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Critiques de Italo Calvino (691)
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Aventures

Observation aiguë de la société italienne contemporaine.....
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Aventures

Une vraie , belle découverte. Avec ses Aventures, l'auteur nous parle d'amour , de soi, de l'autre , de la vie, de l'art. L'amour qui nous grandi, qui fait mal qui nous fait choisir une vie plus qu'une autre, qui nous fait chercher toujours. Et pour paraphraser l'auteur , je dirais que ce livre nous fait " voyager en amour".
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Aventures

Un recueil de nouvelles de Clavino, l'un de mes auteurs italiens préféré.

Il essaye ici de raconter, à travers plusieurs histoires au titres proches (l'aventure d'un lecteur, d'une épouse, d'une baigneuse, d'un soldat, etc.), les rencontres impossibles, l'incompréhension des hommes, l'incommunicabilité dans le couple qui se forme ou se déforme. A chaque fois, les nouvelles ont un rapport avec la lecture, l'écriture et donc la littérature. C'est un très bon recueil à analyser pour la représentation de l'acte d'écrire et pour nous représenter aussi, nous lecteurs.

Après avoir parlé des amours difficiles dans la première, la deuxième partie raconte à travers deux mini-romans l'invasion dans la vie d'un couple et d'un homme, d'abord de fourmis, ensuite d'un brouillard qui envahit peu à peu la ville. Chaque histoire laisse une impression d'inachevé mais cette intrusion et sa progression est aussi symbolique que dans les histoires sur l'amour.

C'est un recueil méconnu, une bonne surprise et un recueil à méditer.
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Collection de sable

COLLECTION DE SABLE d’ ITALO CALVINO

Six nouvelles qui parlent de collections, d’une personne qui récupère un flacon de sable de chaque plage visitée, des différentes textures et couleurs, des souvenirs qui y sont liés. Des vieilles cartes de navigation, des monstres en cire, les gravures de la colonne Trajan ou des dessins de timbres poste.

Huit nouvelles sur le Japon, Kyoto et ses temples aux jardins Zen propices à la méditation, ces temples qui semblent immuables depuis des siècles mais qui sont régulièrement reconstruits à l’identique car ici ce n’est pas l’ancienneté qui importe mais la permanence de l’architecture.

Trois nouvelles sur le Mexique avec un arbre pluri séculaire dans les environs d’ Oaxaca et une évocation dans les ruines de Palenque.

Enfin trois nouvelles sur l’Iran clôturent ce livre dont une sur le mirhab, son orientation et sa symbolique dans les mosquées d’ Ispahan.

Petit livre assez court, puissamment évocateur et pour ceux qui ont eu la chance de visiter ces pays ou ces lieux, CALVINO vous les fera revivre avec chaleur en quelques pages.

C’est un CALVINO différent de celui du Vicomte Pourfendu ou du Chevalier Inexistant, loin de l’Oulipo également c’est un CALVINO poète en voyage qui a écrit ce très beau livre.
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Collection de sable

Quelles richesses incroyable dans Collection de sable!

Ma quatrième lecture d'Italo Calvino n'est pas une fiction, avec l'imaginaire si particulier de l'auteur. Non; Cette fois, ce sont de courtes chroniques pleines de sens, de sagacité et d'interrogations que me propose le père de Marcovaldo. Ce sont des visites et cheminements d'un promeneur curieux et éveillé!

Quand Italo Calvino visite une exposition ou une ville immense, il utilise à plein son statut privilégié de voyageur. Calvino a la grâce et sait, à merveille, nous la faire partager. Son tour des jardins de Kyoto est fabuleux et tellement reposant!... Et ce culte du feu, alors!... Et cet arbre bimillénaire du Mexique, donc! Je me suis régalé et suis arrivé à la fin avec regret et envie de poursuivre ces randonnées ailleurs!

Les grands auteurs sont capables de cela: Vous emmener, même lorsque vous n'êtes plus dans leurs pages!
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Collection de sable

Les textes réunis ici sont très divers et leur lecture est source de grand plaisir tant la pensée de l'auteur est riche et prolifique. Animés par son esprit encyclopédique ils entraînent dans le sillage de sa curiosité et de surprises en découvertes. Ecriture généreuse profonde et légère d'Italo Calvino (1923-1985) qui offre en un seul livre la possibilité d'une multitude de lectures dont chacune constitue une expérience en soi. Une rencontre fortuite, heureuse, bref lumineuse. Le recueil regroupe un ensemble de textes écrits à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingts, publiés pour la plupart à cette époque en Italie, dans La Republica et le Corriere della Sera.



