Christina Answers Top 10 Book Club Questions
NYT best selling author Christina Baker Kline answers the top ten questions book clubs ask about ORPHAN TRAIN.
Mes parents avaient quitté l'Irlande dans l'espoir d'une vie meilleure, et nous croyions tous que nous allions découvrir un pays de cocagne. En réalité, là aussi, ils avaient échoué, à tous points de vue. Peut-être étaient-ils faibles, pas prêts à supporter les rigueurs de l'immigration, ses humiliations...
Dina roule des yeux en permanence, marmonne entre ses dents, critiquant les innombrables écarts de Molly (qui n’a pas rangé son linge propre, a laissé un bol dans l’évier, ne se donne pas la peine de { faire son lit), toutes choses qui caractérisent les gauchistes et concourent à mener le pays à sa perte.
ON RECHERCHE FAMILLES D’ACCUEIL POUR ORPHELINS,
UNE SOCIÉTÉ DE BIENFAISANCE DE LA CÔTE EST
POUR ENFANTS SANS FOYER
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LE VENDREDI 18 OCTOBRE.
LA DISTRIBUTION AURA LIEU À 10 H.
CES ENFANTS, DE TOUS ÂGES ET DES DEUX SEXES,
SONT SEULS AU MONDE…
Avant, l’Angleterre envoyait le rebut de la société en Amérique, mais après la rébellion il a fallu qu’ils trouvent une nouvelle décharge ; l’Australie. En un rien de temps, il y avait neuf hommes pour une femme, là-bas ! On ne peut pas fonder une colonie seulement avec des hommes, hein ? Personne n’y avait pensé, à ça. Alors, ils ont pris n’importe quelles excuses pour nous envoyer là-bas.
J'en suis venue à me dire que le Ciel est ainsi : un lieu dans la mémoire des autres où survit le meilleur de nous-mêmes.
Je voulais juste dire que ce qui est arrivé aux Indiens est exactement comme ce qui est arrivé aux Irlandais quans ils étaient sous la coupe des Anglais. Le combat était inégal. On leur a volé leurs terres, leur religion a été interdite et on les a forcés à se soumettre à une force étrangère. Qu'il s'agisse des Irlandais ou des Indiens, dans les deux cas, c'est injuste.
Ralph aussi a essayé de se focaliser sur ses bons côtés. Il est comme ça, Ralph. Il voit le bien même là où il n'est pas. Une part d'elle-même lui est reconnaissante de cette foi qu'il place en elle, mais, malgré tout, elle ne lui fait pas totalement confiance. C'est presque mieux avec Dina parce qu'elle au moins, ne fait pas mine de vouloir cacher ses soupçons.
"Qu'elle est la meilleure chose qui te soit arrivée ces dix dernières années, Dutchy ?
- Te retrouver."
Cela me fait sourire. Je m'appuie contre sa poitrine.
"A part ça ?
- Te rencontrer."
Ensemble, nous rions.
"Et à part cela ?
- Hum, à part cela..., dit-il d'un ton rêveur, les lèvres posées sur mon épaule. Y a-t-il autre chose à part cela ?"
Qu'elle est misérable votre enfance quand on se dit que personne ne vous aime ou n'a envie de s'occuper de vous, lorsqu'on est toujours l'étranger qui contemple du dehors ce qui se passe à l'intérieur. J'ai l'impression d'avoir dix ans de plus que mon âge. J'en sais trop. J'ai été témoin du pire dont sont capables les gens, je les ai vus désespérés et égoïstes, et le fait d'avoir vécu cela m'a rendu méfiante. Alors j'apprends à faire semblant, à sourire et à hocher la tête, à faire montre d'une empathie que je ne ressens pas. J'apprends à me fondre dans la masse, à ressembler à tout le monde, alors même qu'à l'intérieur je me sens brisée.
Mais ses lettres sont des montgolfières qui m'arrachent à la mélancolie. Il raconte ses cours, ses professeurs, ses réflexions sur sa future carrière. (...)
Il a décidé de viser plutôt l'enseignement. On a toujours besoin de professeurs, qu'une guerre sévisse ou que la Bourse s'effondre. (p. 162)