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Critiques de Hédi Kaddour (139)
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La nuit des orateurs

Ce roman se déroule au premier siècle de notre ère, sous le règne de l’ empereur Domitien.

Fils de Vespasien, il n’ a pas hérité des qualités de son père. il est peureux, despotique et soupçonneux.

Hommes de devoir et de justice, les écrivains Pline et Tacite sont accusés de complot pour avoir soutenu leur ami , le sénateur Senecio.

Dans cette Rome où conflits et intrigues sont quotidiens, la peur règne.

Le début du livre m’ a enthousiasmée, mais hélas, les chapitres se juxtaposent sans ligne directrice.

Au fil des pages, les phrases s’ allongent, les mots se répètent, les détails s’ éternisent.

La fin semble bâclée.

Une réelle déception, moi qui me réjouissais de me plonger dans l’ histoire romaine.

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La nuit des orateurs

Le récit se passe à Rome à la fin premier siècle de notre ère, sous le règne de l’empereur Domitien que l’histoire accompagne d’une réputation accablante. Si dans la première partie de son règne il encouragea les lettres, créa des bibliothèques, institua un concours quinquennal de poésie, d'éloquence et de musique en même temps que les provinces jouissaient d'une paix profonde, il se laissa aller aux pires débauches qui valurent la haine du sénat pour ce tyran « qui tue comme il éternue » jusqu’à finir poignardé par l’un de ses affranchis.

C’est de cette atmosphère malsaine qu’Hedi Kaddour a fait la trame de cette « Nuit des Orateurs » : deux jeunes sénateurs avocats, Pline le Jeune et Publius Cornelius, que l’histoire connaît mieux sous le nom de Tacite, ont osé mettre Domitien en cause dans leur plaidoirie contre le gouverneur Massa, l’un de ses familiers. Le roman traverse la longue soirée et la longue nuit au cours de laquelle Domitien devrait, ou pas, riposter en ordonnant l’élimination des coupables de « crime de lèse-majesté ». Les 19 chapitres sont autant de séquences qui mettent en scène tous les protagonistes, dont Lucretia, la femme de Publius, amie d’enfance de l’empereur n’est ni la moindre, ni la plus à l’aise, ni la moins courageuse face à l’hypothèse de la mort. S’en dégage un tableau pitoyable de cet empire décadent :

« L’état des esprits, la variété des sentiments que l’on peut inventer à l’égard d’un tyran, de la peur haineuse à la haine craintive », en passant par toutes les facettes de la délation la plus abjecte. Un tableau dans lequel la mort devient inéluctable : « Nous allons mourir d’une mort laide, dit Lucretia à la fin de la nuit, celle qui nous attend depuis que nous avons laissé faire Domitien, ce criminel. Nous avons inventé une cause légitime à la tyrannie : faire tenir ensemble un monde qui va de l’Euphrate jusqu’au nord de la grande île de Bretagne, là où s’arrête le monde ».

Si cette « Nuit des Orateurs » est une formidable leçon d’histoire, elle n’en est pas moins un vrai roman dans lequel la cruauté et la vulgarité ambiantes n’occultent pas les belles personnes que sont Publius et Lucretia, les deux personnages majeurs. Le suspense ne faiblit jamais et le crescendo final apporte même la touche de tendresse sans laquelle la vie ne serait pas.

Au service de cette « fresque », une écriture un peu savante tant les phrases sont travaillées pour sonner en longues et brèves, comme la poésie latine , avec ces touches latines qui sont juste là pour rappeler que l’on est dans la Rome Antique, même si ce qui se passe a un goût d’éternité qui ramène le lecteur à aujourd’hui, maintenant et ici.

Un bonheur de lecture. Un livre dont on ne sort pas tout à fait comme on était entré.

