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Critiques de Hélène Frappat (184)
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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..

Gaslighting a été élu mot de l'année 2022 par un dictionnaire Américain. En France il nous aura fallu ce superbe essai d'Hélène Frappat pour découvrir ce concept. Lorsque l'on sait à quel point mettre un mot sur qqch permet d'en rendre compte de l'existence, cela a son importance.



L'un des premières usages de ce terme est en tant que titre d'un film de 1944, réalisé par Georges Cukor, réalisateur juif d'origine hongroise et vivant à New York. Ce film sera le fil conducteur de l'œuvre d'Hélène Frappat.

Dans celui-ci un homme s'est marié avec une femme et la manipule psychologiquement afin de retrouver les bijoux de la tante de celle-ci, une cantatrice qu'il a auparavant tué. Gaslighting pouvant se traduire par "évaporation" en français désigne le fait que le mari éteigne progressivement la luminosité des lampes à gaz afin de faire croire à sa femme qu'elle est devenue folle.



Hélène Frappat nous offre ici une analyse très documentée, précise et accessible de ce terme. Fondant sa thèse sur de nombreux concepts historiques en psychologie, littérature et cinéma. Ainsi elle remonte jusqu'à l'Antiquité, pour discuter du concept d'hystérie avec Aristote, passant par le négationnisme post-seconde guerre mondiale et aujourd'hui Donal Trump.

L'objectif étant de mettre en lumière le schéma de décrédibilisation de la parole d'autrui. Son travail est réellement impressionnant par la quantité de références qu'elle utilise, qui souligne le sérieux de son entreprise.

Elle convoque aussi de nombreuses figures féminines, Cassandre, Hélène de Troie, Antigone, Martha Mitchell ( lanceuse d'alerte du Watergate) et Britney Spears. Avec cette autrice il n'y a pas de sous-culture ou de frontières entre les domaines, et c'est appréciable.



De plus Hélène Frappat n'isole par son discours féministe au champs des femmes mais l'étudie dans sa globalité, en prenant un angle social et politique, ce qui en fait une œuvre complète.

Elle rapproche ainsi le traitement vécu par la femme dans Gaslighting à celui des personnes politiques qui manipule l'opinion.

J'avais déjà pu apprécié le talent d'Hélène Frappat dans Trois femmes disparaissent et je ne suis pas déçue par ce deuxième livre.

Je le conseille vivement !
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Trois femmes disparaissent

Tippi Hedren, Melanie Griffith, Dakota Johnson ; une grand-mère, une mère, une fille ; trois générations d'actrices hollywoodiennes, manipulées, maltraitées, violentées. La narratrice enquête sur la disparition de ces 3 femmes, elle s'interroge sur le fait même de disparaitre quand on est exposé, à ce point, aux regard des autres. Malédiction familiale, reproduction, hasard ? L'enquêtrice analyse la vie de ses trois femmes, chaque détail alimente sa réflexion, elle emprunte des chemins sinueux et vertigineux, s'appuie sur les Mémoires de Tippi Hedren. Où l'on apprend que certaines des scènes les plus violentes des oiseaux ont été tournées avec des oiseaux vivants que Hitchcock a fait remplacer au dernier moment (dans un souci de vraisemblance ou de vengeance ?)



Tippi Hedren est repérée par Hitchcock alors qu'elle est mannequin. Le cinéaste exerce alors un contrôle total sur sa vie, du choix de son prénom à ses sorties en passant par ses tenues vestimentaires et ses menus, et la fait espionner. Puisqu'elle refuse ses avances, Hitchcock est odieux et menace de mettre fin à sa carrière. La fille de Tippi, Melanie Griffith est attaquée au visage par un lion en 1981 sur le tournage de Roar, un film de Noël Marshall le mari violent et tyrannique de sa mère. En 2005, sa fille Dakota Johnson tourne dans Cinquante nuances de Grey, l'histoire d'une relation sadomaso, elle se retrouve à son tour à la merci d'hommes peu scrupuleux.



