400 pages de régal... Pas une minute de lassitude, un vrai bonheur...
Une histoire à la fois fantastique, tout en alliant des faits réels et historiques, une approche de conte, mais avec le sérieux d'un roman et une approche "philosophique" de cette "fuite" dans les arbres, qui apporte un regard neuf sur le monde "d'en bas".
Une plume particulièrement agréable à lire, fluide et qui image parfaitement le récit. Très vivement conseillé, la meilleure découverte de l'année 2015 jusqu'à présent !
Commenter  J’apprécie         60 ![Le Baron perché par Calvino Le Baron perché](/couv/sm_5953_1791546.jpg)
"Le Baron Perché" est un roman d'Italo Calvino. On peut dire de cet écrit qu'il mêle les genres : roman picaresque, conte philosophique ( et écologique ! ), roman d'aventures ou même récit d'apprentissages… Et pour cause : l'unique genre qu'Italo Calvino a choisi de pratiquer, c'est la légèreté.
Il a choisi d'être léger partout, tout le temps, autant que possible.
Et ça marche !...
J'ai été ébloui par ce roman du célèbre écrivain italien, où se concilie la légèreté, la profondeur, l'originalité et la puissance littéraire.
Un autre grand écrivain italien, l'auteur du "Nom de la Rose" et du "Cimetière de Prague", disait : "Les gens qui ne lisent pas n'ont qu'une vie, les pauvres : la leur."
La vie du baron Côme Laverse du Rondeau, héros de ce roman, a rejoint mes vies.
Que dire d'autre de ce roman exceptionnel ? Parler de sa bigarrure, de son picaresque jamais envahissant ? je vous laisse le bonheur de la lecture pour le découvrir !
D'une magistrale intelligence, un roman original et puissant comme seuls savent le faire les grands.
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L'écriture, bien que savoureuse, est datée et si j'ai apprécié l'originalité et l'idéal humaniste du livre, l'histoire m'a assez rapidement lassée au point que j'aie eu du mal à le terminer.
Chaque aventure de Côme est prétexte à de nouvelles réflexions philosophiques sur tel ou tel aspect de la société ce qui fait que les chapitres se suivent de façon peu naturelle.
Bref, pour moi, le genre "conte philosophique" touche à deux domaines distincts sans en satisfaire aucun pleinement.
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Que voilà un joli conte pour grands enfants ! J'ai aimé me laisser embarquer par le narrateur qui nous raconte l'histoire de son frère aîné.
Côme du Rondeau, à douze ans, décide de grimper dans un arbre et de ne plus jamais poser le pied à terre. Page après page on le regarde grandir, aimer, se battre...
Ce livre, sous ses airs naïfs, pousse le lecteur à se poser des questions sur ses propres choix, et sur la société humaine.
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Le baron perché fait suite au Vicomte pourfendu dans la trilogie Nos ancêtres du même auteur. Dans le même esprit que le Vicomte pourfendu mais nettement plus développé, Le baron perché est un conte philosophique centré sur un personnage atypique décrit par un membre de sa famille. Ici, Côme, âgé de 12 ans, décide de s'installer dans les arbres suite à un banal conflit familial et d'y rester le restant de ses jours. Son histoire nous est rapportée par son jeune frère, impressionné par l'entêtement et la quête de liberté de son aîné. Car en se démarquant ainsi du mode de vie de ses semblables, Côme se trace un destin que nul autre n'a emprunté avant lui. En s'infligant la contrainte de ne plus toucher terre, il s'affranchit de bons nombres d'obligations sociales. Côme est un original et se fait accepter en tant que tel. Dès lors, il est libre. Pour autant, il ne se coupe pas du monde qui l'environne. Bien au contraire, qu'il s'agisse du monde des hommes ou de la nature et des animaux qui peuplent les arbres, il l'explore sous un angle nouveau.
Et de jeune fou il pourrait bien se faire vieux sage.
Et Italo Calvino de nous entraîner de branches en chapitres à la suite de Côme, à un rythme effréné. Les 400 pages de la version de poche filent à la vitesse grand V pour le plus grand bonheur de l'esprit et de l'imagination.
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Ce conte romanesque est de la même veine que les deux autres romans de la série "nos ancêtres". Un style doux mais des caractères bien trempés, une poésie magnifique qui défile comme un roman d'Homère. Cette fable est souvent un peu folle mais elle s'appuie sur des grandes lignes de l'Histoire de l'Europe, on pressent les péripéties mais on est enivré quand même par les liens entre elles et l'inspiration de l'auteur. Le tout peut paraître léger mais il est lourd de sens et c'est la grande force de ce roman et de cet auteur.
