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Critiques de Hélène Frappat (184)
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Inverno

Ce court roman (140 pages) est mystérieux : il commence par une adresse en « vous » qui évoque le retour dans le passé, l’appropriation de celui-ci. Ensuite c’est une scène de crime : un homme prostré se tient au bord d’un lit, près de la femme qu’il vient de tuer. Mais il ne s’agit pas du tout d’un roman policier, c’est une plongée entre passé et présent, dans la vie de deux amies d’enfance qui vont se retrouver après vingt ans « d’absence ». On comprend que L. a vécu à Rome, qu’elle a quitté son mari volage et sa solitude pour rentrer en France où elle habitera à Saint-Ouen. Son amie d’enfance Emmanuelle l’attend dans la presqu’île de Crozon. On découvre son enfance marquée par des visites furtives chez ses grands-parents maternels dans une villa la vallée de Chevreuse et surtout l’histoire de sa mère, élevée dans la grande bourgeoisie et qui, après un internat à la Maison d’éducation de la Légion d’honneur, a voulu s’échapper de ce milieu et est tombée sous la coupe d’un homme plus âgé qu’elle.



C’est un roman de départs, de fuites, de jalousies, de rêves enfuis, de secrets et de déceptions et peut-être de renaissance. Beaucoup de non-dits aussi, d’entre-lignes où le lecteur doit se glisser, dans une écriture sobre et élégante. D’Hélène Frappat, j’ai lu il y a longtemps Lady Hunt, une réinvention du roman gothique où les souvenirs ont une large place comme dans Inverno. Pour être honnête, celui-ci ne ma laissera sans doute pas une grande empreinte mais c’est lié à son univers nébuleux entre passé et présent.
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Lady Hunt

Laura KERN, agente immobilière, présente à sa clientèle bourgeoise des maisons et des appartements cossus au cœur de Paris. Un matin, elle fait visiter un appartement à une famille tout en les laissant faire plusieurs fois le tour des lieux après leur avoir vanter le parquet de Hongrie, la cheminée en marbre blanc et tous les détails luxueux de l’endroit. Tout à coup, elle ressent que quelque chose ne va pas, quelque chose manque !!!



« Il est impossible de sortir de l’appartement où l’enfant n’est plus là. »



Chaque fois qu’elle visite une maison, un appartement, les visions d’un visage de femme apparaissent dans les miroirs. Parfois, on peut croire que certains lieux ont une âme, que des spectres et des fantômes y rodent. Le côté surnaturel de ce roman nous fait voyager dans un monde irréel, nous sommes toujours sur le fil de la limite de l’au de là, telle cette sensation bizarre qu’elle ressent.



Laura est née à Kardec dans un petit village de Bretagne. Elle a une sœur, Elaine, née deux ans plus tard. Toutes les deux sont nées dans la maison familiale. Un jour, au cours d’une visite à sa mère, cette dernière lui avoue son inquiétude, car Élaine, qui attend un enfant, veut faire le test !!!



Elle a su, l’année de ces sept ans, qu’Élaine et elle ont une chance sur deux de développer la maladie de Huntington et que pour le savoir, il suffisait qu’elles se soumettent à un test prédictif. Comment fait-on pour vivre en se sachant porteur du risque…



Habilement construit avec une atmosphère immatérielle, ce roman est tout en contraste. Autant il évoque la vie d’Elaine, la maladie, sa sœur, la vie de famille bien réelle, autant il évoque le côté mythique, fiction, l’irréel. A nous de faire jouer notre imagination.

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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..

Le "gaslighting": manipulation psychologique d'une personne, qui pousse la victime à remettre en cause la validité de ses propres pensées, de sa perception de la réalité, de ses souvenirs, et conduit généralement à un état de confusion, de perte de confiance et d'estime de soi …



Voilà, tout est dit, manipulation, emprise, relation toxique ! Le sujet a déjà été vu et revu (notamment au cinéma), il est toujours utile d’en parler afin de faire avancer les choses sur ce point.



Cela dit, la construction de ce texte m’a un peu dérangée : slashes, italiques, découpage fastidieux, références et citations … trop, c’est trop ! Cela tourne en rond et ne permet pas de prendre de la hauteur. Et c'est bien dommage parce que le sujet mérite mieux.

