AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Henry Corbin (264)


En Occident, il est vrai, nous avons longtemps négligé le shî'îsme; nous avons ignoré à peu près complètement ce que signifient les figures des Douzes Imâms. Nous voyons l'Islam comme un monolithe; nous tendrions même à l'identifier, sans plus, avec le monde arabe. Ces ignorances, excusables peut-être, désastreuses en tout cas, nous ont tenus à l'écart d'une spiritualité très riche, très originale à l'égard de la grande majorité islamique.
Commenter  J’apprécie          30
On ne peut mieux formuler que Platon lui-même les raisons de cette vision toujours récurrente où l'âme s'aperçoit elle-même comme un être ailé, parce que l'aile est ce qu'il y a de plus divin parmi les choses corporelles: "Il est de la nature de l'aile d'être apte à mener vers la haut ce qui est pesant, en l'élevant du côté où habite la race des Dieux, et ainsi c'est l'aile qui, entre les choses qui ont rapport au corps, a eu le plus largement qui se puisse, part au divin."
Commenter  J’apprécie          30
Un Mi'râj compris au sens physique n'aurait rien à voir avec la quête de la gnose suprême qui est ici le but (maqsûd). Non, c'est un événement psychique, une assomption de l'âme par sa faculté mentale (qowwat-e fikrî). Car la gnose suprême, terme de toutes les "pédagogies angéliques" qui ont précédé, est le mystère du Verbe intérieur qui permet alors au prophète d'énoncer la Révélation à lui communiquée, de la proférer en un discours extérieur (zâhir, exotérique) tel qu'il puisse renfermer le sens spirituel caché (bâtin, ésotérique), sans que cependant le voile soit levé. Et par le secours de cette même gnose qu'il est également possible de représenter et de se représenter comme un voyage à l'extérieur (exotérique, safar-e zâhir) ce qui fut par essence un voyage mental (safar-e fikrî)
Commenter  J’apprécie          30
"Alors cet Ange me prit par la main; il me fit pénétrer et me conduisit à travers tant et tant de voiles de lumière, que l'univers que je vis n'avait rien de commun avec tout ce que j'avais vu antérieurement dans ces mondes-ci."
Commenter  J’apprécie          30
Nul mieux qu'Henry Corbin ne pouvait ouvrir cette suite de réflexions. L'auteur de En Islam Iranien propose une lecture à la fois neuve et traditionnelle, fondée sur le prophétisme et le théophanisme des textes fondamentaux qui présidèrent à l'essor de notre philosophie spirituelle, de nos traditions mystiques et de notre théosophie. Pour Henry Corbin, il s'agit en effet de replacer la Tradition occidentale à son véritable et éminent niveau par un retour à une pensée occultée sous des siècles d'incompréhension et d'erreurs, l'ange se présentant alors comme le plus sûr guide qui nous ouvre les voies d'accés du Mundus Imaginalis.
Commenter  J’apprécie          30
Tout le Récit n'a été qu'une orientation, une exploration mentale, une initiation à la quête de l'Orient. La question est maintenant posée: il s'agit de partir réellement pour cette Quête.
A cette invite répondront les deux autres Récits de la trilogie.
Commenter  J’apprécie          30
Ce qui importe, c'est la connexion établie entre angélologie et expérience mystique, entre la quête de l'Orient en compagnie de l'Ange et l'instauration ou le perception du monde des symboles. L'âme se mettant en sommeil aux choses sensibles et aux évidences naturelles, s'éveille à la perception des modes d'êtres supérieurs, ceux du monde céleste; elle prend conscience du monde de l'Ange.
Commenter  J’apprécie          30
La perception symbolique rejoint ici l'actuelle psychologie des profondeurs.
Commenter  J’apprécie          30
L'"Occident, c'est avant tout l'ensemble de l'être et des êtres comportant une matière. Il y a l'"Extrême-Occident" du non-être, de la virtualité pure, perçu comme la mer chaude couverte de Ténèbres jusqu'à laquelle atteignit le roi Alexandre à la quête de la source de la Vie. Il y a l'"Occident terrestre", où les formes émigrées et exilées dans la Matière se livrent d'âpres combats. Il y a l'"Occident céleste" qui comprend tout le système des Sphères, dont la matière, subtile et diaphane, est d'une condition tout autre que celle de l'"Occident terrestre". Quand le migrateur spirituel arrive à sortir de tout cet "Occident", il accède au seuil de l'"Orient", par là-même au seuil de la philosophie "orientale". Au fur et à mesure qu'il s'élève vers cet "orient", il rencontre les génies de l'âme, les Anges terrestres, les Ames célestes (motrices des Sphères), les Archanges ou Intelligences chérubiniques, enfin le Roi retiré en son absolue solitude, à la beauté voilée par sa propre beauté dans toutes les beautés...L'entretien initiatique s'achèvera sur ces mots que Havy ibn Yaqzân adresse au visionnaire: "Maintenant, si tu le veux, suis-moi, viens avec moi vers Lui."
A cette invite va répondre le Récit de l'Oiseau, qu'il convient de lire en ayant à la pensée les symboles platoniciens du Phèdre: "Lorsque l'âme est parfaite et ailée, elle monte allégrement et se meut dans les hauteurs, et gouverne le monde entier."
Commenter  J’apprécie          30
Le Sage Havy ibn Yaqzân me dit alors: "N'était qu'en conversant avec toi je me rapproche de ce Roi par cela même que je provoque ton réveil (...).
Maintenant, si tu le veux, suis-moi, viens avec moi vers Lui. Paix."
Commenter  J’apprécie          30
" Le Roi est entre eux tous le plus retiré en cette solitude. Quiconque le rattache à une origine, s'égare.(...)
