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Critiques de Hope Mirrlees (22)
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Lud-en-Brume

La petite structure Callidor lance sous la direction de Thierry Fraisse la collection « Âge d’Or de la Fantasy »… Vous pensez bien que je me devais d’être de la fête ! Après Harold Lamb qui apportait une touche d’imaginaire à l’aventure historique, et Abraham Merritt qui piochait à parts égales dans les mythes et les sciences, voici Hope Mirrlees, très joliment traduite par Julie Petonnet-Vincent, qui elle mélange en 1926 récits folkloriques et récits victoriens pour aboutir à du réalisme magique de terroir… Un très beau texte assurément, mais pas de bol c’est tout ce qui ne me parle pas en Fantasy si cela appartient bel et bien à la Fantasy (le débat est ouvert mine de rien).





Le récit se déroule au pays de Dorimare, allégorie de la vieille Angleterre, qui depuis la prise de pouvoir de la bourgeoisie sur l’aristocratie a rompu avec la Féerie, allégorie des pays celtiques (Pays de Galles, Ecosse, Irlande). Evidemment, ce n’est pas un hasard si le dernier dirigeant du pays, le Duc Aubrey, est un homonyme d’Oberon le roi des fées… ^^

C’est une prose à l’ancienne, pleine de merveilleuses descriptions de tout et de rien, de délectables digressions sur tout et sur rien, merveilleusement écrites certes mais un peu désuètes… J’avoue sans honte être vite passé à la lecture en diagonale, car aussi habile soit cette jongleuse de mots, à un moment il fallait bien raconter quelque chose ! (les habitués de la Fantasy se souviendront immédiatement des premiers chapitres du "Seigneur des Anneaux" de J.R.R. Tolkien, qui nous brossaient une portait de la gentry hobbite de la Comté, qui n’avait strictement aucune incidence sur la suite du récit ^^)



Et qu’est-ce qu’on nous raconte au bout d’une longue phase d’exposition ? Le pays de Dorimare est atteint par un trafic de bariolés fruits féeriques aux redoutables effets psychédéliques (allégorie de l’opium d’où la présence de quelques scènes tenant du trip sous acides ^^) Tant que cela ne touche que les classes laborieuses, les autorités ne voient pas la nécessité d’intervenir, mais quand c’est la progéniture de la haute société qui est touchée c’est alors le branle-bas de combat. Après l’intoxication de son fils puis la disparition des adolescentes du pensionnat Primevère, le Haut Sénéchal Nathaniel Chantecler investigue à tour de bras officiellement puis officieusement (son rival de toujours, Polydore Vigil, ayant profité des événements pour l’évincer : ah, les homines crevarices…).

On entre alors dans une policier anglais à l’ancienne, quelque part entre Sir Conan Doyle et Agathe Christie sauf que comme on est loin de l’un et de l’autre en terme de qualité polaresque, je n’ai pas arrêté de penser aux vieux épisodes de "Perry Mason"… Car j’ai trouvé ça mal construit, voir mal écrit : on passe du trafic de drogues elfiques à un meurtre rural à la "Barnaby", et la manière dont s’enchaînent les découvertes ne soutient pas la comparaison avec la concurrence. J’aurais bien vu le fils et le père enquêter chacun de leur côté avant de se retrouver et de faire les liens, ou les investigations du père rebondir après les découvertes du fils. Oui mais non, ici c’est l’option deus ex machina qui a été choisie (genre les éclairs de génie de "Dr House").



En désespoir de cause, l’ex Haut Sénéchal s’aventure dans les Défilés Elfiques pour retrouver les disparues, puis pénètre en Féerie pour sauver son fils. Les véritables enjeux du récit, la réconciliation de l’humanité et de la féerie, donc celle du prosaïsme du quotidien et de la fantaisie de la rêverie, n’interviennent donc que dans les derniers chapitres du roman… C’est un joli message d’ailleurs à partir du même fil conducteur (l’irruption de la couleur dans la grisaille du quotidien) Gary Ross réalisera en 1998 un plus plaisant "Pleasantville". Du coup le roman est à comparer avec le classique de Lord Dunsany "La Fille du roi des elfes" qui traite lui aussi des rapports entre humanités et féerie.

