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Critiques de Isabelle Desesquelles (314)
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Là où je nous entraîne

Un livre assez noir

Il est question de relation mère filles , père filles où on ne rit que très rarement

J'ai aimé la construction originale de ce roman.

La narratrice raconte sa vie en superposant sa vie avec celle de sa mère

J'ai moyennement aimé cette lecture heureusement on y parle beaucoup de livres traduction librairie etc





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UnPur

Je ressors de cette lecture complètement chamboulée. C’est une terrible histoire, mais elle est racontée de façon où il est difficile de trouver le ton juste, surtout des sujets traités dans ce livre. Cependant c’est dérangeant, glauque. La fin est brutale , violente mais clôt le roman d’une manière qui vous coupe le souffle. Ceci est mon humble avis,

Benjamin est enlevé à l’âge de huit ans et il est violé par son ravisseur. Pourtant c’est lui que l’on va retrouver 40 ans plus tard aux assises et non son violeur.
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UnPur

Je ne vais pas mentir, cette chronique est difficile à écrire tant la plume de l’autrice m’a décontenancée. Ce n’est pas à vous que je dois l’expliquer: parfois, le style d’écriture a le don de vous sortir de votre lecture. C’est ce qui s’est passé ici, à mon grand regret.



Le thème est pourtant si intéressant ! Un enfant arraché à son jumeau par un prédateur pédophile, et dont on suit le trajet de vie durant 40 ans. L’orientation donnée par l’autrice à son récit dérange, côtoie les coins sombres de l’âme humaine, dit l’inavouable. Le tout est d’une extrême noirceur.



Le pire est d’être consciente d’avoir eu entre les mains un livre puissant et magnifique, mais de ne pas avoir été capable d’en saisir toutes les subtilités. Rien que le titre «UnPur» et les deux sens qu’il véhicule, donnent le ton et signe un certain niveau de littérature.



C’est incontestablement le récit d’une tragédie qui voit poindre un soupçon de lumière.



J’espère que vous pourrez l’apprécier à sa juste valeur ✨
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Là où je nous entraîne

Il s’agit là d’un objet littéraire particulier. Deux romans en un seul ? ou un roman et une confession ? Je penche personnellement pour la deuxième hypothèse.

Il y a la famille corse qui vit déjà avec un roman supplémentaire « la guerre et la paix » de Léon Tolstoï que la mère de famille n’a de cesse de traduire. Et il y a cette famille dont la mère s’est suicidée alors que les filles avaient 6 et 8 ans, qui semble être celle de l’autrice.

Un auteur, une autrice peut il livrer à ce point sa propre intériorité ? Je remarque que, cette année, plusieurs livres semblent le faire. Quelque part cela me met un peu mal à l’aise. Est-ce l’effet des confinements ?

Toujours est- il qu’en compagnie de « l’enfantôme » qui est « l’enfance abolie qui nous hante » Isabelle Desesquelles nous emmène dans les profondeurs de l’être humain.

Son héroïne corse, qui parle, comme l’autre, à la première personne, est déchirée par des évènements dramatiques, et en garde une marque indélébile qui se traduit par des conduites autodestructrices.

L’autrice nous donne une sorte d’explication par ces mots : « En inventant d’autres destins j’ai fait quelque chose qui n’est pas que du chagrin. C’est une drôle de partie engagée, le passage du vrai au faux, du récit à la fiction. »

Les deux romans lus précédemment « Unpur » et « Je voudrais que la vie me prenne » étaient également des livres forts avec des enfants malheureux (ou morts) comme personnages. La lecture de celui-ci semble un point d’arrivée et permet de mieux comprendre les précédents.

Il serait dommage qu’Isabelle Desesquelles ne revienne pas à la fiction pure.


Lien : https://poirson.marie-helene..
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Là où je nous entraîne

En passant avec fluidité du roman au récit personnel, Isabelle Desesquelles entraîne là où elle puise depuis ses débuts dans la littérature une oeuvre poétique et sombre.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Là où je nous entraîne

Amies lectrices, amis lecteurs, si vous être actuellement déprimés, je vous conseille de reporter la lecture de ce livre.

