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Citations de Hugues Serraf (17)


"Qui sait, dans certains contextes les barbus finissent peut-être par développer une forme d'estime les uns pour les autres, un peu comme ces pilotes de gros cubes qui se font un petit signe de reconnaissance en se croisant sur la route, sans se soucier de la marque de leurs motos. Mais il pourrait aussi ne s'agir que d'une victoire micro-locale du communautarisme à l'anglaise, lorsque les tribus juxtaposées continuent de se détester cordialement, bien sûr, mais dans le calme...Je réserve mon jugement."
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"Le devoir secret du journaliste, c'est de porter le stylo dans la plaie, comme l'écrivait Albert Londres, pas de faire dans le consensuel et le tiède."
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"_Douze avec les assistantes.
_Douze...C'est rien du tout, douze. Tu m'aurais dis cen cinquante, mais douze...
_Ha ha, justement : c'est le nombre magique de l'organisation sociale des primates supérieurs au-delà duquel cohésion et leadership deviennent de l'optimum, d'après Dumbar. C'est pour ça que les sports collectifs se jouent souvent à onze ou moins."
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Le devoir sacré du journaliste, c'est de porter le stylo dans la plaie, comme l'écrivait Albert Londres, pas de faire dans le consensuel et le tiède !
(Page 26)
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On discute encore un peu, et le mec me dresse tout son inventaire, depuis l’illégitimité historique des juifs dans le secteur (un argument qu’il tient de Shlomo Sand, l’universitaire qui écrit des bouquins démontrant «scientifiquement» que les juifs ont été «inventés» au XIXe siècle en Europe mais un juif israélien qui dit que ni les juifs ni Israël n’existent, ça sonne plutôt comme du Groucho Marx à mon humble avis), jusqu’à la responsabilité d’un pays grand comme deux Seine-et-Marne dans à peu près tous les désordres de la planète. Depuis le sionisme comme idéologie raciste «probablement» derrière Daesh ou les attentats du 11 septembre jusqu’aux agents du Mossad entraînant les contre-révolutionnaires vénézuéliens et les CRS français dans les manifs de gilets jaunes… Comme j’en redemande avec gourmandise, il me parle aussi de la collusion secrète entre Hitler et les juifs allemands, qui «ont plus ou moins monté toute cette histoire de Shoah ensemble, c'est attesté» dans le but de créer une tête de pont occidentale au Moyen-Orient qui sécuriserait les approvisionnements européens en pétrole.
C'est la cascade, désormais. Je n’en espérais pas tant: la banque Rothschild; George Soros: l’ethno-racialisme du «peuple élu»; le trafic international d’organes secrètement prélevés sur les prisonniers palestiniens; le gouvernement français et l’Union européenne, otages des sionistes («Il y a des preuves!»); la Torah, qui légitimerait le sacrifice de bébés non-juifs pour «certaines fêtes religieuses», ce qui expliquerait «les fréquentes disparitions d’enfants en bas âge près des colonies de Cisjordanie»; le contrôle de la finance et des médias mondiaux; la rente victimaire; la participation juive à la traite négrière…. p. 114-115
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"C'est bon pour Paris, ça...Non, dans ma nouvelle demeure dynastique, il ne devra y avoir que le genre de mobilier authentique sur lequel on tombe dans le grenier des Dufour, Dumoulin et autres Meunier ; ces familles AOC dont les grands-mères aux joues roses produisent de la confiture de rhubarbe par hectolitre et les grands-pères malicieux pêchent à la mouche dans de petits coins connus d'eux seuls parce que c'est un secret transmis et retransmis sur quatorze générations d'honnêtes gaulois. Du rustique à pedigree, quoi...Du beau, mais pas forcément du pratique."
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Ce n’est pas exactement que je ne l’aime pas, ce type, c’est plutôt qu’il est bavard et que je ne peux pas juste lui demander mes Pueblo légères, mettre l’argent dans sa soucoupe et repartir sans taper la discute sur le temps qu’il fait et « l’Etat qui s’en met plein les fouilles avec les taxes sur le tabac. Vous devriez écrire là-dessus, vous qui êtes journaliste ! »
Ça m’angoisse, les commerçants trop conviviaux. Je crois que je deviens misanthrope avec l’âge.