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Le mont Fuji n'existe pas

Ce roman du récit ou ce récit du roman est d’une beauté à tomber. Je l’ai lu comme une variation sur l’émancipation. Et sur la mémoire. Disons, sur la mémoire comme possible voie à l’émancipation. Une extension à son quatrième roman, Inverno ? Peut-être, sûrement. C’est aussi une Odyssée, entre récit de voyage et mythologie moderne. Le texte est rythmé d’injonctions aussi drôles qu’élégantes, particulièrement les chapitres sur l’amant et sur F.W, «Les revenantes» par exemple. Et puis, «Out of gravity», quand la littérature baise goulûment le cinématographe ! À lire, vraiment !
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L'étrange féminin

« L'Etrange féminin » puissance et beauté. Entrelacs fabuleux, mains enlacées, l'écriture est une délivrance. Souveraine, elle aspire au calme dans cet entre monde. L'ouverture est une échappée. Un trésor à saisir à pleines brassées de ferveur. Valses des nuages, annonciateurs d'un sublime humble. Prendre le temps d'apprécier ces morceaux d'architecture de six auteures dont Lucie Eple a rassemblé l'épars lumineux. Boire à la source neuve, l'eau salvatrice, pure. Ne pas craindre les morsures d'un glacé frigorifiant. Les regards sont infinis, les sensations sont des apothéoses. Femmes cherchant des yeux l'autre rive étrange (ère). Sautant dans les flaques n'ayant de peur que la certitude. Femmes matrices, grottes abyssales, forêts ésotériques, le chant est beau. Dans cette nuit pleine, sombre ; les herbes endormies accueillent ces femmes sans retour possible sur le ferme de leurs jours. Sauvages, parfois arides, hostiles, les ombres sont pourtant des corbeilles de fruits. Elles ont si faim. Elles sont si attentives au passage d'un mystique, d'un signe vierge d'authenticité, de normalité. Elles sont de corps délié, autorisé à l'envolée des oies sauvages. Elles sont altières, magnifiques, abandonnées des terres existentialistes. Elles sont le linge frais claquant au vent. Signatures emmêlées d'un nihilisme à fleur de peau. Bousculées, enivrées de liberté elles plongent leurs regards dans l'aube qui renouvelle un chant, rien que pour elles. Vivre, être soi, sans fioritures. La nature semble hostile et pourtant c'est elle qui devine l'arrivée de ces femmes en quête de ce qui ne se perçoit pas dans l'ordre de la vie et des choses certifiées. Elle oeuvre à l'hospitalité des émotions, d'un lâcher-prise hors norme. On aime les rencontres paraboliques dans les clairières où l'homme n'a aucune prise. Ici, nous sommes dans l'intériorité, l'exaltation des vérités. Dans le cru des remontées des eaux, celles qui détournent le conformisme, l'ordre soumis aux diktats. Un fil d'Ariane invisible orne les six textes, magnétique, hermétique, l'abîme où faire son nid. Puiser jusqu'au creux de la nuit, dans cette littérature de renom, l'hommage venu des écrits qui deviennent des sceaux, « Heathcliff, l'enfant bohémien, comme on le dit dans le roman. » « Le pays nous happait. Revenir, comme revenir à soi. » Ce chef-d'oeuvre alloué est l'épiphanie des grandeurs. le Fantastique dans une aura qui se révèle. Ces textes des nuits régénératrices sont de : Caroline Audibert, Clara Dupuis-Morency, Hélène Frappat, Bérengère Cournut, Marie Cosnay, Karin Serres. Les illustrations étranges et gémellaires de Jérôme Minard. Publié par les majeures Editions du Typhon.
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Lady Hunt

Je ne peux pas dire que j'ai été très intéressée par ce roman. Je l'ai terminé (il est court !) mais sans aucune impatience. Je n'ai pas été très touchée par le côté surnaturel, les maisons ont besoin d'être soignée avant de changer de propriétaire. C'est le versant maladie de Huntington qui a maintenu mon intérêt, la transmission de la maladie, son côté aléatoire, pourquoi moi, pourquoi ma sœur, son côté malédiction familiale... (décembre 2015)
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Lady Hunt

Une fois n'est pas coutume, je me suis laissée tenter par un roman français de la Rentrée Littéraire, lequel semblait, sur le papier du moins, susceptible d'intéresser, voire de toucher la lectrice enthousiaste que je suis. J'ai déjà évoqué à maintes reprises la totale confiance que je porte aux éditions Actes Sud, dont le catalogue n'en finit pas de me réjouir. Aussi étais-je plutôt bien disposée à l'égard de ce roman, que la quatrième de couverture présentait en ces termes alléchants : "Hélène Frappat trace une cartographie intime et (hyper)sensible de l'effroi et des tourments extralucides de l'âme. Des ruines du parc Monceau à la lande galloise, avec liberté et ampleur, elle réinvente le grand roman gothique anglais, et toutes les nuances du sortilège." Il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité !





Parlons peu, mais parlons bien.





J'aime la Bretagne et l'Angleterre.

J'aime les univers fantastiques et les ambiances gothiques.

J'aime les héroïnes fragiles et "borderline", en proie à d'insurmontables tourments.

Je suis également friande d'atmosphères brumeuses et de vieilles maisons perdues dans la lande, où errent avec mélancolie les fantômes du passé (Emily Brontë, sors de ce corps !).

J'ajoute que les enfants extralucides "à la Shining" ne me font pas peur (au contraire, j'aurais plutôt tendance à nourrir quelque sympathie à leur égard, compte-tenu de leur très handicapante pathologie).





