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Critiques de Heather Young (94)
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Un été près du lac

Qu’est-il arrivé à la petite Emily, disparue à l’âge de six ans en 1935, alors qu’elle passait l’été dans la maison de sa famille, près du lac ? Lucy et Lilith, ses deux autres sœurs, avaient onze et treize ans.



Ce roman m’a d’emblée captée car cette cruelle et tragique question ne m’a pas quittée durant toute ma lecture.



En 1999, Lucy est une vieille dame qui va bientôt mourir. Elle décide d’écrire l’histoire de sa famille dans un carnet dont Justine, sa petite-nièce, la petite-fille de Lilith, aujourd’hui décédée, sera l’héritière, si elle vient à la maison du lac. Dans le cas contraire, le notaire brûlera ce carnet qui contient la réponse à l’énigme. Lucy l’avoue dès le début, elle est « la seule à savoir ce qui s’est passé cet été-là », la seule à être encore vivante et à détenir le pouvoir de partager ou non ces événements. Si Justine ne vient pas, « cet été pourra alors sombrer dans l’oubli et Emily avec lui. Comme tous les autres fantômes des choses oubliées. »



Ce roman émouvant sur le poids de la culpabilité, la jalousie et la folie de l’amour développe aussi une réflexion sur la fatalité, le destin et le libre-arbitre. Heather Young décrit en parallèle le quotidien de Lucy jeune et de Justine, que soixante-quatre années séparent. La lenteur de certains passages témoigne du poids de cette fatalité contre laquelle Lucy et Lilith, qui souhaitaient partir mais n’y sont pas arrivées, n’ont pas su lutter. Pourquoi ? Quel est le secret qu’elles ont conservé pendant tant d’années?

Justine saura-t-elle faire mieux et reprendre en main son destin ou sera-t-elle écrasée, elle aussi, par ce drame qui hante sa famille, en même temps que le fantôme d’Emily qui se serait perdue en forêt, le dernier jour des vacances?



Justine choisit de saisir la perche que lui tend Lucy car elle se sent prisonnière de son compagnon Patrick. En apparence parfait, il se montre possessif tant il prétend l’aimer. N’aurait-il pas simulé le cambriolage de leur appartement pour qu’elle ait le sentiment qu’elle ne peut se débrouiller sans lui ? Justine fuit San Diego avec ses deux filles, Melanie et Angela, sans laisser d’adresse. Elle s’établit dans la maison du lac, dans le Minnesota, où, l’hiver, les températures avoisinent les moins vingt degrés. Se trompe-t-elle ? Est-elle devenue instable comme sa mère Maurie ?



J’ai aimé l’ambiance sombre et mystérieuse que crée l’auteure. Ceux qui ont connu Emily sont tous potentiellement coupables ou complices. Derrière la description d’une vie ordinaire dans la chaleur et la monotonie estivales se cache l’indicible.



Mais de quelle nature est-il ? Que s’est-il passé ? Qu’est devenue Emily ? Tous les personnages sont ambigus. Lilith n’était-elle qu’une banale jeune fille qui souhaitait se détacher de ses sœurs, plaire aux garçons et faire sa vie ailleurs ? Que savait au juste Lucy ? Pourquoi Emily, si douce, si sage, la préférée de sa mère, essaie-t-elle à plusieurs reprises de fuguer ? Que fuit-elle ? Pourquoi sa mère est-elle si protectrice et son père si obsédé par la vertu ? Quant aux Miller qui tiennent le lodge qui accueille les touristes, quel rôle jouent-ils dans cette histoire ? Abe Miller n’est-il qu’un simple d’esprit inoffensif que son frère tente de protéger du racisme et du snobisme des gens qui les méprisent car ils ont du sang indien ?



Peu à peu, au fil des pages et des chapitres, la clé du mystère nous est dévoilée, jusqu’à la conclusion dont l’écriture est très belle, poétique et émouvante. Elle offre une tragique et poignante réflexion sur les vies rêvées, les vies volées et les vies jamais vécues.

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Ceux d'ici ne savent pas

Lovelock, petite ville paisible et perdue de l'Idaho, vient de subir une secousse terrible. le cadavre d'Adam Merkel, professeur de mathématiques au collège local, a été retrouvé brûlé vif dans un canyon. Son corps a été découvert par Sal, jeune orphelin de 11 ans, vivant avec ses deux oncles marginaux. La police enquête mais piétine, au grand dam de Nora, jeune collègue d'Adam et qui s'était prise d'amitié pour cet homme discret, solitaire et qui cachait de profondes blessures. Nora veut comprendre cette mort insensée et tente d'en savoir davantage sur le passé de son collègue, arrivé à Lovelock depuis quelques mois à peine. Elle essaie également d'établir le contact avec Sal, farouche et taiseux, qu'Adam semblait avoir pris sous son aile. Les recherches de Nora sont délicates : les secrets d'Adam sont bien gardés, Sal est méfiant, se livre très peu et cache probablement quelque chose de trop lourd pour lui, et tout le monde craint ses deux oncles, héritiers d'une longue tradition familiale de contrebande et de violence.

