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Critiques de Ingrid Betancourt (98)
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La ligne bleue

La première fois que j’ai entendu Ingrid Betancourt, c’était au micro de Patricia Martin sur France Inter, quelques années avant son enlèvement par les FARC et elle m’avait impressionnée par la force de ses convictions et de son engagement. Des années plus tard, j’ai lu avec passion Même le silence a une fin, pour faire la part des choses entre toutes les irritations justifiées qu’elle pouvait provoquer et ce qu’elle avait à dire de sa captivité et j’avais particulièrement apprécié sa finesse d’analyse des comportements humains et la sincérité de son récit.

C’est pourquoi je remercie vivement les éditions Gallimard et Babelio Masse critique de m’avoir permis de découvrir son premier roman, La ligne bleue.

Julia l’héroïne a bien des points communs avec Ingrid Betancourt. C’est une belle jeune fille pétillante et choyée par les siens qui s’engage en politique très tôt. Et elles sont toutes deux originaires d’Amérique de sud, le roman se situe dans les années 70, à Buenos Aires.

Julia s’engage dans la clandestinité auprès des Montoneros au côté de Théo dont elle attend un enfant mais tous deux seront bientôt capturés, torturés. Julia a hérité d’un don de voyance de Mama Fina, sa grand-mère, ce qui lui permet d’anticiper des situations douloureuses tout au long de sa vie. Cela semble un peu artificiel mais les différentes « visions » de Julia qui alternent son récit au passé ou au présent, apportent une note de suspens qui tient en haleine jusqu’à la fin.

L’histoire se termine en queue de poisson, le style est plat mais l’intérêt du livre n’est pas là. Théo ne vit que vous venger son frère décédé sous la torture, Julia mène une vie en apparence tranquille en France où elle élève leur fils Ulysse. La plongée dans l’histoire tourmentée de l’Argentine au moment du retour de Perón est passionnante, les scènes de tortures glaçantes. Comment se reconstruire individuellement et collectivement après des mois de captivité, comment faire surgir la vérité et vivre encore ensemble, Ingrid Bétancourt signe un roman sombre et lumineux à la fois, un livre qui lui ressemble.



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Même le silence a une fin

Je pense que l'on a tous en tête les images de la libération d'Ingrid Betancourt par contre on en sait beaucoup moins sur ses 6 ans et demi de captivité aux mains des FARC. Ce témoignage nous fait froid dans le dos et nous informe sur les conditions de rétentions, les humiliations, la vie dans la jungle......

Beaucoup de polémique on était lancé autour d'elle et je pense que ce livre nous montre le vrai visage d'Ingrid Betancourt. Face à un enlèvement, je pense que chacun lutte a sa façon pour survivre et l'auteur nous montre ici sa détermination, sa foi et son courage.
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La ligne bleue

Un beau roman, âpre et fort, avec des personnages féminins marquants et une tension dramatique. En toile de fond, des visions de Julia, l'héroïne, des flash-backs ... Julia en 2006, Julia et Theo plus jeune, Theo le jeune idéaliste, Theo et son frère, puis Theo plus tard père de son enfant ...

Attention si vous êtes une âme sensible, des scènes de torture non complaisantes mais assez réalistes, de nombreux passages en captivité ...

Un roman sensible et intelligent en hommage aux desaparecidos d'Argentine.
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La ligne bleue

Argentine 1976. « Le coup d’Etat militaire dirigé notamment par le général Jorge Videla, marque la fin du gouvernement d’Isabel Peron et le début de la dictature en Argentine. Commence alors une répression contre les « ennemis de la nation ». Les opposants au régime sont arrêtés violemment, torturés puis jetés dans le Rio de la Plata ou enterrés dans l’anonymat, souvent dans des fosses communes. »



C’est dans ce climat politique des plus dramatiques que nous entraine Ingrid Betancourt à un rythme soutenu à en perdre haleine avec de fréquents flash-back, à travers Julia et Théo proches des Péronistes déchus, qui vont être confrontés au nouveau régime, celui de la terreur.

