Citations de Isabel Allende (740)
Les femmes chiliennes sont évidement les plus belles!
L'amour et l'amitié ne vieillissent pas.
A tout âge, il faut se trouver un but dans la vie.
Elle entreprit de lui donner un vernis de culture, de l'emmener au concert et au musée, de lui donner à lire des livres pour adultes et non de ces histoires absurdes de mondes fantastiques et de créatures surnaturelles dont elle raffolait, et de lui apprendre les bonnes manières, comme l'usage adéquat des couverts.
Il lui expliqua encore que seul le personnel domestique et les équipes de soins devaient porter l'uniforme, mais qu'il existait un code vestimentaire tacite pour le reste des employés ; les critères en cette matière étaient le respect et le bon goût. Par exemple, le tee-shirt estampillé Malcolm X que portait Irina n'était pas adapté à l'institution, lui dit-il catégoriquement. En fait, il ne s'agissait pas de Malcolm X mais de Che Guevara. Toutefois, elle n'en dit rien car elle supposa que Hans Voigt n'avait pas entendu parler du guérillero qui, un demi-siècle après son épopée, restait un objet de vénération à Cuba et pour une poignée de jeunes radicaux de Berkeley, où elle vivait.
Elle apprit à mâcher ses chagrins toute seule, avec dignité, convaincue que les problèmes des autres n'intéressent personne et que les douleurs muettes finissent par se diluer.
S'il a pu être ministre de l'Education sans son certificat d'études, il peut bien être ministre de l'Agriculture sans avoir jamais vu de sa vie une vache sur pied.
En mourant, tout comme à l'instant de venir au monde, nous avons peur de l'inconnu. Mais la peur est quelque chose d'intérieur à nous-mêmes, qui n'a rien à voir avec la réalité. Ainsi mourir est comme naître : un simple changement.
Selon lui, le christianisme, comme presque toutes les superstitions, rendait l'homme encore plus faible et résigné, et il ne fallait pas attendre quelque récompense du ciel, mais se battre ici-bas pour ses droits.
Esteban ôta le couvre-lit de damas effiloché et découvrit les jambes de sa mère. C'étaient deux colonnes violacées, éléphantiasiques, couvertes de plaies où les vers et les larves de mouches avaient fait leurs nids et creusé des galeries, deux jambes pourrissant toutes vives, avec d'énormes pieds d'un bleu blême, privés d'ongles aux orteils, gorgés à en crever de pus, de sang noirâtre, de cette faune abominable qui se repaissait de ta chair, de ta chair à toi, maman, Dieu, de ma propre chair.
La cruauté engendre plus de cruauté, en un cycle sans fin.
Morts, presque tous mes amours sont morts, voilà ce qu’il en coûte de vivre aussi longtemps que j’ai vécu.
- Le caractère est une vertu appréciée chez l’homme, mais on le considère comme un défaut chez les personnes de notre sexe. Les femmes qui ont du caractère mettent en danger le déséquilibre du monde, qui favorise les hommes, c’est pourquoi on s’acharne à les brimer et à les détruire.
Il me parut précipité de répartir la terre et les propriétés que nous n’avions pas, surtout sans connaître la véritable étendue et la richesse du Chili, mais c’est ainsi que l’on fait toujours : on plante un drapeau, on prend possession avec de l’encre et du papier, puis vient le problème de convertir la lettre en biens, et pour cela il faut dépouiller les indigènes, et en plus les obliger à travailler pour les nouveaux propriétaires.
Cette nuit-là, je crois que j'avais définitivement perdu la faculté de tomber amoureux, que jamais plus je ne retrouverais le goût de rire ou de poursuivre une illusion. Mais plus jamais, ça fait beaucoup de temps. J'ai pu le vérifier tout au cours de cette longue vie.
Je ne trouve pas de faute en moi, sauf celle d’être femme, mais cela paraît être un crime suffisant. On rejette sur nous, les femmes, la culpabilité de la luxure des hommes, mais le péché n’appartient-il pas à celui qui le commet ?
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Il nous assura que les habitants du Nouveau Monde n’étaient pas tous des sauvages ; Aztèques, Mayas et Incas étaient plus raffinés que nous, au moins se baignaient-ils et n’étaient-ils pas couverts de poux.
- Cupidité, pure cupidité, ajouta-t-il. Le jour où nous, les Espagnols, avons posé le pied dans le Nouveau Monde, ce fut la fin de ces cultures. Au début ils nous ont bien reçus. Leur curiosité a été plus forte que la prudence. Voyant que les étrangers barbus sortis de la mer aimaient l’or, ce métal tendre et inutile qu’ils avaient en grande quantité, ils le leur ont offert à pleines mains. Bientôt cependant, notre insatiable appétit et notre brutal orgueil leur ont paru offensifs. Quoi de plus normal ! Nos soldats abusent de leurs femmes, ils entrent dans leurs maisons et prennent sans permission ce dont ils ont envie ; et le premier qui ose s’opposer à eux, ils l’expédient dans l’autre monde d’un coup de sabre. Ils proclament que cette terre, où ils viennent de débarquer, appartient à un souverain qui vit de l’autre côté de la mer et veulent que les autochtones adorent des morceaux de bois en croix.
D’où sont venus ces Mapuche ? On dit qu’ils ressemblent à certains peuples d’Asie. S’ils viennent de là-bas, je ne m’explique pas comment ils ont pu traverser des mers si tumultueuses et des terres si étendues pour arriver jusqu’ici. Ce sont des sauvages, ils ignorent l’art et l’écriture, ne construisent pas de villes ni de temples, n’ont pas de castes, de classes ni de prêtres, seulement des capitaines pour la guerre, leurs 'toquis'. Ils vont d’un côté et d’autre, libres et nus, avec leurs nombreuses épouses et leurs enfants, qui combattent auprès d’eux dans les batailles. Ils ne font pas de sacrifices humains, comme d’autres Indiens d’Amérique, et n’adorent pas d’idoles. Ils croient en un seul dieu, mais ce n’est pas notre Dieu, c’est un autre qu’ils nomment Ngenechén.
[...] il croyait que l’abandon revient à la femme et la domination au mâle ; c’est ce qu’il avait vu chez les animaux et appris dans son métier de soldat, mais Juan de Málaga n’avait pas passé en vain des années à m’apprendre à connaître mon corps et celui des hommes. Je n’affirme pas qu’ils sont tous pareils, mais ils se ressemblent assez, et avec un minimum d’intuition n’importe quelle femme peut les rendre heureux. L’inverse n’est pas vrai ; peu d’hommes savent satisfaire une femme et ils sont encore moins nombreux à avoir envie de le faire.
Juan était l’un de ces hommes beaux et joyeux auxquels aucune femme ne résiste au début ; mais toutes regrettent ensuite qu’une autre ne les ait pas pris, parce qu’ils sont la cause de beaucoup de souffrance.