(Page 19)
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Comme quoi, une mère possiblement transformée en puzzle et un père soupçonné de meurtre expédié derrière les barreaux, ça n'est pas si perturbant. C'est dingue comme on a tendance à se faire tout un monde de ces situations.
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Je parie qu'il est là pour une broutille, genre chèque en bois ou malversations financières sans envergure?
" T'es là pourquoi toi, je lui demande (...)
- J'ai fait des chèques sans provision et j'ai un peu tapé dans la caisse de ma boîte..."
Bingo, qu'est-ce que je disais...
"... mais quand un collègue de la compta m'a repéré, je l'ai assommé à coups de marteau et je l'ai découpé à la tronçonneuse alors qu'il gigotait encore. Après je l'ai balancé dans une baignoire pleine de Destop pour le dissoudre et j'ai mangé son coeur et son foie parce que j'adore les abats. J'avais lu que ca avait le même goût que la viande de veau et c'était l'occasion ou jamais de vérifier."
Hum, message reçu... Je vais effectivement devoir être vigilant pendant la nuit.
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(...) je suis de retour juste à temps pour l’empêcher d’appuyer sur la sonnette électrique - ce qui aurait certainement été sa première hérésie de la soirée. « Pour shabbat, on frappe ! Judaïsme niveau première année de licence. Révise ton Lévi-Strauss, anthropologue d’occasion ! » je la sermonne en actionnant le heurtoir de cuivre en forme de poing fixé à la porte.
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"En quittant Richard et le café, j'ai descendu la rue Oberkampf, mais je suis revenu sur mes pas à peine arrivé devant la porte de mon immeuble pour remonter jusqu'au tabac et acheter des clopes parce qu'il n'en restait plus que deux dans mon paquet. Je viens de décider d'arrêter d'essayer d'arrêter. Je pense que ça me dépasse, en fait. Et à cinquante balais passés, c'est plus la peine. Si j'ai un cancer des voies respiratoires en gestation, je suis sans doute trop avancé dans l’aménorrhée pour lui faire subir une IVG."
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Au fait, j’ai oublié de te dire, mon frangin m’invite à dîner à Trappes pour shabbat. Tu veux venir avec moi ? Ça aussi, ça sera une expérience intéressante sur le plan anthropologique...
- Pourquoi pas, j’ai jamais vu ça. C’est quand ?
- Ben c’est shabbat, quoi...
- Mais qu’il est bête... Samedi ?
- Hum, en fait il y a un piège, shabbat ça veut dire samedi mais c’est en réalité le vendredi. Enfin, le repas du moins...
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« Vous voulez en venir où, en fait? Vous ne vous rendez pas compte que les juifs se comportent aujourd'hui comme des nazis, qui exterminent les Palestiniens ?
_ Comme des nazis ? Ils ouvrent des camps de concen-tration et construisent des chambres à gaz? C'est un génocide?
_ Ils ont d'autres méthodes, mais c'est la même chose. C'est pire, même ...
