vann, Laurent Gounelle... et cette fois un roman de Hanif Kureishi. Tout en disant "C'est trop drôle, ça parle d'un famille complètement rock'n'roll !"



Alors, je me suis laissée tenter. Je ne connaissais pas du tout l'auteur, et je dois dire que j'ai découvert un livre frais, drôle et très sympathique.

C'est histoire de Gabriel, un ado qui aime dessiner, mais qui préférerait tourner les films. Sauf que c'est difficilement possible; sa mère vient de mettre son papa (un ancien guitariste rock, dont l'heure de gloire est passée) à la porte, pensant que sans ce bon à rien elle pourrait mieux refaire sa vie. Elle trouve un travail, mais aussi une au-pair pour Gabriel, une personne haute en couleurs nommée Hannah. Et un nouveau mec, bien sur. L'avis de l'ado sur sa nouvelle vie est très mitigé, et après une visite à son papa, qui commence à s'enfoncer de plus en plus dans les dettes et des rêves larmoyantes de la gloire passée, il décide de prendre la vie de ses parents en main. Alors, qu'est vraiment "le don de Gabriel" ? Est-ce son talent artistique qui lui permet de réaliser se voeux les plus chers, ou plutôt son talent humain de rapprocher et comprendre les gens ?



En tout cas, j'ai découvert dans ce livre un hommage à l'adolescence têtue, aux parents fragiles qu'on continue à aimer malgré tout, mais aussi à cette ville déjanté et cosmopolite qui est Londres.
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Black Album

« Black album » en référence à un album de Prince, le « legendary black album »est le deuxième livre de Hanif Kureishi que je lis. L’histoire de ce garçon anglo-pakistanais, est surtout intéressante pour la recherche de culture. En lui s’affronte deux opposés ; l’Angleterre et sa société de plaisir et le monde pakistanais des fondamentalistes avec sa loi coranique et ses interdits. Bien sur aucun des cotés n’est complètement blanc ou noir. A l’université, Shahid , fréquente son professeur, Deedee, une femme qui lui fait découvrir le monde (sexualité, alcool, vie nocturne et drogue) et son contraire exacte un groupe de fondamentaliste qui lui montre la beauté de dieu et des traditions. Chacun se bat pour le garder. Qui gagnera ?

Une fois encore l’auteur se sert de son expérience pour nous dévoilé un peu de la réalité anglaise, tout en parlant du libre arbitre, de la facilité de tombé du mauvais coté quel qu’il soit.

Pour ma part j’ai trouvé ce livre moins passionnant que « quelque chose à te dire ».

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Que s'est-il passé ?

J'ai évidemment lu cet ouvrage parce que la première de couverture m'a tapé dans l'œil. La quatrième de couverture parlait de nouvelles et de courts essais : en avant, pourquoi pas ?! Hélas, tous les textes ne m'ont pas intéressée. Le premier porte sur la création et l'acte d'écrire. Là, oui, j'y ai trouvé de la matière. « Écrire sur les autres, c'est réfléchir aux questions de genre, de race et de e. Chacun se trouve à cette triple intersection. [...] Écrire est une activité responsable et socialement utile. » L'auteur parle ensuite d'Antigone, ce personnage indétrônable de mon panthéon mythologique et théâtral, et évidemment de David Bowie. « Il était notre homme venu des étoiles, il le savait. » Cependant, la majorité des textes ne m'a pas touchée, et certains m'ont ennuyée. Hanif Kureishi parle de lui, de son enfance d'enfant métisse et de ses œuvres adaptées au cinéma. J'ai retenu quelques anecdotes charmantes, mais j'ai été vite noyée sous l'avalanche de références pop qui parsèment son livre. Je ne suis pas certaine que les textes réunis dans ce recueil étaient faits pour se côtoyer d'aussi près : il n'y a pas assez de place pour autant d'icônes dans un seul ouvrage.
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Le Bouddha de banlieue

"Je m'appelle Karim Amir et je suis anglais de souche, enfin presque." Avec cet incipit, on souri et on se dit qu'on va s'en payer une bonne tranche. Londres vit les heures enthousiasmantes du rock progressif et psychédélique; les cheveux sont longs, les sexes mal définis, et les tenues chamarrées au possible. Le papa de Karim, fonctionnaire aux appointements modestes, musulman renégat, se fait passer pour un Bouddhiste, mieux, pour un maître ès yoga, afin d'épater les bobos avides de sagesse orientale prostrés en méditation, et pouvoir en toute quiétude travailler sa maîtrise du Kamasutra avec la maîtresse de maison. Notre héros et narrateur joue quant à lui au grenier, dans les volutes capiteuses d'herbe, à touche pipi avec Charlie, le fils de maison, adonis et icône absolue de notre héros. Bref, Karim vit les heures fiévreuses et exaltantes de la découverte de soi et de tous les possibles.



