Citations de Hannah Kent (146)
Cette fille n'a rien de commun avec moi. De la vie, elle n'a vu que les arbres. Moi, j'ai vu leurs racines tordues enlacer les pierres et les cercueils. (p.240)
Femme qui pense n'est jamais tout à fait innocente, vous comprenez? On ne peut pas lui faire confiance. (p.181)
L'herbe gémit sous les faux qui glissent leurs doigts d'argent dans les épis. (p.145)
Dans les premiers temps, j’avais le sentiment que nous bâtissions quelque chose de sacré. Nous choisissions nos mots avec soin et les empilions en veillant à combler les espaces vides. Deux tours se sont élevées, deux phares semblables à ceux qui se dressent le long des routes pour guider le voyageur dans le mauvais temps. Nous n’avions qu’à y monter pour nous entrevoir sous la répétition étouffante du quotidien.
Ces animaux stupides pressentent-ils ce qui les attend?
Descendus des pâturages, puis séparés du troupeau, ils n'ont à endurer
qu'une seule nuit de terreur.
Moi, je patiente dans l'enclos de la mort depuis des mois.
p245
Ils ne m’ont pas laissé raconter les événements à ma façon : ils se sont emparés de mes souvenirs de Natan, de mes images d’Illugastadir, et les ont distordus jusqu’à les rendre méconnaissables. Ils m’ont arraché une déposition qui faisait de moi une femme vile et malveillante. Tout ce que j’ai dit m’a été volé ; tous mes mots ont été altérés jusqu’à ce que cette histoire ne soit plus mienne.
Ce n'était pas moi qu'ils regardaient. Pas moi qu'ils voyaient. J'étais deux hommes morts. J'étais une ferme en feu. J'étais le couteau. J'étais le sang.
Le poids de ses doigts sur les miens, comme un oiseau
se posant sur une branche.
Ce fut le craquement de l'allumette.
]e n’avais pas remarqué que nous étions entourés d'amadou jusqu'à l'instant où il prit feu, embrasant tout sur son passage.
p236
]e n’ai plus de maman. Plus du tout. La première est partie, la seconde est morte.
Mes jambes ploient sous le chagrin insondable des orphelins,
et je m'effondre sur le sol de terre battue.
Le vent crie pour moi parce que ma langue n'y parvient pas.
Il hurle à fendre l'âme tandis que je reste là, assise sur le sol gelé,
à respirer l'odeur des têtes de poisson, une odeur nauséeuse qui mêle sa puanteur de sel et d'os séchés au parfum fade de l'hiver.
De la vie elle n'a vu que les arbres.
Moi, j'ai vu leurs racines tordues enlacer les pierres et les cercueils.
p215
Maria trouvait ça normal: selon elle,
Les hommes peuvent faire ce qu'ils veulent.
P232
Femme qui pense
on ne peut pas lui faire confiance.
Voilà la vérité, que ça vous plaise ou non, mon révérend I
P162
Mais quand la police m'a interrogée, quand ils ont compris que j'avais la tête sur les épaules, ça ne leur a pas plu.
Femme qui pense n'est jamais tout à fait innocente.
p162
Je leur montrerais qu'ils ne peuvent pas me retenir prisonnière. Que je suis une voleuse de temps. Et je reprendrais une à une les heures qu'ils m'ont dérobées.
Qui ne lit pas est aveugle.
La trahison d'un ami est pire que celle d'un ennemi.
Femme qui pense n'est jamais tout à fait innocente , vous comprenez ?
Seule compte l'opinion que les gens ont de vous. Elle définit qui vous êtes.
Sur les hauts plateaux, le blizzard hurle comme une veuve de marin et son souffle vous entaille le visage. L'hiver s'abat sur vous tel un poing dans l'obscurité. Les lieux désertés par les hommes peuvent être aussi cruels que la hache du bourreau.
Cette précision lui valut un regard incrédule, bientôt suivi d'un grand éclat de rire.
- Seigneur... Ils ont choisi une souris pour apprivoiser un chat.