« Ceux d'ici ne savent pas » n'est pas un thriller palpitant et rebondissant, c'est un roman noir qui accorde plus d'importance à la psychologie qu'à l'action. Raconté alternativement depuis les points de vue de Nora, Sal et Jake, le pompier que Sal a prévenu lors de sa macabre découverte, le roman décrit l'avancement de l'enquête entre les flash-back qui racontent la naissance de la relation entre Adam et Sal.

On découvre alors que la mort violente de ce professeur insignifiant s'inscrit dans un contexte d'addictions, à l'alcool, aux antalgiques puissants (OxyContin), à l'héroïne. Il y est aussi question de solitudes et de morts plus ou moins anciennes qui ne cessent de hanter les vivants. de souffrance physique et morale, d'anthropologie et de mathématiques, des liens parents-enfants et de valeurs familiales.

Avec ses personnages attachants et bien campés, coincés dans leurs tragédies ou tiraillés entre devoir et désirs, « Ceux d'ici ne savent pas » vaut moins pour son suspense que pour la fine description de cette ville et de ses habitants, de l'ambiance et du contexte. Malgré une fin un peu prévisible, c'est un bon roman, touchant et agréable à lire.



En partenariat avec les Editions Belfond via Netgalley.

#HeatherYoung #NetGalleyFrance
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Ceux d'ici ne savent pas

Bienvenue donc au Nevada, dans une région un peu hors du temps et de l’espace, où la pauvreté est omniprésente, les êtres et les destins hors norme. Le roman s’ouvre dix mille ans plus tôt avec un jeune garçon, parti explorer une grotte, près de Allelu, un lac aujourd’hui disparu et qui va faire une chute fatale. Un autre drame va donc survenir en ces mêmes lieux…



Adam Merkel, professeur au collège, est mort, calciné, seul là-haut sur la colline. C’est un de ses élèves Sal Prentiss qui l’a retrouvé en allant prendre son car. Il appelle un jeune pompier pour se rendre sur les lieux.



La police, cantonnée dans les vols, n’a pas l’habitude de faire face à une mort suspecte alors son efficacité est loin d’être optimale.



Que s’est-il réellement passé ? Adam avait été nommé à ce collège, à la rentrée scolaire et une fois la sidération passée, chacun s’aperçoit que l’on ne savait pratiquement rien de lui, collègues, parents d’élèves…



Nora, une des professeurs, va tenter d’en apprendre davantage et l’auteure va nous faire entrer par petites touches, dans la vie de chacun des protagonistes parmi lesquelles beaucoup ont vécu des tragédies.



Sal a retrouvé sa mère, un matin, morte, une seringue plantée dans le bras. Il a été confié à ses oncles qui vivent dans des conditions marginales, insalubres. Gideon fabrique des meubles bizarres mais qui se vendent plutôt bien. Ezra est un dealer qui va entraîner son neveu dans une histoire tragique.



Nora a fait des études d’archéologie et son rêve était de rendre en Afrique pour participer à des fouilles. Mais elle a dû tout lâcher pour revenir s’occuper de sa famille. Se pencher sur le passé d’Adam lui permet de mieux comprendre ce qui a pu se passer, pour que cet homme, universitaire reconnu, se retrouve brusquement enseignant dans un collège.



Heather Young évoque au passage des fléaux de la société de Lovelock, la solitude, l’alcoolisme, les addictions, l’escalade où comment, partant des antalgiques type Oxycontin pour des douleurs rebelles, avec des ordonnances non renouvelées qui aboutissent à la dépendance et au trafic, on finit par se tourner vers l’héroïne, qui coûte finalement bien moins cher et que les trafiquants de tous ordres s’en mettent plein les poches.



Du côté de Nora, c’est la dépendance à l’alcool de son père, qui est passé de la bringue de la troisième mi-temps, à l’imprégnation massive à la suite d’un accident de la route où son fils a perdu la vie.



Dans ce roman, ce n’est pas l’enquête qui est le sujet principal, ce sont tous les évènements qui vont amener à la mort du professeur, qui, lui aussi, a dû faire face à un décès tragique dans la famille. Que se passe-t-il après un tel drame, et comment peut-on réagir ? Lâcheté, déni, ou prendre sa vie en mains…



Heather Young nous offre au passage, une approche passionnante des mathématiques telles que les voit Adam, ainsi qu’une étude de la région au moment de civilisations antérieures, car sur la propriété des Prentiss, se trouve une grotte, témoin de cette vie qui a existé bien avant nous, avec les migrations des Vikings, arrivés dans la région après avoir traversé détroits, glaciers…



Tous les personnages sont attachants dans cette histoire. Ils ont chacun leur parcours, leurs faiblesses pour les uns, leurs forces pour d’autres, et l’auteure arrive bien à démontrer que ce n’est pas forcément la loi de Murphy qui l’emporte si on veut bien aller se salir les mains et sortir de la victimisation et du déni.



