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Citations de Henrik Ibsen (248)


Henrik Ibsen
Un mot méchant peut agir sur vous comme une épingle qui vous égratignerait le poumon.

UN ENNEMI DU PEUPLE, Acte V.
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PETRA : Il y a tant de mensonges, à la maison comme à l'école. Ici, il faut se taire et là-bas nous devons mentir aux enfants qui nous écoutent.
HORSTER : Mentir, dites-vous ?
PETRA : Croyez-vous donc qu'on ne nous oblige pas à leur enseigner une quantité de choses auxquelles nous ne croyons pas nous-mêmes ?
BILLING : Oui, ce n'est que trop vrai.
PETRA : Si j'en avais seulement les moyens, je fonderais une école où les choses se passeraient autrement !

Acte I.
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RITA : À qui pensais-tu donc ?
ALLMERS : Je ne pensais pas. Je marchais, côtoyant les abîmes, et je goûtais la douceur et la paix que donne la sensation de la mort.

Acte III.
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Vaisseaux brûlés

IL TOURNA les proues
de ses vaisseaux à l'opposé du Nord,
cherchant la trace enjouée
de dieux plus souriants.

Les fanaux du pays de la neige
s'éteignirent dans la mer;
les faunes des rivages ensoleillés
apaisèrent ses désirs.

Il brûla ses vaisseaux; -
une traînée de fumée bleuâtre,

semblable à un pont,
s'envola vers le nord. -
Vers les chaumières du pays de la neige,
parti des bosquets de rivages ensoleillés,
un cavalier se dirige
chaque nuit.
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Un printemps de la vie (1858).
I.

Je veux aller dehors, au sein de la nature,
dans le printemps joyeux, étincelant ;
ma poitrine se gonfle, je brise ma cage,
j'ai des ailes et du courage pour une lutte !

J'ai du courage pour une lutte contre les maux de la
terre ;
assez longtemps ils m'ont mis dans les fers ;
maintenant je veux jouir, maintenant je veux rire
parmi la troupe ailée du printemps !

Mon haleine a posé d'élégiaques cristaux
sur le verre glacé des vitres closes ;
vint un rayon cordial du lumineux royaume,
et la splendeur humide a disparu.

Mon âme est une nef aux voiles déployées,
j'ai l'ardeur de la jeunesse et je suis libre :
maintenant ma voix monte vers les hauteurs,
ma nef vous laissera tous en arrière !

Donc par dessus bord le lest de la raison !
Toutes voiles dehors !
Peut-être mon esquif coulera-t-il à fond ;
mais je vous aurai dépassés !
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BILLING : Mais alors, vous ne prenez pas part aux élections municipales.
HORSTER : Il y aura donc de nouvelles élections ?
BILLING : Vous ne le saviez pas ?
HORSTER : Non. Je ne me mêle pas de ces affaires.
BILLING : Vous n'êtes pourtant pas indifférent à la chose publique ?
HORSTER : Ma foi, je ne m'y entends guère.
BILLING : Peu importe. On doit du moins prendre part aux votes.
HORSTER : Même ceux qui n'y comprennent rien ?
BILLING : Qui n'y comprennent rien ? Que voulez-vous dire ? La société est comme un navire. Tout le monde doit être à la barre.
HORSTER : Peut-être en va-t-il ainsi sur la terre ferme. En mer, cela ne réussirait guère.

Acte I.
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LE DOCTEUR STOCKMANN : Publiez seulement mon article et je saurai le défendre.
HOVSTAD : Je ne le publierai pas. Je ne peux pas, je ne veux pas et je n'ose pas le publier.
LE DOCTEUR STOCKMANN : Vous n'osez pas ? Quel est ce propos ? N'êtes-vous pas directeur ? Et ce sont les directeurs, si je ne me trompe, qui dirigent les journaux !
ASLAKSEN : Non, monsieur le docteur, ce sont les abonnés.
LE JUGE : Heureusement.
ASLAKSEN : C'est l'opinion publique, c'est le public éclairé, les propriétaires immobiliers et autres, ce sont eux qui dirigent les journaux.

Acte III.
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ASLAKSEN : Je suis un homme tranquille et pacifique qui aime la modération réfléchie et… et la réflexion modérée. Tous ceux qui me connaissent peuvent l'attester. […] Je suis partisan du gouvernement du peuple par le peuple, pourvu que cela ne coûte pas trop cher aux contribuables.

Acte IV.
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LE JUGE : Comme employé, tu n'es pas libre d'avoir une conviction personnelle.
LE DOCTEUR STOCKMANN (stupéfait.) : Je ne suis pas libre de… ?
LE JUGE : Comme employé, dis-je. Oh ! comme homme privé, tu peux penser ce qui te plaît. Mais, comme employé de l'établissement, tu n'as pas le droit d'exprimer une conviction qui ne soit pas d'accord avec celle de tes supérieurs.

Acte II.
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LE DOCTEUR STOCKMANN : J'ai à vous parler de la grande découverte que j'ai faite ces jours-ci. Ce que j'ai découvert, c'est que toutes les sources morales de notre existence sont empoisonnées, que toutes notre société bourgeoise repose sur le sol pestilentiel du mensonge.