Mais l’auteur n’échappe aucunement aux préjugés de son temps quand on voit son allégorie sur la lutte des classes, avec une contestation populaire menée par un escroc aux yeux vairons (un changelin ?), un voyou nommé Levil (^^), un prolétaire nommé Sébastien Brute (humour) et une pute nommée Marie-couche-toi-là (humour)… D’ailleurs elle est bien emmerdée pour nous expliquer les motivations des agents du changement, puisque que le grand monologue du méchant est assez bizarre, voire cryptique, et qu’on ne saura jamais rien de son collègue trickster à l’œuvre entre Dorimare et Féerie… Et puis ça et quelques bons vieux passages explicites sur le rôle des femmes qui doit se cantonner à celui d’épouse (broderie, bibelots, potins…). Autre époque autres mœurs certes, mais pas sûr que cela ait véritablement changé depuis lors dans la haute société…





Désolé de ne pas mieux vendre le roman, mais avec mes goûts et mes couleurs je n’étais pas le mieux placé pour en parler en bien (les interminables passages sur les us et coutumes de la bourgeoisie, ça me gonfle ô combien !). La phylogénie du genre Fantasy est riche et diversifié, du coup c’est intéressant de lire cette œuvre fondatrice (dont sauront s’inspirer Neil Gaiman dans "Stardust" et Susanna Clarke dans "Jonathan Strange et Mr Norrell"), qui incarne magnifiquement l’une des nombreuse voies empruntées par la Fantasy (ici celle du merveilleux féerique)… Car non, la Fantasy ne naît pas en 1937 avec "Le Hobbit" de Tolkien qui après les folkloristes victoriens se serait inspiré uniquement des légendes médiévales et des mythes antiques (bullshit : voir ma critique des Habitants du mirage d’Abraham Merritt, et de toutes celles que j’ai réalisée sur les œuvres de R.E. Howard pour ne citer que lui).



L’imprimeur lithuanien Standartu Spaustuve a réussi à nous offrir un libre-objet d’un très appréciable rapport qualité/prix, et les illustrations d’Hugo Fauconpret, bien qu’éloignées des créations d’Arthur Rackham ou des créatures de la Duboisie, apportent un joli plus… Cela me navre au plus haut point qu’en termes de qualité de travail une Small Press se place bien au-dessus des gros éditeurs dont on taira les noms par pure charité chrétienne.
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Lud-en-Brume

Troisième et dernier roman de Hope Mirrlees, publié en 1926, Lud-en-Brume est un curieux livre qui aura eu un curieux parcours. Longtemps négligé – peut-être faut-il y voir la conséquence d’un double handicap, à la fois lié à son appartenance à un genre longtemps confidentiel, même s’il s’est développé bien plus tôt au Royaume-Uni qu’en France ; et du fait, peut-être, de la marginalité de cette auteure, qui semble avoir inspiré certains mouvements d’avant-garde -, il aura fallu que Lin Carter, auteur, éditeur et critique (on le connait notamment pour une étude sur Tolkien, Tolkien : Le Maître des anneaux), le réédite en 1970 pour qu’il soit redécouvert.



Bon, c’est bien joli, toute cette histoire, mais, à part cela, que faut-il en penser, de ce Lud-en-Brume ?



Il faut d’abord dire que c’est un livre du XXe siècle. Il me semble qu’on ne l’écrirait plus ainsi. Les descriptions sont copieuses, poétiques, un peu alambiquées parfois. Et dont, au final, je ne sais pas exactement si elles sont positives ou négatives. Je prends un exemple (p. 268) :



« C’était une femme avenante aux joues roses ; elle devait avoir la cinquantaine et aurait visiblement été plus à l’aise dans une prairie au milieu de vaches que dans cette minuscule boutique regorgeant des produits nécessaires à la vie quotidienne d’un petit village. »



Si j’étais cette femme, comment comprendre ce passage ? Que ma place est au milieu des vaches plutôt que dans une boutique ? Et comment devrais-je le prendre ?