Je m'attendais à trouver tout cela dans Lady Hunt, retravaillé de main de maître et avec subtilité par une Hélène Frappat au sommet de son art.





Autant le dire tout de suite, j'ai été profondément déçue !





Cette incursion dans un univers pseudo-gothique moderne et quotidien dégage surtout un profond ennui. Il est difficile de ressentir une quelconque empathie envers le personnage principal, tant celui-ci paraît lointain et artificiel. Laura est une héroïne "brumeuse", à l'image de ses rêves tourmentés. Sa profession (agent immobilier) rend d'emblée toute identification difficile (j'ai ces gens là en horreur). La relation amoureuse grotesque qu'elle entretient avec son patron n'arrange rien à l'affaire. Bref, je n'ai pas cru un instant à son histoire, et je ne me suis guère intéressée à son désordre psychiatrique, qui se révèle à la longue particulièrement épuisant.





Je n'ai pas été séduite non plus par le cadre dans lequel se déroule l'intrigue, elle-même relativement plate et confuse. Les personnages évoluent dans une atmosphère fantastique de carton pâte, qui brasse tous les clichés du genre, sans jamais parvenir à les sublimer. Les mots "brume" et "brouillard" sont répétés environ 4242 fois dans le roman, ce qui traduit certes à merveille l'état psychique de Laura, mais n'en devient pas moins lassant après quelques dizaines de pages. Pour être honnête, j'ai également eu un peu de mal à adhérer à certains choix de l'auteur. Le parc Monceau, un décor gothique ? De qui se moque-t-on ?? Je connais bien ce parc, pour y avoir couru à plusieurs reprises, tout comme je connais le quartier qui s'étend de part et d'autres de l'avenue des Ternes. Lady Hunt évoque l'univers nauséabond des grands et hors de prix appartements bourgeois parisiens (avec un petit détour par le Boulevard des Belges à Lyon, tout aussi puant). Les clients de Laura sont des gosses de riches, qui ne parviennent pas à trouver le bien immobilier de leurs rêves (les pauvres chéris). Tout cela ne fait pas rêver, et j'ai été très gênée par cet aspect du roman.





L'entrée en matière est pourtant intrigante, et donne envie de poursuivre la lecture, mais l'histoire tourne en rond, et il ne se passe rien de significatif pendant toute la deuxième partie du récit, qui aurait probablement gagné à être raccourci de moitié. Les rêves de Laura sont redondants, et l'auteur saute constamment du coq à l'âne, dans une succession de courts chapitres très inégaux, générant un sentiment de frustration permanent. Le dénouement est quelconque, mais mon attention s'était de toute façon relâchée depuis longtemps lorsque j'ai enfin atteint les toutes dernières pages ! J'aurais peut-être davantage apprécié Lady Hunt si l'intrigue avait été plus resserrée, et le propos moins dilué. En l'occurrence, j'ai surtout regretté l'impression de vide qui se dégage de ce roman décousu, que j'ai trouvé très décevant, malgré la jolie plume d'Hélène Frappat.





Cela est d'autant plus dommage que j'y ai tout de même décelé quelques motifs de satisfaction (si, si, je vous assure que c'est vrai).





Les thèmes abordés sont intéressants, quoique insuffisamment développés à mon goût. Lady Hunt est un roman sur l'hérédité et la force des liens familiaux, qui traite de façon sensible du thème de la maladie (ici la Chorée de Huntington, que Laura et sa soeur ont une chance sur deux de développer à l'âge adulte). Cette épée de Damoclès qui pèse sur la tête de la jeune femme justifie ses angoisses, et explique qu'elle soit à ce point hantée par son passé. Les souvenirs d'enfance de Laura, à cheval sur deux cultures (père gallois, mère bretonne) sont d'ailleurs les passages qui m'ont le plus séduite. J'ai par exemple aimé le paragraphe consacré à ses cheveux roux et à ses taches de rousseur (un détail certes un peu "cliché", cependant bien exploité ici). Hélène Frappat fait dans ces moments là preuve d'une grande finesse, et il est tout à fait regrettable que l'ensemble du roman ne soit pas à la hauteur de ces quelques instants de grâce. Le postulat de départ, selon lequel les maisons et appartements ont une âme, et exercent une influence bienfaisante ou maléfique sur leurs occupants, est quant à lui fascinant, et aurait pu donner lieu à de passionnants développements (encore eût-il fallu que !





