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Citations de Hermann Hesse (2212)


Muoth avait raison, la vieillesse apporte plus de contentement que la jeunesse ; et pourtant, je ne veux pas dénigrer la jeunesse car, dans tous mes rêves, j'entends encore, comme un écho, sa merveilleuse mélodie ; elle résonne aujourd'hui en sons plus purs et plus limpides que lorsqu'elle était une réalité.
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Mon père se mit à rire, puis il me dit d'un air songeur : < Nous, les vieux, nous affirmons évidemment le contraire. Mais ton ami a tout de même entrevu la vérité. Je crois que l'on peut, dans la vie, établir une limite très précise entre la jeunesse et la vieillesse. La jeunesse cesse en même temps que l'égoïsme, la vieillesse commence lorsque l'on vit pour autrui. Voilà ce que je veux dire : les jeunes tirent beaucoup de plaisir et de douleur de leur propre vie, parce qu'ils la vivent pour eux seuls. tous les désirs, toutes les pensées sont alors importants ; on épuise la douceur de toute joie, mais aussi l'amertume de toute souffrance, et il en est qui, lorsqu'ils voient que leurs souhaits ne pourront se réaliser, rejettent aussitôt toute la vie. C'est la jeunesse. pour la plupart, vient ensuite une période différente où l'on vit davantage pour autrui, non par vertu, mais par inclination.
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Je lui montrai ce que je pouvais montrer, et il m'emmena tout de suite chez lui. J'entendis alors pour la première fois chanter ce rôle pour lequel, à travers ma propre passion, j'avais toujours pensé à lui, et je sentis la puissance de ma musique et de sa voix. Ce fut seulement à ce moment-là que je pus voir par la pensée l'ensemble sur scène, ma propre flamme m'enveloppait et me réchauffait ; mon opéra ne m'appartenait plus, il n'était plus mien, il avait sa vie propre et agissait sur moi comme une force étrangère. Pour la première fois, je percevais ce détachement de l'oeuvre par rapport à son créateur auquel je n'avais pas vraiment cru jusqu'àlors. Mon oeuvre se dressait devant moi, commençait de s'animer, de prendre vie, alors que peu auparavant elle était encore en mon pouvoir. Elle jetait sur moi un regard de l'extérieur et pourtant elle portait mon nom et mon sceau sur son front. Lors des premières représentations, j'éprouvai de nouveau cette sensation de dédoublement parfois effrayante.
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Quel que fût mon désir de trouver dans nombre d'autres voies le salut? l'oubli, la délivrance, quelle que fût mon aspiration vers Dieu, la connaissance et la paix, je n'ai jamais rien trouvé de tout cela en dehors de la musique. Ce n'était pas nécessairement Beethoven ou Bach : le seul fait que la musique existât en ce monde, qu'un homme pût parfois être bouleversé et envahi jusqu'au fond de son coeur par des mélodies, des harmonies, voilà qui signifiait pour moi une profonde consolation et une justification sans cesse renouvelées de toute existence.
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Les hommes ! il les considérait maintenant tout autrement qu'autrefois : il les jugeait avec moins de présomption, moins de fierté ; mais en revanche, il se sentait plus près d'eux, plus curieux de leurs faits et gestes, plus intéressé à eux. Quand il lui arrivait de voir passer des voyageurs de condition inférieure, des marchands, des soldats, des femmes de toutes catégories, ces gens-là ne lui semblaient plus aussi étrangers qu'autrefois ; il les comprenait, il comprenait leur existence que ne réglaient ni idées, ni opinions, mais uniquement des besoins et des désirs ; il s'y intéressaient se sentait lui-même comme eux.
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Siddharta dit : " Oui, j'ai eu des pensées, j'ai eu des "connaissances", de temps en temps. Parfois, pendant une heure, pendant un jour, j'ai senti en moi les effets du Savoir comme on sent la vie dans son propre cœur. C'étaient bien certainement des idées que j'avais , mais il m'était difficile de les communiquer. Tien, mon bon Govinda, voici une des pensées que j'ai trouvées : la sagesse ne se communique pas. La sagesse qu'un sage cherche à communiquer a toujours un air de folie."
- Tu veux rire ? demanda Govinda
- Pas du tout. Je te dis que j'ai trouvé. Le Savoir peut se communiquer, mais pas la Sagesse.On peut la trouver, on peut en vivre, grâce à elle, opérer des miracles, mais quant à la dire et à l'enseigner, non, cela ne se peut pas.C'était ce dont je me doutais parfois quand j'étais jeune homme et c'est ce qui m'a fait fuir les maîtres.
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Dis moi, mon ami : est-ce que tu élèves ton fils ? L’obliges-tu à faire ce qu’il doit ? Le corriges-tu ? Le punis-tu ?
— Non, Vasudeva, je ne fais rien de tout cela.
— J’en étais sûr. Tu ne le contrains à rien, tu ne le bats pas, tu ne le commandes pas, parce que tu sais que la tendresse est plus forte que la dureté, que l’eau est plus forte que le rocher, que l’amour est plus fort que la violence. C’est très bien et je t’approuve. Mais ne te trompes-tu pas en t’imaginant que tu n’exerces sur lui aucune contrainte, que tu ne lui infliges aucune punition ? Est-ce que ton amour même n’est pas un lien avec lequel tu le ligotes ? Est-ce que tu n’aggraves pas toi-même son état, ne lui rends-tu pas la soumission plus difficile en le forçant à rougir de soi-même, par ta bonté et ta patience ? Ne contrains-tu pas ce garçon, orgueilleux et gâté, à vivre dans une cabane en compagnie de deux vieux mangeurs de bananes pour qui un plat de riz est encore une friandise, dont les pensées ne peuvent être les siennes, dont le coeur s’est calmé avec les années et cherche d’autres satisfactions que le sien ? Est-ce que tout cela n’est pas une contrainte, une punition ?
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- Tu es comme moi, tu ne ressembles point à la plupart des autres créatures. Tu es Kamala, pas autre chose, et en toi il y a un asile de paix ou tu peux, à ton gré, te réfugier et t'installer en toute commodité, comme je puis le faire en moi-même. Bien peu d'hommes ont cette ressource et cependant tous pourraient l'avoir.
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Quand un arbre est écimé, il pousse volontiers de nouveaux surgeons près de ses racines ; c'est ainsi qu'une âme atteinte par la maladie et mutilée au moment de son épanouissement, souvent retourne à l'époque printanière des commencements, à ses tendes années innocentes, comme si elle pouvait découvrir là une nouvelle source d'espérance et renouer le fil brisé de l'existence. les surgeons prospèrent rapidement, pleins de sève, mais d'une vie trompeuse : il n'en sortira jamais un arbre véritable.
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Un maître d'école préfère avoir dans sa classe plusieurs ânes qu'un seul génie. Et, à tout prendre, il a raison, car sa tâche n'est pas de développer des esprits extravagants, mais de former de bons latinistes, des mathématiciens convenables et de braves gens.
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C'est une belle vie que tu mènes là, dit le voyageur. Il doit être bien agréable de passer son existence au bord du fleuve et sur ces eaux.

Le rameur se balançait en souriant "tu dis vrai, maître, c'est agréable. Mais la vie quelle qu'elle soit, n'est-elle pas belle, chaque travail n'a-t-il pas aussi sa beauté ?
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Le besoin de posséder, l'attachement aux richesses avaient fini par le dominer et n'étaient plus pour lui un jeu et une futilité comme autrefois, mais une chaîne et un fardeau.
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