Une lecture un peu difficile pour moi, tant par le contenu que par la forme ; l'autrice m'a souvent perdue et je n'ai pas réussi à me passionner pour cette enquête.
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Le mont Fuji n'existe pas

Hélène Frappat invente dans Le Mont Fuji n'existe pas une nouvelle forme d'écriture tout à fait novatrice. Ce roman-fleuve (je vous conseille d'ailleurs le sublime livre de la même autrice, Le Dernier fleuve) se situe à la confluence de la mémoire et de la fiction, sans jamais sombrer dans le témoignage. J'ai fini le livre d'une traite, presque en apnée ! Hélène Frappat fait un travail de montage absolument remarquable : impossible de ne pas se laisser porter par chaque récit qui constitue le roman, à chaque fois tellement singulier et prenant et en même temps en parfaite harmonie avec les autres. Des voix venues résonnant depuis les quatre coins du monde transparaissent sous la plume de l'écrivaine.
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Inverno

Âmes sensibles ou toute personne ayant vécu la prison chez soi, s'abstenir ou alors s'accrocher! Le thème est tragiquement banal: l'emprise d'un être sur un autre et comment les choses s'installent insidieusement à petit feu chaque jour...

Hélène Frappat dresse un état des lieux en remontant le temps au cours d'un voyage, aborde aussi l'amitié malgré les années passées loin les uns des autres.

Un court roman qui m'a touchée par son écriture directe, simple, tellement réaliste et optimiste malgré tout!
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Lady Hunt



L’auteur a réussi à plonger le lecteur dans le même brouillard ainsi que la même indifférence que Laura Kern. Les rares intrigues secondaires qui auraient pu retenir son attention sont noyées dans l’œuf par de trop fréquents changements de sujets et des repères temporels bien trop flous. On est perdu au milieu d’une intrigue qui se construit toute seule et qui reste engoncée dans sa brume étouffante.


Lien : http://plume-ivoire.overblog..
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Lady Hunt

Pourquoi ce besoin constant de vouloir garder le souvenir de chacune de mes lectures, même et peut-être surtout si je ne les ai pas aimées, comme aujourd'hui? Écrire un tel billet m'est difficile parce que tout d'abord, comme ça, spontanément, à peine le livre refermé, je ne sais pas vraiment au juste ce qui m'a déplu.

Certains passages comme celui-ci résument assez bien mon malaise.

"Peu à peu le rêve a envahi tout l'espace. Il a enfreint la frontière du jour et de la nuit. Chaque réveil conservait la marque de l'autre monde. Son odeur collait à mes vêtements, à mes cheveux. Le rêve se mêlait aux souvenirs. Le futur avait un air de déjà-vu. Quand le rêve s'est invité sur le mur de ma chambre, il m'a chassée de chez moi."

Je les trouve beaux et agaçants à la fois. Poétiques, mais trop peu explicites. De quoi s'agit-il au juste? Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris l'histoire.

Il y est question d'une maison pleine de brume et de mystère qui hante l'héroïne Laura Kern (dont le prénom peut aussi devenir Luna, du nom de cette maison dans l'incendie de laquelle fut brûlée vive Diane, son arrière-grand-mère )

"Au bout de la route, Luna m'attend. Diane me réclame en sacrifice."

"Toi et moi avons hérité de la chevelure de Diane. Le feu est là dans nos cheveux. Le feu protecteur et vivant de Diane chasseresse. Et la lune d'Hécate doit sortir de nos cœurs."

Les maisons ont une grande importance. Laura les fait visiter aux éventuels acheteurs de la Plaine Monceau, à Paris. C'est là aussi qu'elle vit sa liaison avec son employeur, là qu'elle a des visions dans les miroirs, là qu'elle a vu disparaître un enfant.



A ces souvenirs s'ajoute la crainte toujours présente d'avoir hérité du sang des Kern. Son père l'a quittée quand elle avait sept ans, à l'annonce de la maladie de Huntington. Laura et Elaine sa sœur vont-elles se décider à connaître leur propre sort? Ont-elles hérité du gêne de John, leur père? Quel rôle pourrait jouer cette malédiction dans les étranges visions et les peurs de la jeune femme?