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Pas mon roman de Calvino préféré, mais un roman plaisant tout de même. J'ai aimé l'histoire de ce jeune homme qui se retire pour vivre dans les arbres, et continuer à observer les autres d'en haut !
Commenter  J’apprécie         30 ![Le Baron perché par Calvino Le Baron perché](/couv/sm_5953_1791546.jpg)
Un livre fabuleux écrit en 1960 par Italo Calvino ayant par ailleurs écrit le « Vicomte pourfendu » ainsi que « Les villes invisibles ».
L'auteur a une écriture extraordinaire et des histoires merveilleuses, garnies de métaphores et de philosophie. Un livre émouvant et prenant.
Ce roman philosophique, gardant toujours un brin de suspens, parle d'un enfant insatisfait de sa vie qui, ne trouvant aucune solution, choisit de scruter la vie de différentes personnes aux comportements originaux en les guettant du haut d'un arbre duquel il ne descendra ou ne descendra pas au cours de sa vie.
L'auteur saura nous plaire par l'amour et la désespérance. Chaque élément et passage est positif et recherché. La mort est simulée par une bulle n'éclatant pas sur la peau. Et la tristesse est interprétée par l'envie de rejoindre le commun des mortels. Les changements de situations vous attacheront au livre comme si une corde vous y liait et le suspens davantage. La fin est imprévisible et ne peut qu'être prédite par l'intermédiaire d'un dieu.
Un livre de génie méritant une adaptation cinématographique. Le livre le plus touchant que je n'ai jamais lu et la fin la plus émouvante que le monde n'aie jamais inventée selon moi. Un chef-d’œuvre imprévisible à l'arrière-goût amère sur l'incohérence de la vie.
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Bien qu'ayant mieux apprécié l'humour sans détour du 'vicomte pourfendu', j'ai trouvé ce roman plus fin quand à l'exploration de la dimension humaine. Je dois admettre que j'étais en syntonie avec le baron perché dans ses branches. Ce côté d'indécrottable décalage qui permet le renouveau des relations sociales sous d'autres formes, un autre engagement. Il éclaire avec finesse et poésie les tenants et aboutissants du fonctionnement des idéalistes jusqu'au-boutiste, en découvrants avec douceur et caricature leurs possibilités et limites. En bonus petit clin d'oeil au roman de 'guerre et paix'. J'ai découvert qu'il fait partie d'une trilogie avec le vicomte pourfendu, il n'y a plus qu'a lire le troisième j'ai hâte.
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En tant que baron des livres auto-proclamé dans cette communauté, il me tardait de découvrir ce chef-d'oeuvre empreint d'une virtuosité, d'une ingéniosité technique qui n'a d'égale que la sensibilité indéniable d'un auteur mettant en scène le drame touchant d'un baron perché.
Italo Calvino est en réalité un poète qui a trouvé le tour de faire des romans. Un peu à la manière de Poe, qui produisait des nouvelles, ses récits fantastiques sont relativement brefs et surtout très inventifs. Dans son triptyque intitulé Nos ancêtres, l'auteur pousse la réflexion sur la condition humaine et l'histoire de la littérature en explorant et en redécouvrant ses formes les plus primitives, telles le conte et le mythe. Présenté sous le signe des Lumières du XVIIIe, le baron perché est définitivement le volet dans lequel l'humour est le plus léger, bien que la critique sous-jacente soit sûrement la plus élaborée.
Côme, garçon de douze ans, né d'une famille noble tout juste avant la Révolution Française, décide de faire une fugue dans les arbres en guise de protestation, seul moyen d'échapper à la férule de ses parents et des devoirs reliés à son état, à condition de ne jamais en redescendre. C'est donc de branches en branches qu'il mènera une existence ludique et périlleuse, jouissant de la particularité de son point de vue sur les autres, desquels il se retrouve à la fois au-dessus mais aussi en-deça, comme lors d'intempéries ou en cas d'urgence où il se retrouve totalement dépourvu, dépendant de leur charité. Cette révolte toute personnelle et originale du personnage principal, qui se déroule en marge de la Grande Révolution, est le point de départ du récit de Blaise, son petit frère. Ce dernier, en étant le narrateur du roman, permet une énonciation qui évoque l'oralité des légendes épiques. Cette révolte est aussi l'occasion parfaite pour Calvino de développer un conte philosophique qui prend les allures de la fable et dans lequel se multiplient les réflexions autant politiques que psychologiques, en somme sur les limites qu'imposent les lois autant naturelles qu'humaines à nos grandes aspirations.