L'écriture n'est pas mauvaise, bien au contraire, et la confession de Laura n'est pas dépourvue d'émotion. Le style est même assez poétique, voire onirique, et l'auteur fait preuve d'une belle aisance, qui mérite qu'on lui accorde quelque attention. Je ne suis cependant pas convaincue à cent pour cent ; comme souvent en littérature française contemporaine, Lady Hunt sonne creux, et le lecteur a parfois l'impression d'être confronté à un vain exercice littéraire, certes agréable, mais malheureusement vide de sens. Je commence à me lasser de ces auteurs qui ne savent pas raconter une histoire, et noient leur propos dans une déferlante de figures stylistiques, rendant parfois la narration chaotique. Comme le chantaient si bien Alain Delon et Dalida : "Toujours des mots, encore des mots, rien que des mooooots (et rien derrière)". Je n'ai pas peur des lectures exigeantes, et je suis prête à fournir un petit effort supplémentaire lorsque l'auteur ne livre pas toutes les clés nécessaires à la compréhension de l'intrigue (ce qui est parfois justifié, notamment lorsque le rêve tient une place prépondérante, comme c'est le cas ici). Malheureusement, je ne trouve pas que cela fonctionne particulièrement bien dans Lady Hunt, ce qui explique pourquoi je suis à ce point restée sur ma faim (et surtout pourquoi je me suis autant ennuyée).





Pour finir, j'ai apprécié la référence récurrente aux vers de Tennyson, extraits du poème romantique The Lady of Shalott (lequel retrace les aventures d'une héroïne de la légende arthurienne). La citation est sympathique, mais, il faut bien le dire, n'apporte strictement rien au roman, qui manque décidément d'unité et de cohérence (et ne ressemble en rien aux romans gothiques anglais, contrairement à ce que l'éditeur voulait nous laisser croire) !





The mirror crack'd from side to side;

“The curse is come upon me”, cried

The Lady of Shalott.

(Alfred Tennyson)





Pour résumer : la mayonnaise ne prend pas, et Lady Hunt se résume à la juxtaposition d'une multitude d'ingrédients alléchants mal assaisonnés. Un roman, c'est un peu comme un Orangina : il faut bien secouer, sinon la pulpe, elle reste en bas (et le lecteur sur le bord de la route) !



Une lecture en demi-teinte, qui ne tient pas ses promesses.


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Lady Hunt

Faire des visites pour une agence immobilière, en plein cœur des beaux quartiers parisiens, trouver la maison ou l’appartement dont chacun rêve, c’est le quotidien de Laura Kern. Mais Laura est perturbée par un rêve récurrent à propos d’une maison menaçante. Lors d’une visite, des évènements effrayants se produisent…

Ce roman est bien plus qu’un roman gothique, tous les ingrédients y sont pourtant, mais revisités, prolongés, portés par l’écriture. Et quels ingrédients ! Les maisons visitées par Laura, le poème de Tennyson que lui a laissé son père, toute petite parcelle d’un lourd héritage, le feu qui revient comme un élément récurrent, comme le sang, les miroirs… Et toujours ces rêves qui ponctuent la vie de Laura, dont on ne sait si ce sont des réminiscences ou des prémonitions.



Relèvent-ils de la folie ou du fantastique, de la maladie ou de la malédiction, ces troubles que ressent la narratrice, autour de l’identité, de l’hérédité ou des lieux hantés ? Dans ce roman plus encore que dans d’autres, les maisons sont des personnages à part entière, avec les traces de tous leurs anciens habitants, de leurs habitantes surtout. D’autres thèmes encore traversent élégamment le livre, je ne veux pas en dire trop…



Chacun y trouvera des phrases, des paragraphes auquel il sera sensible. L’écriture est poétique, dans le genre nocturne et onirique, et rares sont les phrases dont la petite musique sonne moins bien à l’oreille. Enfin, et c’est assez exceptionnel pour être noté, c’est un roman que j’ai fait durer au maximum à la fin, pour ne pas en sortir, pour rester plongée dans son atmosphère un peu plus longtemps… Une très belle découverte, pour un choix réalisé juste à partir de la couverture et de quelques mots !
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Inverno

Après quelques années passées à Rome, L. prend le train en compagnie de son jeune fils afin de rejoindre en Bretagne son amie d'enfance qu'elle m'a pas revue depuis vingt ans. Inévitablement, les souvenirs défilent derrière les vitres.



"Emmanuelle les attendrait à vingt et une heure sur le quai de la gare de Chateaulin. Si le temps le permettait, au cours du week-end ils passeraient une nuit dans la presqu'île de Crozon. Emmanuelle avait hérité du penty de ses grands-parents, une maison longue et basse au bord d'une falaise envahie par la bruyère et le vent, où les deux amies, à l'âge de neuf ans, avaient passé un mois de vacances, l'été."



Si c'est pas tentant tout ça ! J'aime beaucoup Chateaulin et les bords de l'Aulne, et le cap de la Chèvre, sans les touristes, c'est divin. Je me délectais donc de la suite et des turpides dans lesquelles les deux gamines allaient m'entraîner.



Euh... seulement voilà, j'ai dû me tromper de train, rater la correspondance, oublier de composter mon billet, que sais-je encore ? Jamais lecture aussi courte (140 pages au format vertical, ce qui doit faire 80 en format poche, voire moins) ne m'a semblé si laborieuse.