Quand se propose de Le méditer un de ceux qui entourent Sa vastitude, son oeil cligne de stupeur et il en revient ébloui. Peu s'en faut que les yeux ne lui soient ravis, avant même qu'il n'ait porté le regard vers Lui. Il semblerait que Sa beauté soit le voile de Sa beauté, que sa Manifestation soit la cause de son Occultation, que son Epiphanie soit la cause de son Abscondité. aussi bien est-ce en se voilant légèrement que le Soleil peut alors d'autant mieux être contemplé; lorsque au contraire l'héliophanie déverse toute le violence de son éclat, le Soleil se refuse au regard, et c'est pourquoi sa lumière est le voile de sa lumière. En vérité, le Roi manifeste sa beauté à l'horizon des siens; Il n'est point avare envers eux de sa vision; ceux qui sont privés de Le contempler, c'est-à-cause de l'état misérable de leurs facultés. (...)
Quiconque aperçoit un vestige de Sa beauté, pour toujours fixe sur Elle sa contemplation; jamais plus, fût-ce un clin d'oeil, ne s'en laisse distraire."
Commenter  J’apprécie          30
"Celui à qui l'on enseigne certaine route menant hors de ce climat et que l'on aide à mener à bien cet exode, celui-là trouvera une issue vers ce qui est au-delà des Sphères célestes. Alors, en un coup d'oeil fugitif, il entrevoit la postérité de la Création Primordiale, sur laquelle règne un Roi unique."
Commenter  J’apprécie          30
"Maintenant, lorsque tu te diriges vers l'Orient, un climat se montre d'abord à toi dans lequel il n'est point d'habitant: ni humains, ni végétaux, ni minéraux. C'est un désert immense, une mer submergeante, des vents emprisonnée, un feu embrasé."
Commenter  J’apprécie          30
Vient ensuite un royaume immense (...), un royaume dont personne n'a entrevu ni atteint les limites jusqu'à ce jour. Il n'y a ni ville ni bourg. N'y peut trouver asile quiconque est visible avec les yeux du corps. Ses habitants sont les Anges spirituels. Aucun humain n'y peut accéder ni y prendre demeure. (...)
Au-delà il n'est plus de Terre qui soit habitée.
Commenter  J’apprécie          30
Il s'agit (...) de rencontrer le fait religieux en laissant se montrer l'objet religieux tel qu'il se montre à ceux à qui il se montre. D'où le sous-titre essentiel donné à l'ouvrage: aspects spirituels et philosophiques. qui dit aspect suppose spectateur, mais ici le spectateur, qui est le phénoménologue, doit devenir l'hôte spirituel de ceux à qui se montre cet objet et en assumer avec eux la charge.
Commenter  J’apprécie          30
C'est le monde intermédiaire du Malakût ou monde de l'âme qui assume la fonction essentielle dans la théorie de la connaissance visionnaire. C'est, en effet, le monde intermédiaire entre celui de la perception sensible, qui est le nôtre, et le monde supérieur du Jabarût, qui est celui des pures Intelligences archangéliques. L'organe de pénétration dans ce monde intermédiaire, ce ne sont ni les facultés de perception sensible ni la virtus intellectualis, mais en propre l'Imagination active. (...)
Ce monde intermédiaire, qui est en propre celui de la conscience visionnaire, Shoravardî le désigne de différents noms. C'est le "huitième climat" par rapport aux sept climats que totalise la géographie classique. C'est le "climat" que désigne le terme persan forgé par Sohravardî: Nâ-kojâ-âbâd, le pays du Non-où, non pas une utopie, mais un pays réel, un espace réel, qui cependant n'a ni lieu ni endroit dans aucun climat du monde perçu par les sens externes. C'est encore le "confluent entre les deux mers" (Qorân 18:60), la mer des sens et la mer de l'intellect. Plus couramment dit encore, c'est le 'alam al-mithal qu'il m'a fallu traduire par le latin mundus imaginalis, afin que sa réalité imaginale ne soit pas confondue avec l'irréalité de l'imaginaire.
Commenter  J’apprécie          30
La transcendance à l'espace sensible n'implique pas l'evanescence dans l'informel ou l'infigurable.(...)
Dans le monde des entités spirituels, distinction et multiplicité subsistent.(...) Les Formes pures ont un "espace" qui leur est propre.
Commenter  J’apprécie          30
C'est en s'éveillant à la conscience d'elle-même, en atteignant à la conscience de soi-même, qu'il devient possible à l'âme de connaître l'Ange et le Monde de l'Ange, et en atteignant ainsi au "climat de l'Ange" c'est-à-dire à l'Orient, de réaliser eo ipso son exode hors du cosmos qui est l'Occident, c'est-à-dire d'affirmer sa transcendance à l'égard du cosmos.
Commenter  J’apprécie          30
Tandis que la réflexion philosophique a pour organe le seul intellect ('alq) et que la dialectique théologique s'alimente à la tradition (naql), l'organe de la connaissance théosophique est l'intuition intérieure (kashf) qui découvre les horizons des univers spirituel.
Commenter  J’apprécie          30
C'est le matin. Le soleil se lève lentement
Disséminant partout ses faisceaux de lumière
Il surprend la nuit, ôte son habit sombre
Et orne l'univers d'une frange dorée-
Il retire du ciel les petits joyaux de la nuit
Et lui donne pour parure son unique diamant
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Henry Corbin (132)Voir plus

Quiz Voir plus

TOMEK TOME 1

Comment le capitaine du bateau de Vaillante s'appelle-t-il ?

Bastibaligom
Eztergom
Bastibalagom
Pépigom

7 questions
21 lecteurs ont répondu
Thème : La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek de Jean-Claude MourlevatCréer un quiz sur cet auteur

{* *}