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Les Prépondérants

Un récit intéressant sur la rencontre de mondes différents qui laisse entrevoir les futures évolutions. Mai je dois reconnaître que je me suis un peu ennuyé en le lisant.
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Les Prépondérants

Une belle prose mais qui pour moi est souvent verbeuse , bavarde .Le sujet ,l'époque (les années 20 ,le colonialisme ),les relations entre des personnages venant d'horizons si différents comme l'Amérique ,l'Europe ,le Maghreb, sont bien analysés , mais il y trop de digressions et d'anecdotes qui s'écartent du thème principal
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Les Prépondérants

Un très bon roman, très bien écrit, et présentant le sujet de fond (la colonisation française et sa pérennisation, ou non) sous trois vues différentes.



Tout d'abord, celle des "locaux", des maghrébins sous colonisation française, attachés à leur culture plus qu'à leur sol, et regardant "l'étranger" tout en le jugeant. J'ai beaucoup aimé la première partie du livre, riche en "couleur locale" qui m'a appris en fait pas mal de choses. Leur mode de vie, le mépris naturel de la femme, cette créature de la Lune et perverse, leurs us ancestraux tellement anachroniques dans un monde qui changeait déjà en 1920, en plein des années folles de l'Occident. Un langage très imagé avec l'usage permanent d'adages à tout propos, fort savoureux.

Puis le point de vue des colons français qui ne veulent rien changer mais qui ne voient pas venir les changements non plus. Ils se croient le centre du monde et de la civilisation, mais celle-ci a commencé à changer. Ils fréquentent un club très fermé connu comme les prépondérants, un club réel et un lobby très puissant qui aurait fait échouer le projet Taittinger de 1922, signé par Barrès.

Le troisième pôle est constitué par une équipe de nord-américains arrivés au Maghreb pour réaliser un film. Ces gens délurés, transgresseurs, peu éduqués car n'ayant pas de passé culturel, vont perturber tout cet écho-système car ils vont traiter les indigènes en égaux, ce qui conduit les maghrébins à faire des comparaisons...

Les personnages du roman sont très intéressants et emblématiques comme le brillant lycéen Raouf, fils d'un notable, éduqué entre la culture française et arabe; le colon Ganthier, ancien officier, amateur de littérature, Rania la veuve éclairée, dangereuse car subversive, amoureuse de Ganthier mais avec lequel elle ne peut avoir le moindre contact direct alors que ces deux-là auraient pu avoir une love story mémorable.

Un livre excellent qui ne prend pas trop parti ce qui dénote une grande tolérance de la part de l'auteur et qui laisse au lecteur le soin de se forger une opinion.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Les Prépondérants

Algérie, 1920 : ses colons français, ses algériens d’origine avec leurs us et coutumes encore très ancrées. Et puis au milieu, le jeune Raouf à l’esprit communiste, voulant changer les esprits et les façons de penser la gouvernance du pays.



Mais entrer dans ce roman, c’est aussi plonger dans une langue et un rythme : celui du récit à la limite de l’oralité du conte.



Les chapitres alternent les histoires, celle de Raouf ou celle de sa cousine Rania ; celle du procès à Hollywood ou celle du pauvre commerçant qui a voulu se jouer du fils de Si Ahmed.



Un roman qui nous plonge dans une Algérie entre deux guerres, et dont certains de ses enfants commencent à s’éveiller politiquement. Mais les Prépondérants sont encore trop puissants dans le pays.



J’aurais aimé toutefois suivre plus longtemps le personnage de Rania, veuve qui n’en fait qu’à sa tête en se retirant dans une des propriété de son père pour vivre sa vie comme elle l’entend ; mais qui respecte toutefois les coutumes et le quand-dira-t-on.