« Collection de sable », introduction à la première partie et qui donne son titre au livre, donne la tonalité d'ensemble du volume. Visitant une exposition parisienne consacrée à des collections bizarres (sonnailles à vache, billets de train, grenouilles naturalisées, insignes de la collaboration sous l'Occupation etc.), Italo Calvino se prend à imaginer à partir des fioles remplies de sables du monde entier d'une vitrine qui l'a fasciné quels morceaux de sa mémoire aurait bien pu y enfermer une collectionneuse inconnue...



Le livre est construit selon le principe d'une série de variations où le motif de la collection, comprise comme trace de toute forme de connaissance plus ou moins organisée, est récurrent ; ce motif permet d'appréhender à travers les disciplines les plus diverses - peinture, sculpture, archéologie, histoire, linguistique, philosophie, littérature, épigraphie, mathématiques ou optique - l'éphémère et le durable, le visible et l'invisible, l'image et la représentation, la parole et l'écriture ; A la manière de l'archéologue, l'écrivain s'attache à faire parler des fragments de connaissance et tente de les assembler. Ces assemblages suscitant toujours plus de visions, la lecture prend vite un tour labyrinthique plutôt jouissif.



Des pérégrinations muséales sont prétexte à d'érudites explorations de la pensée, mais conduites comme le ferait un conteur. Sorte de méditation poétique où l'étrange a aussi sa place. le côté savant de l'exercice peut aussi bien céder le pas à une rêverie voyageuse communicative et parfois drolatique. Se jouant de l'espace et du temps, Italo Calvino embarque le lecteur, de collections de tableaux, de gravures et d'objets de musées, en périples cartographiques et en planisphères, pour le transbahuter des côtes d'Espagne à celles du Nouveau Monde, puis le faire revenir en Basse Mésopotamie, berceau antique de l'écriture cunéiforme, et aux origines d'un alphabet miraculeux formé d'une collection de vingt-deux signes. Allers-retours vertigineux où l'on apprend à composer avec une nouvelle vision du monde, à repenser la géographie intérieure de ses propres itinéraires ou paysages, à reconsidérer le langage et la communication en examinant, pourquoi pas, des noeuds (« Dites-le avec des noeuds ») ou à redécouvrir l'écriture par les images et vice-versa.



C'est dans la deuxième partie, "le Rayon du Regard", me semble-t-il, que les notions d'éphémère et de durable sont approchées de la manière la plus sensible, à travers l'évocation des sculptures de l'artiste romain Fausto Melotti (1901-1986) au Belvédère de Florence, mais aussi à travers les pages très émouvantes consacrées à sa lecture de "La Chambre claire. Note sur la photographie" quelques semaines avant la mort de Roland Barthes ; ou encore grâce à la réflexion archéologique magnifique suscitée par les fouilles d'une immense propriété romaine des environs d'Ortebello (« le cochon et l'archéologue »), ainsi que par la narration érudite de l'épopée sculptée de la colonne Trajane à Rome. Et toujours Italo Calvino nous fait la grâce de nous parler de ses innombrables lectures. "La lumière dans les yeux" donne une idée des parcours exploratoires livresques auxquels peut s'adonner et s'absorber l'écrivain.



Les deux essais sur la ville - "la ville écrite : épigraphes et graffitis" et "la ville pensée" - livrent une réflexion, étourdissante par le raccourci, sur l'évolution de l'espace urbain européen depuis l'Antiquité et la place de l'inscription écrite dans la sphère publique, appuyée sur un commentaire éclairé de l'essai d'Armando Petrucci "L'écriture entre idéologie et représentation". "La rédemption des objets", évocation de l'anthologie personnelle de Mario Praz, ébauche une logique du collectionnisme : le rapport homme/objet, la possession, sont analysés sous un angle passionnant.