Mais c’est aussi une histoire d’une grande modernité, qui met en scène le repli sur soi, la peur de l’autre, le rejet de la différence. Sont également mis en scène les errements d’une révolution bourgeoise qui a renversé la noblesse mais sans forcément construire quelque chose de véritablement robuste à la place. La métaphore des fruits féériques comme drogue, mais surtout l’idée que les arts constituent une forme de refuge face aux difficultés de la vie, et que, à ce titre, ils peuvent constituer une « fuite » ou une « folie », voilà qui est particulièrement intéressant.



Et là reviennent les questions liées au parcours même de Hope Mirrlees. Ces réflexions sur la différence, sur le rejet, sur l’art comme thérapie mais également comme drogue, ne peuvent-elles pas être reliées à l’exclusion probable vécue, à l’époque, par une femme, issue de la grande bourgeoisie anglaise, vivant avec une autre femme, et trouvant dans l’art un échappatoire ?



Tout est paradoxe : l’histoire est intemporellement datée ; elle est d’une complexité simple ; le style est alambiqué sans prétention. Et certains passages sont lumineusement obscurs. Par moment, dans ma lecture, j’ai eu l’impression d’être sous l’influence de ces fruits féériques qui modifient les perceptions…



Et ces qualités mêmes sont les défauts de ce livre, qui nécessite de la part du lecteur d’être prêt à s’abandonner au rythme, au flux. Cartésiens de tous les pays, passez votre chemin ! Rêveurs et poètes, direction la librairie !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Paris

Le poème Paris d'Hope Mirrlees est aussi une histoire d'éditions.



La première en 1920 aux éditions Hogarth Press. Un travail de publication méticuleux où les dernières corrections sont réalisées à la main par Virginia Woolf dans les cent soixante exemplaires de Paris.



Celle du livre que j'ai entre les mains, de 2021, imprimé par les éditions Les Belles Lettres dans la collection Poésie Magique. Une collection qui pare ses textes d'une couverture végétale en relief. C'est la yellow lady's slipper de l'Herbarium d'Emily Dickinson qui illustre ce poème.



C'est un très bel objet. La lecture de ce poème n'aurait pas été aussi agréable sans la préface, les photographies ou les notes en fin de livre. La mise en contexte permet de lire ce court texte parfois obscur avec plus de plaisir. L'esprit de 1919, culturel, publicitaire et politique, y est très bien décrit. J'ai ressenti la force de ce premier mai d'après guerre, rempli d'espérance et d'échauffourées, où deux manifestants ont perdu la vie.



J'y ai lu une très belle histoire d'amour entre Hope Mirrlees et l'universitaire Jane Harrison. La relation entre ces deux amantes qui habitent Paris, qui traduisent des contes russes et qui prennent l'ours pour symbole amoureux m'a passionnée. Si je suis tout à fait sincère, je dois admettre que la lecture de la préface de Louise Moaty m'a plu au-delà du poème lui-même.



Il n'en reste pas moins que le poème Paris d'Hope Mirrlees propose une très belle langue hybride, bilingue. C'est une promenade dans les parcs et les grands boulevards. Une déambulation qui regarde autant les panneaux publicitaires que les tableaux du Louvre. Avec la liberté qui suit parfois les grands drames, le poème décrit le silence des cadavres et la musique syncopée des soldats afro-américains restés en France.



La Seine rêve aussi. "Ce sont les fantômes bleus de martin-pêcheurs".



Une poésie libre parsemée de fantômes.



Je remercie les éditions les Belles Lettres ainsi que l'opération masse critique de Babelio pour l'envoi de ce très beau livre.