L’image que je retiendrai :



Celle du combat de deux chameaux pour la saillie d’une chamelle, et qui donne lieu à des paris.
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Les Prépondérants

Les Prépondérants Au printemps 1922, des Américains d'Hollywood viennent tourner un film à Nahbès, une petite ville du Maghreb. Ce choc de modernité avive les conflits entre notables traditionnels, colons français et jeunes nationalistes épris d'indépendance. Raouf, Rania, Kathryn, Neil, Gabrielle, David, Ganthier et d'autres se trouvent alors pris dans les tourbillons d'un univers à plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs pouvoirs. Certains d'entre eux font aussi le voyage vers Paris et Berlin, vers de vieux pays qui recommencent à se déchirer sous leurs yeux. Ils tentent tous d'inventer leur vie, s'adaptent ou se révoltent. Il leur arrive de s'aimer. De la Californie à l'Europe en passant par l'Afrique du Nord, Les Prépondérants nous entraînent dans la grande agitation des années 1920. Les mondes entrent en collision, les êtres s'affrontent, se désirent, se pourchassent, changent. L'écriture alerte et précise d'Hédi Kaddour serre au plus près ces vies et ces destins.
Lien : http://www.e-leclerc.com/esp..
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Les Prépondérants

Dans le tourbillon des années 20



on est dans les années 20, la grande guerre vient de finir, l'Allemagne est exsangue et l'occupant français fanfaronne. En Afrique du Nord aussi, l'occupant méprise l'indigène, semant le ferment de la lutte pour l'indépendance ici et le sursaut national-socialiste là-bas.



C'est un livre exigeant, érudit, parfois truculent voire féroce, beaucoup de finesse, mais facile à lire et les personnages sont attachants : Rania, la jeune veuve, son frère, son père, son cousin étudiant et son père le caïd, le colon voisin, les fonctionnaires coloniaux ... Et puis débarque une équipe de tournage hollywoodienne, avec ses vedettes, ses fêtes, son puritanisme de façade, et Gabrielle la journaliste qui navigue entre ces mondes.
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La nuit des orateurs

Livre étonnant qui m'aurait dit que je me passionnerai pour la vie à Rome au temps de Domitien dernier des 12 césars dont j'avais oublié jusqu'à son existence ? C'est le tour de force de l'auteur. Brillant, très actuel dans sa problématique se lit presque comme un thriller. De plus il donne envie de se plonger dans ce monde antique dont nous avons souvent qu'une vue caricaturale.
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La nuit des orateurs

Incroyable. Tellement passionnant ! J'ai été submergée par le lyrisme de l'auteur qui nous emmène le temps de 400 pages dans la Rome de Domitien, de ses complots et des orateurs de la ville. J'ai complétement adoré ma lecture ! Je pense lire un autre des livres de Hedi kaddour !!! Fabuleuse découverte
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Les Prépondérants

Extrêmement emballée par la lecture des Prépondérants. Je recommande vivement !



La narration est très rythmée et variée. J'ai lu dans ces commentaires que cette dernière reprenait les codes des contes orientaux et je me range à cet avis, c'est aussi enlevé que Mille et une nuits.

Il y a aussi, de manière bien évidente par la géographie, mais surtout par l'historique sociétale et la saga familiale, des similitudes Leïla Slimani dans Le Pays des Autres.



Mais l'écho à d'autres oeuvres n'est pas la principale vertu de ce roman primé.

Il faut toucher la douceur dans la représentation de personnages archétypaux et si uniques.

Il faut noter l'humour des scènes collectives - à en éclater de rire dans un bus bondé.

Il faut connaître la complexité des relations de pouvoir qui se nouent et se déroulent en famille, entre familles, entre luttes politiques, entre géographies, entre l'oppresseur et l'opprimé.



Ce que j'ai trouvé exceptionnel chez Kaddour, c'est d'avoir pu incarner des courants de pensée dans leur époque et avec la nuance individuelle qu'on peut manquer dans l'histoire. J'ai relu et compris à l'échelle des hommes la colonisation.

C'est fabuleux.







