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Critiques de Hélène Devynck (30)
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Impunité

Dans ce roman d’Hélène Devynck, il est question d’impunité. La journaliste a beau y raconter son histoire et celle de dizaines d’autres plaignantes ayant accusé Patrick Poivre d’Arvor de viols, d’agressions sexuelles et/ou de harcèlement sexuel, l’ex-présentateur vedette de TF1 ne sera pas condamné… par la justice.



Les faits étant prescrits, Hélène Devynck ne peut plus rien prouver légalement et n’a personnellement plus rien à gagner en partageant ce témoignage, même probablement beaucoup à perdre. Cet ouvrage est pourtant plus que nécessaire afin de continuer à dénoncer la misogynie du monde de l’audiovisuel à coups de hashtags MeToo, afin de briser cette culture du silence qui a multiplié les victimes au fil des ans alors que « tout le monde savait », mais surtout afin de rendre hommage à toutes ces femmes qui ont finalement osé porter plainte, pas pour elles, mais pour qu’il n’y en ai surtout plus d’autres, plus jamais…



En donnant la voix à de nombreuses victimes de PPDA, Hélène Devynck parle certes d’impunité, mais vous invite également à tirer vos propres conclusions, quitté à éclabousser solidement le beau costume de ce gendre idéal qui s’invitait volontiers dans votre living à l’heure du journal télévisé. Face au nombre de faits concordants, au modus operandi similaire, à l’absence évidente de consentement et en tenant compte que le lecteur lui, s’en tape un peu que les crimes soient prescrits, il ne faut que quelques pages pour que les marteaux se lèvent en scandant haut et fort « coupable votre honneur ! ».



Certaines scènes laisseront d’ailleurs le jury populaire sans voix, comme celle de cette collaboratrice anorexique qui se fait violer sous le portrait de la fille décédée de PPDA, semblant inviter le présentateur vedette à se regarder dans le miroir à travers le regard suppliant de sa chère Solenn, renvoyant une image abjecte et totalement nauséabonde de l’homme qu’il n’est visiblement pas, mais également du père qu’il n’est malheureusement plus. Aux yeux d’une justice, certes non-saisie dans les temps, dans ce temps pourtant demeuré suspendu, cette scène n’existe donc pas…abandonnant le lecteur, tout comme cette omerta écœurante, sans voix, enveloppé dans un silence on ne peut plus coupable. Révoltant !



Je ne sais plus qui a dit « Si vous voulez vraiment connaître quelqu’un, donnez-lui du pouvoir », mais cette phrase explique parfaitement pourquoi après lecture de cet ouvrage aussi courageux que nécessaire, j’ai le sentiment d’avoir enfin entrevu le véritable PPDA, un prédateur sexuel abusant de sa notoriété, qui fait dorénavant honte à tous les hommes qui savent se comporter avec les femmes, mais qui peut encore compter sur la présomption d’innocence d’un droit français manifestement impuissant…



Ce témoignage, lui, est heureusement puissant !



Lisez également « Le Consentement » de Vanessa Springora.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Impunité

Je n'écrirais pas le nom de celui qui s'est invité dans nos salons tous les soirs des années durant pour un JT aux allures de grande messe, quand bien même on soit plus France 2 que TF1.

Je n'écrirais pas le nom de ce journaliste aux allures d'écrivain romantique dont on disait pudiquement qu'il était un séducteur, un Dom Juan, un homme à femmes.

Je n'écrirais pas le nom de cet homme qui traitait ses serpillères sans doute mieux que ses collaborateurs.

Je ne l'écrirais pas, parce que ce nom, outre qu'il brise à jamais mon amour pour son homonyme des Guignols de l'Info que j'adorais, m'écoeure et me fait vomir, me met en rage et dans une colère si noire que j'ai l'impression qu'elle m'étouffe et m'engloutit.



En revanche, j'écrirais les noms d'Hélène Devynck, de Florence Porcel, d'Emmanuelle, de Muriel, de Stéphanie, d'Aude, de Clémence, de Cécile, de Chloé, de Margot, de Justine, de Marie-Laure; les prénoms de ces femmes victimes mais tellement courageuses, résilientes et inspirantes. De ces femmes qui ont osé brisé la loi du silence et le tabou, qui ont osé parlé avec tout ce que cela suppose de sacrifice, de peur, d'humiliations et de risques.