*



Car ce livre me fut parfois très difficile à lire, parce que d’une part le sujet est violent et que d’autre part, je me suis un peu perdu dans les méandres de ces deux histoires. Elles étaient censées être racontées en parallèle et s’imbriquer, mais je les ai ressenties parfois trop enchevêtrées.



J’avais à trouver les deux fils d’une pelote. Celui du réel où l’auteure raconte une partie de sa propre vie et l’imaginaire avec l’histoire de cette famille corse.



Même si elle a une belle écriture très fluide, même si son style est plein de délicatesse, de tendresse et de douceur, Isabelle Desesquelles n’a pas ménagé son lecteur, en racontant le grand et horrible drame qu’elle a vécu étant enfant.

La mort violente d’un proche est déjà une énorme et déchirante douleur.

Le suicide d’une mère, celle de l’auteure alors qu’elle n’avait que huit ans, sera une incommensurable blessure qu’elle porte aujourd’hui et qu’elle portera peut-être toute sa vie.



Cette mort affreuse, cette souffrance intolérable, le traumatisme qu’à vécu l’auteure, ont eu une grande résonnance en moi. Et cet impact a effacé en partie l’histoire parallèle, fictive et dramatique de ce couple corse et de ses deux filles.



C’est comme s’il y avait pour moi, assez de malheurs dans ce récit autobiographique.

*



On s’interroge, on interroge le ciel, on s’interroge sur cette violence inouïe, la plus irraisonnée que l’homme s’inflige parfois à lui-même, celle de se donner la mort.

On s’interroge sur ces femmes et ces hommes. Quel furent leur cheminement de larmes, celui de leur profond désarroi, qui les ont amenés à se libérer par cet acte incompréhensible d’autodestruction.

*



Le pire est pour ceux et celles qui restent et qui cherchent désespérément à comprendre le geste du suicidé ou de la suicidée.

Le pire aussi pour les vivants, c’est de se sentir étouffés, écrasés, écrabouillés par le poids des questions et celui de la culpabilité.





Le pire aussi pour les vivants, c’est ce silence qui s’installe doucement. Parce que le suicide et la mort font peur, comme s’ils étaient contagieux.

Un silence sourd qui va s’abattre en renvoyant brutalement chaque membre d’une famille en deuil, dans sa solitude, dans ses doutes, dans ses souvenirs, dans ses chagrins, dans ces questions.





J’espère que par ce livre et ce partage, Isabelle Desesquelles a retrouvé un peu de sérénité.

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Là où je nous entraîne

Ce roman est un savant jeu d’écriture dans lequel se mêlent deux histoires racontées en parallèle. D’un côté, il y a la propre vie de l’autrice avec le suicide de sa mère lorsqu'elle et sa petite sœur n’avaient que 8 et 6 ans. De l’autre, il y a l’histoire romancée d'une famille corse qui se déroule plus de quarante après les évènements réels.

Dans la famille de l’autrice, le drame vécu par la fillette aura des conséquences sur sa vie d’adolescente puis d’adulte et sera à l’origine de son envie d’écrire.

Dans la famille corse, tout est excessif, l’admiration de la mère pour Tolstoï qu’elle traduit du russe, la passion pour la chasse et la course à pied qui rythme la vie du père maçon, le lien d’amour indicible que développent les deux filles face aux difficultés de leurs parents.

C'est très bien construit et les deux récits s'imbriquent savamment sans qu'on ne les confonde jamais.

Si la première moitié du roman m’a conquise, par cette maîtrise des deux histoires qu’Isabelle Desesquelles mène de main de maître, je me suis lassée de cette alternance sans évènements et, hormis les deux rebondissements marquants de la deuxième partie, j’ai eu le sentiment de tourner un peu en rond.

Heureusement, la fin saisissante relève un rythme qui s’était un peu assoupi pour laisser une impression assez positive.

Finalement, j’ai eu le sentiment que l’autrice s’était perdue dans un exercice de style qui a fini par noyer le roman lui-même.