Tout cela pouvait m'intéresser mais non, je n'ai pas pu m'attacher aux personnages. Ils ne m'ont pas semblé réels. Peu m'importait leur sort. Un comble avec la menace de cette terrible maladie psychique planant au-dessus d'eux! Une déception.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Lady Hunt

Une couverture pleine de mystère et une quatrième de couverture énigmatique, il n’en fallait pas plus pour me donner envie de plonger dans Lady Hunt d’Hélène Frappat. En recevant l’ouvrage, je pensais vraiment le dévorer en quelques jours puisqu’il ne fait que quelques centaines de pages (318 pour être très précise). Et pourtant, j’étais loin de me douter de ce qu’il renfermait. Le style de l’auteure est complexe et le vocabulaire qu’elle utilise est assez soutenu. C’est sans doute ce qui fait que ce roman est si dense. Mais c’est aussi ce qui lui donne son charme. Je peux tout à fait comprendre que le charme n’ait pas opéré sur certains lecteurs et qu’ils se soient ennuyés mais, heureusement, ça n’a pas été mon cas.



Selon les éditeurs, l’auteure « réinvente le grand roman gothique ». Très franchement, je ne sais pas vraiment ce que ça signifie exactement. En tout cas, j’ai trouvé dans Lady Hunt ce que j’attendais d’un roman gothique : une atmosphère pesante et très intense. Par atmosphère pesante, je ne pense absolument pas au sens négatif du terme ! Rien qu’en lisant quelques lignes, j’avais l’impression qu’un étau se resserrait autour de moi… et j’ai vraiment adoré ça !



En ce qui concerne les personnages, je dois dire que je m’attendais à ce qu’ils soient plus sombres, plus mystérieux, à la hauteur de l’atmosphère pesante. Malheureusement, je suis loin d’être convaincue … Laura Kern, le personnage principal, n’est pas vraiment très mystérieuse. Elle a un petit quelque chose d’étrange, c’est vrai. Par moment, j’avais l’impression qu’elle était proche de la folie. Mais ce n’étais pas suffisant pour me totalement me convaincre. En plus, on ne peut pas dire que les personnages secondaires remontent le niveau. Ils sont presque transparents … Les appartements et les maisons sont bien plus approfondis qu’eux. En fait, en y réfléchissant, ce sont eux les personnages que j’attendais : complexes, remplis de mystères et obscurs.



Tout comme les personnages, je n’ai pas pu m’empêcher de trouvé l’intrigue assez faible. L’atmosphère pesante qu’on retrouve durant tout le roman s’essouffle complètement à la fin. Certes, je ne m’attendais pas vraiment à du spectaculaire ou du grandiose mais j’aurais aimé que l’atmosphère perdure jusqu’à la dernière page. Puis, une véritable résolution n’aurait pas été de refus non plus parce que, pour moi, Laura Kern fuit au lieu de faire face à ce qu’elle apprend…



Enfin, même si cette lecture était loin d’être parfaite, j’ai quand même pris plaisir à lire Lady Hunt d’Hélène Frappat. Je suis très contente d’avoir eu la chance de participer, cette année encore, aux matchs de la rentrée littéraire PriceMinister-Rakuten ! J’ai vraiment été absorbée par l’atmosphère et le charme que dégage ce roman. Et puisque ce sont les règles du jeu, il ne me reste plus qu’à vous révéler ma note : 14/20 !
Lien : http://manie-au-pays-des-mer..
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Lady Hunt

C'est d'abord la couverture et le titre du livre qui m'ont fait de l’œil . Puis la quatrième de couverture ainsi que les premières critiques postées sur le site m'ont confortée sur cette lecture.

Je l'ai donc demandé en bibliothèque et j'étais en liste d'attente ... une fois le roman en mains, je découvre des critiques plutôt catégoriques et négatives sur l'ouvrage.



Me voila donc perplexe avant d'ouvrir le livre.

