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EAN : 9782246157120
532 pages
Grasset (11/10/1995)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Henry Poulaille a fait la guerre de 1914, dont il est revenu marqué à jamais. Avec Pain de soldat, publié en 1937, Poulaille raconte la saga autobiographique des Magneux, famille d’ouvriers du XVe arrondissement de Paris, durant la Grande Guerre.
1914. Louis Magneux, dix-huit ans, double de l’auteur, travaille chez un pharmacien de la rue de Grenelle. Le 31 juillet, Jaurès est assassiné. Deux jours plus tard, c’est la mobilisation générale. La guerre, le jeun... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Ce devait être la dernière...


A la déclaration de la guerre de 14, Magneux, le personnage principal (pas le héros, il n'aimerait pas qu'on l'appelle ainsi) est un préparateur en pharmacie parisien. Il va assister au départ des premiers contingents, entendre les grands discours va-t-en-guerre et voir les manigances de ceux qui cherchent la bonne planque comme son patron. Tout cela, Magneux, il s'en fout car il a 17 ans et que cette guerre n'est pas la sienne et que comme chacun le sait, elle sera finie à Noël.


Evidement son tour arrive avec, pour commencer, une formation militaire ridicule qui prépare à tout sauf à vivre dans des tranchées pleines de boue, à mourir enseveli dans des sapes, à être blessé, mutilé ou tué par sa propre artillerie, en un mot, à servir de chair à canon.


Puis vient le front, les montées en ligne meurtrières, les longues journées désespérantes avec, à dix mètres, l'ennemi que l'on arrive même pas à haïr, qui, comme Magneux, attend la relève en espérant vivre jusque là. le retour en permission est lui aussi une épreuve. En effet, impossible de dire, de raconter son quotidien, personne ne veut l'entendre et puis, ils ont eux aussi leurs soucis.


Vous l'aurez compris, Magneux est le double de l'auteur. Il nous raconte son quotidien et celui de ses compagnons, parfois drôle mais le plus souvent tragique. Nous sommes avec eux chaque jour, nous éprouvons leur misère, leurs très rares moments de joie mais surtout leur désespoir face à cette guerre sans issue.



Henry Poulaille, pacifiste anarchiste, nous livre un très grand livre sur la Guerre de 14. Un chef-d'oeuvre autobiographique qui dénonce l'absurdité de ce conflit et la façon dont il fut mené et surtout les conséquences pour tous ces combattants.

Tout cela pour recommencer vingt ans plus tard...

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Une critique doit tout d'abord présenter rapidement l'auteur ; Henry Poulaille est un auteur dit "anarchiste", créateur de la "littérature prolétarienne" ; (1896/1980). Mobilisé, il connaît le front où il est blessé.
Pacifiste et antimilitariste son livre nous "raconte" tout d'abord l'ambiance d'avant-guerre et ensuite la vie du soldat en formation et dans les tranchées où l'horreur du vécu est transcrite sans "fioriture".
Ce livre peut se situer en dehors des "sentiers battus". Il est à tendance autobiographique , nous livre la version des choses de la guerre vu par un antimilitariste qui a cependant fait son devoir comme les autres.
J'ai beaucoup apprécié et conseille cette lecture.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
On a laissé la moitié des copains. Tués, blessés, c'est kif-kif !
__ Et c'était rien comparé avec les hommes de Mangin-Mang'tout...
__ Les noirs ?
__ Oui les noirs, les pauv'gars, i'g'laient de froid, on les a bousillé d'une manière dégueulasse.
__I'pleuraient de rage, pas'que c'est pas des peureux.
__ Dans le temps, j'charriais les gars qui vendent des cacahuètes, des bons à rien, j'pensais. Ben, i't'naient le coup, la gueule tiré par la souffrance, et i'cavalaient malgré leurs pieds raides, i'flanchaient pas. Maintenant, faudra plus me dire du mal des nègres devant moi.
__ Et ils se battaient pour rien !
__ Tu l'as dit bouffi ! pour moins que nous, qui pourtant n'avons rien.
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__Si tout le monde avait fait comme toi, i'seraient allés "cor" plus loin! t'as pas peur plus qu'un autre pourtant? Pourquoi que t'as pas tiré?
__ C'est pourtant la seule chose de bath à la guerre! opina un jeune arrivé la veille.
__ C'est un point de vue, convint Magneux, pas le mien.
__ C'est ta religion qui te défend de tirer?
__ Je n'ai pas de religion.
__ Alors, j'comprends pas ! je comprends pas !
Il hoche la tête. Soudain il a une illumination.
__ T'es anarchiste, alors?
__ oui, dit Magneux
__ ... C'est une infirmité qu'vouloir pas tuer à la guerre...Ca s'punitait, t'sais ! P't'être salement...!
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C'était alors de bonnes heures passées là, dans le creux de cette végétation luxuriante, poussée là à son gré. Le Paradis, le Paradis de la fable, la terre sans les imbéciles de machine dont on n'avait su, à vrai dire, que se rendre les esclaves.
Libre, il était libre comme aux premières heures du monde.

Derrière lui, à même pas dix kilomètres de là "l'homme" après des millénaires de civilisation s'était calé dans des trous et sous la mitraille et les gaz "défendait sa vie, sa patrie, sa culture..."!
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Ah ! mères, qui nous disputaient à la maladie et nous disputèrent à la mort qui nous tenait râlants déjà, certains de nous ! Si elles savaient comme elle est éternellement présente aujourd'hui et combien de fois par jour il nous faut lui échapper.
A certains moments, le froid de sa présence nous glace, on sent son haleine fétide enveloppante, une seconde d'abandon et c'en serait fait !
Combien meurent avec le mot "maman" à la bouche.
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Têtes baissées, épaules rentrées, ils marchent en silence; sans une pensée, comme happés par l'inconnu, noir ouvert devant eux.

C'est une relève pénible entre les pénibles. Ils sont tous allés en permission. Ils ont tous l'impression d'aller à l'abattoir. On leur devait sept jours de détente. Ils les ont eus. Ils doivent maintenant leur vie. On la leur prend...
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Video de Henry Poulaille (1) Voir plusAjouter une vidéo

Thierry Maricourt : Henry Poulaille
Olivier BARROT présente "Henry POULAILLE" écrit par Thierry MARICOURT, paru aux Editions MANYA. Henry POULAILLE fut un écrivain, auteur d'un classique de la littérature populaire : "Le Pain quotidien".
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