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Lud-en-Brume

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman, publié initialement en 1926, qui nous plonge dans une histoire prenant place dans ce que j’appelle le merveilleux féerique. L’auteur développe un conte qui va se révéler dense, prenant son temps à bien poser son univers dans une premi-re partie avant de monter doucement en tension pour aboutir à une conclusion plutôt efficace. L’ensemble peut paraître partir de trop dans circonvolution, surtout si vous cherchez un roman nerveux, mais de mon côté j’ai rapidement été happé par le côté envoûtant et magique du récit. L’univers présenté du début à la fin est captivant à découvrir, bien porté par des descriptions soignées et on découvre avec plaisir les us et les coutumes de cette cité. Le récit soulève aussi de nombreuses questions, à laisser de nombreux axes de réflexions ouverts où chaque lecteur y trouvera sa propre conclusion ; la principale étant l’acceptation de l’imaginaire, du rêve dans la réalité. Les personnages s’avère être eux-aussi intéressant à découvrir et à suivre, l’auteur nous offrant des personnages ambigüs, complexes et attrayants, même si les personnages féminins sont peut-être un peu trop d’époque. Je regretterai peut-être juste une ou deux simplicités dans l’intrigue et une consluion un chouïa trop rapide dans l’acceptation de son message, mais franchement rien de trop dérangeant. La plume de l’auteur est hypnotique, dense, soignée et envoutante, pleine de poésie, de mystèrs et de féérie qui m’a facilement plongé dans son récit. Je suis bien content de la découverte.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Lud-en-Brume

Voilà une vraie découverte ! Ce roman est paru en 1928, était tombé dans l’oubli, jusqu’à une réédition américaine au début des années 1970, et, enfin, cette traduction française parue en 2015. Et c’est un très beau roman, l’enthousiasme de Neil Gaiman, qui signe un avant-propos dans cette édition, est tout à fait justifié.

Roman de fantasy ? Pas vraiment. Le genre n’existait pas vraiment quand il a été écrit, et il ne répond pas exactement aux codes du genre. Il manque l’aspect épique, qui doit de combiner aux éléments fantastiques ou oniriques pour parler de fantasy en toute rigueur. C’est plutôt un conte féerique, un conte pour adultes. Quoi qu’il en soit de son étiquetage – le jeu des étiquettes est amusant, mais un peu futile -, c’est un récit fascinant, riche de significations possibles. Je l’ai compris comme une allégorie sur la nécessaire réintégration de la part du rêve dans nos mentalités trop rationalisantes, et aussi comme une méditation sur la mort, les proches qui meurent et vivent encore, peut-être, sur un autre plan d’existence. Mais d’autres lectures seraient aussi valables.

Existe-t-il beaucoup d’autres chefs d’œuvre oubliés comme celui-ci dans le vaste océan des vieux romans ?

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Lud-en-Brume

A vrai dire, je ne sais pas dans quelle catégorie il faut classer cet ouvrage, il est répertorié en Fantasy, mais il est aussi fantastique... en fait, c'est un conte !

La plume de l'autrice est poétique, tellement jolie, elle vous emporte vers des contrées féeriques, et vous charme totalement. C'est pour elle que vous allez jusqu'au bout de l'histoire, car le bémol réside dans le rythme, c'est une prose à l'ancienne, écrite en 1926, (10 ans avant Bilbot le Hobbit de Tolkien), donc on plante d'abord le décor, puis la mise en situation, on présente les personnages et ensuite seulement, il finit par se passer des choses. Mais le déroulement de l'histoire est assez convenu, malgré de jolies relations père/fils. Les descriptions sont magnifiques, mais on reste un peu sur sa faim en matière de suspense, cela manque un peu de péripéties, on passe souvent du du coq à l'âne, et certains passages traînent en longueur.



Bref si le récit m'a un petit peu ennuyée, j'ai aimé le coté merveilleux de l'histoire, la poésie, la richesse de l'univers, l'ambiance... et rien que pour cela, je conseille de lire Lud en Brume, même si vous n'accrochez pas totalement au roman. Lud en Brume, c'est l'histoire d'un fruit féerique sans quoi le monde ne serait pas aussi beau, aussi joyeux et cultivé, où les arts ne parviendraient pas à s'exprimer.