Philosophe et conteur Italo Calvino révèle dans cet essai son goût irrépressible pour les fables et les aventures excentriques. Des automates, construits à Neuchâtel au XVIIIe siècle, évoquent avant l'heure par leur aspect troublant, des androïdes de science-fiction ; la poésie des lieux imaginaires s'impose à propos du Dictionnaire des lieux imaginaires d'Alberto Manguel ; "La géographie des fées" est l'occasion de nous parler d'un savant angliciste italien, Mario Manlio Rossi, ou de Jules Verne ; les monstruosités du docteur Spitzner et les merveilles des faits divers, réjouiront les adeptes de sensations morbides ou d'extravagances. Mais des pages encore plus extraordinaires sont réservées à deux créateurs de mondes imaginaires : un inventeur de timbres poste imaginaires, Donald Evans (1945-1977), et Luigi Serafini, inventeur du Codex Seraphinianus (éd. Franco Maria Ricci), un univers unique doté d'une langue imaginaire, non encore déchiffrée à ce jour.



Mais ceci n'est qu'une première lecture.













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Contes italiens/Fiabe italiane - Edition bi..

N°799 – Septembre 2014.



Contes italiens (Fiabe italiane) – Italo Calvino – Folio Bilingue.



Comme dans tous les contes du Moyen-Age , il y a des châteaux forts, des forêts mystérieuses, des monstres qu'on doit tuer pour conquérir la fille du roi et c'est bien entendu un pauvre berger, c'est à dire un homme du peuple qui y parvient et qui épouse la princesse. Partout il y a de l'or et de l'argent, du cristal, symboles de pureté et de richesse mais aussi des ogres, des magiciens et des fées, des sortilèges, des malédictions, des superstitions et bien entendu des personnages fantastiques comme celui de « nez d'argent »(naso d'argento) ou « Colas poisson » (Colas Pesce).



Ces véritables contes philosophiques, destinés autant aux adultes qu'aux enfants ont, comme toujours un côté didactique et moralisateur. Pour les adultes, ils véhiculaient le respect de l'aristocratie qui gouvernait les peuples et dont il n'était pas question de contester le pouvoir mais aussi sacralisaient la religion qui entretenait son emprise sur les hommes par la peur de l'enfer. Ils promouvaient le voyage, c'est à dire l'expatriation parce que la terre ne suffisait pas à nourrir tout le monde, incitaient au mariage, présenté comme un point de passage obligé de la vie d'un être humain avec son côté merveilleux et amoureux mais qui était surtout destiné à l'asservissement de l'épouse et à la procréation, c'est à dire à la production de chair à canon puisque les guerres étaient (et sont toujours) traditionnellement l'occupation première des hommes. Ils donnaient à penser, même si cela était illusoire, que les gens du peuple pouvaient accéder, souvent par le mariage ou par la bravoure, à l'aristocratie, c'est à dire sortir de leur condition et progresser ainsi dans l'échelle sociale. Ils préparaient les enfants à la vie en général avec les tabous, les interdits, bien entendu toujours transgressés, mais aussi l'hypocrisie, la trahison, le mensonge, toutes choses qui caractérisent bien la condition humaine.



Que peut-il rester aujourd'hui de cette tradition populaire, quand deux mariages sur trois se terminent par un divorce, que les églises sont vides , que le pouvoir politique est de plus en plus contesté, que les fonctions officielles sont désacralisées, que la violence des jeux vidéos remplacent les contes des fées ?



En réalité cette œuvre résulte de la commande en 1950 d'une radio nationale qui demanda à l'auteur de réécrire en langue italienne des contes populaires originellement transcrits en dialecte ou transmis oralement comme dans la plupart des pays, pour qu'ils soient diffusés ensuite à l'antenne. Ce fut sûrement un travail long et fastidieux de recherche (chaque conte est attaché à une région), de choix, d'écoute, de collationnement et d'écriture pour lequel Italo Calvino[1923-1985] a obtenu en 1959 le prix Bagutta décerné chaque année dans un esprit d'indépendance par les membres du jury.



Cette dimension fantastique se retrouve tout au long de son œuvre. Il a en effet toujours été attiré par la littérature populaire, la fable, le symbole. Il me reste peut-être un peu de mon âme d'enfant ou peut-être pas mal de naïveté mais cela m'a procuré une lecture agréable, une sorte de dépaysement en même temps que le plaisir de la découverte d'une langue cousine qui est aussi une musique.