Il me restera de cette lecture un regard sur les psychoses ainsi que sur les mécanismes de construction du traumatisme, tout à fait passionnant. La réflexion sur la place que prend le réel dans l’imaginaire de la romancière, est également intéressante et nous éclaire sur la façon dont elle parvient à créer du faux à partir du vrai, à inventer une fiction à partir d’un récit autobiographique.

Un bilan mitigé pour ce roman à qui il manquait un peu de dynamisme pour me séduire.

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Là où je nous entraîne

Encore enfant, la narratrice perd sa mère. Elle sera élevée, avec sa sœur, par sa tante. De ce deuil impossible va naître un roman, mettant en scène une famille elle aussi confrontée à une perte irréparable. En écho à sa propre histoire et à cette blessure qui ne se referme pas, Isabelle Desesquelles fait naitre quatre personnages : Louis, Zabé, Rachel et Paulina qui vont lui permettre de dire sa propre douleur.



La lecture de ce roman a provoqué trois réactions très marquées au fil des pages. Tout d’abord, l’impression de se perdre entre le roman proprement dit et ce qui est de l’autobiographie de l’auteure. Cette navigation entre l’histoire personnelle et celle des quatre personnages inventés a nécessité un petit temps d’adaptation, heureusement assez court, et cela même si la maison d’édition a pris soin d’utiliser deux polices de caractères pour bien différencier les deux niveaux de récit.



Ensuite est venue la compréhension de l’intensité du texte et de l’émotion qu’il recèle. La gymnastique mentale entre les deux histoires est alors apparue dans toute son utilité et le jeu de miroir entre les personnages a pris toute son ampleur.



Enfin, une fois passé le moment de saisissement, un sentiment de répétition s'est installé et l’émotion s’est quelque peu dissipée.



Le roman oscille ainsi entre réalité et fiction, entraînant le lecteur dans un subtile jeu de miroir dans lequel, finalement, il n’est pas si important de ne pas confondre les récits. Il est même possible que l’auteure cherche habilement à nous perdre pour mieux appuyer son propos, estompant volontairement les frontières entre ses personnages et sa propre histoire. La tragédie d’une famille répond ainsi à celle de l’autre, l’une porte l’autre, elles s’interpénètrent et se mélangent dans un maelstrom de sentiments puissants partagés par tous les protagonistes.



Dans ce récit qui ouvre aussi des interrogations autour de la création littéraire, Isabelle Desesquelles évoque la folie de l’amour trahi, les liens indissolubles de l’enfance, l’impossibilité du deuil, le refus de la perte mais aussi un besoin viscéral de résilience pour pouvoir poursuivre sa propre histoire en se délestant des douleurs passées et en fuyant l’engrenage fatal de l’héritage.



Un livre à découvrir, pour la plume tout en élégance et gravité de l’auteure et cela même avec le petit bémol cité plus haut.
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Là où je nous entraîne

Là où je nous entraine est un roman très intimiste : l'auteure raconte une histoire en résonance avec sa vie. Leur enfance avec ses parents et sa soeur, brisée par un terrible évenement. A chaque chapitre, la réalité et la fiction se répondent. Il y a beaucoup de poésie dans ce roman personnel, l'auteure se livre sur l'amour, la jalousie, le désespoir, la maladie, la complicité entre soeurs qui a fait partie de son passé et de sa famille... on ressent l'émotion quand elle parle de ses moments. Très touchant.

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire : l'effet miroire entre les deux facettes de la narration, les répétitions des émotions des filles, la frustration de devoir attendre pour en savoir plus, la narration complexe de l'histoire.... Il m'a fait penser un peu fait penser à Avec toutes mes sympathies d'Olivia de Lamberterie, dans sa façon de parler de la perte d'un être cher. Un beau roman mais difficile à appréhender.



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Là où je nous entraîne





Un livre, deux récits. Une fiction et une réalité. Deux histoires et une même douleur.



