AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.88/5 (sur 94 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Sharpham Park , le 22/04/1707
Mort(e) à : Lisbonne , le 08/10/1754
Biographie :

Henry Fielding est un romancier, dramaturge, poète et journaliste anglais.

Fils d'un cadet de grande famille qui avait embrassé la carrière des armes, il n'héritera ni de terres, ni de titres ; et cette position légèrement excentrique par rapport au système a aiguisé son coup d'œil et attisé sa verve.

La nécessité où il fut de gagner sa vie, de frayer avec tous les milieux de l'Angleterre de Walpole lui a donné une expérience étendue de la nature humaine. Elle l'a éclairé sur les vices et les abus d'une société dont il ne conteste pas les fondements, mais qu'il voudrait rendre moins imparfaite.

Magistrat, romancier, metteur en scène, journaliste, dramaturge, il était bien placé pour percevoir les grondements souterrains, les craquements de l'édifice économique et social mis en place par les whigs après 1688.

En 1749, le crédit de quelques amis fit obtenir à Fielding la place de juge à la police de Londres, place peu recherchée, mais qui le tira de la misère et qu’il remplit avec conscience et talent. C’est même dans cette fonction, qu’il a fondé, en 1749, les Bow Street Runners, que certains ont appelé la première force de police londonienne.

Mais les faibles émoluments de cette place étant loin de suffire à ses habitudes et à ses besoins, il continua donc d’écrire, et deux nouveaux romans, "Histoire de Tom Jones, enfant trouvé" (1750), son chef-d’œuvre considéré comme un modèle du genre, et "Amelia", publiés coup sur coup, furent à la fois des succès d’honneur et d’argent : le second lui fut payé 1 000 livres.

Mais la santé de Fielding était affectée, la goutte, l’asthme et d’autres afflictions l’obligeaient à utiliser des béquilles. Ayant perdu sa femme et épousé sa servante pour donner une mère à ses filles, il mourut au bout de deux mois au Portugal, où il était allé chercher un climat plus doux.

Le film britannique "Tom Jones" (1963), réalisé par Tony Richardson, a remporté plusieurs Oscars.
+ Voir plus
Source : www.universalis.f
Ajouter des informations
Bibliographie de Henry Fielding   (17)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Tom Jones film (1963) bande-annonce


Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
"Discuter avec moi, mon enfant! répliqua l'autre; je ne m'y attends certes pas. Ce serait bien en vain que j'aurais vu le monde si je devais discuter avec quelqu'un de votre âge. Je me suis donné cette peine à seule fin de vous instruire. Les philosophes de l'antiquité, tels que Socrate, Alcibiade et autres, n'avaient pas accoutumé de discuter avec leurs disciples. Vous devez, mon enfant, me considérer comme Socrate: je ne vous demande pas votre opinion, je vous informe seuleument de la mienne."
Commenter  J’apprécie          60
"Si les gens d'une culture véritable et d'un savoir presque universel compatissent toujours à l'ignorance d'autrui, les individus qui excellent en quelque art mesquin, bas et sans intérêt ne manquent jamais de mépriser quiconque n'y est pas initié."
Commenter  J’apprécie          61
Mistress Waters (nous l’avouons à regret) avait contracté récemment avec l’enseigne Northerton une intimité qui lui faisait peu d’honneur. Il est certain qu’elle montrait beaucoup de goût pour ce jeune officier ; mais le sentiment qu’il lui inspirait l’entraînait-elle au-delà des bornes du devoir ? C’est ce qui n’est pas aussi prouvé, à moins de supposer qu’une femme ne puisse accorder quelques faveurs, sans les accorder toutes.

La compagnie du capitaine Waters, qui avait deux jours d’avance sur celle de Northerton, arriva à Worcester le lendemain de la malheureuse querelle de M. Jones et de l’enseigne.

Mistress Waters était convenue avec le capitaine, de l’accompagner jusqu’à Worcester. Là elle devait prendre congé de lui, et s’en retourner à Bath, pour y demeurer jusqu’à la fin de la campagne d’hiver projetée contre les rebelles.