"impunité", c'est l'histoire de ces femmes exceptionnelles mais silenciées parce que portant plainte contre l'un des hommes les plus connus de France. Ce sont ces femmes agressées, parfois (souvent) violées, bousillées qui ont cru en la justice de ce pays mais dont les plaintes ont été classées "sans suite".

C'est l'histoire d'un long combat, solitaire d'abord, collectif ensuite pour faire éclater au grand jour le vrai visage du journaliste préféré des français, pour faire changer la honte de camp, pour qu'enfin justice soit faite.



Au-delà d'un récit de vie particulièrement prenant mais tout aussi douloureux (j'ai scindé ma lecture en deux fois tant le propos de Devynck me glaçait d'effroi quand il ne me faisait pas brûler de rage), l'ouvrage explique et déconstruit à merveille le mécanisme d'impunité qu'il dissèque et met en lumière avec une lucidité crue, sans fard et d'autant plus violente.

C'est pertinent, réflexif et un contrepoint on ne peut plus nécessaire et intelligent aux différents témoignages qui émaillent le livre. Ainsi l'auteure prend le temps de décrypter tous les mécanismes sociétaux et judiciaires qui immanquablement ont amené ici à l'invisibilisation des victimes voire à leur lynchage et surtout à l'hégémonie révoltante de leur agresseur qui s'étend -comme il se doit- aux hommes célèbres et célébrés.

La construction du texte est d'une grande intelligence tout comme l'argumentation qui y est menée, sans pour autant désincarner les actrices de cette affaire, un tour de force!



Oui, c'est clairvoyant, courageux, intelligent, puissant.

Mais c'est aussi terriblement douloureux, révoltant.

Alarmant.



Parce que tout le monde savait.

Tout le monde, de la directrice de cette école de journalisme qui n'envoyait jamais aucune élève faire de stage à TF1 aux collaborateurs qui riaient en voyant entrer dans l'ascenseur "le bigmac de PPD", des secrétaires qui faisaient entrer les proies aux grands pontes de la chaîne.

Tout le monde. Et rien, pas de procès, pas de sanction...

Mais est-ce si étonnant au royaume des Darmanin, des Louvin, des Duhamel?



J'espère que ce livre saura faire avancer les choses; et qu'il payera.

J'espère que Hélène Devynck et toutes les femmes admirables dont elle parle trouveront la paix un jour et surtout que justice leur soit faite.

Pour elles bien sûr, pour nous toutes. Pour celles qui nous ont précédé, pour celles qui nous suivront.







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Impunité

De l'affaire dite de PPDA, les informations nous sont parvenues au compte à goutte. Dans Impunité, Hélène Devynck résume les faits, rassemble les témoignages (vingt trois femmes qui ont déposé devant la police !), explique le déroulement de l'instruction jusqu'au classement sans suite. Elle nous livre une analyse fine et si juste de l'Impunité qui entoure l'agresseur dans notre société actuelle que on ne pourra plus dire qu'on ne savait pas !



Hélène Devynck, et ses sœurs d'infortune, sont des classées sans suite ! Classées sans suite, les exactions du violeur en série que fut le journaliste adulé des téléspectateurs, représentant le gendre idéal lors du début de sa carrière, le père attentif et attentionné pour sa fille anorexique et même, le grand-père tranquille qui continuait à faire sa nage matinale dans sa Bretagne d'adoption.



Classées sans suite, ce prédateur sexuel qui sautait sur tout ce qui était sexuellement identifiée comme une femme jeune et admirative. Le journaliste a bénéficié d'un système qui l'a protégé, encouragé et même s'est rendu complice de ses viols en séries. Même si ils se défendent en répétant la litanie du "On les croyait consentantes !".



Car, ces "promotions-canapé" comme son cercle devait les qualifier, de ce droit de cuissage qu'il s'octroyait, de ces agressions dont il était coutumier, personne dans son entreprise ne les a révélé ni dénoncé ! Personne pour les faire arrêter, les faire cesser ! Personne pour protéger les jeunes femmes. Personne !  Quelle entreprise pourrait encore se permettre cette amnésie !