Ce sentiment s'est vite évanoui.



Oui ce livre est gothique dans toute la poésie de son écriture. On est bercé par la brume et les tourments de Laura Kern.

Non, ce livre n'est pas que gothique, derrière se cache les questions de l'hérédité, de la maladie ( notamment du regard des autres et du sentiments du malades) mais aussi la quête de ses origines et quoi de plus ésotérique que de faire de notre héroïne une descendante celtique ?

On revient donc à l'aspect gothique, voir mystique du roman, qui nous parle du Pays de Galle, de la Bretagne, des croyances, des sorcières, des dons ...

Et tout du long le poème de Tenysson, Lady Shalott.



Alors oui je l'avoue, j'ai plongé sans retenue dans ce roman dont j'ai aimé tant le thème que le charme, l'ambiance et le dénouement.

C'est avec plaisir que je renouerai avec Hélène Frappat, dont l'écriture m'a enchantée.



Faites vous votre opinion loin des critiques, il me semble que ce livre mérite de rencontrer certaines sensibilités même si d'autres seront épargnées.
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Lady Hunt

Qu'elle était difficile cette lecture !

Pourtant, le sujet ne pouvait que me plaire, à la lecture du résumé : une femme hantée par une maison qui apparaît sans cesse dans ses rêves, une ambiance gothique transposée dans un roman du XXIe siècle.

Au final, j'ai trouvé, calé entre les mains, un livre pesant par cet ennui ambiant, cette lassitude du personnage principal, qui ne nous donne pas du tout envie de s'attacher, ni même de s'intéresser à sa personne, ni même à ses craintes de voir la maladie de son père s'emparer d'elle ou de sa sœur...

Lire un livre en comptant les pages me séparant de sa page, ne me donne pas vraiment envie de m'accrocher pour mieux saisir le contenu de ce roman.

Déception de cette rentrée littéraire, ce roman m'a même tiré du plomb dans l'aile et je n'arrive plus à voler d'un roman à l'autre comme je le faisais depuis cet été !
Lien : http://lesquotidiennesdeval...
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Inverno

...nous voilà trimbalés entre temps et espaces, des reflux de la mémoire de L et de l'amie de L (personnage principal), et de ses parents et arrières-grand-tantes, des voyages de paragraphe en paragraphe à sauter d’un lieu à l’autre et d’une époque à sa voisine. Techniques d’écriture savamment maitrisées, les mots sont comptés, analysés, comptabilisés. On dirait que tout fut fait, et avec quel brio, pour faire entrer plusieurs mondes voisins dans 130 pages minuscules. C’est du maitrisé de chez maitrisé, de la littérature calculée, fagotée, alambiquée.



Or tout le monde n’a pas le talent de Gaudé, et de une, tout le monde ne sait pas communiquer un émoi en trois mots, et de deux, et puis cette technologie d’écriture est éculée (je relis ce mot – peur d’une lettre en trop), cette façon de composer une histoire par bribes et changements incessants de temps-espace. C’est du déjà vu mille fois…



Quant au style, il n’a rien de bien particulier, des phrases assez sobres, imbrications de propositions qui se renvoient, encore du calcul. Décidément, rien ne semble laissé au hasard dans ce roman, qui fleure trop la naphtaline et la composition. Le tout dégage un relent de nostalgie quand même assez communicative, et donne presque envie de pleurer… sur le sort de notre pauvre littérature française…
Lien : http://livrogne.com/2011/12/..
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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..



Gaslighting, mot de l’année 2022 !

Pour être plus claire, c’est réduire la victime au silence…Terme que je découvre ici avec

Hélène Frappat, philosophe, journaliste, spécialiste cinématographique, et féministe.

En tant que spécialiste cinématographique, elle s’appuie sur le film Gaslight de George Cukor

(1944) pour analyser ce phénomène.

Paula va subir un vrai cauchemar au près de son mari, manipulateur hors pair, qui va la

broyer moralement, l’anéantir, la réduire au silence pour mieux l’effacer dans tous les sens

du terme.