Le style unique de Calvino se déploie ici de nouveau comme par enchantement. Dans un univers où se mêle à la perfection l'invraisemblable et le réel, il réussit à faire de Côme, son personnage, une figure aussi complexe que binaire ; tantôt, il est le héros d'un roman picaresque, tantôt le Socrate d'un Platon, ou le chevalier sentimental, tourmenté et amoureux de sa belle, ou encore le représentant de l'artiste, de l'homme moderne en quête de sens, de spiritualité et d'individualité dans un monde désenchanté, et tantôt, évoluant strictement dans cet univers sylvestre, il paraît bien innocent, limité, peu nuancé, comme le héros d'un essai plus ou moins simple destiné à divertir la jeunesse.
Bref, à mon sens Côme évolue finalement en hommage à ce grand art, représentant mille et une figures de la littérature tout en se présentant accessible à tous, d'un intérêt universel. En ce sens, à l'instar du mythe, le baron perché est riche de sens et ouvre la porte à une possibilité infinie d'interprétations.
Si on y retrouve quelques grands thèmes communs à chaque opus de la trilogie, tel la guerre et l'amour, on peut voir enfin dans l'histoire du baron perché, qui chemine ainsi entre ciel et terre, une allégorie, celle de l'écrivain et de son sort incertain dans une société qui se méprend nécessairement sur le rôle, l'action des agents qui en sont les observateurs, prenant ces derniers autant parfois pour des dieux que pour des demi-fous.
…
Bref, bref, bref, c'est un grand classique.
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Magnifique Conte philosophique
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1770. Côme, baron du Rondeau, monte à 12 ans dans un arbre pour protester contre les injonctions de ses parents, et décide de ne plus jamais en descendre. Il tiendra sa promesse, et passera sa vie perché dans les arbres, passant de l'un à l'autre pour se déplacer. Il prouvera ainsi à ses contemporains que l'on peut vivre libre et heureux en s'affranchissant des contraintes sociales et en s'élevant au-dessus de la médiocrité humaine.
Un conte philosophique original sur la liberté et l'écologie, regorgeant de fantaisie et de péripéties extravagantes. À lire absolument !
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L expression" il est perché" : d un coup me vient l idée que c est Calvino qui l à inventée au final...pour les personnes qui ne connaissent pas Calvino je vous conseille de foncer sur tout ses romans ou le titre associe un substantif et une épithète, le tout formant un couple insolite : le vicomte pourfendu, le chevalier inexistant....
Calvino avec son style part de postulats improbables voire extravagants voire impossibles...ou inhumains... pour construire des recits pétris d humanités. La découverte de Calvino m ouvrit à l époque une porte nouvelle de la litterature. Auteur unique et à part et vive le droit à la différence !!!
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Quel joli découverte que celle de cet auteur classique et de son baron perché. Le style est très agréable et l'histoire très poétique.
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Côme Laverse du Rondeau, de toute la littérature mon personnage préféré ! Derrière son idée de prendre de la hauteur pour voir le monde autrement, de reconsidérer toute chose dans la lignée intellectuelle des Lumières, il y a d'abord un garçon curieux et rebelle, mais surtout coriace en ses entêtements. (quitte à perdre son grand amour - je ne suis pas franchement fleur bleue, mais le dialogue de rupture tronqué avec Violante me fait frémir à chaque lecture depuis mes 14 ans) . Sa vie de Robinson des cimes, les accidents de l'histoire auxquels il participe depuis les frondaisons et les personnages joyeusement pittoresques inventés par Calvino font, pour moi, de ce livre, le summum du romanesque.
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Vivre dans les arbres pendant toute une vie sans jamais en redescendre.
S’échapper du carcan familial, du poids des conventions.
Grimper sur la plus haute fourche, voyager d’arbre en arbre, se nourrir d’animaux chassés, dormir enroulé dans une fourrure de bête, s’abreuver de l’eau d’une cascade, se perdre dans les feuillages verts.
Vivre perché envers et contre tous, envers et avec tous.
S’enivrer du parfum des femmes envieuses d’aventures rocambolesques et s’oublier dans l’amour de la seule qui en vaille la peine.
Lire, lire et encore lire...et puis écrire aussi.
Imaginer, inventer, élaborer des plans ingénieux.
Rencontrer des gens étonnants, batailler, partager.
C’est incroyable tout ce qu’on peut faire dans les arbres !
Et moi qui avais peur de m’ennuyer à la lecture de ce roman. C’est tout le contraire. J’ai adoré suivre Côme, ce personnage étonnant, excentrique, tour à tour rebelle, solitaire, meneur d’hommes, amoureux, défenseur de la nature, philosophe...
L’histoire se passe près de Gênes au siècle de Voltaire. Et cela n’a rien d’étonnant. La siècle des Lumières, c’est celui de tous les possibles, le siècle où les mots liberté et fraternité prendront tout leur sens.
Notre baron perché en est le chantre. Et si nous pouvions en être les fervents disciples...
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