Northerton fut instruit de cette convention. La dame, pour ne rien dissimuler, lui avait donné rendez-vous à Worcester, où elle avait promis d’attendre l’arrivée de sa compagnie. Dans quelle vue ? et à quel dessein ? C’est au lecteur à le deviner. Si nous sommes obligés de rapporter les faits avec exactitude, nous ne le sommes point de faire violence à notre naturel, par des commentaires injurieux pour la plus aimable moitié du genre humain.
Commenter  J’apprécie          30
Tom Jones qui, tout pervers qu’il est, sera pourtant le héros de cette histoire, ne comptait qu’un seul ami parmi les domestiques de la maison ; car mistress Wilkins, réconciliée avec sa maîtresse, l’avait depuis longtemps abandonné. C’était le garde-chasse, très-médiocre sujet, qui passait pour ne pas avoir des idées plus justes de la différence du tien et du mien, que l’enfant lui-même : aussi leur amitié fournissait-elle aux domestiques mille railleries piquantes qui étaient déjà, ou sont devenues depuis des proverbes, et se réduisaient toutes dans le fond à ce court adage latin : Noscitur a socio ; en français : « Dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es. »

Peut-être cette horrible scélératesse de Jones, dont nous venons de rapporter deux ou trois traits, provenait-elle en partie des mauvais conseils du garde-chasse, qui, en plusieurs circonstances, avait été le receleur de ses larcins. C’était lui, par exemple, qui avait mangé, avec sa famille, le canard entier et plus de la moitié des pommes, quoique le pauvre Jones, découvert seul, eût supporté la honte de ces deux vols, et par-dessus le marché tous les coups. Il en fut encore de même à l’occasion suivante.
Commenter  J’apprécie          30
Afin d'éviter la sécheresse et la monotonie de nos modernes histoires, nous avons pris soin d'enrichir la nôtre de comparaisons, de métaphores, de descriptions et d'autres ornements poétiques. Cette variété, destinée à remplacer la bière et à rafraîchir l'esprit, préviendra l'assoupissement dont le lecteur n'a pas moins de peine à se défendre que l'auteur, dans le cours d'un long ouvrage.
Commenter  J’apprécie          30
Vos corps sont plus forts que les nôtres, non vos cervelles. Croyez-moi, il est bon pour vous que vous puissiez nous battre; sans quoi, telle est la supériorité de notre intelligence que nous ferions de vous tous ce que sont déjà les hommes braves, sages, spirituels et polis: nos esclaves.
Commenter  J’apprécie          30
Cette Jenny Jones n’était rien moins que jolie ; mais la nature avait compensé en elle le défaut d’attraits, par une qualité généralement plus estimée des femmes dont les années ont mûri le jugement. Elle l’avait douée d’un esprit peu commun. Jenny s’était plu à perfectionner ce don par l’étude. Elle avait passé plusieurs années comme servante chez un maître d’école, où elle consacrait tous ses moments de loisir à la lecture. Le pédagogue, frappé de ses heureuses dispositions, et de sa passion de s’instruire, eut la bonté, ou si l’on veut la sottise, de lui donner de si bonnes leçons, qu’elle acquit une connaissance passable de la langue latine, et y devint peut-être aussi habile que la plupart des jeunes gens de qualité de nos jours. Cet avantage, comme presque tous ceux d’un genre singulier, ne fut pas pour elle sans quelques inconvénients. On conçoit qu’une fille si accomplie, devait se sentir peu de goût pour la société de celles que la fortune avait faites ses égales, et qui lui étaient si inférieures du côté de l’éducation. On comprend aussi que cette supériorité, et la conduite qui en était la conséquence presque inévitable, devaient exciter contre elle un peu de malveillance et de jalousie. Depuis sa sortie de chez le maître d’école, ces dispositions malignes croissaient en silence dans les cœurs. Elles ne s’étaient pas encore manifestées, lorsqu’à l’étonnement général, et au grand dépit de toutes les filles de la paroisse, Jenny parut un dimanche à l’église, avec une robe de soie neuve, un fichu de blonde, et un bonnet garni de dentelles.
Commenter  J’apprécie          10
On se souvient que Jenny Jones avait demeuré plusieurs années chez un certain maître d’école qui, secondant sa passion de s’instruire, lui avait enseigné le latin ; et que l’écolière, grâce à ses heureuses dispositions, était devenue plus habile que son maître.

Le pauvre magister avait embrassé une profession qui semble exiger quelque savoir, et ce n’était pas par là qu’il brillait. Au demeurant le meilleur homme du monde, ami de la joie, fécond en saillies, il passait dans le canton pour un prodige d’esprit. Les gentilshommes des environs se l’arrachaient, et comme il ne savait ce que c’était que de refuser, il perdait à se divertir chez eux, un temps qu’il aurait employé plus utilement dans son école.