Un écrit original qui m’a intéressé et interpellé. Un sujet inconnu pour moi jusque là, mais

que j’ai trouvé très prenant.

Les nombreuses références cinématographiques m’ont beaucoup plu et le travail de

recherche de l’autrice assez impressionnant.

Une lecture qui m’a sorti de ma zone de confort pour mon plus grand plaisir, et qui m’a

donné envie de regarder les films évoqués par l’autrice pour m’imprégner encore plus du

Gaslighting.

Je vous conseille cette lecture originale par son sujet !

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Trois femmes disparaissent

Ce roman s’intéresse à la misogynie dans le monde du cinéma, sous la forme originale d’une enquête. Et rien de plus parlant pour notre enquêtrice que de prendre l’exemple de la généalogie des stars Hollywoodiennes Tippi Hedren, Melanie Griffith et Dakota Johnson. À l’image de la mythologie grecque, il semble que cette lignée de femmes soit maudite.



L'histoire de cette lignée est presque surréaliste, Tippi Hendren aura enduré les pires horreurs avec Hitchook tant des violences lors, qu’en dehors des tournages. Elle finira par se lancer dans un film, avec son mari et des lions vivants en liberté chez elle, qui lui prendra des années et lui coutera de nombreux aller-retours à l’hôpital…Sa fille, marquée physiquement par les lions deviendra accro à la chirurgie et deviendra une habituée des tournages de scènes de nue dans les films. Quant à la petit fille, Dakota, elle gagnera une célébrité internationale pour avoir tourné une vierge en proie aux mains d'un sadomasochiste dans le box-office Cinquante nuances de Grey.

Le contrat d’exclusivité signé entre Tippi Hedren et le "gros porc" Hitchcock fait ainsi écho à celui que sa petite fille signera de manière fictionnelle avec un sado. Réalité et fiction se mélange à l’image de la misogynie devant et derrière l’écran.



Le travail d'Hélène Frappat est vraiment très riche et intéressant. Elle souligne ainsi le traitement paternaliste des actrices qui se reflètent dans les rôles que le cinéma (et surtout les réalisateurs) leur propose. Cela obligera ces actrices à disparaitre, non pas des écrans, car elles continuent de tourner, mais de disparaitre du monde médiatique. Et c’est ce qui fascine Hélène Frappat. Comment peut-on disparaitre tout en étant toujours en vie ? Au cinéma Tippi Hedren tout en disparaissant, reste vivante à travers les nombreux films d’Hitchcock dans lesquels elle a tourné. A l'inverse sa fille resté présente sur les réseaux sociaux est invisible. Dans ce dernier cas se pose la question de la durée de vie des actrices, soumis plus sévèrement au dictat de la beauté… L'autrice évoque aussi les snuffs movies, Maryline Monroe... de quoi parfaire sa culture cinématographique.



J’ai regretté à de nombreux moments ne pas avoir vu ces films, pour mieux visualiser les passages évoqués dans le roman. Mais au moins cela m’aura donné envie de voir ces films et d'ajouter Gaslighting d’Hélène Frappat dans ma Pile à Lire. Un livre à découvrir !
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Trois femmes disparaissent



Ce livre est une enquête sur la vie de 3 actrices de mères en filles qui ont disparu su grand écran.

Tippi Hedren qui n'est autre que l'actrice du film Les Oiseaux de Alfred Hitchcock. Le réalisateur va faire d'elle son objet, l'utiliser et contrôle sa vie.

Sa fille Mélanie Griffith qui a grandit en cohabitation avec des fauves notamment pour les besoins d'un film.

Et enfin sa petite fille Dakota Johnson dont les débuts d'actrice ont été chahuté par un role troublant de femme soumises.



C'est une histoire d'emprise qui se répète de générations en générations. L'emprisse des hommes mais aussi celle de Hollywood.

C'est un récit étrange, percutant et pour lequel on a du mal à distinguer le réel de la fiction.

Le style et la construction sont déroutants. L'autrice nous perd dans un mélange de réalité et de recit de film et créé la confusion.