Je suis restée totalement hermétique aux réminiscences du passé qu'évoque la narratrice, à sa rupture amoureuse, au devenir d'Emmanuelle. Et j'ai eu beau retourner tout le wagon, j'ai peiné à mettre la main sur la nostalgie qui habituellement va de pair avec ce genre littéraire. J'attends encore des nouvelles des retrouvailles entre copines et la scène de meurtre qui ouvre le roman ne m'a même pas fait tirer le signal d'alarme, pourtant c'est pas l'envie qui me manquait de descendre en marche...



J'aurais mieux fait de rester sur le quai ou de prendre le train d'avant, il paraît que le roman précédent semblait plus réussi. Bref, que l'auteur me pardonne, ce fut un voyage ennuyeux, sans émotion et qui n'encombrera guère ma mémoire.



Voilà, c'était ma piètre contribution à la rentrée littéraire !



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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..

Pschitt ! Elle a disparu. Mais quoi donc ? La broche offerte, glissée (faussement) dans le sac par un (faux) mari.

Pschitt ! Elle a disparu. Mais quoi donc ? La confiance de la jeune femme qui a force d'entendre qu'elle est folle, le croit.

Pschitt ! Elle a disparu. Mais quoi donc ? La voix de la femme, qui perd les mots, qu'on n'entend plus, qui de toute façon est obscène quand elle rit trop fort.

Pschitt ! Elle a disparu. Mais quoi donc ? La femme. Dans le paysage. Recluse dans sa maison, empêchée dans un espace public pensé par les hommes et pour les hommes, elle n'a de place que dans la solitude de la chambre.



Voilà ce que nous dit l'essai d'Hélène Frappat en prenant pour exemple le film Gaslight de Cukor. J'attendais beaucoup de ce texte, et je n'ai pas été déçue. J'ai un intérêt très marqué pour la question de la voix, de celle que l'on porte, que l'on perd, que l'on masque. La voix féminine encore plus. J'ai donc été ravie de retrouver entre ces pages, Mary Beard et sa réflexion sur la voix et le pouvoir, qui souligne le fait qu'une femme ne peut pas prendre la parole en public, chasse gardée des hommes. Que la chanteuse est toujours rapprochée de la courtisane, et qu'une femme n'est jamais entendue quand elle parle, qu'elle est vue comme hystérique dès qu'elle pleure ou qu'elle crie.



Hystérique, folle, déraisonnable, bref, elle a ses vapeurs, elle est régie par son utérus et surtout pas par sa tête. Rien de nouveau sous le soleil, c'est le même discours porté depuis la Grèce antique et qui va jusqu'au syndrome de Yentl, qui démontre que les femmes n'ont pas le même accès aux soins, puisqu'elles ne sont dans ce cas aussi, peu entendues.



Si mes comparses de lecture ont évoqué des répétitions, je ne les ai pas vu, trop encline à stabiloter frénétiquement et à me dire "mais oui, mais c'est bien sûr". La technique de manipulation (et de violence faite aux femmes) est parfaitement déconstruite, enrichie d'exemples. Et la fin pleine d'optimisme, puisque le gaslighting, on peut s'en sortir ! Grâce à la présence des amis, parce qu'il est bien plus difficile de manipuler quelqu'un qu'on ne peut isoler et surtout par l'ironie la plus froide et la plus basique. L'arroseur arrosé, le gaslighteur, gaslighté. Pschitt ! Il a disparu. Mais quoi donc ? L'affreux personnage qui voulait nous faire taire !



Un livre nécessaire, salutaire, qui donne une furieuse envie de voir le film de Cukor, de vivre par nous-même cette expérience de cinéma et l'angoisse qui monte pour Paula vampirisée. Un essai féministe comme je les aime, que je garderai dans ma bibliothèque et qui se brandira très bien en manif.





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Trois femmes disparaissent

Voilà un texte déroutant, sorte d’enquête dont la restitution, d’un point de vue formel mais aussi par son contenu, révèle la dimension obsessionnelle qu’elle a acquise pour celle qui l’a menée, et qui se désigne comme "la détective".

Cette détective, c’est Hélène Frappat qui, saisie par leurs similitudes, s’est penchée sur les destins de trois actrices hollywoodiennes par ailleurs parentes : une mère, sa fille, puis sa petite-fille.



La première est Tippi Hedren. Le récit s’appuie en grande partie sur les mémoires qu’elle a publiées en 2016, à l’âge de 96 ans. Repérée par Alfred Hitchcock dans un spot publicitaire ("trouvez la fille !" ordonne le maître à ses assistants), elle tournera avec le cinéaste deux films d’anthologie : Les oiseaux et Pas de printemps pour Marnie. Les tournages sont une véritable torture. Hitchcock se montre pervers et abusif, lui demande d’être "sexuellement accessible et disponible pour lui". Elle refuse. Il le lui fait chèrement payer… Certaines scènes du premier film sont tournées avec de véritables oiseaux, durent de longues heures dont Tippi sort blessée et tétanisée par la terreur. Elle est, et ce devant de multiples témoins passifs, littéralement maltraitée, sacrifiée au regard et au pouvoir masculins. Elle est par ailleurs seule car ostracisée : "le Maître" a interdit à quiconque, sur le plateau, de lui adresser la parole, et il la fait surveiller en permanence, y compris en-dehors des heures de tournage, par des membres de son équipe.