Douée d’un don de voyance et de prémonition surdéveloppés Julia s’en servira pour tenter de sauver ceux qu’elle aime des pires situations de la lutte pour la survie des Trotskistes que le nouveau pouvoir a décidé d’exterminer et dont Théo défend la cause.

Aux côtés de Julia l'Argentine, Ingrid Betancourt donne vie à d'autres superbes figures féminines comme la grand-mère, Mama Fina.

Avec « La ligne bleue » Ingrid Betancourt signe un grand et magnifique roman,

à la fois roman d’amour, et roman d’aventure servi par une très élégante écriture.





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Même le silence a une fin

« Je comprenais maintenant que la vie nous remplissait de provisions pour nos traversées du désert. »



J’ai abordé ce livre avec devant les yeux deux images, l’une d’Ingrid Betancourt que le piéton nancéen ne pouvait ne pas voir tant son visage était omniprésent à l’hôtel de ville, l’autre d’une femme recouvrant la liberté et se signant à même le sol. Les deux images ne m’ont pas quittée tout au long des 700 pages. Je sais encore précisément où et avec qui j’étais, et qui me l’annoncé lorsqu’elle fut, enfin libérée. En rentrant chez moi, vite, pour voir, je me suis dit tout au long du trajet, et moi, qu’aurais-je fait, aurais-je supporté 6 ans et demi de captivité, moi pour qui le mot liberté est le plus beau mot qui puisse exister ?

J’ai hésité à lire ce livre ; il est épais, écrit en petits caractères. Une lecture commune ayant pour cadre la Colombie m’a fait franchir le pas. Et je ne le regrette absolument pas. D’autant plus qu’Ingrid Betancourt est venue chez moi, parler de son expérience. Ce fut un crève cœur de ne pouvoir y assister, mais elle a eu la gentillesse d’un petit mot sur mon livre grâce aux bons soins de Madame Rossinot.



Ce récit est d’une rare dignité dans le style, que dans les réflexions qu’elle nous livre. Il est écrit dans un français admirable ; langue qui lui est venue spontanément lors de la rédaction de ces pages.

Ingrid Betancourt choisis de plonger directement son lecteur dans l’enfer de la jungle colombienne en racontant sa quatrième tentative d’évasion, il y en aura 5 au total, et les conséquences que cela aura sur la suite de sa détention. Je lirai ce livre comme un récit d’aventures sans pouvoir le laisser ; et bien que le dénouement fût connu, je me dirigeais vers cette fin haletante digne d’un polar au suspense intenable. Ce premier chapitre montre d’emblée la détermination de l’auteur à sortir coute que coûte de cet enfer.

Ce récit se compose de 82 chapitres, qui hormis les deux premiers sont à la fois chronologiques et thématiques. Les chapitres sont courts ; l’écriture y est élaborée, ciselée, et, d’une infinie pudeur. Malgré le désarroi, la captivité, le découragement, le texte maintient une grande retenue tout au long du livre. Est- ce que cela tient à la nature même du personnage, ou à la distance dans le temps par rapports aux faits ? Un peu des deux sans aucun doute.



De sa relation avec Clara, son assistante, avec laquelle elle fut enlevée, Ingrid Betancourt ne fait pas un grand étalage. Décrite comme quelqu’un d’assez peureux et soumis, elle assez peu présente dans ce récit. Les relations entre les deux femmes se sont détériorées, l’auteur ne s’en cache pas, mais reste courtoise et bienveillante.

La famille occupera une place proéminente. Son père, d’abord qu’elle aura la douleur de perdre en captivité, et dont elle apprendra le décès dans une feuille de journal laissée là par hasard pour mieux l’atteindre. C’est l’amour pour ses enfants et sa mère qui la teindront debout tout au long de ses 6 années de captivité grâce à la radio que les otages peuvent écouter, et qui pour eux sera la seule fenêtre ouverte sur le monde. Dans ses moments de désespoir : « je revenais donc à l’essentiel : j’étais mère avant tout. »



L’autre béquille sur laquelle Ingrid Betancourt se reposera est sans conteste sa foi inébranlable. Rares sont les livres qui lui seront permis, à part une Bible et un dictionnaire.