C'est un roman unique et totalement féerique !
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Lud-en-Brume

Quel bonheur à l’occasion de la dernière Masse Critique de partir pour une virée sur les territoires de l’imaginaire – un genre qui me fait de plus en plus de l’œil. C’est avec une certaine excitation que je me suis plongée dans la lecture de cette œuvre, ce one shot, quasi centenaire aux promesses tenues.



Lud-en-Brume est une petite ville paisible et ses citoyens empreints d’une certaine bonhommie sur laquelle veille Nathaniel, un maire rubicond et rondouillard, plutôt agréable et de bonne composition, cependant tourmenté par quelque névrose. Une angoisse qui remonte à l’enfance et qui ressurgira bien vite face au soudain changement de comportement de son fils, Ranulph, qu’il soupçonne d’avoir succombé à la douce tentation du fruit féérique. Oui, car l’élément principal autour duquel se tisse l’intrigue, est la Faërie, une contrée voisine renfermant bien des mystères et de laquelle la cité s’était émancipée quelques années plutôt à la manière des révolutionnaires.



Au fil de la progression, on s’aperçoit vite que derrière ce vernis sympathique se cachent des peurs, des dissimulations et une certaine dose d’hypocrisie. Depuis peu, le trafic de fruits féériques semble refleurir et le complot contre la classe bourgeoise – encore une référence à l’Histoire européenne – est clairement déclaré. On se plait à suivre les péripéties des nombreux protagonistes, à se perdre et frémir à leurs côtés à la manière d’un détective. L’imaginaire est suggéré sans jamais être révélé, dans une atmosphère inquiétante et ensorcelante, le lecteur étant balloté de regards entendus en sourires carnassiers.



Le récit est frais, ponctué de quelques envolées lyriques et digressions philosophiques qui nous plongent clairement dans la matrice à certains égards. J’ai parfois eu l’impression de me retrouver dans l’œuvre de Tolkien, qui par ailleurs devait sans doute partager les mêmes cercles littéraires que Madame. La dimension sociale de l’œuvre, rapportée au contexte de l’époque est très intéressante. Encore une belle surprise dont je remercie l’équipe de Babelio et du Livre de poche.

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Paris

C'est une très belle expérience que de lire un recueil aussi court qui nous fait autant voyager.



En effet ce livre de Hope Mirrlees nous fait visiter Paris. Les lieux, les gens ancrés dans le temps. Tout nous est montré : la guerre qui a fait des ravages, les lieux imprégnés d'une culture particulière, les endroits qui sont marqués par des figures connues.



On y retrouve de belles références littéraires : le féminisme de Virginia Woolf (qui était une proche de l'auteure) est largement marqué dans ce recueil.



On retrouve également une inspiration venant tout droit d'Apollinaire avec l'utilisation de calligrammes.

Mêlée aux nombreuses photographies de l'époque c'est une magnifique expérience quasi-sensorielle que nous apporte Paris.



Je remercie chaleureusement Babelio et Les Belles lettres pour l'envoie de ce livre lors de la dernière masse critique.
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Paris

Poème d'Hope Mirrlees



Cela faisait des années que je n'avais pas lu de poésie, mais c'est chose faite avec Paris.



Cet ouvrage est original dans sa forme car il est très visuel.



On a une grande impression de mouvement, le metro, puis le passage de quartier en quartier, de monument en monument. L'auteur y décrit ce qu'elle y voit, entend, ressent.



Cette visite de Paris, on peut la voir comme un cycle, ses arrondissements, le temps de la journée, ceux qui sont, ceux qui ne sont plus, et qui pourtant participent toujours à cette vie de la capitale. Cet éternel recommencement qui se manifeste à l'aube suivante.



De la variété des gens, des commerces, et la présence des monuments, on y voit une certaine intemporalité de Paris, ville qui a été, est toujours malgré le désastre de la guerre, et qui existera encore longtemps.