Mais, notre responsabilité collective est là aussi ! Dans le silence, dans le détournement des regards, dans les chuchotements échangés qui se taisent, dans le "Il s'amuse ! " ou dans "Les hommes sont tous pareils !" ou encore dans "Elles l'ont bien cherché" ;;;ce "coup du plateau" comme le qualifie Hélène Devynck.



Mais que dire du classement sans suite, du point de vue judiciaire. Hélène Devynck raconte comment l'écoute attentive du policier qui a pris, comme pour les autres, sa déposition, avait pleinement identifié le crime en qualifiant de "viol vaginal pénien" la situation décrite.



Seulement, en droit français, c'est la victime qui doit prouver le crime sexuel.



Lorsque salie, honteuse, la jeune femme sidérée s'échappe, elle doit penser à rassembler les traces, les preuves pour une future instruction...Les traces du sperme dans la bouche, du doigt dans le vagin, de la brusquerie qui sidère et du pouvoir qui inhibe.



Hélène Devynck demande à ce que la loi soit changée pour que la charge de la preuve du consentement soit de la responsabilité de l'agresseur présumé. Que ce ne soit plus à la victime de prouver qu'il n'y a pas eu négation de son choix.



Devant le nombre de faits, comme on dit dans la police, "concordants", est-ce que pour les affaires de viol par influence, par domination, devraientt éviter le classement sans suite et renvoyés les victimes au silence de leur traumatisme et les agresseurs à leur toute puissante Impunité.



Avec, ce que Hélène Devynck appelle "le papier peint de contes de fées" qui recouvre les situations racontées par l'agresseur, le recours à la diffamation est une autre arme pour museler les victimes, et la justice devient complice.



Au delà de l'affaire, son déroulement, le ressentis des victimes, etc., Hélène Devynck, professionnelle du journaliste, livre une analyse fine et éclairée du rôle des médias dans cette affaire où un journaliste agresse d'autres journalistes, mais surtout, le pouvoir médiatique positif qui comme Libération choisit de consacrer leur Une à ces femmes et leurs vécus et peut aider à faire prendre conscience la société.



Elle analyse aussi nos biais de langage ou de compréhension, comme "ne t'enferme pas dans le statut de victime ! " et " victime autoproclamée" ou "Patrick est balourd". Dépiauter ce que ces phrases que l'on répète sans même y penser permet d'en comprendre la portée cachée et les représentations qu'elles véhiculent.



Le journaliste adulé par les médias, des puissants et de tant d'autres est descendu de son piédestal en 2008. Avant, il y avait eu des accusations d'abus de biens sociaux, de plagiat et d'interviews truqués. Mais, rien n'y avait fait. Rien n'avait écorné la belle image médiatique qu'il s'était construite.



Florence Porcel en 2021, puis toutes les autres après qui ont osé parler, n'ont pas réussi à faire condamner le violeur en série qu'elles avaient rencontré. Mais, ensemble, elles ont osé parler, s'exposer et se montrer.



Il y aura un avant et un après cet essai Impunité. L'affaire PPDA révèle que l'abus de faiblesse par position dominante ne doit plus être excusé.



Que tous les chefs qui utilisent leur position pour avilir, pour agresser, pour violer sachent que des femmes se sont révoltés et qu'elles ont réussi à faire changer la honte de camp !



Hélène Devynck redonne l'individualité à chacune de ses consœurs en rapportant leur témoignage dans cet essai, sans aucune révélation. Elle rend compte de l'abus d'une classe supérieure qui se croit au dessus des lois. Elle interroge aussi avec brio notre société sur ce concept d'Impunité dans les affaires de crimes sexuels.



Mais surtout il ne faut plus qu'on accepte qu'on traite de folle, de prostituée ou d’ignare une femme agressée sexuellement !



Bien sûr, il reste encore, et encore, des prises de conscience de notre société pour faire avancer le droit, pour ne plus regarder ailleurs, pour tendre la main et pour considérer une femme égale de l'homme, être humain à part entière !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Impunité

A partir d'un certain niveau de célébrité, aucun français n'a jamais été condamné pour des faits de délinquance sexuelle.

Jamais.

Aucun.



Voilà qui résume bien la situation vis à vis des violences sexuelles et le long chemin qui reste à faire.

C'est un homme à femmes. C'est un séducteur. Oui il est un peu lourd dans la drague, mais il est sûr de son charme, les femmes sont attirées par le pouvoir. Elles ne demandaient que ça.



