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Citations de Henri Pourrat (100)


La mort de la mère fut un grand malheur dans cette maison. Si elle était demeurée sur terre, elle aurait empêchée bien des choses. Mais le sort est le sort.

Le château des sept portes
Sixième veillée
Sixième pause
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Dans ce bois de Virennes vivait, dit-on, un ermite qui se sustentait l'été d'airelles et l'hiver de racines d'arbres. N'est-ce le fait d'une grand saint de s'en tenir à pareil vivre ?

Le château des sept portes
Sixième veillée
Cinquième pause
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Pour beaucoup, la religion restait chose d'habitude et de bouche, génuflexions et marmottements de prières. Mais la mère était d'une de ces vieilles familles de la montagne où le sentiment chrétien passait vraiment dans la vie : où l'on avait coutume d'offrir son ouvrage à Dieu en le commençant ; de penser, si quelque braise vous brûlait les doigts en nettoyant le four aux pauvres âmes du Purgatoire, et de dire un De profundis pour elles. Elle avait élevé la petite dans ces grandes moeurs. Et aujourd'hui, Anne-Marie, que cette idée travaillait, de la mort pouvant tomber sur elle comme la foudre, retrouvait sa paix à vivre en société avec Dieu.

Le château des sept portes
Sixième veillée
Cinquième pause
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Une sorte de résignation d'ailleurs l'apaisait. Rien n'arriverait sans que Dieu ne l'eût permis. Sa pauvre mère, qui la protégeait, était là, présente.

Le château des sept portes
Sixième veillée
Cinquième pause
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Elle n'aurait pu se dire heureuse en ce temps, et plus tard il lui sembla qu'il avait été le meilleur de son âge.
C'était l'existence telle qu'on l'avait dans les domaines de la prime saison à la saison morte. Une existence toute faite par la terre et le temps, dans les maisons de pierre, mi-fermes, mi-châteaux, bien posées sur les côtes, abritées par les bois. La vie en bon air, belle vue devant les campagnes de prés vergers, d'herbages et d'eaux -vives.

Le château des sept portes
Sixième veillée
Deuxième pause
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Anne-Marie, des soirs, songeait à son père, à ses propres jours, à ce changement venu dans leurs manières de vivre, à son cousin. Peut-être voyait-elle les choses tourner comme elle n'eût pas aimé qu'elles tournassent. Mais quand on est jeune, on espère tellement de la vie.

Le château des sept portes
Sixième veillée
Deuxième pause
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Il se disait qu'avec ses yeux-là qui regardaient par-delà le monde, Anne-Marie voyait tout d'avance.

Le château des sept portes
Sixième veillée
Première pause
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Ces beaux yeux pleins de lumière vous donnaient le sentiment d'une vie quasi sainte.
Comment ne pas souffrir, ensuite, certains soirs, de la surprendre assise la fenêtre dans une contenance de songerie et de tristesse ? Il semblait qu'elle regardât venir quelque malheur déjà en route.

Le château des sept portes
Sixième veillée
Première pause
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(...), mais ainsi vêtue, ses nattes roulées en chignon à la mode, avec sa figure nette et calme de sainte Vierge, elle avait plus de tournure que pas une demoiselle du pays.

Le château des sept portes
Sixième veillée
Première pause
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À la prime saison, vint une grosse guerre. Il y en a tant eu, parce que les humains ne savent être enfants du Père, et tant qu'ils ne sauront pas l'être, il y en aura.

Le conte de la dame à la biche
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-Hé, monsieur le curé, elle fait prière double. Dans la chapelle de saint-Michel, au Pontel D'Ambert, elle mettait toujours deux cierges, l'un au saint, l'autre au diable, disant que les amis sont nécessaires partout.
-Je crois plutôt, fit le curé, qu'elle s'endort sur son banc. Entre nous, elle vient parfois à l'église alors qu'elle est dans d'autres vignes que celles du Seigneur.

Le château des sept portes
Cinquième veillée.
Cinquième pause
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La fille fraîche, comme une feuille de mai avec on ne savait quoi de clair en toute la personne, pouvait avoir l'âge d' Anne-Marie Grange. Elle était blonde, et blonde par merveille, du soleil aux cheveux. La pauvre avait voulu assez faire pour ces gens réfugiés chez elle. Mais elle n'osait, et puis tout manquait : c'était la misère, la vraie misère, dans cette maisons. Elle et sa mère vivaient comme elles pouvaient, de leur quenouille, de quelques coins de terre, des fagots dans les bois.

Le château des sept portes
Quatrième veillée.
Sixième pause
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On se retrouvait dans ces vergers des vieilles métairies où de hautes herbes noires montent jusqu'aux basses branches des cognassiers en parassol. Devant ces retraites, le soleil et les abeilles ronflaient dans la lumière. Et que les reines-claudes étaient bonnes à demi-sucées, sucrées, confites....

Le château des sept portes
Quatrième veillée.
Sixième pause
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Dans les villages, tout se sait. On sait sur le bout du doigt ce qu'il y a à savoir d'un chacun. La première chose que fait un paysan qui a un nouveau voisin, c'est de se renseigner sur lui par le menu, pour pouvoir lui dire au jour de la dispute qui ne viendra peut-être pas, mais qu'il est sage de prévoir : " On te connaît bien ! Ton père emporta le soc d'une charrue et ton grand-oncle fut fermé en prison pour un vol de laine ou de chanvre ! Famille de voleurs ! "

Le château des sept portes
Quatrième veillée.
Cinquième pause
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On récite qu'autrefois la dame de ce haut château était une ogresse qui mangeait les enfants comme on fait des agneaux ou des cabris. Mais dans les temps anciens, aux temps peut-être où saint Joseph était encore garçon.

Le château des sept portes
Quatrième veillée
Première pause
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Les ensuaireuses n'avaient point peur des morts. elles étaient celles qui les cousaient dans leur linceul ; elles entendaient des bruits qu'elles comprenaient en les veillant ; elles savaient dire s'ils voulaient des messes.

Le château des sept portes
Troisième veillée
Sixième pause
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Elle regretta son homme à peu près comme l'honnêteté le veut, ni plus ni moins, sans faire sa charge de le pleurer. Regretter celui-là, alors qu'il les lui avait toutes fait voir ?
Le beau, c'est qu'une fois mort et enterré, il lui en fit voir davantage. La grande diablerie commença.

Le château des sept portes
Troisième veillée
Sixième pause
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" Mon Dieu Seigneur ! faut-il voir des choses possibles, à présent, dans la vie du monde ? "

Le château des sept portes
Troisième veillée
Sixième pause
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Le vent poussait au ciel un ramas de nuées noires et chantait vêpres dans les bois de la côte. La nuit venait.

Le château des sept portes
Troisième veillée
Cinquième pause
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Au-dehors le sombre, la tourmente, ce bruit de soufflerie qui semblait ne devoir finir jamais plus. On se sentait échoué là, dans cette maison au fond du vallon, et près d'être emporté par la tempête qui battait les bosses des forêts écrasantes à l'entour.

Le château des sept portes
Troisième veillée
Quatrième pause
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