Un bel ouvrage accompagné de quelques photos qui nous permettent de se plonger dans le Paris de 1919 et de voyager avec l'auteur.



Un beau poème qui appelle au souvenir et qui me rappelle également le Paris que j'ai quitté il y a trois ans déjà.



Un très grand merci aux éditions Les Belles Lettres et à Babelio pour cette magnifique réception de la dernière masse critique !

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Lud-en-Brume

Tout me destinait à lire se livre, la critique en bandeau de Neil Gaiman - auteur dont j'ai beaucoup apprécié "Stardust" et qu'il faut que je continue à découvrir - la thématique autour de la Faërie, l'atmosphère rétro qui se dégager de ce roman, écrit en 1926, impression renforcée par la couverture. Et alors? Bien ou bien cette lecture...



En Dorimare, qui pourrait être la voisine de la Comtée, contrée voisine de la Faërie, les choses ont l'air calme et douillettes, depuis que la petite bourgeoisie à renverser l'aristocratie, et rompu tous liens avec la féerie. Mais leurs relations remontent à la nuit des temps et sont ancrés au plus profond de ses habitants. C'est ainsi que le fils de Nathaniel Chanteclerc, Ranulphe devient dépendant de fruits colorés aux effets psychédéliques dont le commerce est illicite, puis les disparitions de jeunes filles lancent le haut sénéchal dans une enquête où il devra faire preuve de prudence et de clairvoyance.



Il est vrai que la plume soignée de Hope Mirrlees - qui fréquenta Yeats ou encore Virginia Woolf - est emprunte d'une malicieuse désuétude, teintée de poésie. Dans un rythme lent, presque "fascinant", l'auteure met en place son décor à coup de descriptions minutieuses et de digressions diverses. Le lecteur, qui ne doit pas s'attendre à un roman d'action et de suspense - enfin pas trop même si les investigations menées par Chanteclerc intriguent indubitablement - mais plutôt à un conte merveilleux digne du "Cabinet des fées".



Les choses avancent donc lentement, mais progressivement, avec ce trafic - de forme pour le moins originale - Hope Mirrlees va insufflé de la tension dans toute cette histoire. L'enquête, même si elle n'est pas menée rondement, garde une certaine efficacité. L'ensemble, dans la plus pure tradition du merveilleux, aura forcément ces détracteurs car on ne peut pas plaire à tout le monde, et plaire à n'importe qui c'est être ordinaire.



Le regard que porte l'auteure sur la société transparaît, à travers la lutte des classes: la dépendance à ces fruits n'a préoccupé le Dorimare uniquement lorsque le fils Chanteclerc a été atteint par ce mal. Ses personnages sont bien plantés et suffisamment complexes pour être intéressants. La fascination qu'exerce, bien malgré eux, la Faërie, un voisin mystérieux et dangereux, est d'un attrait indiscutable, même si le lecteur regrettera de n'être pas aller faire un tour là-bas. Cette réconciliation tant espérée entre les deux contrées est une jolie allégorie de l'action de l’extraordinaire et du merveilleux sur la vie de tous les jours. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Lud-en-Brume

Quelle merveilleuse surprise que ce roman sorti de l'oubli, un des premiers écrits dans le genre fantasy. Publié initialement en 1926, il est antérieur aux oeuvres de Tolkien, le maître du genre, mais on s'y trouve en terrain connu. L'histoire se déroule en Dorimare, pays tranquille qui fait fortement penser à la Comté, dont la capitale est Lud-en-Brume. Pays tranquille mais à l'ouest se dressent les Monts Contestés qui séparent le pays d'une contrée fantasmée et redoutée, la Faërie. le Maire, Nathaniel Chantecler, voit son fils adopter un comportement quelque peu extravagant en public. A-t-il ingéré de ces fruits dangereux et interdits importés de Faërie dont certains font le commerce illicite ? Nathaniel décide de l'envoyer dans une ferme de l'Ouest pour se refaire une santé. Mais dans cette ferme vit une veuve un temps soupçonnée d'avoir tué son mari. Et que mijote Endymion Lalorgne, médecin herboriste reconnu mais qui semble vouer une haine féroce aux notables de la ville et principalement aux Chantecler ?…