©Hervé GAUTIER – Septembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Contes italiens/Fiabe italiane - Edition bi..

Challenge Pavés 2015/2016 (763 pages)

Challenge MULTI-DEFIS 2016

Item : Un conte (Fanta-Ghiró the Beautiful)





Italo Calvino a accompli au XXème siècle ce que les frères Grimm avaient entrepris un siècle plus tôt : collecter les contes et légendes pour les réunir en un recueil remanié. "Italian folktales" est le résultat de ce travail. Cet ouvrage rassemble exactement 200 contes collectés dans toute l'Italie.



À la base, un seul conte m'intéressait véritablement : "Fanta-Ghirò the Beautiful" [conte n°69] qui a inspiré Lamberto Bava dans sa réalisation des téléfilms de "La Caverne de la Rose d'Or", saga qui a bercé mes Noël d'enfance. Je dois avouer une petite déception après la lecture de ce conte : il est très/trop bref. Naïvement, je pensais trouver quelque part une collection de romans dans le genre "Narnia" qui complèterait le côté inachevés des téléfilms alors qu'en réalité il ne s'agit que d'un conte de quatre pages. Heureusement, on y retrouve la confusion du roi (Romualdo dans l'adaptation) qui tombe amoureux du général ennemi (Fanta-Ghirò déguisée en homme) et la fameuse scène du lac. Malheureusement, la condition féminine en prend un sacré coup ! C'est un peu machiste...



Je ne vais pas faire le commentaire de chacun des 200 contes, ce serait inutile et laborieux. Je vais me contenter de quelques constats. Tout d'abord, les contes sont très variés. En cela, le recueil est similaire à celui des Grimm. En effet, il y a aussi bien des contes de fées ("Giricoccola" [n°50]) que des contes à caractère plus religieux "Jesus and St. Peter in Sicily" [n°165]. On remarquera la présence de contes très marqué par la culture italienne et son histoire comme par exemple : "Nero and Bertha" [n°106] que l'on peut traduire par "Néron et Berthe". D'autres sont plus exotiques et parle de l'Espagne, de l'Angleterre ou d'autres pays encore plus lointain. Et puis, bien évidemment, il y a les grands classiques sous une forme ou une autre comme "Le petit chaperon rouge" que l'on redécouvre avec "The Wolf and the Three Girls" [n°26] ou "Uncle Wolf" [n°49] ; mais aussi "La Belle au bois dormant" ("Sleeping Beauty and Her Children" [n°139]) qui malheureusement fait ici ni plus ni moins l'apologie du viol puisque "l'amour du prince était si intense" qu'elle en accouche des jumeaux alors qu'elle dort encore… Et d'en rajouter avec "Ils vinrent au monde affamés, mais qui les nourrirait si leur mère reposait là comme une femme morte ?" Ah bah oui, c'est ballot pour le prince qui se retrouve comme un c** avec deux marmots sur les bras !



Un recueil très complet qui s'ajoutera sans problème (quoique certains passages soient discutables…) aux contes de Perrault, Grimm, Andersen, Andrew Lang et j'en passe. Si l'on apprécie la mention à chaque fin de conte de sa région/ville italienne d'origine, on regrettera qu'il n'existe à ce jour aucune version intégrale française. Ne parlant pas couramment l'italien, je me suis rabattu sur la version anglaise, la seule complète et accessible pour moi.
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Contes italiens/Fiabe italiane - Edition bi..

Immense travail ethnologique.
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Contes italiens/Fiabe italiane - Edition bi..

Très beau choix de contes italiens, originaux et méconnus de ce côté-ci des Alpes. Je vous le conseille vivement si vous vous intéressez aux contes. Ou si vous voulez exercer votre italien, Calvino étant l'un des meilleurs ambassadeurs de cette langue.



A quand une édition de l'intégralité de ces « contes italiens » (4 tomes quand même) en poche, en français ou bilingue ?

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Contes italiens/Fiabe italiane - Edition bi..

Avec peut-être un siècle de retard, Calvino a fait le tour de l'Italie pour compiler les contes traditionnels qui survivent principalement par le bouche à oreilles.