J’ai apprécié également la construction du roman, l’auteure livre les éléments au compte-gouttes, ce qui entretient le suspense, en se concentrant, tour à tour, sur chacun des protagonistes, alternant présent et passé et on voit bien comment les témoignages peuvent être sujets à caution, comment on peut réécrire ce que l’on a vu ou cru voir, ce que l’on a ou non envie de dire, pour protéger quelqu’un ou soi-même…



J’ai beaucoup aimé ce roman, qui m’a entraînée très loin, dans ce Nevada mystérieux, avec ses hameaux perdus, ses communautés : Blancs pur jus et descendants de tribus qui n’arrivent pas à se rencontrer, se contentant de cohabiter…



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure, dont j’aimerais bien découvrir le précédent roman « Un été près du lac ».



#HeatherYoung #NetGalleyFrance !
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Un été près du lac

C'est l'histoire d'une famille et de sa maison de vacances près d'un lac .

1935 : elles sont trois soeurs à venir (tout comme leur père avant elle ) dans ce chalet , lors de chaque vacances d'été . C'est le temps des amitiés, des premières amours, des jeux d'enfants, de la liberté d'aller et venir dans cette nature à moitié sauvage .

Il y a la plus âgée, Lilith , qui aimerait partir "faire l'actrice à Hollywood" , sa soeur Lucie qui la suit comme son ombre et puis la toute dernière , Emily , la chouchoute , celle qui a disparu .

C'est Justine , de nos jours , qui hérite de cette maison grâce à sa tante Lucie et qui décide de quitter son compagnon et la Californie, pour cette maison près du lac , en hiver .

C'est l' histoire d'une famille sur trois générations que nous propose Heather Young . Un aller retour perpétuel et lancinant entre passé et présent , entre les morts et les vivants, entre l'été , puis l'hiver et le froid mordant.

Il y a celles qui aiment le lac , celles qui fuient, celles qui aimerait juste aller voir ailleurs et puis les personnes fidèles qui sont solidaires des choix des autres et celles qui ne peuvent faire autrement ...

C'est une histoire magnifique de non-dits, de secrets, de fidélité, de liens familiaux et puis d'autres qui se créent aussi précieux que les liens du sang.

C'est une histoire qui commence comme pleins d'autres que j'affectionne, pour leur décor estival , mais qui finit sur des notes plus graves ...

C'est un remerciement que j'adresse aux précédentes lectrices qui n'ont pas tout dit , qui ont su oublier un mot (dans les étiquettes ) , afin de garder intacte la magie du récit .

C'est une auteur qui fait très fort pour un premier livre ...
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Un été près du lac

Justine est une jeune femme qui vit à San Diego. Elle vit avec ses deux filles et son compagnon, Patrick. Ce dernier semble être un peu trop dans le contrôle (genre pervers narcissique, si vous voyez ce que je veux dire), aussi, quand Justine va apprendre que sa grand-tante Lucy est décédée et lui lègue sa vieille maison dans le Minnesota, il ne lui faudra pas très longtemps pour partir sans prévenir avec ses enfants.

En parallèle de l’installation de Justine et de ses deux filles dans cette masure isolée au bord d’un lac gelé et au milieu de presque nulle part, nous allons faire régulièrement des bonds dans le temps .

En effet, Lucy a écrit un journal et raconte, le drame qui s’est passé pendant l’été 1935, alors qu’elle était en vacances au bord du lac avec ses parents et ses deux sœurs, Lilith et Emily. Cette dernière, qui était la plus jeune des trois, a disparu à l’issue de ces vacances.

C’est donc une histoire familiale que nous allons vivre dans ce thriller psychologique car les réponses de ce qui s’est passé autrefois vont arriver bien tard et avoir une incidence sur le présent.

Des personnalités féminines vont émerger dans cette histoire qui est loin d’être aussi simple qu’elle le parait.

Le rythme est lent, mais malgré cela, je ne me suis pas ennuyée une seule minute en lisant ce livre.





Challenge Mauvais genres 2022

Challenge A travers l’histoire 2022

Challenge ABC 2021/2022

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Ceux d'ici ne savent pas

J’avais découvert Heather Young l’année dernière grâce à la lecture de « Un été près du lac «.

J’avais beaucoup aimé l’ambiance crée par cette auteure et son style. Aussi, j’ai eu plaisir à me lancer dans la lecture de son second livre et il faut dire que je n’ai pas été déçue.

Cette fois ci, Heather Young nous emmène au fin fond de du Nevada, dans l’Amérique profonde, loin de Las Vegas et des grandes mégapoles grouillantes et semblables à des fourmilières.

Ici, on peut se perdre facilement dans le désert et au milieu de nulle part.

Mais même quand on connait son chemin, on peut tomber sur des surprises forts déplaisantes. C’est ce qui arrive à Sal Prentiss, un jeune collégien qui va découvrir un cadavre calciné. Ce cadavre va se révéler être celui d’Adam Merkel, un professeur de mathématiques qui connaissait bien le jeune garçon.

Alors que la police piétine faute d’indices et de suspects , Nora, jeune professeur et ancienne collègue d’Adam Merkel va s’interroger sur la véritable personnalité de celui que les collégiens avaient surnommé Merkel la Tortue.

Heather Young nous emmène tout en subtilité dans ce roman à la noirceur persistante et nous fait découvrir l’Amérique des laissés pour compte.

Un très bon thriller psychologique, tout en finesse et subtilité avec des portraits de personnages forts bien dessinés et qui laissent une impression durable.