« Dans l’ennui qui était le mien, le lisais et je tissais. On m’avait donné une grosse Bible avec des cartes et des illustrations à la fin. Aurais-je pu découvrir les richesses de ce texte autrement que poussée par le désœuvrement et la lassitude ? Je crains que non. »

C’est sans aucun doute cela , aussi qui lui permis plus vite de pardonner, et d’écarter toute idée de vengeance.



Des FARC, nous apprenons la violence, le cynisme, la cruauté.

« Nous, dans les FARC, on est écolo ! On ne tue pas, on exécute ! » »Pauvre femme, elle sortira quand elle aura les cheveux jusqu’aux talons. »

« Ces monstres ont accepté que je m’occupe de vous parce qu’ils ont besoin d’une preuve de survie » lui dit un infirmier militaire, captif comme elle.

Les insultes, les brimades, les humiliations, les privations sont monnaie courante. Elle passera de longs moments la chaine au cou attachée à un arbre.

« Ils se ruèrent vers moi, me tordant les bras pendant que des mains aveugles me tiraient par les cheveux en arrière et m’enroulaient la chaine métallique autour du cou »

« La chaine se fut lourde et brûlante à porter. Je me rappelais trop combien j’étais vulnérable. »



La vie quotidienne en captivité est un élément central dans ce récit. Une vie, qui en permanence au vu et su de tout le monde, en milieu hostile, au milieu d’une faune repoussante. Chacun est sous le regard de l’autre, l’intimité n’existe plus, l’humain est bafoué. L’adaptation est nécessaire. La vie ensemble engendre des difficultés relationnelles, des discordes. Les dissensions arrangent bien les geôliers. « Diviser pour mieux régner. »

La promiscuité rend les rapports humains belliqueux.



« Les femmes étaient des cibles faciles » Avec infiniment de tact et de pudeur, en quatre lignes dignes et magnifiques Ingrid Betancourt parlera d’un viol ; pas besoin d’en dire plus, tout est dit, le lecteur a compris, serre les dents, voudrait les jeter tous à la rivière. Elle est seule face à tout ça……

Les barbares vont jusqu’à attribuer des numéros à leurs otage, pour mieux les rabaisser ; Ingrid résiste, s’accroche.



« Si le mot dignité avait un sens, alors il est impossible que l’on accepte de se numéroter. »



Je pourrais continuer ainsi à détailler, avec exemple à l’appui l’enfer de la captivité. Mais ce serait injuste à l’égard de l’auteur, que ne pas parler de ses moments de bonheur .Chaque occasion a été pour elle une façon de déceler une parcelle de lumière, et de se créer, autant qu’il lui était possible de le faire des moments de joie : la voix de ses enfants, et de sa mère qui lui parvenaient, les gâteaux qu’on lui permettait de confectionner à l’occasion de l’anniversaire de ses enfants, les rares livres qui parvenaient dans les nombreux camps où elle et ses compagnons d’infortune ont séjourné, ces quelques jours de liberté retrouvée au moment de sa cinquième tentative d’évasion, ses amitiés fortes avec quelques uns de ses compagnons comme Lucho, Marc.



J’ai découvert tout au long de cette lecture une personnalité complexe, aussi éloignée de la Sainte qu’on a voulu en faire lors de sa détention que de la garce et égoïste que certains ont décrite. J’ai découverte une personne humaine, tout simplement ; consciente de ses forces et de ses faiblesses.

Parce qu’après tout, à sa place qu’aurais-je fait ? Comment me serais-je comportée ?



Ce livre est un coup de cœur pour la force, la dignité et l’humanité qu’il dégage.

Ce livre est un coup de cœur pour le témoignage qu’il représente.

Ce livre m’a remuée, interpellée.

Ce livre est à lire, tout simplement.

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La ligne bleue

J'avais beaucoup aimé la plume d'Ingrid Bétancourt dans "Même le silence a une fin" ou elle revenait sur sa captivité. J’étais donc curieuse de l'a découvrir en auteure de fiction. J'avais des craintes aussi, elle choisit encore l’Amérique du sud, le résumé parle d'une histoire d'amour, j'avais donc peur de tomber sur une histoire légère, une romance de plus. Et bien je me trompais sur toute la ligne !