Voilà ce que nous avons encore comme qualificatifs pour exempter un violeur de sa responsabilité. Les femmes s'offrent à lui.

Venir pour un entretien d'embauche et se retrouver en moins de 10 secondes avec un pénis dans sa bouche est effectivement un critère attendu par toutes les femmes pour ledit entretien.



On vient encore de le voir avec le PDG d'ASSU2000, qui pratiquait des relations professionnelles particulières avec ses collaboratrices femmes, un seigneur usant du droit de cuissage et avait même des esclaves sexuelles.



PPDA, roi de l'audimat et du 20h, qui insultait ses collaborateurs entre chaque reportage pendant le journal, qui contre la promesse d'un conseil professionnel, vous enfermait dans son bureau et vous agressait et/ou vous violait. Était moqué par son entourage pour ses questions récurrentes envers les jeunes femmes qu'il croisait « vous êtes célibataire ? »



Des entreprises qui n'envoient pas les stagiaires femmes à TF1 car elles savent ce qui risque de se passer. Combien de carrières gâchées.



Des femmes qui quittent très vite les réunions de rédaction pour ne pas se trouver face à lui et l'évitent dans les lieux où le pouvoir décide et où il faut être pour avancer dans son métier. Combien de carrières gâchées.



Le rituel était bien rodé. Une des secrétaires prend rendez-vous. Vous vous retrouvez sur le plateau du JT, devant la vedette que toute la France regarde. Vous êtes dans les bureaux d'une grande entreprise française qui peut faire un gros coup de pouce à votre carrière débutante. Vous avez votre book pro sur les genoux. Il vous accompagne dans son bureau. le seul bureau qui a une porte. Il la verrouille. Il vous viole. Ça dure 2 minutes. Il vous chasse.



Pour d'autres qui avaient réussi à biaiser et qu'il n'arrivait pas à faire tomber dans ses filets, il cassait les carrières à coup de « elle n'est pas pro, pourquoi vous l'avez embauchée ».



Rien ne l'arrête, puisqu'il le fait même avec une femme puissante, Muriel Reus, directrice adjointe d'une filiale de TF1. le pantalon sur les chevilles face à elle, après avoir une nouvelle fois verrouillé la porte de son bureau, elle a la présence d'esprit de lui dire : « j'en parlerai à Patrick le Lay ». Dire à l'agresseur qu'il va avoir affaire à un homme plus puissant que lui, est visiblement la seule stratégie pour l'arrêter. Il sait ce qu'il fait. Il a remonté son pantalon.



Elle en parlera à Patrick le Lay, qui lui répondra « non il n'a pas osé aussi avec toi ».



Ils savaient tous.



Hélène Devynck indique dans son entretien au journal le Monde avant la sortie du livre qu'on arrive au nombre faramineux de 90 témoignages de femmes contre PPDA.



90 femmes courageuses.

90 témoignages qui relatent les mêmes faits, le même rituel.

90 !



Et il ne se passe RIEN.



A partir d'un certain niveau de célébrité, aucun français n'a jamais été condamné pour des faits de délinquance sexuelle.

Jamais.

Aucun.















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Impunité

Merci à Hélène Devyneck d'avoir publié son témoignage .

Merci à son éditeur.

Merci à ceux qui ont rendu possible la disponiblité de ce récit.

Merci aux libraires.



Ce n'est pas le livre le plus simple à lire car il vous glace.

Cet ouvrage est utile pour la société et pour aussi d'autres victimes.



J'ai trouvé dommage qu'il n'est pas une définition du mot impunité.

Le livre décrit parfaitement l'impunité.



Il y a la référence au film Scandale et c'est vrai que cela est troublant comme ressemblance .



En lisant les pages , je me suis dit que si un film ou un téléfilm avait été fait on aurait pas cru à la crédibilité du scénario sur plusieurs points.

Le drame c'est que cela soit la réalité.



J'espère que la société va changer sur ce montre Hélène Devynek nous fait en démonstration c'est à dire l'importance du réseau, la prescription, l'accompagnement des victimes, les diffamations après avoir accusé ect...



Si cette affaire était la seul ...

Mais dans le livre, Hélène Devynek revient sur d'autres Scandales.



Les chapitres sont court et clair et le style d'écriture est à mon goût et ceux malgrès les faits horribles qui sont décrits.