Une écriture et une construction efficaces MAIS... un roman qui ne parvient pas à me transporter. Et des protagonistes auxquels je ne parviens pas à m'attacher. Je ne ressens aucune émotion. Je flotte au dessus de ce roman et je ne parviens à pas à être transportée... Je passe à côté de ce livre qui ne laissera pas une marque indélébile dans mon cœur de lectrice.



Même si ce livre n'a pas réussi à me convaincre, il peut certainement vous plaire alors, lisez-le.







 
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Là où je nous entraîne

COUP DE COEUR



" Impérieuse et vaste notre mère ne me quitte pas. Elle a dynamité mes huit ans et ils sont là entiers quand j'écris, 8 c'est l'infini debout."



Un jour de l'été 1976, une enfant de huit ans lit un roman. La mère de son héroïne est malade mais à la fin elle guérit, l'histoire se termine bien. Le lendemain, on annonce à l'enfant que sa propre mère est à l'hôpital, elle est alors toute excitée de devenir l'héroïne d'une histoire qui hélas ne se termine pas de la même façon, sa mère meurt.



Ce drame a créé la romancière qu'est devenue Isabelle Desesquelles. Quarante six ans plus tard, elle imagine une famille corse, deux petites filles Rachel et Paulina et leurs parents Louis et Zabé qui, un jour d'été, voient leur existence bouleversée par un secret venu du passé. Cette famille inventée entraîne l'auteure là où elle ne pensait pas aller : écrire les siens, écrire comment leur bulle a éclaté un jour d'été. "En racontant la famille corse je touche à la nôtre". Dans ce nouveau roman, Isabelle Desesquelles entremêle donc une fiction et sa réalité exprimée à la première personne.



Ce roman est la clé et l'aboutissement de l'œuvre d'Isabelle Desesquelles. Livre après livre elle a raconté l'enfance foudroyée, l'explosion d'une bulle familiale un jour d'été. De livre en livre, elle a exploré la question de l'absence, du deuil impossible, de la place que prennent les morts, de la perte de l'enfance et de l'innocence avec des personnages principaux dont la vie basculait un jour de l'été de leurs huit ans " Il n'y a pas de personnages, il y a des êtres nourris au lait du souvenir ... Ce jour est devenu obsédant, matière romanesque."

Ici elle lève le voile sur sa propre histoire qui a nourri ses différentes fictions, le drame qui a foudroyé un 25 août 1976 la petite fille de huit ans qu'elle était : la mort de sa mère. Ce jour-là elle a créé un monde sur lequel règne l'enfantôme, son double, son prolongement "une petite fille a commencé d'écrire dans sa tête où l'on est deux, l'enfantôme et moi." Elle explore ses sentiments, le manque, la culpabilité de ne pas avoir su retenir sa mère et se livre à une véritable enquête littéraire en se plongeant dans ses souvenirs, dans les lettres et photos de sa mère et en s'efforçant de vaincre les silences de son père. Elle a prévenu son père et sa sœur qu'elle allait écrire et publier leur histoire car pour elle, "le temps est venu... la fiction ne suffit plus", les cacher, elle et sa sœur, derrière des personnages de fiction ne lui suffit plus, elle ne peut plus avancer masquée.

Il est question de la place que prennent les morts " Il faut faire attention avec nos morts, parfois ils prennent tellement de place, on en oublie les vivants.", phrase qui fait écho à celle de "Je voudrais que la nuit me prenne" "Si on les laisse faire les absents ont raison de nous et ils nous possèdent.". Ne pas les laisser prendre trop de place mais ne pas les oublier "Contourner une absence ne suffit pas à l'éviter. Il faut parler des morts, c'est assez de les mettre dans une boîte ou de les éparpiller. Nous sommes les restes de nos morts."

Au fil de deux histoires qui se nourrissent et s'éclairent mutuellement, celle de la famille corse et la sienne, Isabelle Desesquelles nous livre des réflexions très riches sur la littérature, sur l'effet de l'écriture sur la famille "l'écrivain est cette mèche allumée sur un baril de poudre, la famille", sur le métier de traductrice à travers l'histoire de Zabé obsédée par Tolstoï, sur le métier de libraire, sur la frontière entre réalité et fiction qu'elle a explorée dans ses romans. Elle se considère comme un pont suspendu entre réalité et fiction qui sont pour elle des partenaires et non des adversaires. "Fictionner le réel. Le roman, traduction romanesque d'un drame vécu, avec un prolongement : ce qui aurait pu arriver. Tout ce que l'on se raconte."