Challenge ABC 2022/2023

Challenge Mauvais Genres 2023

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Un été près du lac

Emprunté à la médiathèque, ce livre, j'avais hésité à le choisir car je redoutais une romance un peu mièvre. Ce ne fut pas le cas.



Deux voix, liées par le sang, se font entendre. Au présent, celle de Justine, au passé, celle de sa grand-tante, Lucy. Un point commun : une maison au bord d'un lac, dans le Minesotta.



Été 1935. Lucy, devenue une vieille femme solitaire, décide de raconter ce terrible été -là dans un petit carnet. Elle désire le léguer, ainsi que sa maison, à sa petite-nièce, Justine. Viendra-t-elle sur les lieux? Acceptera-t-elle l'héritage? Lira-t-elle sa confession? Lucy n'en sait rien et s'en remet au destin...



J'avoue, comme d'autres lecteurs, que la période du passé m'a davantage intéressée. Été 1935, donc, dans la résidence secondaire des Evans. Sous le vernis d'une famille bourgeoise bien comme il faut, que se cache-t-il? Les secrets, les non-dits commencent à écailler l'image parfaite. Lilith, l'aînée des enfants, devenue adolescente, se rebelle contre l'autorité paternelle, Lucy, 13 ans , voit sa soeur tant aimée s'éloigner, et la petite Emily, 6 ans, ne supporte plus d'être toujours dans les jupes de sa mère.



J'ai deviné assez vite ce qui se tramait au sein de cette famille. Par contre, l'auteure sait très bien faire monter en intensité le suspens concernant la question primordiale que se pose le lecteur: pourquoi la petite Emily a-t-elle disparu à la fin de cet été 1935? Qu-est-elle devenue?



J'ai quelques réserves néanmoins: les personnages, ainsi que leurs motivations, leurs agissements, ne sont pas assez creusés. J'ai trouvé Justine assez fade. Et j'aurais aimé en savoir plus sur Lucy. Elles n'ont pas réussi à m'émouvoir vraiment. Et l'écriture ne m'a pas emballée plus que ça. La quatrième de couverture compare ce livre à l'univers de Daphné du Maurier, on en est loin!



Mais j'ai été captivée par cette histoire, et j'ai passé un très bon séjour estival près du lac...



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Un été près du lac

Minnesota, 1935. C'est les vacances pour les trois sœurs, Emily, Lilith et Lucy. Mais la mystérieuse disparition de la petite dernière vient bouleverser la communauté du bord du lac à la toute fin du séjour.

Une bonne soixante d'année plus tard, Justine hérite du chalet de sa grande tante Lucy. Isolé de tout, c'est pour elle le lieu idéal pour refaire sa vie avec ses deux filles.

Oui, mais, les fantômes du passé ne sont jamais bien loin.



Ah ! Je le savais !

Je savais que ce roman allait me plaire dès sa sortie rien qu'avec le titre et la sublime couverture. Mais entre temps, j'ai dû patienter un peu avant de le lire.

Et, je ne suis pas déçue. Le premier roman d'Heather Young est bien mené. L'alternance entre les deux périodes attise notre curiosité.

Bref, j'ai apprécié ce roman que je vous invite à découvrir.
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Un été près du lac

A la mort de sa grand-tante Lucy, de nos jours, Justine, maman de Mélanie et Angela hérite de son vieux chalet, dans lequel la défunte a vécu la plus grande partie de sa vie, avec sa soeur Lilith et sa mère.



Justine saisit cette occasion de prendre un nouveau départ et de quitter son compagnon Patrick, cet homme qui l'aime tant...



Quand Lucy avait onze ans, en 1935, un drame s'est produit. Sa petite soeur Emily a disparu à l'âge de six ans. Avant de mourir, elle a écrit le récit du dernier été qu'elle a passé avec sa famille au complet.



Chaque chapitre est une alternance entre le carnet de Lucy et ce qui se passe dans la vie de Justine.



Ce roman, c'est une femme, l'auteure, qui raconte les histoires de deux femmes.





J'ai adoré ce livre. Il a tous les ingrédients : des femmes attachantes, fortes, mais avec leurs fragilités, des drames, une ambiance familiale parfois oppressante, des révélations bouleversantes qui surprennent, de l'amour familial, une montée en puissance du récit, graduellement, etc... et pourtant ce n'est pas du déjà-vu. En lisant "Un été près du lac", j'ai vécu dans ce chalet, aux deux époques. J'ai ressenti les émotions des protagonistes. Ce qui donne aussi ce côté très mystérieux, c'est que les vies de ces deux femmes sont relatées de manière parallèle. J'ai aimé Lucy et Justine de manière différente, mais je les ai aimées toutes les deux. D'autres personnages que je vous laisse découvrir, ont aussi reçu mon attachement. D'autres m'ont fait éprouver des sentiments négatifs. Mais ils ont tous leur importance dans l'histoire.





J'étais avide de reprendre ma lecture, même si j'ai fait un peu durer les dernières pages, afin de ne pas quitter celles qui ont fait parti de moi pendant quelques jours.



J'espère vous avoir donné envie de lire ce livre car cela a été une belle découverte.