C'est avec l'humour, l'irrévérence, l'insolence et l'humanité de son regard aigu et décalé que Kureishi nous convie à suivre sa virée passionnante à travers la grande mégalopole londonienne. Anwar "l'oncle" épicier au idées rétrogrades; Jamila sa fille, la pasionaria anarchiste, immolée sur l’autel du mariage arrangé, contrainte d'épouser un infirme branleur et bedonnant, Changez, alias "le tueur au Godemiché"; "Gin et Tonic" oncle et tante snobs, alcooliques et coincés; Charlie, parangon de l'opportunisme ... La galerie des personnages décris, variée et attachante, permet la satyre réjouissante des ridicules et turpitudes de la société londonienne à travers ses communautés, ses classes sociales, ses aspirations. Ajoutez-y les références nombreuses à la culture pop et alternative, au climat contestataire et revendicatif des années 60 et 70, vous obtenez un livre drôle, mémorable, et proprement jubilatoire. London Calling!
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Le dernier mot

Harry Johnson, trentenaire britannique blanc cherchant le chemin de la réussite, accepte de tenter d’écrire la biographie de Mamoon Azam, écrivain britannique vieillissant, musulman d’origine indienne, qu’il admire depuis l’adolescence, et dont la grande aura s’est fanée avec les ans et ne suffit plus à couvrir les dépenses compulsives et la soif de reconnaissance de son extravagante épouse italienne, Liana.



L’éditeur veut du sensationnel, une biographie controversée pour créer un big-bang et relancer les ventes des livres de l’écrivain à l’étoile pâlissante. Maniant les menaces et les arguments pervers, il souligne les défauts de Mamoon et la médiocrité de la vie qui attend le jeune biographe s’il ne réussit pas dans cette entreprise. Chargé de ces lourdes consignes, extrêmement tendu et instable, Harry part donc vivre dans la maison recluse à la campagne de Mamoon, pour tenter dans un face-à-face avec l’écrivain de lui extirper le matériau nécessaire pour écrire la biographie, dont il espère retirer argent, célébrité et reconnaissance paternelle.



Provocateur et colérique, ulcéré du manque de talent du biographe – ou de son incapacité à le raconter -, Mamoon vit en réalité une existence beaucoup plus banale que l’image diabolique qu’on veut bien lui prêter. Le face-à-face se transforme rapidement en un affrontement verbal, mais aussi physique sur les courts de tennis et sur le terrain de la séduction.



«J’aimerais bien que vous arrêtiez de chercher à m’éplucher comme si j’étais un oignon. Vous savez, comme tout le monde, j’ai une passion pour l’ignorance. J’ai envie de travailler dans l’obscurité : c’est le meilleur endroit pour moi, pour n’importe quel artiste. Tout jaillit spontanément, aussi dense que dans un rêve.»



Sixième roman de l’auteur paru en 2013, ou l’on reconnait bien les talents d’Hanif Kureishi dramaturge et scénariste, «Le dernier mot» est un livre à multiples facettes (et parfois difficile à suivre, semblant trop léger et inconséquent de ce fait), vibrant des échanges d’idées et des conflits incessants entre les protagonistes, un récit très divertissant et sérieux à la fois, sur la concurrence entre ces deux hommes, le désir et le sexe, le retour incontournable d’un homme vieillissant sur son parcours, un livre très drôle sur l’indécence de la littérature faite uniquement pour vendre, la dramatisation du statut de l’écrivain, la médiocrité et le mensonge, avec un arrière-plan tout aussi savoureux sur la coexistence des milieux sociaux et la société "multiraciale" anglaise.



«Le vieil homme a été frappé par une histoire qu’il a entendue à propos d’Ingmar Bergman : alors qu’il était mourant, le réalisateur avait revu tous ses films dans l’ordre chronologique. Ce qui avait forcé l’admiration de Mamoon, qui voulait expliquer, dans un dernier souffle d’intégrité, ce que c’était qu’être vieux, ce que ça signifiait d’examiner sa vie sans ciller. Il était stupéfait de constater à quel point le passé peut être labile, comment on peut le réécrire et écrire par-dessus encore, indéfiniment.»

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Intimité

Autant Kureishi a écrit un récit assez court en terme de page, mais qu'est-ce qu'il se traine... Cette complainte pseudo larmoyante d'un homme se posant des questions existentielles sur son couple en déclin (partir ou pas?)... J'ai trouvé ça très long tant cette lecture m'a été pénible.

Ceci dit, quelques réflexions intéressantes sur les couples modernes et leur rapport à l'amour ont attiré mon attention.
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Black Album

Les passionnés de cinéma connaissent le scénariste Hanif Kureishi pour My Beautiful Laundrette, ou encore Sammy et Rosie s’envoient en l’air. Cependant, il est aussi l’auteur de romans plus ou moins autobiographiques évoquant ses origines anglo-pakistanaises et l’intégration des immigrés dans la société britannique.