" Echeveau détricoté, une maille à l'envers, une maille à l'endroit, une de réel, une de fiction, et je suis la seule à connaître la vérité, m'en sens protégée."

La fiction autour de la famille corse Zabé, traversée par la Natacha de Tolstoi, est centrée sur une histoire de jalousie après la découverte d'un souvenir caché. Ici ce n'est pas une mère qui est en danger mais c'est un père que la jalousie transforme en danger pour sa famille. La plongée de Louis dans la folie sous l'emprise de la jalousie, la "voix mauvaise" qui s'empare de lui et le transforme en un Luiiii injurieux, est saisissante et le dénouement magistral. Une fiction forte et violente alors que l'histoire réelle est apaisée.

Comme toujours avec Isabelle Desesquelles, l'émotion parfois l'uppercut est au rendez-vous au détour de chaque page. L'écriture est ciselée et sensorielle. Les pages sur sa mère, " Ce que je retiens d'elle... Ce que je tiens d'elle" sont d'une absolue splendeur. Ce roman est un régal comme d'habitude. Une construction au cordeau où fiction et réalité se mêlent sans jamais nous perdre. Un roman qui plaira même si on ne connaît pas l'œuvre d'Isabelle Desesquelles.
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Là où je nous entraîne

Alors qu’elle lit un roman où la mère de l’héroïne, malade finit par guérir, voilà que dans la réalité, la petite fille apprend l’hospitalisation de sa propre mère et la réalité fait irruption dans la fiction. Devenue adulte, l’enfant qui est en fait l’auteure elle-même, revient sur cette maladie, ce qu’on leur a caché à elle et à sa sœur, car cet épisode a marqué son existence et elle ne parvient pas à se pencher sur son histoire.



Il s’en suit un retour à la fiction, l’auteure nous proposant de découvrir l’histoire d’une famille : Louis, sa femme Zabé et ses deux filles Rachel et Pauline qui vont vivre eux-aussi un drame. C’est un couple assez original, Louis féru de chasse et de course à pied, Zabé plongée dans ses traductions des œuvres d’auteurs russes, notamment Tolstoï qu’elle vénère, allant jusqu’à transformer son lit en bureau.



Un jour Louis découvre un secret de Zabé et rien ne va plus. Il crie tout le temps, insulte son épouse, devant les filles. Elle ne l’appelle désormais plus papa mais Luiii. Zabé disparaît un jour et cette absence va donner lieu à des cogitations chez les filles.



Isabelle Desesquelles choisit de nous présenter un double récit, l’histoire de cette famille, et en parallèle ses souvenirs d’enfance ou ce qu’il en reste, ce qui n’a pas été censuré, deux récits en miroir, qui finissent par s’entremêler très vite, pour ne faire plus qu’un. Une phrase dans le livre résume bien le désir de l’auteure :



Ce qui est arrivé, je veux l’écrire. Même mon roman me le réclame, je le savais avant de commencer. La fiction ne suffit plus.



Elle évoque, l’absence, la disparition, la mort, le suicide, et les répercussions sur la famille, la culpabilité de l’enfant, qui se demande ce qu’elle aurait pu faire pour éviter la mort de la mère. Elle aborde avec talent et sensibilité, les dégâts sur les enfants quand il manque un des parents et qui l’autre devient un autre qu’on croyait connaître mais qu’on ne connaît pas vraiment, la recherche de l’amour à tout prix, les troubles du comportement alimentaires, ou autres addictions pour combler ce vide de l’absence.



L’auteure joue sur ce double récit en proposant une présentation spéciale : double police d’écriture, petits caractères pour l’une gros caractères pour l’autre. Choix douloureux pour la lectrice que je suis, car mes problèmes visuels n’ont pas goûté l’aventure, en version électronique il m’a fallu sans arrêt faire des réglages ce qui a perturbé la lecture. C’est plus être plus facile en version papier.



