Citations de Henri Pourrat (100)
Le Conte du fin morceau
- tu as fait cuire ton écrevisse avec poivre, vinaigre, laurier, bouquet garni : tu épluches la queue.
- Ha oui !
-Tu as creusé la truffe, tu roules la queue, tu l'y fourres.
- Bon !
-Tu mets la truffe dans l'alouette, l'alouette dans la grive, la grive dans le perdreau...
- Bon !
- Attends, attends ! Le perdreau dans la dinde, la dinde dans le cochon, le cochon dans le boeuf. Puis, ce boeuf, tu l'embroches et tu le fais rôtir pendant sept heures d'horloge. Tu n'as qu' à te mettre à table.
- Mais à nous cinq manger ce boeuf !...
- Hé ! Tu ne le manges pas, truand...Tu l'ouvres, tu le jettes, tu en tires le cochon...
- Le cochon...
- Que tu ouvres, que tu jettes aussi. Tu en tires la dinde , tu la jettes en ayant tiré le perdreau...
- On mange le perdreau...
- Hé que non goinfre ! Dans son ventre tu prends la grive. Comme le perdreau , tu la jettes et l'alouette aussi.
- Alors, nous cinq, ne mangerons que la truffe ?
- La truffe ? Hé ! dévorant ! Non, tu la jettes, bien sûr. Mais tu as la queue de l'écrevisse, vous vous la partagez, et, toute la semaine, vous vous lèchez les cinq doigts jusqu'au coude.
Travailler c'est laisser couler ses peines.
Quand on sème des épines on ne va pas sans sabots.
Deux vieilles filles qui tenaient ménage avec un frère juge de paix à Saint-Germain-Lembron, vrais fagots de laideur, de dévotion et d'avarice".
Quand je serai au fond du bois
J'embrasserai ma mignonnette...
Le grain de blé
La vie sans farces est comme un voyage sans auberges
"Parler du temps et du gouvernement,
C'est vouloir se mettre dedans."
Voici le dernier saint du calendrier:
"Saint-Sylvestre, un jour de moins étais de reste"
Et l'on s'amuse à dire que les coqs pondent un œuf par an, ce jour-là.
Regarde du côté du soleil, aie la fois dans l'an qui vient. Tout mis en balance, un jour apportant moins, et l'autre d'avantage, l'an s'est fait. Ne te soucie donc pas des haut et des bas de la saison :
"Comme tu feras, tu trouveras."
"Après noël, bise nouvelle"
...Ils touchaient aux premières maisons du bourg quand d'un bois sur la gauche, ils entendirent une espèce de rire perçant, moitié rire, moitié hennissement, comme de quelque démon changé en un énorme écureuil.
Le château des sept portes
Troisième veillée
Première pause
Il fait du vent sur une route et ce soir la lune est au ciel,
Toute d'argent resplendissant, comme un soir au pays d'Albert... (...)
La vieille Marie contait et contait,
Assise dos rond près de sa fenêtre.
Les crimes des bois et ceux des domaines,
Et toutes les peurs, et tous les secrets.
Prologue
Il y avait une fois un meunier à large panse que l'on avait surnommé l'Avisé Sans-Souci. Il avait en effet la mine toujours fleurie...
Reviendra l'été. Et le jardin devra être une ébauche de paradis, car paradis n'est que le nom glorieux du jardin.*Chaque jardin tente, de dérisoire mais touchante façon, de refaire le jardin premier, l’Éden entre ses quatre fleuves.
" Garçon, où vas-tu ?
-Je vais chercher la branche qui chante, l'oiseau qui dit la vérité, et l'eau qui rend verdeur de vie ! "
Le conte de la branche qui chante
De l'oiseau de vérité et de l'eau qui rend verdeur de vie
Les trois enfants, cependant, grandissaient chez le jardinier. Ils avaient entendu dire, -peut-être aux mendiants qui passaient, ou peut-être au vent dans les arbres, -que devant eux, du côté du soleil, il y avait une fontaine. A cette fontaine, on trouvait la branche qui chante, l'oiseau qui dit la vérité, et l'eau qui rend verdeur de vie.
Le conte de la branche qui chante
De l'oiseau de vérité et de l'eau qui rend verdeur de vie
Le soleil entrait dans la chambre tendue de perse à fleurettes jaunes et bleues. Il éclairait dès son lever tout le logis. On s'éveillait ainsi pour une journée toute d'or. Les pigeons roucoulaient sur le bord des tuiles. On entendait les oiseaux pépier et remuer dans le frêne pleureur.
Le château des sept portes
Sixième veillée
Deuxième pause
Il y avait quarante ans qu'elle avait commencé d'être fourbe : depuis, sa fourberie ne lui avait jamais passé : elle faisait couche avec sa graisse et tout glissait là-dessus comme sur l'aile d'un canard. (...) car elle avait la méchanceté chevillée dans le corps, (...).
Le château des sept portes
Cinquième veillée.
Sixième pause
Dorothée, ma bien-aimée
Au ciel je veux t'emmener.
Quand elle avait quelque prise avec lui, c'était merveille de l'ouïr, celle langue de vipère. elle lui défilait tous ses torts et malheurs, depuis un grand-oncle qui avait failli aller aux galères un quarteron de pommes volées, jusqu'à sa ribote de la veille au soir, à cet ivrogne, ce mangeur de maison, ce porc de glands, bon à tout dévorer dans un ménage ! (...) ses péchés lui étaient dits sans que pas un fût oublié, oui certainement il n'avait plus besoin de faire son examen pour aller à confesse.
De fâcherie ou autrement, le menuisier mourut, et ses années de mariage durent lui être comptées sur son temps de purgatoire.
Le château des sept portes
Cinquième veillée.
Troisième pause
A coup sûr, cet homme avait tété du lait de bonne mère puisqu'il ne devint pas promptement enragé en sa compagnie. La Poule-Courte avait pris l'habitude, plus pour l'emmalicer que par dévotion vraie, d'aller faire à l'église des méditations qui n'en finissaient plus. Les remontrances de son cure- qui lui représentait que le devoir d'une bonne femme est en premier lieu de gouverner sa maison- faisaient qu'elle s'y entêtait davantage.
Le château des sept portes
Cinquième veillée.
Troisième pause
Cependant, il faut toujours que le diable s'en mêle.
Le château des sept portes
Cinquième veillée.
Première pause