Je ne suis généralement pas fan de ce genre de lecture mais celle-ci ne peut pas laisser indifférent.

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Trois femmes disparaissent

Le style est déroutant, ni documentaire ni fiction ni même docufiction... Ca part un peu dans tous les sens, comme si l'autrice accrochait des indices sur un mur de profiler. Des femmes ont disparu et on ne sait plus ce qu'on cherche, ces femmes ou les raisons de leur disparition. Elles ont disparu mais ne sont pas mortes, elles se sont éloignées volontairement mais sans l'avoir désiré.

Je n'avais pas l'intention d'acheter ce livre, juste d'en lire quelques pages pendant ma pause chocolat chaud de la librairie associative pas loin de chez moi. Je ne suis pas friande de ce style d'écriture, de cette architecture en réseau de la logique, comme une chronologie en forme d'arbre, avec des branches qui se séparent et se croisent. Et pourtant ce livre m'a ensorcelée (je n'ai pas d'autre explication !) Je ne compte pas le garder mais il fera partie des livres à "passer".
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Trois femmes disparaissent

Voici un roman/essai novateur qui ne laisse pas indifférent. Réflexion sur le cinéma, sur la relation mère-fille, sur le "mâle gaze", Trois femmes disparaissent se lit quasiment d'une traite. La raison? Le suspense est à son comble pour tous les amoureux du cinéma. Tippi Hedren, Melanie Griffith, Dakota Johnson ont toutes trois marquées leur époque. La passation de pouvoir entre elles est démentielle, chargée d'histoire. Leurs choix cinématographiques est analysé avec attention & légèreté en même temps. On a envie d'en lire plus, de plonger à corps perdu dans ce livre trop court (192 pages). Hélène Frappat vole parfois hors de cette relation, et on veut juste la rattraper pour qu'elle se recentre sur ses trois actrices. Evoquer Marilyn Monroe, Tchekhov ou Henri James n'était pas forcément utile : les trois femmes initiales du roman ont suffisamment d'histoires à leur compte pour se focaliser sur elles. Voilà le seul bémol de ce livre.

Trois femmes disparaissent est un conte cruel sur le parcours cinématographique de trois femmes, l'une copiant l'autre, l'autre rendant hommage, tandis que la première tente vainement de s'en tirer vivante. Glacial & surprenant.
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Le dernier fleuve

Qu ecrire pour cette lecture pour moi ce fût une perte de temps heureusement vite lu

Ce libre qui attendait d etre lu depuis longtemps m a déçu

Je m'attendais à une histoire d enfants que ce roman me raconte l histoire de deux frères

Oui c est cela mais la Magie de forme de contes n a pas agit sur moi

J ai du passer à côté
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L'étrange féminin

Des femmes- de l'étrange- des mots de femmes- des personnages féminins- l'insaisissable étrangeté qui les entoure- l'inspiration d'autres femmes- un monde incertain, vacillant et fragile- Un "chœur féminin", voilà ce nous proposent Lucie Eple et les éditions du Typhon.

Proposition originale et singulière- un recueil collectif écrit par des femmes, sans intention féministe, juste l'écriture au féminin à travers le prisme de l'étrange à sonder.

Six femmes, auteures contemporaines qui en écrivant chacune de son côté, indépendamment des autres, vont créer à travers ce thème imposé "un chœur indirect" (dixit Clara Dupuy-Morency), un chœur qui s'est constitué à distance, sans concertation et duquel émane pourtant la puissance des points communs, des résonnances, un esprit collectif, surprenant, donnant naissance à un recueil cohérent, sublimé par les paysages oniriques en illustration de Jérôme Minard.

Et le lecteur de constater que cette alliance "étrange-féminin" fonctionne à merveille et que finalement comme l'affirme Bérangère Cornut "les contraintes tendent plus fort" l'écrivain.

Cette ouvrage a poussé ma curiosité à le lire. Je suis très sensible à l'idée d'un recueil de nouvelles, forme trop boudée à mon sens par la littérature française contemporaine.