Hélène Devyneck nous montres comment on fait en sorte que la parole soient tues afin d'éviter le ou les Scandale(s).



Pour moi, il y a aura un avant et après cette lecture sur le monde dans lequel on vit.



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Impunité

Mes yeux sautent de ligne en ligne, je souligne au minima une phrase par page avec mon Stabilo violet, je parcours ce texte et il suscite en moi un sentiment d’indignation. Je comprends ce qu’au fond je savais déjà, en France les hommes puissants peuvent violer et agresser dans l’impunité.

Au travers les témoignages des différentes femmes victimes de PPDA, (en tout cas de celles qui ont accepté de témoigner) Hélène Devynck analyse et décrypte. Le raisonnement sait où il va et le lecteur ne peux nier l’immensité de l’injustice subie.

Tous les mécanismes judiciaires et sociétaux sont décryptés et on comprend comment ils amènent à la silenciation des victimes et à l'impunité totale qui profite aux hommes célèbres. « Au-dessus d'un certain niveau de célébrité aucun homme n'a jamais été condamné par la justice en France pour des faits de violence sexuelle ».

Le système de la loi du silence est bien rodé, personne ne veut parler du viol. Les témoins préfèrent ne pas voir, ne pas savoir, les victimes préfèrent se taire que de subir l’humiliation d’être traitée d’allumeuse ou d’éconduite amère.

Puis il y a ce besoin collectif de respecter stricto-sensu la présomption d'innocence sans laisser aucun « crédit de véracité » aux plaignantes, on les présume menteuses.

C’est extrêmement bien écrit, intelligemment construit, il développe une argumentation en béton et le constat absolument alarmant !

Le genre de texte qui devrait être lu par le plus grand nombre même si, malheureusement, le sujet est de niche et je crains qu'il n'intéresse qu'un lectorat déjà averti.

Bravo et merci à Hélène Devynck et toutes les autres d’avoir eu le courage de parler. J’espère sincèrement que les choses changent doucement grâce à elles.



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Impunité

après avoir lu les 2 livres de Florence Porcel, je viens de lire celui de Hélène Devynck. Elle nous livre son combat et celles de plusieurs dizaines de femmes témoignant des agressions sexuelles qu'elles ont subit de la part de PPDA.



Le titre du livre résume bien le constat qui est édifiant tout au long de ces pages. Cette impunité totale dont a bénéficié cet homme sur plusieurs décennies. Parce qu'on le disait homme à femmes, séducteur, ..., son comportement, ses paroles et son comportement n'ont alerté personnes, ou plutôt que plusieurs ont préféré ne rien voir et ne rien entendre.



Je me souviens très bien de son passage à l'émission Quotidien où tout le monde a pu constater et entendre des propos qui n'ont pu lieu d'être à notre époque, où ses femmes sont les méchantes et lui la victime car oh non il n'a rien à se reprocher.

Son attitude de prédateur (même si l'autrice n'aime pas ce mot) c'est bien ce qu'il est. Il savait repérer ses futurs proies et obtenir ce qu'il voulait sans leur consentement.



Un témoignage à lire.
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Impunité

Bien avant que ces quatre lettres n’évoquent l’affaire qui porte son nom, PPDA fut un présentateur, un journaliste, puis un auteur que beaucoup admiraient ou du moins respectaient, certains pour son

charisme, d’autres pour sa longévité dans le domaine de l’information. Si sa réputation de séducteur, « d’homme à femmes » comme le voulait l’expression consacrée, n’était plus à faire, les révélations sur son comportement de réel prédateur sexuel ont été sidérantes pour beaucoup d’entre nous, incapables d’imaginer ce qui se déroulait dans les bureaux et les couloirs feutrés de « l’institution TF1 ».

Dans ce livre, Hélène Devynck nous livre les détails de cette affaire ainsi que de nombreux témoignages des victimes de cet homme. Elle fut l’une d’elles.

Pourtant, ce récit va bien au-delà d’un simple « compte-rendu » des faits. Il dévoile une époque, un milieu et surtout une entreprise où le silence, le déni et la lâcheté de certains se sont mis au service d’un machisme , d’une misogynie et d’une cruauté sans nom, qu’il nous est difficile de conceptualiser. Les faits étaient connus, parfois tournés en dérision et surtout tus, évitant ainsi d’égratigner la « poule aux œufs d’or » des médias et abandonnant ainsi les victimes à leur impuissance et à leur solitude souvent dévastatrice. Ce livre est une véritable « claque » nécessaire. Il ne se résume pas, il se lit!