C’est un roman plein de sensibilité, pour évoquer des thèmes difficiles, avec des termes précis bien choisis, une belle écriture, que j’ai pris le temps de déguster car l’auteure déclenche une réflexion intense chez le lecteur. C’est le deuxième livre de l’auteure que je lis, après avoir découvert en 2019 « UnPur » qui m’avait fait déjà une grosse impression.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C.Lattés qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver le style si particulier de son auteure.



#Làoùjenousentraîne #NetGalleyFrance


Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Là où je nous entraîne

Ouvrir un roman d'Isabelle Desesquelles c'est partager une brassée d'émotions fortes mais qui ne flirtent jamais avec le pathos. L'autrice parvient en effet toujours à maintenir un équilibre entre ce qu'elle raconte et ce qu'elle suscite chez la lectrice ou le lecteur. 41zMqsQKhDL._SX195_.jpg

Avec Là où je nous entraîne, d'emblée on devine que cette fois nous allons la suivre au plus près de ce qui fonde son écriture, l'événement traumatique qui a marqué son enfance et l'a menée à l'écriture : "Il y a quarante-six ans une petite fille a commencé à écrire dans sa tête où l'on est deux , l'enfantôme et moi. Elle est l'enfance abolie qui vous hante. Une mère se tue, elle tue l'enfant en vous. L'enfantôme, elle, a refusé de mourir . [...] L'écrire, c'est aller à la source. "

Interrogeant les liens entre réalité et fiction, faisant dialoguer deux textes, l'un consacré à cette petite fille devenue écrivaine qui interroge ses proches sur le suicide maternel, l'autre à une tragédie en route au sein d'une famille marquée par l'écriture et l'intensité des sentiments, Isabelle Desesquelles nous coupe parfois le souffle et nous montre la puissance de l'écriture . Une autrice à son meilleur.
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Là où je nous entraîne

1000 étoiles coup de cœur pour Rachel, Paulina, Zabé, Esther. Là où elle nous entraîne l'autrice, c'est dans la tête des femmes ! C'est tendre, c'est tendu. Ça parle de littérature et du soleil. Poésie non-stop. Post meetoo ravageur. Des mères, des filles, des sœurs. Elles souffrent et se battent. Belles et héroïques. Y a du réel et de la fiction qui se donnent la main, et des hommes fous de violence. Heureusement y a un père beau comme l'amour et qui ferait presque oublier tous les prédateurs qui lorgnent sur la jeunesse de l'héroïne, eux y sont à vomir. Ça ressemble à une famille comme la notre. Et puis c'est politique et c'est ça que j'aime. Un bouquin qui raconte un homme qui ne supporte pas que ses filles et leur mère aient un secret, et qui arrache les anémones de mer, oui, c'est politique!
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Là où je nous entraîne

"" Les premières semaines après la mort de notre mère, je fixais le plafond, le soir, allongée dans le noir, et j’arrivais à l’isoler de l’obscurité, une forme se détachait. Je me suis blottie un nombre incalculable de fois dans nos retrouvailles, je ne croyais pas que cela arriverait, mais en parvenant à retrouver l’instant où je me jetterais contre son ventre et rien d’autre n’existerait, j’exhortais cette seconde à ne pas finir et je m’endormais. ""



On croit tout savoir dès les premiers mots et bien non, il faudra attendre la toute fin pour connaître le sort que réserve la narratrice aux protagonistes du roman. Une famille en Corse, les parents, et leurs deux filles.

Isabelle Desesquelles entremêle avec brio deux histoires le même jour d’une fin d’été. Dans l’une, c’est la mère qui disparaît, dans l’autre on ne sait pas jusqu’au bout, on redoute de comprendre ce qui va arriver.

Ce qui est étrange, c’est que l’on sort de cette lecture secouée et en même temps plus fort car aussi noire soit l’histoire, deux histoires en fait, celle qui les écrit est toujours du côté de la lumière. S’appuyant sur celle de la Méditerranée, de l’île de beauté, mais surtout sur l’amour qui unit un père et ses deux filles et ils traversent la vie.