Lud-en-Brume est un merveilleux roman de l'imaginaire issu des origines du genre mais qui parait frais aux yeux du lecteur grâce à son ton léger, malicieux et doublé d'une intrigue policière. Dommage que l'auteur n'ait pas continué à explorer ce monde si finement dessiné qu'est le Dorimare et qu'elle ne nous n'ait pas emmené de l'autre côté des montagnes, dans le royaume de Faërie…

Masse Critique Babelio
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Lud-en-Brume

Un roman qui devrait faire partie de toute bibliothèque d'amateur de fantasy aguerri. Sa richesse et les nombreux éléments du genre que l'on retrouve dans ce texte en font réellement un des précurseurs les plus agréables. J'y ai retrouvé la même poésie et la même mélancolie que chez Dunsany. Les ouvrages des éditions Callidor sont une très bonne chose pour le développement du genre de la fantasy en France. De tels ouvrages n'ont rien a envier aux classiques étudiés en classe.

On a là un récit mythique, dans le sens où au gré de lectures/relectures de nouvelles facettes se révèlent. On est sur une vision originelle de la Faërie, inquiétante et dangereuse, tellement à l'opposé de considérations morales humaines. L'ouvrage est de plus servi par des illustrations superbes, qui correspondent parfaitement au récit.

A lire !
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Lud-en-Brume

C'est un roman décrit comme "étrange" et il est tout à fait étrange ! Pas tant dans l'histoire, qui prend la direction d'une enquête sur du trafic de fruits féeriques, que dans l'écriture elle-même. Souvent, je ne savais pas si les choses décrites étaient réelles ou pas. Les personnages ont leur caractère bien à eux, on dirait un peu des personnages de théâtre, mais sans qu'ils soient manichéens pour autant. J'ai beaucoup aimé ce livre qui, pour moi, est le genre de livre qui se relit si on veut en prendre toute la mesure ! :)
Lien : https://enirenrekhtoues.blog..
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Lud-en-Brume

Une découverte étonnante, à la plume foisonnante. La trame se distingue de ce que j'ai pu lire habituellement en fantasy, si bien qu'il m'a fallut attendre la toute fin pour vraiment cerner le roman dans sa globalité. J'ai beaucoup apprécié les (nombreuses) descriptions et le folklore, mais ne me suis pas attachée aux personnages qui font surtout figure d'archétypes.
Lien : https://mytraveltothemoon.wo..
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Lud-en-Brume

Ma dernière lecture de l’année 2019, et pas des moindres : Lud-en-Brume, de Hope Mirrlees, publié ici chez Le Livre de Poche.



Je suis plutôt fière d’avoir enrichi ma culture Fantasy avec cet ouvrage qui est l’un des premiers du genre, antérieur à ceux de Tolkien, et malheureusement méconnu. Publié en 1926, il ne sera traduit en français qu’en 2015, et j’en ai entendu parler par pur hasard. Comme le dit Neil Gaiman, ce roman a été injustement négligé, et il semble le porter en haute estime. À raison, je dirais.



Bien que cette histoire date, la plume de Hope Mirrlees est vraiment agréable à lire, et c’est donc sans difficultés qu’on découvre Dorimare et surtout sa capitale, Lud-en-Brume, lieux où il fait bon vivre et dont l’ambiance m’a rappelé la Comté de Tolkien.



Nous apprenons qu’il y a fort longtemps fut fermée la frontière avec la Faërie que tous les habitants veulent oublier. Pourtant, un trafic de fruits féeriques, une puissante drogue, circule en Dorimare, et le fils du Maire Nathaniel Chanteclerc semble en être victime. Le laxiste Nathaniel va donc devoir en apprendre plus pour éviter le pire. Après la découverte de légendes de Dorimare comme celle du Duc Aubrey et de ses facéties, ou des différents lieux et habitants de Lud comme l’Académie de Primevère Pommette ou la ferme des Gibeterie, on en arrive vite à une enquête pour arrêter le trafic, ce qui met d’autres choses en lumière.



