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Citations de Henry Poulaille (21)


L'intruction, c'est les diplômes, les certificats, les titres, tout un tas de conneries qui signifient rien. C'est du tape à l'oeil.
__ C'est les idées de Magneux qui vous tournent tous, dit elle. Mais qu'est-ce qu'on f'rait sans les gendarmes, sans gouvernement, sans lois, sans rien?
__ Qu'est ce que tu peux en dire? On n'a jamais essayé !
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Comme dit Vaillant : la misère , c'est la mère des révolutions. Les réformes, c'est de la dorure sur nos chaines.
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C'est salauds et compagnie les médecins. I's vous écrivent en gribouillages eau d'la pompe et poud'e de perlimpimpin, et i's disent ; c'est tant, et le pharmacien, i' vous met ça en bouteille et en paquet, et i' vous dit : "Voilà Madame, c'est tant". Et on est volé comme dans un bois.
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On a laissé la moitié des copains. Tués, blessés, c'est kif-kif !
__ Et c'était rien comparé avec les hommes de Mangin-Mang'tout...
__ Les noirs ?
__ Oui les noirs, les pauv'gars, i'g'laient de froid, on les a bousillé d'une manière dégueulasse.
__I'pleuraient de rage, pas'que c'est pas des peureux.
__ Dans le temps, j'charriais les gars qui vendent des cacahuètes, des bons à rien, j'pensais. Ben, i't'naient le coup, la gueule tiré par la souffrance, et i'cavalaient malgré leurs pieds raides, i'flanchaient pas. Maintenant, faudra plus me dire du mal des nègres devant moi.
__ Et ils se battaient pour rien !
__ Tu l'as dit bouffi ! pour moins que nous, qui pourtant n'avons rien.
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__ Ce salaud de Clémenceau ! Les ouvriers, c'est de la chair à bénéfice, de la chair à grisou, comme à Courrières. Quand une catastrophe arrive, ces cochons-là, sont les premiers à parler de héros ! Mais ils oublient vite leurs belles phrases ! Quelques semaines ... et nous sommes des apaches, des anarchos, des çi, des ça...
Quoi pour vingt ronds de l'heure! Hein, c'est pas dégueulasse...!
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La mobilisation n'est pas la guerre !
Si les mots n'ont pas de sens, les faits ont une signification et ce n'était pas pour rien que l'on arrachait à leur travail, à leurs familles, des centaines de milliers de mobilisables.
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__Si tout le monde avait fait comme toi, i'seraient allés "cor" plus loin! t'as pas peur plus qu'un autre pourtant? Pourquoi que t'as pas tiré?
__ C'est pourtant la seule chose de bath à la guerre! opina un jeune arrivé la veille.
__ C'est un point de vue, convint Magneux, pas le mien.
__ C'est ta religion qui te défend de tirer?
__ Je n'ai pas de religion.
__ Alors, j'comprends pas ! je comprends pas !
Il hoche la tête. Soudain il a une illumination.
__ T'es anarchiste, alors?
__ oui, dit Magneux
__ ... C'est une infirmité qu'vouloir pas tuer à la guerre...Ca s'punitait, t'sais ! P't'être salement...!
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Voilà le jour qui se lève. C'est l'heure propice aux coups de main. Ils ont peur, non pas une peur banale, mais une angoisse pesante...

...Tous ces hommes sont dans l'attente de la mort mais aucun ne se la donnerait lui-même. Quel drôle d'animal que l'homme !
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Des blessés hurlaient. Ceux de la "trois" dévalant la zone dangereuse furent sur eux. Mais aucun ne se retourna....

... Ils avaient fui de toute la force de leurs jarrets l'appel des blessés, mais les plaintes leur étaient arrivées quand même au coeur. Et elles restaient présentes, pesantes, douloureuses.
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Têtes baissées, épaules rentrées, ils marchent en silence; sans une pensée, comme happés par l'inconnu, noir ouvert devant eux.

C'est une relève pénible entre les pénibles. Ils sont tous allés en permission. Ils ont tous l'impression d'aller à l'abattoir. On leur devait sept jours de détente. Ils les ont eus. Ils doivent maintenant leur vie. On la leur prend...
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Ah ! mères, qui nous disputaient à la maladie et nous disputèrent à la mort qui nous tenait râlants déjà, certains de nous ! Si elles savaient comme elle est éternellement présente aujourd'hui et combien de fois par jour il nous faut lui échapper.
A certains moments, le froid de sa présence nous glace, on sent son haleine fétide enveloppante, une seconde d'abandon et c'en serait fait !
Combien meurent avec le mot "maman" à la bouche.
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C'était alors de bonnes heures passées là, dans le creux de cette végétation luxuriante, poussée là à son gré. Le Paradis, le Paradis de la fable, la terre sans les imbéciles de machine dont on n'avait su, à vrai dire, que se rendre les esclaves.
Libre, il était libre comme aux premières heures du monde.