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Les Prépondérants

Au printemps 1922, à Nahbès, une ville imaginaire du Maghreb sous protectorat français, des américains d'Hollywood (Kathryn, Neil) viennent tourner un film. Ce choc de modernité avive les conflits entre notables traditionnels (Si Mabrouk, Rania, Si Ahmed), colons français (Ganthier, Marfaing, Gabrielle) et jeunes nationalistes épris d'indépendance (Raouf, David). Tous se trouvent pris dans le tourbillon d'une époque trouble et agitée, durant laquelle les cultures, les langues, les pouvoirs se côtoient et se confrontent. C'est véritablement très bien écrit, le livre se présente en trois partie assez distinctes qui sont passionnantes, avec toujours en toile de fond les conséquences de la colonisation vues de l'intérieur et non pas avec nos yeux du 21ème siècle.
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La nuit des orateurs

Publius Cornelius, pour avoir relu le réquisitoire de Senecio contre Massa est en danger. Celui-ci est un protégé de Domitien qui s'imagine un complot, ce qu'il redoute le plus. Voilà le prétexte de ce roman qui oscille sans arrêt entre narration et essai sur les dérives d'un pouvoir. La première partie laisse une grande place à la narration mais certains points abordés n'ont pas de suite ce qui est dérangeant et les digressions historiques parfois trop longues finissent par faire perdre le fil de la narration. C'est dommage. Par contre l'ambiance antique est bien restituée et pour les passionné(e)s de la Rome antique cela reste une lecture plaisante.
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La nuit des orateurs

Je n'ai jamais réussi à entrer dans ce roman, je l'ai abandonné avant la moitié, malgré l'idée de l'intrigue qui me plaisait bien. J'ai éprouvé un sentiment général d'"artificialité" tout au long de ma (courte) lecture, sentiment que je ne saurais d'ailleurs pas trop expliquer. Il m'a semblé que l'auteur manquait de mots et d'arguments pour exprimer la profondeur de ce qu'il voulait exprimer, que son écriture n'était pas à la hauteur de son ambition. Même son érudition, je l'ai trouvée comme étrangement calculée, étudiée, "là pour faire bien". Les parallèles évidents établis avec notre société actuelle, sur la liberté d'expression, sur les tendances d'un pouvoir à être peut-être de plus en plus autoritaire, m'ont semblé un peu lourds, amenés de manière grossière et facile. Bref, ça arrive parfois, je suis passé à côté...
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Aborder la poesie

Il est très difficile d'exprimer avec des mots justes et précis toutes les sensations que l'on éprouve en lisant ou en écoutant un poème. Dans ce petit manuel, Hédi Kaddour, professeur agrégé de lettres, explore deux pistes de travail principales: d'une part l'analyse de la métrique, d'autre part le contexte d'écriture du texte étudié. C'est une démarche codifiée que certains peuvent trouver scolaire et fastidieuse, mais qui a le mérite d'attirer l'attention sur d'importants détails susceptibles de valoriser les poésies. A titre d'exemple, l'auteur réalise une sorte de tour de force en décortiquant un seul vers (extrait de l'admirable "Nuit Rhénane") posant un vrai problème dans la diction: il suggère une sorte de « tremblement » associé aux thèmes choisis par Apollinaire. Un autre exemple: l'analyse formelle d'un des sonnets de Mallarmé, connu pour être hermétique (je le mets en citation).

Cette lecture donne manifestement une valeur ajoutée au poème, mais elle est "savante" - sans doute trop savante pour la plupart des lecteurs. Une fois de plus, on doit chercher l'équilibre entre l'intuition, la naïveté, d'une part, et l'étude minutieuse et systématique d'autre part: ce n'est pas du tout facile ! Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé du profit à lire attentivement l'analyse détaillée des seize textes présentés. Je signale que le livre comporte un glossaire définissant les termes techniques permettant l'analyse précise de la poésie; c'est un peu barbant, mais ça peut être utile.
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La nuit des orateurs

Dans La nuit des orateurs, Hédi Kaddour nous plonge au 1er siècle dans la Rome Antique où avocats et sénateurs se battent pour défendre leur vie et leurs idées.