Ce n’est pas bourré d’action, ce n’est pas non plus empreint du souffle épique des écrits de Tolkien, nous ne faisons que côtoyer les paisibles luddites, mais j’ai vraiment apprécié suivre cette enquête et me plonger dans cette ambiance so british et féerique, en apprendre plus sur certains personnages des plus mystérieux, et connaître le fin mot de l’histoire.



J’espère que Hope Mirrlees va connaître la postérité suite à cette traduction bien qu’elle aurait mérité la connaître de son vivant, et quel dommage qu’il n’existe pas d’autres ouvrages d’elle !
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Lud-en-Brume

Les éditions Callidor ont véritablement mis en lumière ce très beau roman de Hope Mirrlees. Il figurera pour moi parmi un des plus textes précurseurs de la fantasy. Une langue caractéristique des années 20, imagée, vivante et surannée. A la manière d'un conte, Lud-en-Brume, pays qui a renoncé à Faerie pour faire place aux marchands et aux loisirs, nous enseigne aussi que les hommes font parfois des choix radicaux qui les éloignent de ce qu'ils sont réellement. Avec poésie, humour et une certaine clairvoyance, Hope nous dépeint un pays frontière entre une réalité pas si riche qu'on pourrait le penser et un ailleurs, dont on a peur. Un petit chef d'oeuvre à découvrir absolument !
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Lud-en-Brume

Lud-en-Brume (Lud in the Mist) est sorti avant le Hobbit : il date de 1926. On ne parle pas encore de fantasy, bien sûr et pourtant, avec ce roman de Hope Mirrlees, on plonge dans la faërie. Tour à tour conte, comédie, roman policier, critique sociale, Lud-en Brume dégage un charme certain (le trafic de fruits féeriques, quand même !). On peut parfois avoir de la peine avec les envolées lyriques ou quelques digressions qui nous semblent d’un autre âge mais je pense que tout cela fait partie du charme parfois suranné du roman. Il ne faut pas s’attendre à un rythme palpitant ni à une intrigue complexe et mieux vaut savoir prendre son temps pour apprécier les tribulations de Nathaniel Chantecler. Un roman à découvrir pour qui s’intéresse au merveilleux, à l’imaginaire et à la fantasy.
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Paris

Hope Mirrless (1887-1978) est considérée comme la première femme qui a écrit en son nom propre sur Paris. Elle livre son regard sur la ville au lendemain de la Première Guerre mondiale en 1919.



Le poème Paris est publié en 1920 par Virginia et Leonard Woolf. Ce grand poème surréaliste se compose au grés de ses déambulations. Elle offre une grande promenade où son regard fixe les affiches, s’attarde sur les collages, panneaux et slogans qu’elle croise.



Jusqu’en 1928, elle partage sa vie avec Jane Ellen Harrison qui était sa professeure à Cambdrige. Dans les 1950, elle part vivre en Afrique du Sud. Elle retrouve l’Angleterre en 1963.



Ce portrait de femme romancière et poétesse du XXes siècle est une très belle découverte !

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Lud-en-Brume

La cité de Lud-en-Brume en est une du rêve et de la magie. À la frontière de la Faërie, elle cache de terribles secrets. Hope Mirrlees écrit d'une plume vivace, ironique et pourtant sinistre. Elle donne à lire un récit de la vie et de la mort. Un récit de l'irréel et du rêve. Un récit mystérieusement féérique et pourtant si vrai...
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Lud-en-Brume

Entre l'enquête policière et les références au folkore anglais, le livre est riche. L'édition illustrée proposée par Callidor est particulièrement réussie. Un bel objet pour un roman pas comme les autres.
Lien : http://www.scifi-universe.co..
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