Je pourrais comparé ce roman a ceux d'Isabel Allende, c'est la pensée que j'ai eu pendant toute ma lecture. De l'amour bien sur, mais aussi et surtout l'évocation de la dictature qui ont sévit en Amérique du Sud, ici en Argentine, avec juste une petite pointe de magie, de fantastique.



Mais revenons sur la dictature, Ingrid Betancourt choisit de ne rien épargner au lecteur. Autant vous dire que certains passages sont très durs, je pense au scène de tortures notamment. C'est un tout cas un très bon documentaire et témoignage qui m'a beaucoup appris.



Les personnages sont très attachants forcement et j'ai été prise du début a la fin. Ce qui m'a quand même dérangé c'est la construction du roman, on change d'époque très souvent et j'étais un peu perdue au début. Mais je vous rassure on s'y retrouve très vite et le roman se dévore. C'est en tout cas une très bonne découverte.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Même le silence a une fin

« Même le silence a une fin », et pourtant, me voilà murée dans le silence des mots. Difficile est le premier mot qui me vient à l’esprit pour ce livre. Autant pour le livre lui-même que pour en écrire ma critique aujourd’hui.



J’avoue être passée plusieurs fois devant ce livre dans ma librairie, je l’ai pris, je l’ai regardé, mais je l’ai toujours reposé. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être que je ne me sentais pas prête, peut-être que j’avais des à-priori sur Ingrid Betancourt, peut-être aussi l’écriture de ce bouquin qui me décourageait (c’est écrit en caractère tout petit), je ne sais vraiment pas. Puis, vint le jour où, une fois de plus je suis passée devant, une fois de plus je l’ai pris, regardé, scruté sous tous les angles, mais cette fois je l’ai bel et bien gardé. Et une chose est sûre, c’est que je ne regrette pas ! J’ai jugé par moi-même, chose que beaucoup de personnes devraient faire.



Une fois lancée dans le récit d’Ingrid Betancourt, j’ai eu beaucoup de mal à m’arrêter. Il fallait que je tourne les pages, toujours plus vite. Et même si je connaissais le dénouement de cette histoire, je voulais toujours en savoir plus. Avec ses mots, Ingrid Betancourt m’a totalement charmée, fascinée même.



Pendant 824 pages, je me suis sentie avec Ingrid Betancourt au milieu de la jungle… J’ai lu ce témoignage comme si c’était un récit d’aventures, sans pour autant oublier que malheureusement, c’était bien réel…

Ici, elle se livre sur sa captivité, qui va durer six ans et demi. Elle nous parle ici des FARCS, des conditions de vie, des insectes et autres bêtes sauvages, du manque quotidien, de l’angoisse, de la terreur, de ses tentatives d’évasion…



Tout au long du livre, je me suis posée la question « Et si c’était moi, comment aurai-je fait ? », parce qu’il faut en avoir du courage pour traverser tout cela. Personnellement, je ne sais pas comment j’aurai réagi…



Avec cette écriture si poignante, elle a presque réussi à me convaincre. Après, comme tout témoignage, elle ne nous raconte seulement ce qu’elle a envie de nous raconter. Elle se montre sous l’œil dont elle a envie qu’on la voit. Et personne ne pourra contredire cela. Mais une chose est sûre, c’est qu’elle m’a donné envie d’en savoir plus, de mieux comprendre qui sont ses « bourreaux » FARC qui sévissent encore et toujours… C’est pourquoi, ma critique sur Captive de Clara Rojas, qui a été enlevée en même temps qu’Ingrid Betancourt devrait bientôt faire son apparition, et bien d’autres encore je l’espère.