En 1976, après une carrière chaotique qu’Hitchcock a fait en sorte de détruire, elle "disparait" en se réfugiant dans un ranch encerclé de pins parasols et peuplé d’énormes animaux à fourrure -lions et autres bêtes sauvages.



C’est là que grandit sa fille Melanie, au milieu des fauves, risquant sa peau tous les jours. Elle aussi connait la violence sur une de ses premières expériences de tournage. Celui de "Roar", réalisé par son beau-père au sein même de leur ranch, dure onze ans, et lui vaut cinquante points de suture au visage et plusieurs opérations de chirurgie esthétique pour réparer les dégâts occasionnés par les gros félins participant aux films. Par la suite, Melanie Griffith jouera souvent nue, et disparaitra elle aussi, devenue invisible à un moment de sa carrière ou, bien que tournant toujours, on ne cesse de lui demander pourquoi elle ne travaille plus.



La troisième femme est Dakota, "doublure des deux autres", fille de Melanie rendue célèbre par son rôle dans "Cinquante nuances de Gray".



Hélène Frappat tisse des liens entre les expériences respectives de ses héroïnes, y traque les constantes qui révèlent le sort inique et cruel fait aux femmes dans une industrie du cinéma où la fonction de l’actrice est d’être vue, et où il est par conséquent admis que son corps, son visage, son regard appartiennent aux autres : au public, et au cinéaste, ce dernier étant quant à lui intouchable. Elle met en évidence, sur cinq décennies, la répétition des mécanismes de soumission. L’actrice devient un objet sexuel sur lequel se projettent les fantasmes des hommes, la limite entre spectacle et dépossession du corps étant à chaque fois franchie. Vient ensuite l’implacable vieillissement qui condamne à l’oubli.



Mêlant témoignages issus des mémoires de Tippi Hedren, évocation de scènes de films et bribes de souvenirs d’Hélène Frappat révélant les manies et les obsessions héritées des traumatismes de sa propre mère, le récit fait se confondre les rôles avec celles qui les incarnent, devenues prisonnières de représentations féminines fragiles et humiliantes.





Le texte se déroule en une succession de brefs paragraphes que l’auteure ponctue de sortes de comptines cruelles et répétitives qui donne au texte une dimension elliptique et lancinante. Le procédé, en révélant les efforts pour créer des correspondances parfois tirées par les cheveux, donne par moment un aspect artificiel au propos, qui en perd alors de sa force. Mais on éprouve en même temps une certaine fascination pour la démarche entreprise par Hélène Frappat et la manière dont elle la mène, l’effet de sa quête sur l’écrivaine ayant finalement autant -voire plus- d’intérêt que son sujet lui-même.
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Lady Hunt

Dans ce roman, j’ai apprécié le thème des maisons et l’étude sensible de cette maladie rare, cependant j’ai été déstabilisée par cette ambiance de flou indéfinissable. Souvent perdue sans comprendre le fil de l’histoire, j’ai décidé de ne pas m’attarder et d’arriver rapidement à la dernière page.

La répétition de ces mots : brume, rêve, chevelure rousse, saigner, disparaitre… m’incitait à lire en diagonale, voire à négliger les chapitres en italique trop oniriques à mon goût.

Je suis tout de même contente d’avoir découvert le roman de cette autrice; il faut parfois se promener dans des territoires étranges qui ne nous sont pas familiers.



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Trois femmes disparaissent

J'avoue que je suis dégoutée par cette lecture. Je ne m'attendais pas ça. L'autrice nous embarque dans une introspection de la vie d'actrice de Tippi Hedren et de sa fille Melanie Griffith ainsi que de sa petite-fille Dakota Johnson.

C'est une lecture qui s'approche plus d'un documentaire, du traitement de ces trois femmes dans les filles qu'elles ont tournée mais aussi de l'influence patriarcale dans le monde du cinéma. On parcourt surtout la carrière de Tippi et Melanie. Comme la vie de l'une a pu influencer celle de sa fille. La marque qu'à laissé Hitchcock, indélébile et maltraitance. Puis avec Dakota vient peut être la libération de ces trois générations de femmes.

C'est un texte assez court mais au trois quart j'ai faillit m'avouer vaincu. J'ai tenu pour savoir ce qui allait en être avec Dakota qui tarde à apparaître dans le livre. C'est intéressant à lire mais si on ne connaît pas un peu les films de ces trois femmes on peut être vite largué.
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Trois femmes disparaissent

Tippi, Mélanie et Dakota, trois femmes, trois actrices, trois destins…

Quelle histoire bizarre et intriguant que celle de ces trois femmes qui issue de la même famille et ayant connu un succès international pour ensuite disparaître des écrans.

