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Citations de Hillary Jordan (59)


Mais je me trompais. Il y a avait des tas de Blancs là-bas, c'est certain, mais ils ne ressemblaient pas à ceux de chez nous.
Ils n'avaient pas la haine.
En Angleterre, où on a stationné le premier mois, il y avait des gens qui n'avaient encore jamais vu de Noir, mais ils étaient plus curieux qu'autre chose.
Dès l'instant où ils ont vu qu'on était comme tout le monde, ils nous ont traités pareil.
Les filles aussi.
La première fois qu'une fille blanche m'a invité à danser, j'ai failli en tomber à la renverse.
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Je me suis tourné vers toutes les œuvres qu'avaient faites mes mains et vers le travail auquel j'avais travaillé pour les faire et voici : tout est vanité et poursuite de vent et il n'y a pas de profit sous le soleil.
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C'est ça aimer quelqu'un : donner tout ce qu'on peut et prendre ce qu'il faut.
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On nous filait tous les rebuts, officiers compris. Nos lieutenants étaient pour la plupart des sudistes qui avaient raté leur précédente affectation. Des ivrognes, des froussards, des petits Blancs fanatiques et bons à rien qui auraient pas été fichus d'évacuer leurs hommes d'une cabane même en plein jour. Leur confier le commandement de troupes noires, c'était leur punition. Ils n'avaient que du mépris pour nous et nous le faisaient bien sentir.
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Ronsel se fichait pas mal d'avoir une terre à lui, mais ça servait à rien de dire ça à mon mari. Autant piler de l'eau dans un mortier. Quand Hap a une idée en tête, l'est sourd et aveugle à tout ce qui ne rentre pas dans le moule. C'est pour ça que c'est un bon prédicateur, sa foi vacille jamais. Les gens voient ça chez lui et ça les ravigore. Mais des fois ce qui marche en chaire va pas à la table de votre cuisine.
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Instinctivement, elle essaya d'abord de se rendre invisible, puis, mue par une soudaine révolte, elle planta son regard dans celui de ses voisins, ces gens qu'elle écoeurait tant (…). Elle se demanda combien d'entre eux étaient des menteurs et dans quelle mesure leur probité apparente ne masquait pas des crimes aussi graves que les siens. 
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- Non, je ne suis pas croyante. Enfin, pas comme on nous l'enseignait à l'église en tout cas. J'imagine que s'il y a un Dieu, Elle est franchement écœurée de voir ce qui se passe ici-bas."
Ça, c'est blasphème, se dit Hannah dans un premier mouvement d'indignation. Mais elle se questionna aussitôt sur la virulence de sa réaction. Si elle avait perdu la foi, pourquoi réagissait-elle ainsi ? Par pur réflexe, elle s'en rendit compte. Elle n'avait pas plus de contrôle la-dessus qu'elle n'en avait sur ses glandes salivaires quand elle était devant un pain sorti du four. Était-ce donc ce à quoi se résumaient toutes ses croyances religieuses, à un ensemble de préceptes qui, à force de lui avoir été inculqués, se confondaient avec des automatismes, des réactions instinctives même ? Au mot Dieu, tu penseras Il. Face à la misère de l'humanité, tu blâmeras Eve. Tu obéiras à tes parents, tu seras gentille, tu voteras pour le parti de la Trinité, tu serreras bien les jambes pour t'asseoir sur une chaise. Tu ne poseras pas de questions, tu feras ce qu'on t'ordonne, un point c'est tout.
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[...] J'entrais dans la maison quand le marteau s'est abattu sur le premier clou en un bruit délicieusement irrévocable qui a fait sursauter les enfants.
« C'est quoi ça, maman ? a demandé Amanda Leigh.
- C'est ton papa qui ferme le cercueil de Pappy.
- Il va se fâcher ? » a murmuré Bella effrayée.
Laura m'a jeté un petit coup d'oeil farouche.
« Non, ma chérie, a-t-elle répondu. Pappy est mort. Il ne se fâchera plus jamais. Maintenant, mettez votre manteau et vos bottes. Il est temps de porter votre grand-père en terre. »
Heureusement qu'Henry n'était pas là pour entendre la satisfaction dans sa voix.
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Ici, c'est le ventre de la terre. Cette vaste étendue luxuriante entre deux fleuves s'est formée il y a quinze mille ans quand les glaciers ont fondu et gonflé le Mississippi et ses affluents, qui ont fini par déborder et inonder la moitié du continent. Lorsque les eaux ont reflué et réintégré leurs cours d'origine, elles ont rapporté une manne d'alluvions arrachées aux terres qu'elles avaient recouvertes. Elles les ont rapportées ici, dans le Delta, et les ont déposées sur les vallées en riches strates noires.
J'ai enterré mon père dans ce sol-là, ce sol qu'il détestait travailler.
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Les Noirs continuaient à voyager à l'arrière des bus, à emprunter les portes de service, à cueillir le coton des Blancs, à demander pardon aux Blancs. On avait répondu à leur appel, on avait fait leur guerre, mais ils s'en foutaient : pour eux, on continuait à n'être que des nègres. Et les soldats noirs qui étaient morts n'étaient que des nègres morts.