Je remercie les Éditions Belfond pour l'envoi de "Un été près du lac".
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Un été près du lac

C'est l'histoire de Justine et de ses filles, Mélanie et Angela, c'est l'histoire aussi de ses ancêtres Lucy, Lilith et Emily. C'est aussi la disparition d'Emily qui reste introuvable et de cette tragédie, la descente aux enfers de cette famille.



Le drame est raconté avec psychologie, tout en finesse, avec une extrême sensibilité. J'ai adoré me plonger dans cette histoire, y relire certains passages et faire quelques retours dans les chapitres, juste pour le plaisir. Il y a des livres que l'on a toujours du mal à lâcher et celui-ci en fait partie.



J'ai apprécié les allers retours entre 1935 et 1999 avec la découverte du journal intime de Lucy qui lentement nous livre la sinistre vérité sur la disparition de sa soeur ainsi que ses ressentis.



Beaucoup de non-dits, une atmosphère poignante et étouffante.…

Un vrai coup de coeur, une bien jolie histoire bien triste…
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Ceux d'ici ne savent pas

Adam Merkel est un professeur de mathématiques arrivé depuis quelques mois dans un collège d'une petite commune rurale. Mais un matin il manque à l'appel et c'est un de ses élèves qui retrouve son corps calciné dans le canyon.

Bien plus qu'un polar, c'est un magnifique roman noir - même si l'association de magnifique et roman noir peut paraître incongrue - une étude sociologique sur la vie des petites bourgades américaines où l'arrivée d'un étranger peut perturber considérablement l'équilibre bancal de sa routine. Une petite ville où un étranger le restera à jamais même après des décennies à y vivre.

Très belle galerie de personnages, tous blessés par la vie, meurtris,  certains ayant réussi à sortir la tête de l'eau,  d'autres si gravement atteints que rien ni personne ne peut plus les aider.

Très belle découverte que je vous recommande vivement.
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Ceux d'ici ne savent pas

Incendie meurtrier.



Adam Merkel, enseignant de mathématiques, est mort. C'est Sol Prentiss, l'un de ses élèves, qui a découvert le corps. Une autre enseignante, Nora Wheaton, va mener l'enquête.



Je sors mitigée de ce policier. Cette enquête avait pourtant l'air passionnante, un enseignant meurt mystérieusement dans une petite communauté. Mais l'histoire a beaucoup de longueurs.



Nous suivons tour à tour, Nora, Sol et Jake, le pompier qui a constaté le décès d'Adam Merkel. Alterner les points de vue est une bonne idée au départ, mais fini par entrainer un effet de lassitude. Les chapitres sur Sol deviennent progressivement répétitifs et pénibles à lire. Ils ralentissent fortement l'intrigue. le personnage est également agaçant, il ne fait que subir sa situation et ne prend que des mauvaises décisions.



Les passages de Jake ne sont qu'anecdotiques. Seuls les passages avec Nora restent intéressant à lire. Ils font avancer l'enquête et sont dynamiques. Au milieu de l'intrigue, j'avais déjà plus ou moins deviné le fin mot de l'histoire. Je note toutefois que certains personnages s'avèrent très bien construits sur la durée. Leur évolution est très intéressante.



Bref, c'est une petite déception.





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Ceux d'ici ne savent pas

Qui était vraiment Adam Merkel dont le corps a été retrouvé calciné à proximité du canyon de Limerick ?

Pourquoi ce brillant universitaire était-il venu s'enterrer dans un bled comme Lovelock quelques mois avant sa disparition pour enseigner les mathématiques à des collégiens ? Cachait-il quelques secrets inavouables ?

C'est ce que cherche à découvrir Nora, une collègue enseignante qui s'était prise d'affection pour ce quadragénaire d'un abord sympathique mais plutôt réservé, plus passionné par les nombres et les jeux d'échecs que par ses congénères. Intriguée par le passé nébuleux d'Adam, cette dernière va chercher à en savoir plus sur ce pair trop discret, son enquête l'amenant à s'interroger sur des pans de son propre passé qu'elle avait relégué dans les limbes de sa mémoire.

Dans cette petite ville du Nevada, loin de Las Vegas et de ses casinos, tout le monde se côtoie et personne ne se connait vraiment. La rumeur va bon train, bruissant de moult suppositions et affabulations qui n'aident pas la police dans ses investigations pour résoudre une enquête qui piétine.

Nora, Jake le pompier qui a découvert le corps carbonisé d'Adam et Sal, l'élève préféré du professeur défunt, s'expriment à tour de rôle dans ce roman choral. Des confessions qui vont petit à petit lever le voile sur une vérité infiniment plus complexe qu'il n'y paraît et sur les sombres secrets des différents protagonistes en lien avec ce drame inexpliqué. C'est toute la petite ville qui va s'embraser quand les certitudes des uns et les œillères des autres s'effondreront comme un château de cartes…



Avec ce roman particulièrement sombre, l'auteure brosse le portrait d'une petite bourgade américaine d'apparence tranquille dont les fondations vont être terriblement secouées suite à un crime féroce. Pauvreté, isolement et addictions multiples gangrènent ce microcosme, dépeint à l'antithèse du « Small town life » d'un Norman Rockwell.