UN ENNEMI DU PEUPLE, Acte IV.
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RUBEK : Non, te dis-je, ce ne sont pas de vrais portraits.
MAJA : Qu'est-ce donc ?
RUBEK : Il y a dans ces bustes et derrière ces bustes quelque chose de suspect… quelque chose qui s'y dérobe, qui s'y cache sournoisement, et que les hommes ne peuvent distinguer.
MAJA : Vraiment ?
RUBEK : Je suis seul à le voir. Et je m'en amuse en secret. Extérieurement, on y remarque cette « ressemblance frappante » dont les gens s'ébahissent, s'émerveillent… Mais là, bien au fond, se dissimule tantôt une brave et honnête moue de cheval, tantôt le mufle d'un âne entêté, ou une tête de chien au front plat, aux oreilles pendantes, ou bien encore un groin de porc bouffi, parfois aussi l'image d'un taureau stupide et brutal.
MAJA : En un mot, tous nos bons animaux domestiques.
RUBEK : Oui, Maja, rien que nos bons animaux domestiques… ceux que les hommes ont défigurés et qui les ont défigurés à leur tour.

Acte I.
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HEDDA : Ne voulez-vous pas passer dans l'autre pièce, messieurs, prendre un verre de punch froid ?
BRACK : Le coup de l'étrier ? Oui, c'est peut-être une bonne idée.

HEDDA GABLER, Acte II.
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PETRA : Je n'aurais jamais cru cela de Billing.
HOVSTAD : Vraiment ? Cela vous surprend-il à ce point ?
PETRA : Oui. Ou peut-être pas tout à fait. Mon Dieu, au fond…
HOVSTAD : Nous ne valons pas grand-chose, mademoiselle, nous autres, journalistes.
PETRA : Ce que vous dites là, le pensez-vous réellement ?
HOVSTAD : Quelquefois.

Acte III.
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LE DOCTEUR STOCKMANN : Crois-tu donc que la plèbe soit moins violente dans les autres villes que dans la nôtre ? Allons donc, ce sera toujours blanc bonnet et bonnet blanc. Après tout, je m'en moque. Laissons aboyer les roquets. Ce n'est pas encore ce qu'il y a de pire : le pis est que, d'un bout à l'autre du pays, chaque homme est esclave d'un parti. Ce n'est pas que le mal soit si terrible en lui-même. Les choses ne valent peut-être pas mieux dans le libre Occident.

Acte V.
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HELMER : Oh ! c'est révoltant ! Tu peux donc manquer à tes devoirs les plus sacrés.
NORA : Que considères-tu comme mes devoirs les plus sacrés ?
HELMER : Ai-je besoin de te le dire ? Est-ce que ce ne sont pas tes devoirs envers ton mari et tes enfants ?
NORA : J'ai d'autres devoirs tout aussi sacrés.
HELMER : Mais non ! De quels devoirs pourrait-il s'agir ?
NORA : Mes devoirs envers moi-même.
HELMER : Tu es avant tout une épouse et une mère.
NORA : Je ne crois plus à cela. Je crois que je suis avant tout un être humain, au même titre que toi... ou que je dois en tout cas essayer de le devenir. Je sais bien que la plupart des gens sont d'accord avec toi, Torvald, qu'on trouve ce genre de choses dans les livres. Mais je ne peux plus me contenter de ce que disent la plupart des gens et de ce qui est écrit dans les livres. Je dois réfléchir à ces choses-là par moi-même pour essayer d'y voir plus clair.
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LE DOCTEUR STOCKMANN : Non, ce n'est pas la culture qui démoralise, c'est l'abrutissement, la pauvreté, les misérables conditions de la vie qui accomplissent cette œuvre infernale !

Acte IV.
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HELMER : Nora... que signifie tout cela ? Cet air figé...
NORA : Assieds-toi. Ce sera long. J'ai à m'entretenir de beaucoup de choses avec toi.
HELMER : Tu me fais peur, Nora. Et je ne te comprends pas.
NORA : En effet, c'est bien cela : tu ne me comprends pas. Et je ne t'ai jamais compris non plus... jusqu'à ce soir. Non, ne m'interromps pas. Écoute simplement ce que je te dis... Nous allons mettre les choses au point, Torvald.
HELMER : Que veux-tu dire par là ?
[...]
NORA : Cela fait huit ans que nous sommes mariés. Est-ce que tu ne te rends pas compte que c'est la première fois que nous parlons sérieusement ensemble, toi et moi, en tant que mari et femme ?
HELMER : Sérieusement... mais qu'est-ce que cela veut dire ?
NORA : Pendant dix ans... et même plus... dès le moment où nous nous sommes rencontrés pour la première fois, nous n'avons jamais échangé une seule parole sérieuse concernant des sujets sérieux.
HELMER : Fallait-il que je passe mon temps à te tenir au courant de soucis que, de toute façon, tu ne pouvais pas m'aider à porter ?
NORA : Je ne parle pas de soucis. Je veux dire que nous n'avons jamais pris le temps de chercher sérieusement ensemble à approfondir une question.
HELMER : Mais voyons, ma chère Nora, est-ce que cela aurait été des choses pour toi ?
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LE DOCTEUR STOCKMANN : Je veux […] faire entrer dans leurs têtes, à tous ces roquets, que les libéraux sont les plus perfides ennemis des hommes libres, que les programmes des partis tordent le cou à toutes les jeunes vérités viables, que les considérations opportunistes mettent sens dessus dessous la morale et la justice, si bien que la vie finira par être atroce dans ce pays.

Acte V.
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HELMER : Oh ! si tu savais, j'ai eu suffisamment l'occasion de m'en rendre compte comme avocat. Presque tous ceux qui ont mené de bonne heure une existence dépravée ont eu une mère qui mentait.
NORA : Pourquoi justement... les mères ?
HELMER : Cela vient la plupart du temps des mères ; mais l'influence des pères va aussi dans le même sens, bien sûr.
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HOVSTAD : Un journaliste qui sert la cause du peuple comme moi ne peut laisser échapper une si belle occasion. Il faut saper la vieille légende de l'infaillibilité des hommes qui nous dirigent. Comme toute autre superstition, celle-ci doit être détruite jusque dans ses racines.

Acte II.
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