En tout cas, comme je l’ai dit plus tôt, je ne regrette pas d’avoir lu son témoignage et j’espère ne pas être déçue en lisant des divergences au niveau des autres livres…

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Même le silence a une fin

Ingrid Betancourt nous relate ses années d'otage dans la jungle Colombienne. Capturée en 2002 par les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), sur le trajet l'amenant vers une réunion de négociation avec cette "Armée du Peuple". Elle restera captive durant six ans et demi. Même le silence a une fin est le récit détaillé de cette longue et éprouvante période de sa vie.



L'essentiel de l'ouvrage décrit ses modalités de détention, ses rencontres successive (avec ses co-détenu.e.s et geôlier.e.s), ses tentatives d'évasion, les mauvais traitements de plus en plus barbares qu'elle subit. A partir du moment où elle accède à une Bible (véritable trésor vu ses conditions de vie déplorables), les réflexions spirituelles se multiplient. La spiritualité revient ensuite régulièrement, en fonction de son accès à la lecture ou à la radio.

C'est un récit cathartique, très autocentré (ce qui est compréhensible vu son terrible vécu). Ingrid Betancourt explore peu les tenants aboutissants politiques avant sa capture : ce n'est pas le propos. Je m'attendais à plus d'informations et de recul sur la situation des FARC et de la Colombie des années 2000. Cela m'a fait défaut car je connais très mal ce pays et sa situation géopolitique.



C'est un livre intelligent, bien écrit, entre style littéraire et journalistique de qualité. Pas toujours chronologique, le rythme est plus ou moins entraînant selon les épreuves traversées. On passe régulièrement du rythme lancinant de la captivité à celui plus tendu des tentatives d'évasion, des espoirs trop souvent déçus et des longues marches et changements de campement récurrents.

J'y ai trouvé quelques longueurs et redondances, compréhensibles au vu du vécu de l'autrice et à son besoin de décrire très précisément sa vie d'otage.
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Même le silence a une fin

À sa sortie en librairie, j'ai eu très envie de lire ce récit. Mais, compte tenu qu'il s'agit d'une somme, j'ai estimé que ce livre de la sénatrice colombienne devait se mériter et que je devais en mûrir le projet de lecture. En 2012, il s'etalait à nouveau devant moi et je ne resistais plus à la pensée d'en savourer chaque mot des 690 pages. Cependant, des la page 19 je le refermais jusqu'à il y a quelques jours. En effet, l'auteur précise que "la première tentative d'évasion avait échoué parce que j'avais eu peur de mourir de soif, m'interdisant de boire de l'eau marron des flaques qui jonchaient le sol", prisonnière qu'elle etait de la prison mentale qu'elle s'etait elle même construite par des à priori et une éducation strictement enracinée dans la très haute bourgeoisie. Jamais, pensais je, je ne pourrais avaler toutes ses pages avec quelqu'un qui renonce à la liberté pour ces motifs tant il me sera impossible de m'identifier à minima avec l'héroïne. Troublé, j'en parlais autour de moi. 6 ans après, soit presque le temps de sa détention, j'ai repris la lecture avec plaisir car Ingrid Betancourt, femme de lettres de grande culture, très féminine, à aussi la grande capacité à scruter et voir la verite telle qu'elle exhale des visages et des actes des autres comme d'elle même. Il apparaît, aussi, que cette " aventure" lui a permis d'evoluer et peut-être même de devenir meilleure, chose qui, dans l'adversité, n'est pas le lot de toute monde. Malgré quelques redites inévitables tant les situations dans les differents lieux de détention se repetent, quelques vraisemblables enjolivements - qui n'en aurait point commis ?- , une partie un peu trop longue à mon goût concernant la phase au cours de laquelle tous les otages sont ensemble et donne lieu au déroulé finement restitué de toutes les ignominies que l'homme est capable de produire, ce document est puissant et ne saurait laisser indifférent.
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Même le silence a une fin

L’impression que tout a déjà été raconté dans les médias ainsi que l’attitude un peu distante d’Ingrid Betancourt après sa libération des FARC peut tempèrer l’intérêt pour la lecture de « Même le silence a une fin » d’autant plus qu’un vécu extraordinaire ne transforme pas pour autant en auteur de talent…