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Mais il faut que je commence par le début, si je le trouve. Les débuts sont insaisissables. Juste au moment où vous croyez en tenir un, vous jetez un coup d'oeil en arrière et vous en apercevez un autre, antérieur, et un autre antérieur au précédent. Même en commençant par "Chapitre Un : Ma naissance", vous avez un problème d'antécédents, de causes et d'effets.
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La pluie m'a réveillé en sursaut. Le raffut d'un orage du Delta contre un toit en tôle est pratiquement ce qu'on peut trouver de plus proche du bruit du combat. Pendant une minute terrifiante, je me suis retrouvé dansvle ciel allemand, cerné de Messerschmitt ennemis. Puis j'ai réalisé où j'étais et pourquoi.
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[Il] ne m'a pas parlé de la guerre. Dans l'ensemble, les hommes qui sont allés au feu se taisent. Ce sont ceux qui ont bénéficié d'une affectation loin derrière les lignes de front qui veulent tout vous raconter et ceux qui n'ont jamais servi qui veulent savoir. (p. 211)
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Lorsqu’elle se réveilla, elle était rouge. Ce n’était ni la honte ni un coup de soleil, c’était le rouge franc et parlant d’un panneau de stop. C’est ses mains qu’elle vit en premier. Elle les leva et les examina en plissant les yeux. Dans l’ombre de ses cils et à la lumière blanche et crue du plafond, elles lui apparurent noires durant quelques secondes. Puis elle accommoda et l’illusion se dissipa. Elle les étudia de dos, de face. Vues par en dessous, elles lui semblèrent avoir à peu près autant de points communs avec elle que des étoiles de mer. Ce n’était pas une surprise – des Rouges, elle en avait déjà vu plusieurs fois, bien sûr, dans la rue et sur les vids -, pourtant, elle n’avait pas imaginé devoir affronter pareille métamorphose dans sa chair. Depuis vingt-six ans qu’elle était en vie, ses mains avaient été d’un rose aux nuances de miel qui virait au brun doré pendant l’été. Aujourd’hui, elles avaient la couleur du sang frais.
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Lorsqu'elle se réveilla, elle était rouge. Ce n'était ni la honte ni un coup de soleil, c'était le rouge franc et parlant d'un panneau de stop.
C'est ses mains qu'elle vit en premier. Elle les leva et les examina en plissant les yeux. Dans l'ombre de ses cils et à la lumière blanche et crue du plafond, elles lui apparurent noires durant quelques secondes. Puis elle accommoda et l'illusion se dissipa. Elle les étudia de dos, de face. Vues par en dessous, elles lui semblèrent avoir à peu près autant de points communs avec elle que des étoiles de mer. Ce n'était pas une surprise - des Rouges, elle en avait déjà vu plusieurs fois, bien sûr, dans la rue et sur les vids -, pourtant, elle n'avait pas imaginé devoir affronter pareille métamorphose dans sa chair. Depuis vingt-six ans qu'elle était en vie, ses mains avaient été d'un rose aux nuances de miel qui virait au brun doré pendant l'été. Aujourd'hui, elles avaient la couleur du sang frais.
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"Je n'aurais jamais cru que ça me manquerait autant. Je ne parle pas de l'Allemagne nazie, il aurait fallu être marteau pour regretter un endroit pareil. Je parle de celui que j'étais là-bas. Là-bas, j'étais un libérateur, un héros. Dans le Mississippi, je n'étais qu'un nègre qui poussait sa charrue comme tant d'autres. Et plus le temps passait, plus je n'étais que ça."
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"Home again, home again, juiggety-jig", dit la comptine. Moricaud, jus de réglisse, mal blanchi, négro. S'en était allé défendre son pays pour découvrir au r'tour que rien n'avait changé ohé ohé. Les Noirs continuaient à voyager à l'arrière des bus, à emprunter les portes de service, à cueillir le coton des Blancs, à demander pardon aux Blancs. On avait répondu à leur appel, on avait fait leur guerre, mais ils s'en foutaient : pour eux, on continuait à n'être que des nègres. Et les soldats noirs qui étaient morts n'étaient que des nègres morts. (p. 162)
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La Bible est truffée d'interdits. Tu ne commettras point d'assassinat, et d'un. Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain, et de deux. Tu ne commettras point d'adultère, tu ne découvriras point la nudité de la femme de ton frère... et de trois et de quatre. Notez que pas un seul d'entre eux ne fournit la moindre échappatoire. Il n'existe pas de propositions subordonnées vous permettant de justifier vos péchés du genre : Tu ne découvriras point la nudité de la femme de ton frère, à moins que tu ne sois en train d'errer dans l'enfer le plus noir, coupé de toi et de tout souvenir de lumière et de bonté, et que découvrir sa nudité soit le seul moyen de te retrouver. Non, dans la plupart des cas, la Bible est formelle. C'est pour ça que je ne crois aps en Dieu.
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Les débuts sont insaisissables. Juste au moment où vous croyez en tenir un, vous jetez un coup d’oeil en arrière et vous en apercevez un autre, antérieur, et un autre antérieur au précédent.
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Tous ces gens dont j'ai chamboulé l'existence... et qui m'ont laissé me soustraire aux conséquences de mes actes sans me demander de comptes.
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