Dans ce récit immersif au suspense savamment dosé, Heather Young s'attaque notamment à la crise des opioïdes et ses ravages aux Etats-Unis (à lire également sur le sujet "L'empire de la douleur" une enquête passionnante et particulièrement détaillée du journaliste d'investigation Patrick Radden Keefe sur la famille Sackler à l'origine de la mise sur le marché de l'OxyContin).

Une plongée hallucinante dans une Amérique à rebours des images d'Epinal couramment véhiculées !
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Un été près du lac

Purée je ne l’ai pas vu venir celle-là. Je m’attendais à un drame familial plutôt basique et je me retrouve avec roman beaucoup plus profond et puissant. Un roman qui vous met mal à l’aise. Le premier roman d’Heather Young frappe fort et juste. On ne voit pas venir le clap de fin. Son effet est dévastateur.

Dés le départ le lecteur ne comprend pas trop où il met les pieds. Une famille Evans qui cache un lourd secret. Lucy/Justine, deux femmes qui doivent faire des choix à 60 ans d’écart.

Lucy la grande tante va léguer la maison familiale à Justine. Une maison reculée prés du lac. Une manière pour elle de lui redonner un second souffle, et surtout libérer les fantômes du passé. 1939, un drame, la petite Emily a disparu. Mais avant ce fait divers, il y a eu un été qui aurait dû être idyllique pour les sœurs Evans. 1999, Justine vit avec ses deux filles avec son nouveau compagnon. Est-elle heureuse ? Ce qui est certain, elle n’a aucune confiance en elle et un appel va lui faire prendre un virage à 180 degrés. Quand un terrible secret peut aider nos descendants à s’épanouir dans l’avenir ? Pouvoir briser les chaînes du passé, éviter de refaire les mêmes erreurs. Voilà ce que nous propose Heather Young.

C’est particulièrement bien mené car l’auteure nous fait poser des questions sur le comportement de tous les protagonistes qui gravitent autour des sœurs Evans. Des scènes sont étranges voire dures et tout cela raconter par une petite de 11 ans qui va perdre toute son innocence en un été . Le lecteur reste surpris et moi j’ai voulu garder des œillères sur certaines séquences car l’auteure distille certains éléments qui sèment le doute. On découvre doucement la triste réalité des sœur Evans.

Un roman en apparence doux mais qui reste puissant dans sa finalité. Un roman qui vous met mal à l’aise. Un gros coup de cœur !
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Ceux d'ici ne savent pas

Par quoi ai-je été attiré en lisant la quatrième de couverture ? Je l’ai été, tout simplement parce qu’il s’agissait d’un roman américain, qui devait me plonger dans un Etat bien précis, celui du Nevada, pas le Nevada de Vegas et ses alentours, non, celui d’une petite ville perdue. Le récit commence tout de suite par l’impensable ; un enfant découvre le cadavre de son professeur de mathématiques. Sal, onze ans, a déjà été durement éprouvé par la vie, puisque c’est lui qui a trouvé le corps de sa mère, Grace. Elle est officiellement morte d’une crise cardiaque, et tous ont accepté cette version officielle. La vérité ne changera rien au fait que Grace est morte, seuls Sal et Jake, le pompier qui a constaté son décès, savent ce qu’il en est. Pensez-vous qu’on proposerait de l’aide psychologique à Sal ? Non. C’est à peine si les services sociaux, à la mort de sa mère, se sont préoccupés de savoir dans quelle condition il vivrait chez ses oncles. Sal a de la famille, cette famille a un travail, une maison, des terres – pourquoi chercher plus loin ?



Sal, Nora, Jake, ce sont les trois narrateurs de ce roman. Nora est professeure, comme Adam, mais contrairement à lui, elle est née ici, elle a quasiment toujours vécu ici et a bien l’intention de partir un jour – quand elle aura accompli son devoir, c’est à dire quand elle ‘aurai plus besoin de veiller sur son père. J’ai parfois du mal à apprécier ces romans qui multiplient les points de vue. Dans ce récit, j’ai trouvé ce procédé particulièrement judicieux, parce qu’il permet de voir à travers les yeux de Sal tout ce que les adultes qui l’entourent ne peuvent savoir, ne peuvent même imaginer de sa vie. D’ailleurs, qui peut imaginer réellement ce que cachent certaines personnages, ordinaires, et qui se sentent parfaitement ordinaires ?

Pour savoir qui a tué Adam Merkel, il s’agit de savoir avant tout qui était réellement Adam Merkel, qui sont tous ces gens que côtoie Sal, dans le parc, ces personnes à qui leur médecin ne veut plus prescrire d’antidouleurs et qui s’en fournissent autrement – parce qu’ils se persuadent qu’ils ne peuvent pas vivre sans, parce qu’ils ne pensent pas être drogués. Ils pensent même qu’il est parfaitement possible de vivre « normalement » ainsi, qu’il n’y a pas de risques, ni pour eux, ni pour leurs proches. Dois-je vraiment préciser qu’ils ont tort ? Le parallèle est fait dans ce roman avec l’alcoolisme. La différence ? Le regard que la société porte sur les deux types d’accro. L’alcoolique, s’il boit en compagnie de ses amis, si son alcool reste festif, est bien accepté, l’accro aux médicaments non, même si les conséquences ont été parfois les mêmes pour les proches.