Pourtant, alors qu’on en connaît le dénouement, on est d’emblée captivé par son récit. On dévore ce livre comme un livre d’aventure et Ingrid Betancourt décrit merveilleusement la jungle ainsi que le monde des FARC. On suit pas à pas son calvaire et elle ne tente à aucun moment de maquiller ou de glorifier les évènements mais nous livre un témoignage cru sans que l’on se sente voyeur. La peur, le manque de tout, les humiliations quotidiennes, les rivalités mais aussi la quête spirituelle, l’amitié, les petits bonheurs, tout est exacerbé. Elle revient minutieusement sur tous les aspects de sa captivité, son désir de vivre transpire à chaque page, elle résiste, tient bon. C’est une épouse, une fille, une mère qui conserve toute son humanité.



Les personnes qui reviennent de l’enfer, comme les camps de concentration ou la guerre, témoignent toutes de l’impossibilité à faire partager ce qu’ils ont vraiment vécu. On est cependant ébranlé par la lecture de ce livre, on s’interroge sur les facettes multiples de l’âme humaine et sur ce qu’aurait pu être notre attitude dans de telles circonstances…



Ne pas juger, comprendre, compatir, continuer à espérer, Ingrid Betancourt signe un récit authentique qui force le respect.

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La Rage au coeur

Voilà un livre qui, en ce qui me concerne, a connu un bien étrange destin..

A l'époque, j'avais été très sensibilisée par le combat de cette très belle femme contre tous ces quartels de la drogue en Colombie.

Pour mon anniversaire, les deux amies avec lesquelles j'aimais le fêter m'ont offert ce très beau livre.

Lecture vraiment très interpellante qui avait le mérite d'attirer l'attention sur une dictature épouvantable.

C'était après sa libération par les FARC et l'émotion était à son comble.

Ce qui s'est avéré comique, par la suite, c'est que mes deux amies, curieuses de cette lecture, me l'ont emprunté.

Elles l'ont lu chacune leur tour,,,et ne me l'ont jamais rendu....

L'une d'elle m'a avoué l'avoir monté dans son grenier,,, et après ?... pffff...

Au bout du compte., cela me fait sourire mais c'est assurément une lecture qui m'a marquée.
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Même le silence a une fin

Un témoignage poignant et passionnant. Malgré le nombre de pages on est emporté jusqu'à la fin...
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Même le silence a une fin

Au delà de l'histoire vraie, de l'histoire du personnage public et médiatique, au delà de l'Histoire (avec un grand H), ce livre m'a touché dans sa façon de montrer le comportement humain, sous toutes ses formes, de façon crue et sans pitié. L'enfer c'est les autres. Les bourreaux bien sûr, mais pas seulement. Un livre sur les comportements, ceux qu'on pense que l'on n'aurait pas, dans la même situation, et ceux que l'on craindrait d'avoir. Plusieurs fois, pendant, et encore longtemps après la lecture, je me suis demandé: et si cela avait été moi, comment me serais je comportée?
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Même le silence a une fin

Quand j'ai reçu le livre et que j'ai vu ses 690 pages, je me suis dit que cette lecture n'était pas gagné d'avance, d'autant que je connaissais l'issue de "l'histoire" et que relire le malheur de cette ex-otage ne m'attirait pas spécialement. Pourtant, dès les premières phrases, j'ai été happée par le récit. J'ai eu l'impression de lire un roman d'aventures. J'ai découvert les FARC, dont certains sont de vrais personnages, au sens littéraire du terme. Je les imaginais tous comme étant de sauvages sanguinaires. Pourtant certains sont loin de cette caricature. Ainsi Ferney m'a émue par son humanité et son dévouement paradoxal à l'égard des prisonniers qu'il traite comme des amis (il le dit d'ailleurs). Tout à fait étonnante également la scène de la fête pour l'anniversaire de Mélanie, la fille d'Ingrid, où, à cette occasion, les barrières entre ravisseurs et otages tombent : les jeunes FARC sont comme tous les jeunes du monde, ils s'amusent. Grâce à Ferney et son ami Beto, Ingrid apprend à tisser des ceintures et elle parvient à lancer une espèce de mode avec des ceintures à petits coeur pour les filles qui font fureur auprès des guerrilleras. Il arrive parfois que certains FARC improvisent des jeux de société avec les otages : ainsi la scène hilarante de Lucho (otage) jouant avec avec Giovanni grâce à des pois et des lentilles, "chacun se lançant des commentaires mordants, récupérant tous les préjugés politiques et sociaux pour attaquer l'autre". Les otages arrivent également à instaurer un système de bibliothèque. Ces scènes surréalistes m'ont vraiment étonnée.