Derrière lui, à même pas dix kilomètres de là "l'homme" après des millénaires de civilisation s'était calé dans des trous et sous la mitraille et les gaz "défendait sa vie, sa patrie, sa culture..."!
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Il y a des gens qui confondent la morale et leur tranquillité.
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Des voix d'enfants leur parviennent. Ce sont deux mioches de cinq ou six ans qui sortent de la maison.
- Eh, crie-t-il, il y a des gosses ! on est en plein dans la vie alors.
C'était le vrai repos.
...
Auprès des gosses, ils ne disent plus rien. Ils étaient pour la plupart, il n'y a guère encore, des gosses. Un peu de mélancolie les visite et c'est elle que concrétisera la "phrase-cliché" que va dire Marin, l'ivrogne, d'un ton comique :
- Ah ! ma mère, si t'avais vu ces jours-ci où qu'était ton enfant !
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- Alors, ça va être la guerre, Mame Jacob ?
- mon Dieu, fit Madame Jacob en hochant sa tête grise,ne parlez pas de guerre. J'ai déjà vu celle de 70.
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Magneux avait installé depuis longtemps son atelier où il bricolait à ses heures de repos. Il avait eu largement le temps d'aménager son hangar. Il avait fait des panoplies pour ses outils, dont il possédait une collection très complète. Des étagères et des râteliers étaient installés à portée de la main, et il n'eût point fallu que quelqu'un s'avisât d'y déranger quoique ce soit. [...] Quand le soleil donnait dans le réduit, de l'avis de tous, cela avait une certaine gueule, mais quand l'ouvrier y travaillait cela devenait splendide.
Lorsque les cheveux en bataille, l'œil souriant, Magneux sifflait l'Internationale, le Temps des Cerises ou la Carmagnole (tout son répertoire) en poussant la varlope, ou en maniant le compas ou le tire-ligne, rien ne comptait plus. [...] C'est qu'il était beau, Magneux, dans son travail ! La politique s'effaçait devant la joie de blanchir cette planche que le rabot avait prise rugueuse.
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Postface de Jean-Paul Gaschignard :
Le début du XX° siècle est marqué par un intense débat sur ce que peut ( ou doit ) être la culture d'une société industrielle .

On connait bien les mouvements futuristes , surréalistes , expressionnistes , mais très peu la controverse sur la littérature prolétarienne qui pourtant , vers 1930 , mobilisa les milieux intellectuels de gauche au grand complet , d'Henry Barbusse à Emmanuel Mounier , en passant par Jean Guéhenno , Victor Serge , André Breton ou Paul Nizan ....

Littérature du prolétariat : écrite par lui , comme le veut Poulaille , ou exprimant ses intérêts à long terme , selon les vœux du parti communiste ? Au -delà d'un débat mal conduit et jamais conclu , l'aventure des écrivains prolétariens se révèle dans ce livre qui retrace leur histoire , leur trouve des ancêtres , et reste un témoin capital des années trente , le livre fondateur de la littérature prolétarienne de langue française et le meilleur exposé de son principal animateur , Henry Poulaille .
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- On s'rait tous honnêtes pour le vin ! Qui qu'c'est ton Magneux ? c'est pas le fils de Jésus-Christ ?
- Non, dit Magneux amusé, mais mon père était charpentier.
- Ben ! les charpentiers, i'boivent bien aussi.
- Oui, reprend Weil, mais lui, l'gars Magneux, i's'rait sûrement plus honnête que nous sur la question du vin, il n'aime pas le vin !
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L'heure de partir approche enfin. Il est tellement dégoûté que ce retour lui est indifférent. "vivement que la paix revienne !" la vie ne pouvant reprendre qu'avec elle.
- Mais quand reviendra -t-on à la vie ? Est-ce qu'on reviendra jamais à la vie ?
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Le paysage que coiffe un ciel clouté d'étoiles pâles ne compte pas. Il n'est pour eux que la froide alignée des rails. De temps en temps l'éclat vert ou rouge d'un feu, le blanc sale des bras d'un sémaphore les distrait une seconde du double rang des rails qu'ils balaient. Parfois, dans le noir environnant, la clarté crue d'une grande gare encore en plaine activité vient comme une gifle qu'on esquive. Et de nouveau, c'est l'allongée de l'acier que baigne le reflet jaunâtre, sur lequel, machinal à travers le hublot, l'œil est rivé.
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