Roman des survivants, Ceux d’ici ne savent pas est aussi le roman des morts. Ceux-ci tiennent une grande place dans l’intrigue : Daisy, la mère de Sal, mais aussi Jeremy, Benjamin, Tommy, ou encore Camille, la mère de Nora, enseignante qui ne se contentait pas d’enseigner mais veillait sur ses élèves, quitte à harceler les services sociaux pour que ceux-ci prennent en charge au plus vite des enfants en souffrance.

Pour finir, j’aimerai simplement dire que Gideon, l’oncle de Sal, est un de mes personnages préférés de ce roman, parce que c’est un personnage qui mérite que l’on aille au-delà des préjugés.
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Un été près du lac

Le lac

1935 : c’est l’été, la famille Evans vient s’installer sur les bords d’un lac où elle a une maison de vacances. Le père viendra y passer toutes les fins de semaine, tandis que la mère et les trois filles y resteront jusqu’au week-end du Labor-Day, début septembre. Lilith est l’aînée des trois fillettes, elle entre dans l’adolescence et délaisse les jeux qu’elle affectionnait encore l’année passée, courir dans les bois avec sa sœur Lucy, nager dans le lac… Elle préfère maintenant la compagnie des filles plus âgées et se faire remarquer par les garçons, Charlie mais aussi les frères Miller, Matthew et Abe. Lucy reste en retrait, elle observe de loin les plus grands. Quant à Emily, 6 ans, elle n’intéresse ni Lilith ni Lucy et reste près de sa mère… Jusqu’au jour, le dernier des vacances, où elle disparait.

1999 : c’est l’hiver. Lilith et Lucy sont mortes et maintenant, il ne reste plus personne près du lac, sauf les frères Miller. Contre toute attente, Lucy a légué la maison du lac et ses économies à sa nièce Justine qui, sur un coup de tête, décide de quitter San-Diego et le soleil de Californie pour ce coin perdu du Minnesota. Fuyant une relation toxique, Justine espère trouver un havre de paix pour elle et ses deux filles, Melanie et Angela. Mais lorsqu’elles arrivent, l’endroit est désolé, voire hostile : la maison est glaciale et délabrée et les fantômes des sœurs Evans rôdent alentours…

Ce roman m’a beaucoup plu, j’ai aimé l’atmosphère sombre et mystérieuse instillée par l’auteure au fil des pages. Que ce soit avec Lucy en 1935, ou avec Justine de nos jours, l’intrigue, centrée sur la disparition de la petite Emily, est plus complexe qu’il n’y parait. J’ai beaucoup aimé l’histoire de cette famille qui traverse deux époques (avec une petite préférence pour la voix de Lucy) et deux saisons dans ce lieu particulier, ce lac du bout du monde et cette maison dont la peinture jaune, pimpante en 1935, est à peine visible en 1999.

Un très beau roman, avec de belles personnalités féminines, qui m’a captivée du début à la fin et m’a donné envie de lire le second livre de l’auteure.

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Un été près du lac

Dans le Minnesota, les femmes et les enfants d'une douzaine de commerçants aisés passent l'été au bord d'un lac où les pères les rejoignent le weekend.

En Californie une jeune femme mère de deux filles s'adaptent à son nouveau compagnon, surprotecteur.

Les chapitres alternent les récits de Lucy, devenue une vieille femme et qui se souvient des événements de cet été où elle avait 12 ans, et celui de Justine.

Au bord du lac, les journées se passent apparemment paisiblement et dans le bonheur pour Lucy et ses soeurs, Lilith l'aînée qui commence à s'intéresser aux garçons et la benjamine Emily surprotégée par une mère totalement soumise à son mari. Jusqu'à la dernière nuit de l'été où la fillette de six ans disparaît.

Quand Justine reçoit l'appel d'un avocat qui lui apprend qu'elle hérite de cette vieille tante qu'elle n'a connu qu'un été, sur un coup de tête, elle part dans le Minnesota…



Je ne m'attendais pas à cette fin ni dans l'un, ni dans l'autre récit. Et j'ai bien apprécié ma lecture. Je vous conseille de partir en pensée au bord de ce lac.







Challenge ABC 2019-2020





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Un été près du lac

« Un été près du lac » est un roman tout en nuances, à deux voix : celles de deux femmes prénommées Lucy et Justine. Lucy est la grand-tante de Justine. La voix de Lucy ressuscite l’été 1935 et la voix de Justine s’installe dans l’hiver 1999. L’histoire débute en 1999, Lucy va bientôt mourir et décide de léguer sa maison à Justine qu’elle n’a rencontrée qu’une seule fois au cours de sa vie. Elle lui laisse également un carnet qui recèle son histoire, celle de sa famille et ses secrets les plus sombres. Le récit alterne entre passé et présent, chaleur torride de la Californie et tempête de neige du Minnesota, magie de l’enfance et destins brisés. Le rythme est lent mais le suspense bien présent. Même si j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire durant les premières pages, les talents de conteuse de Heather YOUNG ont eu raison de mes réticences et m’ont littéralement charmés. J’ai beaucoup aimé cette histoire. Ce 1er roman est un coup de maître !
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Un été près du lac