C’est Là où elle nous entraîne Isabelle Desesquelles, dans ce qui unit et sépare ceux qui ont grandi, vieilli ensemble, ceux qui se sont aimés absolument, et puis moins, et puis mal. C’est un livre tout plein des liens qui unissent deux sœurs et ce couple qui leur a donné vie comme ici celle qui les écrit, les raconte.

1ère fois que je lis un roman de cette autrice je suis scotché !

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Là où je nous entraîne

En août 1976, la narratrice, encore enfant, traverse une épreuve bouleversante : sa mère Gisèle décède alors qu’elle est en vacances avec sa sœur chez leur tante.

Devenue adulte, elle décide de s’inspirer de cet événement pour écrire un roman. Ainsi vont naître Louis et Zabé, les parents, ainsi que Rachel et Paulina, les deux filles.

Deux structures familiales en miroir et deux tragédies dans les couples également.

Le roman traite du thème de la création littéraire, de la limite fragile entre fiction et réalité.

J’ai aimé les va et vient entre ce qui est arrivé à la narratrice et la famille fictive, chapitres dont la limite est bien marquée par un choix de polices différentes.

Cependant, malgré cette rupture typographique nette, la séparation est de plus en plus floue et cette frontière devient perméable, autorisant ainsi le passage d’éléments entre les deux récits.

J’ai trouvé cette idée très plaisante même si hélas l’autrice a fini par me perdre un peu et je me suis ennuyée sur la fin du roman, espérant un dénouement, une révélation finale qui n’est pas arrivée.

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Les hommes meurent, les femmes vieillissent

Précipitez vous !!! Lisez ce bouquin !!!

Il est drôle, incisif, cruel dans sa réalité.

Il parle des femmes, mais aussi des hommes.

Il nous rappelle que rien n’est tout bleu, et encore moins tout rose.

Vous allez rire, pleurer, réfléchir … et au final vivre chaque instant pleinement pour ce qu’il est et rien de plus.

Il y a du sombre qui vous fera sourire et même rire. Il vous rappellera quelque chose ou quelqu’un.

Il y aura des éclaircies parce que la vie est ainsi faite.

Rien ne dure et tout se répète. De mère en fille.



Je suis rentrée dans le salon d’Alice, j’ai ouvert toutes les fenêtres et les courants d’air de la vie m’ont emportée.

Caroline, Lili, Barbara, Clarisse, Ève, Manon, Judith …. laquelle de ces femmes m’a murmuré ce que je savais et que je taisais. Laquelle vous interrogera ? Ou alors comme Alice vous sentirez à travers leurs corps leurs vies qui a trébuché, leurs doutes, leurs erreurs, leurs passions … leurs rêves, leurs amours.

Vous chercherez peut-être l’épaule de Jeanne, son sourire. Jeanne, le visage de l’enfance et des souvenirs. La sagesse de Jeanne "le bonheur n'est pas une obligation , il faut vivre c'est tout", qui sera jusqu’au bout le ciment de cette famille.



Les hommes meurent, les femmes vieillissent, un roman d’une douceur extrême portée par la sensibilité, l’humanité d’Isabelle Desesquelle.



"La bouche la plus scellée n’empêchera pas un corps de révéler ce qu’on a fait de lui".



"Le passé se regarde de loin quand il est ce que l’on a de meilleur".
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Je voudrais que la nuit me prenne

Difficile de faire la chronique d’un tel roman. On chavire dans la mer, dans l’amour inconditionnel. C’est fort. C’est profond. C’est le bonheur. C’est la tristesse.

Isabelle Desesquelles met des mots là où il n’y en a plus.



Porté par une écriture troublante, un roman d’une beauté incontestable. Chaque mot est pesé pour n’être que poésie. Chaque maux s’enfonce. Inoubliable Clémence.