_ Mais ça n'est pas un peu bizarrement spécifique d'accuser des juifs d'être des nazis? Le premier Bachar el-Assad venu, qui fait plus de morts en six mois que le conflit israélo-palestinien en soixante-dix ans, c'est quoi alors? Les Saoudiens qui aplatissent le Yémen entre deux décapitations de femme adultère, on doit les comparer à qui, historiquement parlant? » On discute encore un peu, et le mec me dresse tout son inventaire, depuis l'illégitimité historique des juifs dans le secteur (un argument qu'il tient de Shlomo Sand, l'universitaire qui écrit des bouquins démontrant« scientifiquement » que les juifs ont été « inventés » au XIX siècle en Europe -mais un juif israélien qui dit que ni les juifs ni Israël n'existent, ça sonne plutôt comme du Groucho Marx à mon humble avis), jusqu'à la responsabilité d'un pays grand comme deux Seine-et-Marne dans à peu près tous les désordres de la planète. Depuis le sionisme comme idéologie raciste « probablement » derrière Daesh ou les attentats du 11 septembre jusqu'aux agents du Mossad entraînant les contre-révolutionnaires vénézuéliens et les CRS français dans les manifs de gilets jaunes... Comme j'en redemande avec gourmandise, il me parle aussi de la collusion secrète entre Hitler et les juifs allemands, qui « ont plus ou moins monté toute cette histoire de Shoah ensemble, c'est attesté » dans le but de créer une tête de pont occidentale au Moyen-Orient qui sécuriserait les approvisionnements européens en pétrole. C'est la cascade, désormais. Je n'en espérais pas tant: la banque Rothschild ; George Soros ; l'ethno-racialisme du « peuple élu»; le trafic international d'organes secrètement prélevés sur les prisonniers palestiniens ; le gouvernement français et l'Union européenne, otages des sionistes (« Il y a des preuves! ») ; la Torah, qui légitimerait le sacrifice de bébés non-juifs pour,« certaines fêtes religieuses », ce qui expliquerait « les fréquentes disparitions d'enfants en bas âge pres des colonies de Cisjordanie » ; le contrôle de la finance et des medias mondiaux ; la rente victimaire ; la participation juive à la traite négrière (« C'était bien caché, mais ça commence à se savoir désormais! ») Jusqu'au nombre de morts dans les camps : « Je ne dis pas qu'il n'y en pas eu du tout, il y a débat là-dessus, les spécialistes divergent, mais six millions? Plus c'est gros, plus ça passe, quoi ! » Lorsque Spirette vient enfin battre le rappel de ses ouailles dispersées devant le cinéma parce que la projection va reprendre, je dis au revoir au type, je le félicite pour l'exhaustivité du panorama et je lui demande:« OK, OK, je vois. Mais on n'est plus trop dans le registre israélo-palestinien, là .... Vous n'êtes pas simplement antisémite, en fait? -Antisémite, moi? Bien sûr que non, toujours la même chanson! Mais ça ne marche plus, ce terrorisme intellectuel. Je suis antisioniste! »
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Des petites piques crétines qu'on relève à peine sur la remarquable densité de circoncis dans le milieu des médias, du cinéma et de l'orthodontie. Des vannes sur « notre » fameux rapport au pognon quand un Madoff fait la une pour escroquerie géante. Des allusions à « notre » légendaire grégarisme quand un Jean-François Kahn dédouane aimablement son pote DSK de son gout pour le « troussage de domestiques». Des remarques ambiguës lorsqu'il y a du grabuge à Gaza chez les confrères qui couvrent le Moyen-Orient et desquels on attendrait pourtant davantage de raffinement factuel(« Qu'est-ce que vous leur mettez, aux Palos!»)
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Hé hé, les bouquins que tu écris, ils les ont peut-être ici. Ça serait marrant.

- Ça serait marrant mais ça m'étonnerait beaucoup. Je ne suis pas assez connu. A la FNAC, ils me mettent sur les étagères du bas, pas sur les tables avec les best-sellers.

- Si t'es condamné, ça te fera de la pub ! Toutes les bibliothèques des prisons voudront les avoir en rayon !"

Sûrement. Le succès, à quoi ça tient... (p.84)
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Ils sont pratiques, les stagiaires du web. On peut vraiment leur demander n’importe quoi et ils répondent «Toujours prêt!» comme des louveteaux. Leur grand rêve, c’est d’être recrutés pour de vrai après leur diplôme, d’arrêter de travailler douze heures par jour et le dimanche sur le site pour cinq cents balles par mois (plus les Tickets-Restaurant et une moitié de pass Navigo) et d’avoir leur signature dans le journal, même s’ils savent que n’importe quel «Top des répliques cultes de Game of Thrones» sera littéralement dix mille fois plus lu qu’un reportage à l’ancienne avec des faits et un peu d’enquête uniquement vendu en kiosque. Je crois que c’est d’être usinés par Sciences Po qui les rend schizophrènes: ils connaissent tout de la fin programmée du «print», c'est tout juste s’ils ne peuvent pas vous dire quel jour et à quelle heure, depuis qu'un gourou de la Silicon Valley a prophétisé que le dernier titre de la presse traditionnelle mettrait la clé sous la porte en 2045 («Winter is coming!»), mais ils restent sensibles au prestige de l’encre et du papier.