Si le style ne m’a pas vraiment convaincue, j’ai été très intéressée par les similitudes entre les vies des ces trois femmes.

J’ai également découvert la face cachée d’un cinéaste dont j’apprécie le travail, je regarderai ses films avec un autre œil maintenant…

Bref, un bouquin au style déroutant et au contenu interpellant.



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Le dernier fleuve

"Mo porte son frère Jo sur son dos. A eux deux, ils forment un drôle de petit animal fatigué, tout entier tendu vers sa propre survie mais qui ne dédaigne ni le jeu, ni l'émerveillement. Ils marchent, sans savoir depuis quand, sans savoir où les mènent leurs pas et c'est le crépuscule, mais apparaît l'ombre d'une ruine où passer la nuit. Et au matin, la découverte du fleuve comme une destination évidente."

Nous voilà dans un univers tout à fait onirique. Mo 10 ans et Jo 5 ans, sont seuls, ils fuient. Dans cette maison en ruine qu'ils découvrent sur le bord du fleuve, ils vont pouvoir s'arrêter, se reposer, vivre un peu le temps d'un été. Peu à peu, ils font des rencontres, une famille étrange au langage inconnu qui vit dans une grotte. Une douce voisine, avec son bébé qui entreprend de leur faire "l'école". Une petite fille sans nom qu'il faudra baptiser et qui s'enivrera de son nouveau nom. Des hommes mauvais, une vieille sorcière qui connaît les herbes et les choses.

La plume est très belle, les couleurs et les visions enfantines sont omniprésentes. Il n'y a pas de contexte ici, il faut le savoir. Tout est dans la perception de leur environnement par deux enfants. On ne sait pas ce qu'ils fuient parce qu'ils ne le savent pas eux-même. Ils ont un baluchon, une lettre, mais ils ne savent pas lire. Une vieille berceuse les aide à s'endormir. Des adultes qui les entourent, il ne faut pas non plus attendre une explication sur où on est et ce qu'il se passe. Mais on sait que leur halte est temporaire. Le plus jeune des deux veut voir la mer, le plus vieux veut lui obéir, pourtant un sentiment de danger et d'urgence flotte sur toute l'histoire.



La couverture est très belle je trouve. Elle a contribué à mon envie de lire ce livre que j'ai eu du mal à lire d'une traite. Il m'a fallu des pauses. J'ai même été tentée de le laisser de côté tant la sensation de flottement me mettait mal à l'aise. Le paradoxe entre le détail extrême, la minutie très soignée dans la description des paysages et le flou de l'histoire produit un effet particulier.

Et puis, attirée encore et encore par cette couverture et certains passages de l'histoire dont j'avais l'impression qu'ils étaient presque des souvenirs personnels. Je suis venue à bout de ce texte. Et bien m'en a pris, la fin est belle à pleurer !

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Roberto Rossellini

Une bonne introduction à l’œuvre de Rossellini ; coup de projecteur sur les deux grandes périodes de création : d’abord la période néoréaliste, ensuite l’épisode qui ouvre la voie à ce qu’on a appelé le cinéma moderne. On s’aperçoit que le moment faste aurait duré à peu près 14 ans, à partir de 1945 (Rome, ville ouverte) et jusqu’ à 1959 (Le Général de La Rovere). Le texte de cette présentation devient un peu lourd lorsque Hélène Frappat éclaire le néoréalisme de Rossellini, en le délimitant de ce même courant chez d’autres metteurs en scène ; et c’est moins intéressant à la fin, où Helene Frappat détaille le travail sur les documentaires pour la télé : Rossellini a choisi d’abandonner le cinéma traditionnel, au profit des films à vocation didactique.



Extrait :

« Après avoir contribué à inventer le cinéma moderne au début des années cinquante, Rossellini condamne en quelque sorte tous ses héritiers au début des années soixante, depuis les auteurs de la Nouvelle Vague (en particulier Godard), dont il apprécie peu les films, jusqu’à Antonioni qui se perd selon lui dans la futilité narcissique de l’incommunicabilité bourgeoise. »p72

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Inverno

Deux femmes, amies d'enfance, mais qui se sont perdues de vue, vont se retrouver en Bretagne où habite l'une d'elle.

Le voyage en train de l'autre, accompagnée de son petit garçon, est prétexte à faire revivre à la fois l'enfance commune, la vie des parents et la vie des deux jeunes femmes.



C'es un roman de femmes, de désobéissances, d'abandon, d'amours déçues, de vie rêvées qui ne se sont pas déroulées comme on l'espérait. Un roman de la fuite....



Une belle lecture.
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Inverno

Dans le lit d’une chambre d’un immeuble d’on ne sait où, deux agents appelés par le concierge découvrent deux corps allongés dans un lit:

Lorsque le cadavre de la femme sera transporté sur une civière hors de la chambre, l’homme, toujours prostré au bord du lit, n’aura pas un regard pour celle dont il a rendu le visage méconnaissable.



Ainsi commence ce court récit de 140 pages (mais le format est si étroit que j’ai eu l’impression de n’en lire que la moitié).