Cependant c'est évidemment le plus souvent la violence de la guerre qui prend le dessus et donc l'Enfer. Les conditions de détention des otages sont le plus souvent abominables. Tour à tour enchaînés, emprisonnés, humiliés, entassés dans baraquements, affamés, vivant dans des conditions d'hygiène déplorables, la tension entre eux devient vite inévitable. Et de ce point de vue, ce livre est aussi une réflexion sur la conditon humaine. On a par moments l'impression que la tension entre les otages est presque aussi forte qu'entre eux et les FARC, ces derniers entretenant pernicieusement celle-ci. C'est un aspect des choses auquel je ne m'attendais pas. C'est aussi ce qui m'a choquée, même si la littérature des camps de concerntration m'est revenue à l'esprit à la lecture de certains passages. Je ne m'attendais pas à ce que les otages soient aussi mesquins et en proie aux coups bas entre eux. Je m'étais imaginé, naïvement, une réelle solidarité. Heureusement c'est aussi parfois le cas : on sent une amitié et une solidarité sans faille entre Ingrid et Lucho.

Dans ce livre le lecteur passe par toute une palette de sentiments, qui va du rire à la consternation, en passant par la compassion et l'effroi. L'écriture fluide et acérée d'Ingrid Betancourt, la description de l'univers de la jungle colombienne a le don de faire voyager le lecteur très loin, dans un univers carcéral qu'il n'imaginait même pas, sans larmes ni pathos mais avec pourtant beaucoup d'émotion. On ne ressort pas tout à fait indemne de cet enfer vert.

(Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de ELLE 2011)
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La Rage au coeur

Une autobiographie d'Ingrid Betancourt avec le collaboration de Lionel Duroy, c'est une partie de l'histoire de la Colombie en proie à la corruption jusque dans les plus hauts niveaux de l'Etat.

Cette femme politique célèbre comme otage des Farc par la suite, raconte son parcours de vie depuis l'enfance et son entrée en politique pour sortir son pays de la mainmise des cartels de drogue. Portrait d'une femme courageuse, qui sacrifie tout à son combat. Un destin hors du commun.
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Même le silence a une fin

Après six années et demie de captivité, Ingrid Betancourt a eu la force et le courage de consacrer dix-huit mois de sa nouvelle vie pour raconter, dans les moindres détails, son calvaire interminable, dans la jungle colombienne. Son aventure humaine est palpitante et atroce mais sa force spirituelle mérite le respect. Ceux qui ont lu le récit de son ex-amie, Clara Rojas, ne manqueront pas de faire la comparaison.



Ingrid Betancourt ne laisse rien de côté dans cette vie quotidienne en pleine jungle avec l’attente, l’angoisse, les évasions ratées, les humiliations permanentes causées par la promiscuité et la cruauté de certains de ses geôliers. Dans des conditions de vie épouvantables, les insectes monstrueux, les maladies, chaque jour apporte son lot de terreurs mais aussi ses espoirs et cette conviction énorme de connaître enfin un jour la fin de ce voyage infernal. Précisons enfin qu’Ingrid Betancourt a rédigé directement ses souvenirs en français, un livre-témoignage d’une puissance incroyable. Bonne lecture !
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Même le silence a une fin

'' Sous l'oppression, un sage peut se comporter comme un fou'' tel fut ma pensée en refermant le livre-témoignage, le livre-vérité d'Ingrid Betancourt qui a été tant critiqué par ses ex-compagnons de captivité. Après la lecture de ses six années de calvaire en tant qu'otage des FARC, difficile de ne pas passer outre ''son sale caractère'' tant présenté par les médias. Un ''fort caractère'' souvent indispensable pour survivre dans des circonstances de souffrance extrême.
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Même le silence a une fin

