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Citations de Henri Calet (131)


Henri Calet
C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.
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Henri Calet
Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.
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Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.
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- C'est un grand nerveux...
A quoi, pour la rassurer Madame Slache, répondit :
- Il sera traité comme notre propre fils.
Je reconnais que, durant mon séjour chez ces gens très convenables, les gifles furent réparties avec une indiscutable équité.
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La vie est un tapis roulant qui ne s'arrête jamais, la vie est un verre d'eau dans lequel on se noie, la vie est un mur de prison sur lequel on écrit avec ses ongles, la vie est une poêle dans laquelle on frit.
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Il m'a mené par le bout du nez et surnommé son petit cochon. En un tour de main je fus initié aux mystères de la masturbation. Seul et à deux.
Cela devait me servir plus tard.
A la fin, il éjaculait dans ma bouche, le fils du directeur.
La connaissance entrait en moi.
J'allais de révélation en révélation. Parallèlement, je parfaisais mon éducation religieuse.
Un prêtre me faisait réciter des fragments du catéchisme. Il me fut permis de préparer ma première communion. J'allais me confesser.
Dans la boîte, le curé essayait de me tirer les vers du nez. Il voulait savoir si j'avais " des sales manières" - les Belges ont de ces formes - et précisait : " Est-ce que vous vous touchez la nuit ? "
Il perdait son temps.
J'ai fait ma première communion en état de péché mortel, avec les fillettes sous gaze et les garçonnets noirs, le cierge d'une main et le missel protégé par un mouchoir brodé dans l'autre main moite.
On nous avait dit : " Ouvrez la bouche et fermez les yeux ! "
J'ai fait un acte de contrition intérieure et ultime.
" Tirez la langue et ne mordez pas ! "
En prenant eau et pain bénits, j'entendais l'œil de Dieu me dire : "Ton compte est bon, mon petit cochon ! "
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Je m'aperçois que je me suis peu étendu jusqu'ici sur le paysage. C'est l'occasion de tâcher de m'expliquer, une fois pour toutes, sur mes rapports avec la nature, en général. Si je ne trouve jamais rien, ou à peu près, à en dire ni à lui dire, c'est sûrement pour les mêmes raisons profondes qui vous font demeurer coi dans l'intimité d'un être bien-aimé. On reste là, muet -- comme un peu engourdi -- mais bourré de sentiments intransmissibles et dans une pareille qualité de silence. C'est lorsqu'on se tait qu'on a le plus à dire. p130
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Nous avons retrouvé le village du bord de l'eau. Sous la botte de l'envahisseur, les habitants avaient décroché leurs petits drapeaux des fenêtres, pour se les planter dans le cœur. Le premier émoi passé, les choses s'étaient très bien arrangées. Les vieux de la "Landsturm" s'envoyaient les veuves éplorées et les épouses des héros qui faisaient leur devoir sur le lambeau de terre sacrée. Le pain était rare.
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J'ai constitué, peu à peu, un répertoire sans bergères ni petits moutons. J'aimais " La grosse Mélie du faubourg Saint-Martin ", une chanson vécu et " Maria, la terreur des Batignoles", vécu aussi, mais amère...

Elle connut pas son père
Et quand mourut sa mère,
Elle resta seule sur la terre
Sans gîte et sans pain.
Dès sa plus tendre enfance,
Elle connut la souffrance,
Pour gagner son existence
Elle se fit catin.

Ça continuait... " en vendant le bonheur, elle sème le malheur "...,c'était prenant jusqu'à la fin.
Et ron, et ron, petit patapon.
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Je pense que j’ai eu tort de te faire venir en ce monde. Tu verras, ce n’est pas très drôle, quoi qu’on en dise. Te voilà, par ma faute, condamné à la peine de vie. Mais rassure-toi, ce n’est pas si long qu’il y paraît : tout a une fin. (p. 60, Chapitre 2, “2 Septembre 1949”).
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Des vieux messieurs qui avaient des breloques venaient chez nous à jours fixes. Ils me tapotaient les joues en faisant de sales grimaces.
- Nous avons à parler, me disait ma mère.
Pas des conversations pour enfant. Je m'absentais une heure ou deux.
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Je demeure chez moi autant que je le peux, dans ma soupente, au huitième étage, où il fait très froid l'hiver, trop chaud l'été. Je suis revenu aux mansardes de mon enfance. Ma soupente ressemble par ses dimensions à une cellule, à une cabine de transatlantique, à un belvédère, ou bien, quelquefois, à une dunette... Elle est meublée d'une armoire blanche, d'une table de sapin teinte au brou de noix, sur quoi j'écris, d'une chaise, d'un lit-divan où je dors, où je rêve les yeux ouverts, ou fermés, pendant que le réveil-matin grignote ce qui reste de la nuit.
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Les Allemands étaient à nos trousses. On signalait, à tout instant, des patrouilles de uhlans et de hussards de la mort ; les plus effrayant, ceux qui, par pur divertissement, coupent les mains des petits garçons. Une estafette pâlie et boueuse avait annoncé que la route d'Ostende était coupée. Ils coupaient tout !
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C'est sur la peau de mon cœur que l'on trouverait des ride. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n'étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu'est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.
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M. Vialle nous battait les mollets à l'aide d'une longue baguette flexible qui servait aussi à souligner les cours sinueux des rivières sur la grande carte murale de la France. D'où mon manque d'intérêt pour la géographie.
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Je suis un produit d'avant-guerre. Je suis né dans un ventre corseté, un ventre 1900. Mauvais début.

(Incipit)
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Les communiqués, inlassables, volaient de victoire en victoire, mais il devenait apparent que nos petits soldats commençaient à battre sérieusement en retraite. Le défilé était maintenant à rebours et sans guirlandes. Liège et Namur, ces places fortes, avaient été prises. Des croquants conduisant de grandes processions de charrettes de meubles, s'enfuyaient vers l'ouest.
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L'entrée de la cour était barrée par le regard oblique et raide du concierge : un vieillard assis qui avait une voix couverte, étrange, lointaine. Dans ce concierge, c'était un va-et-vient glaireux et il n'avait qu'à secouer son ventre replié sur ses cuisses pour qu'aussitôt les glaviots lui montâssent aux lèvres. Il les mâchonnait longtemps, avant de les cracher par le vasistas.
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Les paquets furent chargés sur une voiture à bras ; comme nous n'avions que peu de cliques et de claques, maman et moi nous assîmes dessus.
Mon père s'est attelé dans les brancards.
" Hue Cocotte ! " ai-je crié.
Il a galopé de Belleville à Grenelle.
A travers Paris.
En pleine belle lurette.
Et nous avons ri durant tout le voyage.
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Immensément triste, comme d'autres sont immensément riches. Je ne me suis pas habitué à moi. Vivre à feu doux, couvercle fermé.
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