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Impunité

En cette période de la libération de la parole sur les violences faites aux femmes, il apparait comme une évidence qu’un homme que l’on pourrait qualifier de violeur en série soit condamné. Ce n’est pas le cas, tant l’agresseur, homme phare des médias, reste puissant malgré les décennies qui ont terni l’éclat de sa renommée.

Classée sans suite, la plainte d’Hélène Devynck constitue cependant le début d’une longue quête auprès d’autres victimes du journaliste ex-star, mais aussi d’une réflexion sur les mécanismes collectifs et individuels en jeu dans l’impossibilité toujours actuelle à juger les agressions sexuelles.

Chœur de femmes, manière de briser l’isolement des victimes, contraste troublant entre la diversité et la personnalité de toutes ces femmes et la récurrence misérable du scénario d’agression, ce documentaire témoigne avec intelligence et force combien ce combat est bien loin d’être gagné.

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Impunité

Brillant.

Révoltant.

Nécessaire.



Impunité : fait pour quelqu’un de ne pas risquer d’être puni.



Peut-on, aujourd’hui en France, dénoncer des faits pénalement répréhensibles contre des personnalités publiques sans être, en retour, considérées comme coupables, menteuses, calomnieuses et autres adjectifs fleuris?



Impunité.



Pour quelles raisons les hommes, et principalement les hommes de pouvoir, figures publiques, sont-ils protégés lorsqu’ils commettent l’irréparable?



Une histoire de domination.



Quel a été le rôle de TF1 dans cette affaire ?



Classées sans suite.



La peur change de camp. Les femmes ne se laisseront plus abuser, maltraiter, frapper, piétiner, violer sans rien dire. Les hommes ne doivent plus pouvoir abuser, maltraiter, frapper, piétiner, violer sans craindre la justice.



Présomption d’innocence.



Le propos n’est pas de dire que tous les hommes sont présumés coupables. Mais les femmes ne sont pas présumées menteuses. Présomption d’innocence oui, mais présomption de véracité pour les victimes.



Si les femmes parlent, encore faut-il qu’on les croit.



Balance ton porc.



Bravo à Hélène Devynck d’avoir eu le courage d’écrire ce récit. Bravo à toutes ces femmes qui ont eu le cran de dénoncer PPDA, TF1 et les affres du système judiciaire.



A nous maintenant de changer notre perception des choses, de ce système patriarcal écrasant, de ces siècles d’oppression de la femme, de ce droit de cuissage dont ils (nous ?) sont si fiers. Et la justice suivra.



Éduquez vos fils. Ne valorisez pas un garçon par rapport à une fille uniquement à cause de son sexe. Ne leur donnez pas ce sentiment d’impunité dès la naissance. « Une fille, c’est beau aussi ».
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Impunité

Hélène Devynck est une journaliste, elle a d'ailleurs travaillé pendant 20 ans pour le groupe TF1 et avec Impunité relate le calvaire qu'elle a subi face aux agressions de PPDA.



Elle fait partie des premières femmes qui ont osé prendre la parole, malgré tout. Elle raconte son histoire mais surtout redonne une voix et un contexte à chaque femme, afin d'expliquer le caractère répétitif des agressions, dans les mêmes lieux et avec les mêmes mécanismes au fil des années. Mais elle expose aussi les silences de tout ceux qui savaient, les regards lourds de sens et les rumeurs de promotions canapé.



Un texte absolument nécessaire afin de comprendre les rouages de l'emprise, de la main mise du pouvoir, du silence et du doute quand on se pense seule. Mais surtout pour comprendre que la société doit changer, doit croire et défendre...



Finalement, on le voit l'impunité a encore de beaux jours devant elle. Comment rester optimiste quand les non-lieux se succèdent et l'opprobre jeté sur les mauvaises personnes...



Il faudra plus qu'un texte mais il est le début de tout, car les écrits restent...
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Impunité

L'épopée de la libération de la parole des nombreuses victimes d'un criminel sexuel. Un livre révoltant, parce qu'il faut une énergie folle, héroïque, aux victimes pour se faire entendre face à un système qui n'a de cesse de les museler. Ayant regardé le journal de 20h sur TF1, ri avec la marionnette des guignols, lu des livres du criminel, on se sent forcément complice et c'est révoltant.