Shahid a quitté sa famille, propriétaire d’une agence de voyages dans le Kent, pour mener des études dans une université londonienne de seconde zone. Alors que son père, ancien médecin contraint à l’émigration, s’est voué à la réussite financière de l’entreprise familiale et que son frère Chili mène une vie de plaisirs, Sahid aspire à une autre existence où l’écriture pourrait avoir la première place. Mais la solitude lui pèse dans son nouveau cadre de vie et la médiocrité intellectuelle de ses congénères le plonge dans le désarroi. Quand son voisin à la résidence universitaire, Riaz, le prend d’autorité sous son aile, le voici qui plonge soudain dans un autre univers, celui des étudiants islamistes partis en croisade contre une société qu’ils jugent injuste, discriminante et pervertie dans ses valeurs.

Kureishi manie l’humour et la dérision pour dépeindre la dérive fondamentaliste des compagnons de Shahid. Si le sujet est grave – le roman se déroule en 1989, au moment où Salman Rushdie fait l’objet d’une fatwa pour son livre Les Versets Sataniques – son traitement est teinté de fausse naïveté et d’ironie. Plus la tension monte dans le groupe d’étudiants intégristes, plus l’absurdité de leur argumentation éclate jusqu’à l’inévitable passage à la violence. En contrepoint, le lecteur se délecte des failles de Sahid qui, malgré sa bonne volonté, est une bien piètre recrue pour ses nouveaux amis. D’autant qu’il est amoureux de sa prof de littérature, l’anticonformiste Deedee Osgood, grande pourfendeuse d’hypocrisie.

Étrangement, ce roman n’a pas pris une ride, car les travers qu’il dénonce sont toujours à l’œuvre aujourd’hui : pauvreté de la réflexion, aveuglement du raisonnement, compromission de certains politiques à des fins électorales et gauchisme buté d’universitaires en manque de causes.

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Le dernier mot

C'est un écrivain que j’aime bien d’habitude, Hanif Kureishi. Avec Le dernier mot, il écrit un gros roman au centre duquel on lit la rencontre, au fin fond de la campagne, entre un jeune biographe et un auteur aux allures de monstre sacré, nommé Mamoon Azam. Cet auteur d’origine indienne a beaucoup de points communs avec le prix Nobel V.S. Naipaul (bien que l’auteur s’en défende). De nombreux autres thèmes se mêlent à cette rencontre, les relations entre hommes et femmes, la transmission, la société multicuturelle…

Je n’ai pas été aussi séduite par ce roman que par le précédent, les dialogues et les relations entre les différents personnages m’ont semblé peu crédibles. J’avais déjà trouvé précédemment que les romans de Kureishi manquaient un peu de rythme, mais là c’est encore plus flagrant que d’habitude et, à part la fin qui rattrape un peu le reste, j’ai eu du mal à m’y intéresser, et n’y ai pas trouvé l’humour annoncé…
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Le Bouddha de banlieue

Karim a 17 ans, il est le fils d’un immigré indien qui et d’une anglaise, que le lycée passionne moins que le sexe, la drogue et la musique. Son père, Pa - qu’il surnomme Dieu - est musulman mais devient un gourou de pacotille quand il se met à dispenser la bonne parole bouddhiste à travers la banlieue sud de Londres. Lorsque son père quitte le domicile conjugal, Karim le suit et en profite pour quitter le lycée en douce, préférant de loin entretenir ses relations amicales - sa cousine Jamila, victime d’un mariage forcé qui tourne à la foirade, l’oncle Answar, épicier qui dépérit, Eva sa belle-mère très ouverte au monde artistique et son nouveau « frère » Charlie, d’une beauté stupéfiante, qui devient rapidement une icône punk…

Hanif Kurteshi nous offre là un étonnant roman, plein de verve et d’humour, mais plein de rêveries aussi, avec des personnages complexes qui balancent constamment entre leurs aspirations et leurs devoirs, et qui évoluent constamment. Les personnages sont tous attachants, même s’ils n’échappent pas toujours à la caricature, on reste sous tension et on veut voir comment ils réussissent à s’en sortir.

Un roman plaisant et réjouissant, souvent tendre et toujours drôle. À mettre entre toutes les mains.

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Quelque chose à te dire

Bon je suis arrivée à la moitié (péniblement)



une lecture plate qui n'a pas éveillée mon intérêt (on,dirait un mauvais,telefilm de Bollywood ou pire un miteux téléfilm français nunuche)
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Le dernier mot

Bien qu'ayant été très séduite par la quatrième de couverture, je n'ai pas été vraiment enthousiasmée par ce roman. (Il faut dire qu'il a sans doute pâti de passer après un livre que j'ai adoré, L'Année des volcans de François-Guillaume Lorrain, dont je n'étais mentalement toujours pas sortie lorsque j'ai commencé Le dernier mot.)



Tout d'abord, je n'ai guère apprécié le héros, celui qui est chargé d'écrire la biographie du grand écrivain, que j'ai trouvé velléitaire, égoïste, prétentieux et sans grand intérêt.



Je n'ai pas trouvé que le livre disait grand chose, au final, du processus de création et j'ai trouvé le tout assez caricatural et artificiel.



Bref, c'est une lecture dont j'aurais pu me passer.
Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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