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INCIPIT
À une poignée d’exceptions près, je trouve que les comiques français ne sont pas très drôles. Ils manquent de substance et d’imagination. Ça doit être comme pour les séries télé: ça n’est pas un genre à nous. Soit ils font dans le mièvre ou la gauloiserie, soit ils traduisent à l'arrache les vannes des standups américains qui passent sur Netflix et dont ils plagient jusqu’à la gestuelle et les mimiques en plaidant l’hommage lorsqu’ils se font choper. Les moins marrants de tous, ce sont ceux qui se spécialisent dans le commentaire politique le matin à la radio de gauche claquettes Birkenstock sur le service public, de droite casquette Ricard sur les «périphériques», comme on disait dans le temps.
L'autre jour, je devais justement aller en voir un à la mode France Inter parce que le journal est partenaire de son nouveau spectacle, mais je me suis arrangé pour qu’on envoie à ma place Garance, une stagiaire du web. La fille était ravie. Elle m’a remercié quatorze fois en me disant qu’elle n’était encore jamais sortie de la rédac depuis son arrivée et commençait à se lasser de la chasse aux infos insolites qu’elle est chargée de convertir en «formats cliquants» (une accroche racoleuse avec point d’interrogation pour Facebook, une solide «Search Engine Optimization» du corps du texte aux standards de l'algorithme Google et, surtout, l’extension à dix pages-écrans d’une brève de dix lignes grâce à autant d’illustrations piquées sur Flickr pour ne pas payer de droits photos).
Elle a dit aussi que ce serait son premier «vrai» article, mais je l’ai un peu ramenée sur terre en lui rappelant que c’était juste neuf cent cinquante signes pour l’agenda des pages Culture et qu’il ne faudrait surtout pas qu’elle oublie d’aller saluer l’agent de la vedette en coulisses pour montrer qu’on était venu et qu’on s’impliquait pour de bon. Que ça n’était pas seulement pour avoir notre logo sur les affiches et les spots de pub comme ces fourbes de la concurrence. J’ai encore précisé qu’il faudrait qu’elle écrive que le show était bien – partenariat oblige –, mais elle a répondu que là, «pour le coup», il n’y aurait «pas d’souci», car elle adore le bonhomme: «Momo, je l’ai déjà vu deux fois sur scène au Théâtre de Dix-Heures, il est trop génial!
– Bon ben, je suis content que ça te fasse plaisir. Tu le trouves si rigolo que ça?
– Ah, il est trop des barres! Mais c’est surtout un mec qui a une vraie envergure politique, il ne se contente pas de faire des blagues gratuites. Ses textes sont engagés… Tiens, il a un sketch sur la moumoute de Donald Trump qui est absolument sans concession…
– Oui, enfin, se moquer des problèmes capillaires de Trump, c’est tout de même pas les sommets de la prise de risque…
– Peut-être, mais c'est la façon dont il le fait. Il a d’autres trucs vachement forts aussi, un sketch sur le réchauffement climatique, un autre total délire sur le RN… Il fait réfléchir par la dérision…
– Je l’ai entendu, celui sur le RN! Il imite Marine Le Pen et dit qu’elle a les dents pourries et qu’elle est raciste. Il n’a pas tort, mais c’est pas non plus bouleversant d’originalité. Ni spécialement désopilant, d’ailleurs…
– Ben moi je le kiffe! le suis grave contente d’y aller.
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