Hélène Devynck nous décille et livre des analyses éclairantes sur le pouvoir et ses dérives, et l'organisation d'une société qui permet de telles exactions. Comme Le Consentement de Vanessa Springora et La Familia Grande de Camille Kouchner, un livre qui fera date dans la littérature française : le récit montre ici sa puissance, en tant que contre-poison pour une société venimeuse.
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Impunité

Droit de cuissage ? Séduction Express ? 



Fascination pour la vedette, promotion canapé, honte imposant le silence ? 



Yeux fermés, évitement, silence complice ...



Pendant des années, des décennies, le présentateur - roi du 20 heures de la première chaîne a insulté ses collaborateurs, piqué des colères homériques, lu les textes écrits par d'autres et agressé ses collaboratrices et autres femmes qui passaient à sa portée ...



Vingt-trois de ces femmes ont accepté de parler à la police. 



Vingt ont accepté de parler à Hélène Devynck, victime comme elles, et qui retrace leurs histoires dans ce témoignage.



Classées sans suite par la justice, prescrites par la loi, leurs histoires mettent en cause un homme public, un homme qui fait de l'audience, dont il aurait été difficile de se séparer bien que tout le monde ses pairs comme ses supérieurs aient toujours su ce qu'il en était une fois la porte du bureau fermée ou pas ... Mais personne n'a parlé, ni les victimes, ni les témoins, ni ceux qui savaient ! 



 Là un homme public et des femmes qui parlent mais combien d'autres n'ont rien dit des mains baladeuses, des remarques graveleuses, des dossiers emportés à la machine à café pour protéger la poitrine des mains d'un collègue (mais sans lien hiérarchique, les RH disaient qu'il n'y avait aucun recours, et nous incitaient à prévenir les nouvelles embauchées !) ...



Bref la parole mérite non seulement d'être entendue, mais d'être portée par le plus grand nombre pour que ces agissements soient réprimés, enfin, ... à défaut de s'arrêter !
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Impunité

Un livre qui touche à l’histoire contemporaine, celle de post #metoo, celle qui libère la parole des femmes et qui surtout les écoute.



Le livre parle de la tragique expérience d’une petite trentaine de femmes ayant toutes été agressées a minima, violées pour la plupart par PPDA. Une petite trentaine de femmes qui ont osé parler, parce qu’au vu de ce que l’autrice relate, on peut raisonnablement envisager, si utiliser raisonnablement ici est raisonnable, que les victimes sont sans aucun doute beaucoup plus nombreuses.



Mais ce n’est pas cela que je retiens ni qui me marque le plus.

Ce qui me touche, me révolte, me sidère c’est que les femmes étaient des proies, que beaucoup savait mais que personne ne voulait savoir. Ce qui est affolant c’est que le prédateur est décrit comme un dragueur, un Don Juan, peut-être un peu lourd parfois mais tellement attachant que c’est presque un honneur que d’être draguée par lui … et l’acception « draguée » est à prendre au sens extrêmement large.



J’ai vu l’autrice lors de son passage à la Grande Librairie, j’avais bien évidemment noté son nom et le titre de son livre, en me disant que je ne me précipiterais pas pour le lire, après le livre de Flavie Flament, puis l’affaire Matzneff, la familia grande de Camille Kouchner, je pensais : encore un livre sur le même thème, ça commence à bien faire.



Le livre était présenté sur l’étagère de la bibliothèque, je l’ai emprunté en me disant que j’allais y jeter un coup d’œil. Je ne m’attendais pas du tout à un tel choc.



Tout d’abord le livre est merveilleusement bien écrit, l’autrice est journaliste et elle écrit depuis 30 ans, elle a un indéniable talent pour conter les histoires, même les plus sordides.



Le texte est pratiquement rédigé comme un récit d’enquête, reprenant le témoignages des femmes agressées, de moments passés au commissariat avec le Major chargé de l’enquête, d’analyse d’interviews, de souvenirs personnels …



Ces différentes temporalités de narration et ces différents témoignages rythment le document et le rendent terriblement addictif. On est en totale empathie avec les femmes agressées, on a envie de savoir comment va évoluer le traitement de leur plainte, on prend conscience que même une fois libérée, validée, multipliée par autant de victimes, la parole n’est toujours pas entendue par tous.