Bien sûr j'ai été plus sensible à l'univers et/ou à l'écriture des unes et des autres, mais j'ai été chaque fois surprise et parfois carrément émue à la lecture de ces textes marqués du sceau de l'étrange, de la plume féminine et d'une expérience sensorielle troublante. J'ai ressenti de vrais coups de cœur pour certains de ces textes. Caroline Audibert, sa poésie et son personnage insaisissable de Naïs; Clara Dupuis Morency et l'histoire d'une vampire cruelle et fascinante qui m'a rappelée La morte amoureuse de Théophile Gautier, Bérangère Cornut et son immersion extraordinairement sensorielle dans une nature à l'état brut, ou encore Karin Serres et son fascinant récit poétique et sensible qui clôt magnifiquement bien ce recueil.

De très beaux textes au cœur de l'obscurité d'un monde éclairé et magnifié par les mots de ces six femmes offrant six expériences de lectures en immersion dans les abysses profondes et irrésistibles de l'étrange.



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L'étrange féminin

Attiré par la présence de Bérengère Cournut, j'ai acheté le livre hier et l'ai dévoré en une soirée. Effectivement on peut être déstabilisé, car le livre n'entre dans aucune case. On n'est pas face à un produit formaté analysable en deux formules habituelles. Dans L'étrange féminin, le rapport au lecteur tient de l'envoutement et du bras de fer psychique : certains textes veulent faire plier notre réflexe d'homme conquérant, gonflé de nous-mêmes pour nous conduire ailleurs. Cet ailleurs, c'est l'endroit de la littérature, d'une certaine histoire féminine de la littérature qui s'accapare de la peur pour terroriser les doctes et ceux qui attendent régner. Bravo à toutes les autrices du recueil.
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Toni Servillo, le nouveau monstre

Je m'attendais à une biographie de l'acteur italien Toni Servillio, un peu dans le style de celle écrite par Olivier Minne sur Louis Jourdan, publiée chez Séguier l'an dernier. Et je me suis retrouvée à lire un essai assez complexe sur le cinéma italien et sur la figure du monstre. Hélène Frappat nous offre une dissertation intéressante et érudite, mais mes lacunes en histoire du cinéma, a fortiori italien, ne m'ont pas données la possibilité de saisir toutes les nuances de ce texte. De ces 128 pages, j'ai surtout retenu le parallèle que l'auteure fait entre Toni Servilio et Isabelle Huppert, deux monstres de cinéma.

Et l'envie de me plonger dans la filmographie de l'acteur.
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Par effraction

Ce roman est très court mais sa construction relativement complexe happe le lecteur dans un voyage plus long que l'on pourrait l'imaginer au vu du nombre de pages.

Cela commence par un chapitre où le narrateur s'adresse à la personne qui un dimanche de septembre 2004 a acheté aux puces un carton contenant un lot de vieux films de famille. Dans ces films apparaît Aurore, la dernière fille d'une famille aisée. Pourquoi cet ensemble de souvenirs familiaux s'est-il retrouvé vendu aux puces? Même si la question n'est pas posée de manière explicite dans ce premier chapitre, c'est le point de départ du récit. A l'image de ces petits films visionnés à la suite les uns des autres, le roman se bâtit par fragments et tente de reconstituer la vie d'A., probablement l'Aurore des films de famille, qui a la particularité de pouvoir entendre les pensées d'autrui. Les fragments filmés sont complétés par d'autres bribes dont certaines finissent par former un fil narratif linéaire. Certains fragments sont des récits de rêves ; ils sont discontinus et énigmatiques comme tous les rêves. Ils répondent au récit principal par résonnance poétique.

L'ensemble forme une sorte de puzzle qui peu à peu se met en place et révèle l'histoire. C'est un roman dont l'esthétique et la construction me font penser à l'écriture de Modiano. Ce roman est comme un film fait de séquences courtes montées les unes derrière les autres de manière un peu discontinue, filmées par des cinéastes différents avec des prises de vue hétérogènes et des personnages dont l'identité est incertaine et changeante.

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