Sous le règne de l’empereur Domitien, connu pour avoir chassé de la cité les philosophes et organisé une purge du Sénat, le jeune sénateur et avocat Publius Tacite est compromis dans une affaire de complot. “Il n’y a plus que quelques heures entre eux et la mort”.



Avec son ami Pline, Publius a aidé son confrère Senecio, à rédiger un réquisitoire contre le gouverneur de la Bétique, fidèle proche de Domitien. Même si ce dernier est plus modéré dans ses opinions politiques, il se trouve aussi en danger d’arrestation. « La loi romaine dit que le citoyen est libre, mais nous aurons connu ce qu’il y a de plus servile dans la liberté, la liberté qui reste dans la poitrine, celle qui ne sert à rien… »



Si bien que sa femme, la fille du consul Agricola, décide de toute tenter pour le sauver en plaidant clémence auprès du tyran gouverneur, qu’elle a connu jadis adolescente. “C’est cela la tyrannie, quand les actes honorables d’un citoyen romain deviennent comme autant de petites fautes de tragédie”.



Sous le flux de pensée de Lucretia, qui sait la tête de son mari presque à tomber, tout remonte : son enfance au palais, ses jeux avec le jeune Domitien, son mariage avec Publius, les haines et les jalousies personnelles. Elle qui aime Publicius depuis qu’elle a neuf ans, sait que si elle échoue dans sa démarche désespérée, ils ne seront plus. Et cette nuit ne tient qu’à un fil.



Dans ce nouveau roman, Hédi Kaddour nous transporte dans la Rome Antique à une époque où le tyran assassinait comme il respirait et où les poètes pouvaient payer cher le prix d’un mot. “Domitien ajoutait que la tragédie s’abat sur les gens parce qu’ils font de petites fautes ; les grosses fautes ne sont pas tragiques, elles méritent leur châtiment, elles ne font ni peur ni pitié ; les fautes tragiques sont de petites fautes, certaines sénateurs en font, ils croient qu’elles sont sans conséquence, ils ne voient pas qu’elles ouvrent la porte à la tragédie”.



Un récit passionnant sur l’emprise politique, dans un monde sans foi ni loi avec une cour prête à tout pour dénoncer amis et ennemis et obtenir le droit de vivre. Affranchis, courtisans, sénateurs… Quel que soit le rang social, personne n’est protégé face à un Domitien en colère. Dans un style classique, le roman fait l’éloge des mots et du beau discours comme arme politique, les jugeant ainsi plus efficaces qu’une autre. “Les phrases font un bruit de verre qu’on brise, elles sont parfois énigmatiques comme des clefs de songes”.



L’auteur nous livre une analyse de la situation où pouvoir et prestige ne sont jamais acquis et où l’incertitude de la soumission fait trembler toute la Rome Antique.
Lien : http://untitledmag.fr/la-nui..
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Les Prépondérants

Par quel bout prendre la critique de ce roman ? Car je l’ai aimé, tout en ne l'aimant point.

J'ai aimé le lieu où se déroule l’intrigue – cette petite ville du Maghreb des années 20 ; le côté cinématographique de la mise en scène (comme par exemple dans la bataille de chameaux !) ; les personnages principaux (le jeune Raouf, l’étonnante Rania et les colons français…) ; et le style, bien-sûr, car Hédi Kaddour a une belle écriture fluide et engageante (mention spéciale au chapitre décrivant la séance de cinéma en plein air – quel style !).