Il me semblait après ces lignes qu’il allait s’agir d’un roman policier ou presque. Pas du tout! Comment dire? Ce sont des histoires de vie que chacun se ressasse, en voyage, entre deux destinations, deux parties de sa vie, un moment de rupture, de passage, de transition, un retour sur soi et sur l’amie qu’on va revoir, des bribes de passé qui reviennent, mélancoliques.



Il y est question de L et de son petit garçon, de retour de Rome où ils ont abandonné le "mari et père", trop inconstant. Désormais ils se sont installés en banlieue parisienne, à Saint-Ouen et puis il y a Emmanuelle, l’amie d’enfance et de jeunesse, devenue sage-femme libérale, qui les a invités dans la maison de son enfance, en Bretagne,dans la presqu'île de Crozon. Elles ne se sont pas revues depuis vingt ans alors dans le train les souvenirs reviennent, forcément, de façon désordonnée, par à coups, comme dans la vie.

Enfin, Bérangère! C’est le personnage le plus haut en couleur, le plus attachant aussi, la mère d’Emmanuelle, élevée de façon rigide dans une famille de la grande bourgeoise, puis dans la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur, mariée très jeune à Jean, le père d’Emmanuelle, à la suite d’une escapade de pensionnaire inconsciente. Celui-ci la poursuivra sans cesse d’une jalousie maladive mais c’est une rebelle et elle se vengera à sa façon dans les voyages en train entre Paris et la Bretagne avant de divorcer finalement et d’élever seule sa fille. Le père se remariera et Emmanuelle ira régulièrement le voir en prison. Ah, oui, le début!

Ceci ressemble à un résumé mais ce n’en est pas un. C’est juste un essai de reconstitution comme quand on regarde un dessin cubiste. Il faut bien essayer de comprendre – au moins un peu! Enfin moi, j’en ai eu besoin. Cette fois ça n’a pas été simple car loin d’être linéaire, il s’agit d’un récit éclaté. On va on vient, on avance, on recule. On voyage en somme, du passé au présent puis de nouveau, retour en arrière. On s’arrête sur un épisode puis on repart, ailleurs, avec un nouveau personnage, un autre lieu, un moment plus proche ou plus lointain, au gré des souvenirs. C’est comme une errance, poétique, mélancolique, nostalgique, une vie, deux vies, trois destins emmêlés que l’on ranime un peu avant de les aborder à nouveau et de les faire revivre.

C’est un récit exigeant qui demande beaucoup d’attention. Le style m’a plu, l’effort à fournir un peu moins.

http://liratouva2.blogspot.fr/2014/01/inverno-helene-frappat.html
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Lady Hunt

Hélène Frappat réinvente le roman gothique anglais, ses maisons brumeuses qui prennent soudain feu, la mémoire des murs qui absorbent un peu des vivants, et les malédictions familiales qui ressurgissent, ancrées dans notre inconscient. Jusqu’à quel point peut-on supporter le poids de son héritage, le sang qui mord et qui hurle et la folie qui guette? Sur fond de mythes et légendes celtes, des ruines du Parc Monceau à la lande galloise, Laura Kern cherche son identité. Sera-t-elle la légendaire Lady of Shalott, ou Lady Hunt, la maudite?

Lady Hunt explore les tréfonds de l’âme humaine, ses tourments réels ou surnaturels, avec une sensibilité à fleur de peau. Les rythmes, les intonations, les saccades, font entendre les battements de cœur et les émotions de Laura Kern à travers les pages. A découvrir de toute urgence à partir d’août 2013 chez Actes Sud.
Lien : http://blogs.mollat.com/litt..
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Le Gaslighting ou l'art de faire taire les ..

Qu’est-ce que « le gaslighting » ? J’avoue que ce terme m’était inconnu jusqu’à ce jour. Dans son essai, Hélène Frappat, philosophe, féministe, nous en donne une définition très précise en s’appuyant sur le film « Gaslight » réalisé par George Cukor en 1944.



« manipulation psychologique d’une personne, généralement pendant une longue période, qui pousse la victime à remettre en cause la validité de ses propres pensées, de sa perception de la réalité, de ses souvenirs, et conduit en général à un état de confusion, de perte de confiance et d’estime de soi, de doute sur sa propre stabilité émotionnelle ou mentale, et à une dépendance envers son bourreau »



Lorsque j’ai reçu cet essai, j’étais très heureuse de pouvoir le lire, le sujet m’intéressant beaucoup. En se basant sur une référence cinématographique, l’approche de la philosophe, Hélène Frappat, était originale mais son procédé m’a quelque peu déçue. En utilisant de nombreuses citations, italiques, découpes de chapitres, références littéraires… l’autrice alourdit terriblement le contenu de son essai et le rend de ce fait moins accessible. Un début de lecture captivant qui se termine bien plombant. Le sujet méritait un traitement plus appréciable.



http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2024/02/20/40211184.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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