Un personnage de cette trempe était peu propre à exciter la jalousie des savants professeurs d’Eton et de Westminster. Ses écoliers se partageaient en deux classes. Dans la première figurait seul le fils aîné d’un écuyer du voisinage, qui, à l’âge de dix-sept ans, commençait le rudiment. La seconde se composait du fils cadet de ce même écuyer, et de sept enfants de la paroisse auxquels il apprenait à lire et à écrire.

Le bénéfice qu’il retirait de cette école, ne lui aurait pas fourni les moyens de faire grande chère, s’il n’avait point eu d’autres ressources. Il remplissait dans le village l’office d’écrivain et celui de barbier, et recevait en outre de M. Allworthy, tous les ans à Noël, une pension de dix livres sterling qui le mettait en état de passer gaîment ce jour de fête.
Commenter  J’apprécie          10
L’étranger croyant avoir fait une méprise, allait en demander pardon et se retirer, lorsqu’à la clarté de la lune, il aperçut épars sur le plancher, un corset, une robe, des jupons, un bonnet, des rubans, et des souliers de femme. La vue de ces objets redoubla sa jalousie naturelle, et lui causa un si violent accès de rage, qu’il en perdit la parole. Sans répondre un seul mot, il voulut s’approcher du lit ; mais Jones l’arrêta brusquement, et à l’instant il s’éleva entre eux une rixe violente, qui dégénéra bientôt en un vrai combat.

Mistress Waters (car la fidélité historique nous oblige de convenir qu’elle était aussi dans le lit) s’éveilla en sursaut. À l’aspect de deux hommes aux prises dans sa chambre, elle se mit à crier de toutes ses forces : « Au vol ! au meurtre ! au viol ! » On ne s’étonnera pas qu’elle ait proféré ce dernier mot, si l’on réfléchit que les femmes ont coutume de s’en servir, dans les moments d’effroi, comme on emploie en musique ut, ré, mi, fa, sol, uniquement pour servir de véhicule au son, et sans y attacher aucune idée précise.

À côté de la chambre de mistress Waters, couchait un Irlandais arrivé trop tard dans l’auberge pour que nous ayons pu faire mention de lui. C’était un de ces gentilshommes qu’on appelle en Irlande calaballaros, ou cavaliers. Cadet de bonne famille, dépourvu de biens dans son pays, il se trouvait obligé d’en aller chercher ailleurs, et se rendait à Bath pour y tenter la fortune au jeu et près des femmes.
Commenter  J’apprécie          10
Il est, nous le savons, plus facile de souhaiter que d’obtenir une pareille réforme. Contentons-nous donc d’en avoir donné l’idée, et revenons à notre sujet.

M. Western ignorait encore ce qui s’était passé avant son arrivée. Curieux de connaître la cause de la querelle, il interrogea Blifil et Jones à ce sujet. Tous deux gardèrent le silence. « Parbleu, dit Thwackum avec impudence, la cause n’en est pas loin d’ici, je crois, et si vous battez bien les buissons, vous la trouverez.

– Bon ! est-ce que vous vous battiez pour une fille ?

– Demandez-le à ce monsieur en veste, reprit Thwackum. Il en sait là-dessus plus que personne.

– J’entends, c’est d’une fille qu’il s’agit. Ah, Tom, Tom ! tu es un libertin. Mais allons, messieurs, point de rancune, et venez tous chez moi faire la paix, le verre en main.

– Je vous demande pardon, monsieur, dit Thwackum, il n’est pas plaisant pour un homme de mon caractère, d’être traité de la sorte par un enfant ; et pourquoi ? pour avoir fait mon devoir, en tâchant de découvrir et de livrer à la justice une misérable prostituée. Au reste, la principale faute en est à M. Allworthy et à vous, monsieur. Si vous faisiez exécuter les lois, comme vous le devez, vous auriez bientôt purgé le canton de cette vermine.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Henry Fielding (170)Voir plus

Quiz Voir plus

Comme un poisson dans l'eau !

Il est orphelin de mère et atrophié de la nageoire, c'est un petit poisson qui a pris vie sous les crayons/souris des studios Disney...

Paolo
Nemo
Carlo

5 questions
175 lecteurs ont répondu
Thèmes : poissons , détente , challenge , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..