Pourtant, la sauce n’a pas totalement pris. Je me suis un peu ennuyée avec cette bande de cinéastes américains préoccupés par leurs histoires de fesses à Hollywood ; j’ai eu un peu de mal à croire à l’épopée fantastique du jeune Raouf et de sa belle actrice américaine en France et en Allemagne ; j’aurais aimé me laisser plus emporter par le destin de l’insaisissable Rania…

Au final, un moment de lecture agréable ; une œuvre très bien maîtrisée sur des sujets difficiles (de la colonisation en passant par les évolutions sociales et politiques de la première moitié du 20ème siècle). Dommage qu’il manque la petite étincelle, qui aurait fait passer ce roman d’une belle fresque historique à une inoubliable saga…
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Les Prépondérants

Certains commentateurs précisent que ce roman comporte des incohérences chronologiques. Peut-être. Quoi qu’il en soit, il m’a enchantée, m’entraînant sous le soleil de cette ville maghrébine fictive où se croisent locaux, colons, et cette équipe américaine de tournage venue apporter au milieu des sables un vent d’ailleurs et s’imprégner de l’ambiance des lieux, exotique, colorée, rétrograde, inventive et parfois dangereuse. Hédi Kaddour sait raconter des histoires, donner vie à sa galerie de personnages, nous emmener aussi dans cette Allemagne de l’entre deux guerres assommée par la défaite, la faim et le ressentiment, où le lien avec l’occupant Français n’est pas sans rappeler les protectorats de l’autre côté de la Méditerranée... Une belle fresque vivante et passionnante, une belle langue, des dialogues intelligents et emplis d’humour: un vrai moment de bonheur littéraire
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Les Prépondérants

Un roman à l'écriture impeccable et un héros digne des grands romantiques. Mais derrière la façade il y a le colonialisme, la révolte qui gronde, la place de chacun et une société pétrie de principes et de coutumes qu'il est difficile de transgresser.
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Les Prépondérants

C'est l'histoire de quelques personnages : Raouf et Rania, les tunisiens, les Français : Gabrielle, la journaliste et Ganthier le colonialiste, enfin le groupe d'américains qui arrivent à Nahbès pour tourner un film : Kathryn et Neil. Voilà de quoi bouleverser le quotidien et de changer les rapports de force ! L'arrivée des américains dérange notamment le cercle des Prépondérants qui avait la main mise sur tout ce qui se passait et constitue l'élite de la ville.

Le roman raconte comment se rencontrent ces personnages, comment les liens vont se tisser entre eux et tout cela se passe avec tout le poids des préjugés de chacun, leur culture aussi. Les destins de ces personnages se croisent et chacun va changer au contact de l'autre. Le voyage en Europe que les personnages vont effectuer va de nouveau redistribuer les cartes, chaque personnage va de nouveau évoluer et voir les choses sous un regard nouveau. Ce qui est vraiment intéressant dans ce roman c'est que les personnages ne sont pas des individus qui sont maîtres de leur vie, ils sont déterminés par des contingences extérieures : la politique et la société vont les pousser à agir malgré eux et les enfoncer dans leur position.

Au-delà des thèmes du colonialisme, du communisme, du poids des traditions, l'auteur dépeint des personnages qui finalement ont du mal à se rencontrer véritablement même s'ils se côtoient, on assiste à des moments de colère, de doute, de rancœur et c'est toute la nature humaine qui alors défile sous nos yeux. Il s'agit aussi pour l'auteur de dépeindre une époque, on rentre dans ce roman avec douceur, on se laisser bercer. Et ce que j'ai préféré dans l'écriture, ce sont des moments de tension disséminés dans le roman, où tout nous semble soit acquis, soit impossible à se réaliser et d'un moment à l'autre l'auteur nous a trompé et par le biais d'une petite phrase nous renverse la situation. Je trouve cela assez magistral.

J'ai trouvé l'écriture également très envoutante. Au départ, j'ai cru que je n'allais pas accrocher car le rythme est assez lent, le temps que tout se mette en place. Mais finalement l'écriture nous transporte dans un ailleurs quelque peu vieilli, des années 1920, mais tellement charmant. Et ce que je préfère dans ce roman c'est le mystère, ce que je ne révèlerai pas ici mais une question reste en suspens, la fin du roman ne vient pas nous éclairer et nous laisse non pas un goût d'inachevé mais une vraie leçon de vie...

Ce roman a été pour moi un petit bijou de littérature, j'ai savouré chaque mot.
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