« Toujours ne veut rien dire. Quand on le comprend, on n’est plus exactement un enfant. »
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Là où je nous entraîne

J’ai découvert Isabelle Desesquelles avec son Prix Fémina des Lycéens, et Je voudrais que la nuit me prenne. J’ai vu après qu’elle avait écrit plusieurs livres déjà. J’ai tout lu et ma libraire m’a prêté en avant-première son nouveau roman, Je ne l’ai pas lâché. Quel choc, on ne le voit pas venir et puis tout d’un coup on en est sidéré.

Dans Là où je nous entraîne, il est question d’une famille. Ils ont tout pour être heureux et ils le sont. Nous sommes en Corse, avec la Méditerranée pour horizon, avec un père qui apprend à ses filles la course à pieds dans le maquis, et une mère qui leur apprend à chatouiller une anémone des mers. Une enfance, pourtant, sous une menace et on la redoute. Il y a aussi MyPrecious, le chien des filles. Alors que l’on est embarqué dans l’histoire de Rachel et Paulina et leurs parents, la romancière nous embarque dans une autre famille. La sienne. Un autre drame vécu là aussi un jour d’été, et très vite, la magie opère entre les deux histoires qui finissent par n’en faire qu’une. La force de Là où je nous entraîne, c’est d’emprunter au réel et à la fiction le meilleur des deux. On observe, fasciné, comment la réalité et l’imaginaire se rencontrent, on entre dans ce mystère : d’où viennent les romans. On assiste à la fabrication de la fiction. Ce livre est une déclaration d’amour à la littérature. Et chapitre après chapitre, un suspense diffus monte, nous happe... jusqu’à la dernière page, bouleversante.

C’est tellement romanesque. Et vertigineux. Tellement inattendu aussi, profondément émouvant. À la fin, il y a cet étrange sentiment d’une paix, d’une tranquillité que procure parfois une lecture que l’on est pas prêt d’oublier et qui se dépose, avec cette sensation de ressortir plus fort, et moins vacillant, malgré la tempête traversée.
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Là où je nous entraîne





« Quel est la plus grande présence qu’une absence qui vous hante ? »



Le livre, point de jonction de cette famille fracassée.

L’enfant lit un livre qui se termine bien malgré la maladie de la mère fictive. Puis, la vraie mère de cette enfant meurt. La réalité emboîte la fiction et inversement. Deux voix, deux typographies nous entraînent dans ce roman tragique.



Les deux voix s’entremêlent pour nous raconter comment la famille a explosé quand un vieux souvenir a été découvert.



Cette famille c’est un père, Louis / Luiii, qui fait cohabiter chasse et course à pied dans son quotidien, il vit entre la traque et le dépassement de soi.

Sa femme, Zabé, n’a d’yeux que pour ses livres, ses traductions, Tolstoï. Elle lit, traduit, boit et mange dans son « lit-bureau » et l’idée d’etre le guide de ses filles ne semblent l’intéressée que trop peu. Tolstoï avant tout, la Russie comme obsession. Pourquoi ?



Rachel & Paulina, leurs deux filles, qui naviguent entre ces eaux, entre ces deux parents aux névroses accentuées. Comment ne pas dériver quand le secret de famille fini par éclore ? Les enfants trinquent, en premier. Comment faire autrement d’ailleurs quand les adultes ont encore leurs enfants intérieurs qui hurlent, pleurent, crient, inconsolables. La famille est tout sauf un écrin.



Quel livre ! Isabelle Desesquelles nous embarque entre fiction et réalité dans une histoire infernale aux douleurs psychiques et physiques. Les repères spatio-temporels tombent et s’effritent, comme si elle avait imbriquer deux livres en un. La douleur transperce les pages. La tragédie est increvable, l’engrenage familiale démarre dans les gênes. J’ai été déroutée, touchée, séduite, apeurée. Wow !



« J’ai toujours cette ivresse de charger mon sac de livres dès l’instant où je m’éloigne de mon antre, continue de bénir le poids au bout de mes bras quand je sors d’une librairie, d’éprouver la joie sans pareil d’une gamine dans la bibliothèque avec dans les mains deux inconnus, deux amis. »

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