Tout a été dit et écrit sur Ingrid Betancourt. En l’espace de quelques mois, au sortir de sa captivité, elle est passée dans les médias français, de l’icône vénérée à la femme vénale décriée. Et puis, voici son livre, dans lequel elle égrène les différentes étapes qui ont jalonné sa captivité du 23 février 2002 au 2 juillet 2008. Plus de six années aux mains des FRAC, à subir ses geôliers et l’enfer moite de l’épaisseur de la jungle amazonienne où ils se cachaient.

Le premier chapitre débute par le récit de sa quatrième tentative d’évasion avortée en décembre 2002 et des représailles que sa fuite a engendré. Les quatre-vingts chapitres qui suivent décrivent sa terrible aventure, selon un fil plus chronologique, démarrant au jour de l’enlèvement et s’achevant par sa descente de l’avion, à l’instant même où elle tomba à genoux pour embrasser le sable du tarmac de Bogota.

Ingrid Betancourt, franco-colombienne, a choisi d’écrire ses douloureux souvenirs en français, langue qu’elle manie avec une réelle finesse qui mérite d’être signalée au passage. Elle s’explique en conclusion de son livre sur ce choix, dans une « Note de l’auteur », avant un bref remerciement fait à Susanna Lea pour son soutien dans l’écriture et deux cartes pour illustrer ses propos. Ce n’est toutefois pas tant la préférence accordée au français, mais bien quelque chose de plus diffus qui a retenu mon attention. En effet, j’ai été troublée par le fait que son récit soit si clair dans ces descriptions, qu’elle puisse raconter si précisément ses journées, ses rapports avec ses gardiens et ses codétenus et parallèlement garder cette distance émotionnelle et digne face à ces sinistres souvenirs.

Après chaque chapitre lu, chaque page tournée, une question lancinante n’a cessé de me tarauder « Et moi ? Qu’aurais-je fait, comment aurais-je résisté ? Aurais-je survécu aussi longtemps, à cet infernal environnement? »

Quoique nous en pensions, le récit d’Ingrid Betancourt restera un texte tout particulier, que j’ai parcouru avec le même respect ressenti pour Florence Aubenas, lors de sa conférence de presse du mardi 14 juin 2005, à son retour en France, suite à sa libération.

Un livre à lire, non pas pour chercher la vérité, mais bien pour comprendre ce à quoi peut se raccrocher, pendant tant de jours, une femme privée de liberté dans des conditions effrayantes et que des ravisseurs cruels et incultes ont tenté de réduire à l’état de simple numéro.
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Même le silence a une fin

Quelques semaines après son retour, des critiques négatives ont commencé à être distillées sur les antennes (radio et télévision) et dans les journaux à l'encontre d'Ingrid Bétancourt; critique émanant notamment de Clara et d'otages américains. La lecture de ce livre nous permet de redécouvrir sans doute la vraie Ingrid , son exceptionnelle personnalité pour résister comme elle l'a fait à 6 ans et demie de captivité dans des conditions extrêmes.

Que les futurs lecteurs ne soient pas rebutés par les 690 pages : ce livre se lit comme un roman d'aventures, dont on connait la fin bien sûr, mais il est si bien écrit que l'on a plaisir à le lire, même si certaines pages sont insoutenables compte tenu des conditions de vie des otages des FARC.
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Même le silence a une fin

C'est un récit intéressant et bouleversant, qui fait réfléchir sur la liberté, la dignité et l'espoir. Il y a quand même quelques longueurs : 800 pages de marche dans la jungle, ça peut devenir redondant!



Il est difficile de juger un tel récit autobiographique sévèrement, mais je me permettrai quand même de dire que j'ai parfois ressenti un certain manque de transparence de la part de l'auteure.



Quoiqu'il en soit, ce livre permet de mettre en perspective le confort et la sécurité que l'on prend trop souvent pour acquis.
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