Et finalement, comme beaucoup n’ont osé parler que longtemps après l’agression et comme l’agresseur reste la personne publique adulée qu’elle était, la majeure partie des plaintes seront classées sans suite, soit parce qu’il y a prescription, soit parce que ce serait aux agressées de prouver, justifier, démontrer qu’elles l’ont été, qu’elles ont tout fait pour y échapper, et ça, dans le huis clos d’un bureau, d’une chambre d’hôtel c’est extrêmement difficile d’y arriver.



C’est avec un sentiment de révolte que je referme ce livre, cette impunité malgré tous les témoignages concordants, malgré tout le courage qu’elles ont eu pour se dévoiler, je suis écœurée, profondément en colère, j’espère vraiment qu’elles auront au moins servi à faire évoluer la loi et les délais de prescription.



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Impunité

je suis surpris que cette Autrice soit passée à la grande librairie car pour moi j'appelle pas sa de littérature OK peut être se quelle à vécu et pas marrant mais après le livre est à chié c'est la première fois que je vois un livre à grandes librairie et je le lis pas bref je vous conseille pas se livre pour des fan de littérature.









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Impunité

Le compte-rendu implacable des faits, un témoignage exemplaire sur un crime hélas banal, l'analyse irréfutable du système ignoble qui couvre les crimes d'hommes ignobles, la condamnation définitive de ceux qui n'ont rien vu, rien entendu et de la justice qui ne veut pas voir. Un réquisitoire qui devrait faire progresser la cause des femmes violées, battues, tuées, humiliées, en toute impunité.
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Impunité

L’affaire Poivre d’Arvor en gros plan. Un livre choc. Un livre qui montre encore que ceux qui ont l’argent gagnent toujours. À lire, juste pour ne pas oublier que ce pouvoir que certains s’octroient est partout …

«  Comprendre, sans détourner le regard, ce qu’est réellement un viol, c’est accepter que le viol n’existe que grâce au silence qu’il impose. »
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Impunité

livre très dérangeant mais plus que nécessaire

sur l’impunité du célèbre présentateur du JT de 20h sur TF1

Toutes ces plaintes contre lui qu’il balaie d’un revers de la main

ce livre est à lire même si le sujet peut déranger il faut souligner le courage de toutes ces femmes
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Impunité

Ce témoignage est un cheval de Troie dans le monde de l'impunité. Quand il va s'ouvrir, ça va changer des choses ds notre société...ça sera un peu long mais ça sera.

Une belle écriture pour narrer l'innommable.

Dans ma bibliothèque de livres essentiels récents d'autrices Françaises.

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Impunité

Impunité est le récit-constat du système d'aveuglement criminel qui a régné durant plus de 30 ans dans l'une des rédactions télévisuelles les plus puissantes d'Europe. La Chaîne a abrité en son sein au moins 4 harceleurs / agresseurs sexuels, dont le présentateur du journal le plus regardé de France et même d'Europe : les victimes, la plupart prescrites, ont payé et paient encore sur leur vie personnelle et professionnelle le prix des agressions subies. Hélène Devynck qui a écrit son livre sous la stricte supervision des avocats de son éditeur, la stratégie de l'agresseur étant de porter plainte pour diffamation et de gagner ses procès, faisant ainsi définitivement taire ses victimes, décrit à travers la chaîne de Bouygues, une société (au sens corporate aussi bien que général), un système qui préserve les agresseurs, accuse et broie les victimes. La Justice a par exemple du mal à reconnaître que des femmes ne se connaissant par entre elles, décrivant le même modus operandi par le même agresseur sur des années, constitue indubitablement un élément de preuve. La société patriarcale, sa police et sa justice font bloc contre les femmes et maintiennent le statu quo. Malheur à celles qui refusent de se laisser couper la langue. Un récit percutant, très bien écrit, littéraire et érudit même, éclairant un milieu dont nous ne voyons en tant que spectateurs que les paillettes sous des éclairages savamment agencés. Personnellement, pour le peu que j'en ai regardé, je détestais la façon lascive dont le présentateur en question regardait la caméra en fin de journal en prenant congé de son auditorat.
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