Qu’est-il arrivé à la petite Emily Evans, six ans, disparue à la fin de l’été 1935, alors que la famille s’apprêtait à quitter pour la saison la maison de vacances au bord du lac ? Lucy Evans, l’une de ses deux sœurs et qui va bientôt mourir, a couché sur un carnet, à l’attention de sa petite-nièce Justine à qui elle lègue la maison, l’histoire de cette époque de sa vie, ce fameux été où tout a basculé, pour elle ainsi que pour Lilith, sa grande sœur. Le récit alterne entre le passé et le présent, entre l’été et l’hiver, Justine venant s’installer dans la maison avec ses deux filles de sept et onze ans, saisissant l’occasion de fuir son nouveau conjoint, l’accaparant Patrick… Si Un été près du lac s’est avéré un bon roman de vacances, les chapitres s’enchaînant rapidement, il m’a manqué une montée dramatique pour que je sois vraiment conquise par cette histoire qui malheureusement se devine aisément.
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Un été près du lac

Avant tout j'aimerais remercier les éditions Belfond et plus particulièrement Carine Verschaeve et son équipe, pour l'envoi de ce roman et la confiance accordée pour la participation au book club cercle Belfond qui aura lieu le 22 octobre! Évidemment je me suis jetée à corps perdu dans ce roman qui m'a beaucoup étonné. D'abord déconcertée par un début un peu "déjà vu" porté par quelques stéréotypes et personnages flous, j'ai vite changé d'avis et pour cause. Heather Young utilise certes un filon déjà exploité, le secret familial, mais le fait avec tellement de finesse, de réalisme et de sensibilité que j'ai totalement adhéré et compris sa démarche. Avec une subtilité psychologique, elle évite l'emphase pour révéler les drames et leurs conséquences sur plusieurs générations. L'héritage familial, un poids inévitable? En abordant ce thème mais aussi la jalousie domestique, l'amour pervers et la condition féminine, l'auteure explore un large panel de sentiments pour expliquer couche par couche les femmes d'hier et d'aujourd'hui.



Justine accompagnée de ses deux jeunes enfants, Mélanie et Angela, prend la fuite. Au revoir San Diego, bonjour le Minnesota. Outre le changement de climat, elles découvrent leur nouveau lieu de vie, un chalet rustique en bord de lac et de forêt appartenu à Lucy, grande tante récemment décédée. Héritage fortuit, Justine sans le sou fuit une relation présumée toxique avec son nouveau compagnon. Mère célibataire, cette nouvelle vie promet un nouveau départ pour ses filles depuis l'abandon de leur père un an plus tôt. Mais derrière cette demeure austère se cache un secret vieux de plus de soixante dix ans désormais à prêt à être révélé: la disparition, en 1935, d'Emily sœur cadette de Lucy et Lilith...



J'avoue qu'au commencement je ne comprenais pas bien les motivations de Justine à quitter Patrick, son petit ami. Explications peu crédibles, bancales, paranoïa...j'étais convaincu des clichés qui illustreraient ce roman. Mais heureusement je me trompais et compris ainsi le tour de force de l'auteure. Car en doutant je doutais aussi de la parole de Justine et de toutes celles qui sont bafouées, harcelées et confrontées à la perversité et pression psychologique qu'il s'agisse d'hommes ou femmes. En déjouant les codes du mélodrame, la romancière prête sa voix à cette femme victime de manipulation et qui ose dire non. Loin de jeter la pierre aux hommes grâce à d'autres personnages bienveillants, elle met également en avant la complexité mères/filles.



En utilisant une narration à deux voix, celle de Justine pour décrire son quotidien et les révélations écrites par Lucy, l'auteure exploite une tension dramatique évidente et arrive à semer le doute. En distillant une ambiance à la fois envoûtante et asphyxiante, Heather Young possède un don pour raconter le drame sans fioritures, de façon simple et permet d'alléger faussement le récit. Car derrière cette tragédie se cache des secrets familiaux qui expliquent la condition féminine d'hier et d'aujourd'hui et le défi d'être une femme à travers les époques et les âges et ce porté par des personnages féminins forts, parfois faibles, mais qui fait toujours la part belle aux femmes. En abordant l'énigme et le silence familial elle s'attaque à leurs répercussions quelque soit l'époque. Finalement la parole libère ce secret pour empêcher qu'il ne se reproduise, comme un écho à l'actualité.



J'aimerais aussi parler brièvement de la religion présente et qui revêt son plus sale habit pour justifier les actes commis, excuser le péché. Mais n'est-ce toujours pas le cas aujourd'hui? Que ce soit pour les femmes ou les différences raciales, elle endosse malheureusement encore le rôle de paroles sacrées immuables dans le temps.



D'une profondeur troublante, sous différentes couches, la romancière gratte le vernis d'un idéal familial comme la jalousie entre sœurs qui se heurte au moment charnière de l'adolescence. Bref vous l'aurez compris, derrière une apparente facilité se cache un récit sobre, intense et d'une intime violence. Un pari gagnant puisque qu'il a été sélectionné dans la catégorie "Meilleur premier roman du Edgar Award", prestigieux prix du polar américain.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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