J'en ai lu une version traduite et épurée et j'en suis bien heureux. Si l'exercice est intéressant, les contes eux-mêmes sont inégaux (ce n'est pas la faute de Calvino). Me dire que j'ai lu une sélection des meilleurs d'entre eux me convient parfaitement.
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Contes italiens/Fiabe italiane - Edition bi..

Œuvre de commande par laquelle débuta le jeune Calvino, que ce recueil qui devait être exhaustif des contes, légendes et récits traditionnels de toutes les régions d'Italie, la plupart du temps traduites de leur dialecte d'origine.
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Cosmicomics

Ce recueil de nouvelles peut être divisé en quatre parties, qui ont d'abord été publiées séparément.



La première partie se nomme Cosmicomics – bien que le ton soit plus tragicomique que comique. Chaque nouvelle prend pour point de départ une citation d'un article scientifique, le plus souvent d'astrophysique, et développe à partir de là une trame narrative que nous raconte un personnage qui a tout vu, tout fait, avant tout le monde. L'histoire se déroule sur la lune, dans l'espace, sur une planète en formation, parmi les premières formes de vie terrestres, ou au tout début de l'univers. le côté scientifique n'est vraiment que le point de départ ; il s'agit de fables le plus fantaisistes possibles et non de science-fiction, comme l'indique l'auteur en préface. Les évènement extraordinaires qui se produisent peuvent rappeler la manière dont Cyrano de Bergerac prétend aller sur la lune ; il y a une imagination presque enfantine.

Chaque histoire, à travers ses personnages informes, irréels, ou faits d'animaux préhistoriques personnifiés, sert d'analogie pour les interactions sociales humaines : les commérages, la vie en voisinage, les enfants qui jouent, les nouveaux venus qui emménagent dans le quartier, leur intégration à la communauté et leur manière d'être vue par "ceux qui étaient là avant", la nostalgie, l'introspection, et en thème récurrents l'amour, la séduction, la jalousie, la déception amoureuse ou la séparation.

Parfois drôles, parfois amères, parfois touchantes, les anecdotes du narrateur errent entre fables et purs délires. L'aspect le plus marquant, qui ressort de l'ensemble de cette partie, est sans doute la mélancolie et la nostalgie avec lesquelles sont évoqués la quête éternelle de l'amour et la fatalité du destin qui sépare les couples. Les quelques pointes d'humour et le ton léger du héro renforcent, par contraste, cette impression.



La seconde partie du recueil, titré Temps Zéro, est une vraie déception. On ne retrouve plus les aspects humains qui font les histoires de Cosmicomics si géniales, et il n'y a même plus de trame narrative. Les nouvelles dans Temps Zéro se perdent dans des circonvolutions à propos de concepts abstraits comme le temps ou la division cellulaire ; le narrateur prétend expliquer des choses simples de manière complexe, sans direction précise ; le discours est décousu, abscons, il n'y a plus rien à ressentir ou à en attendre.

De plus, le style d'écriture n'a rien à voir avec ce qu'il était dans Cosmicomics ; à la place des phrases claires et simples de longueur moyenne, on se retrouve avec des longues phrases qui s'étendent sur un paragraphe ou une page, avec des propositions intriquées les unes dans les autres.

Si vous aimez Cosmicomics pour son côté humain, vous allez détester Temps Zéro et son babillage sans fin pseudoscientifique/vraiment mystique.



La troisième partie et la quatrième partie sont titrées Autres histoires cosmicomiques et Nouvelles histoires cosmicomiques ; elles sont plus courtes et reprennent le style de la première partie, mais cette fois je ne trouve pas que les nouvelles ont autant de puissance évocatrice.



En bref, je ne regrette pas d'avoir lu ce livre, mais c'est juste grâce à la partie Cosmicomics, qui elle seule vaut le coup.

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Cosmicomics

Ce petit recueil de nouvelles est un petit bijou d'érudition et d'imagination.

Le décalage entre les "contes" racontés de manière un peu naïve, et les connaissances physiques, biologiques... sur lesquelles ils sont construite rend la lecture drôle et agréable, avec la sensation d'apprendre ou de confirmer des savoirs pris dans les revues scientifiques

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Cosmicomics

Qfwfq est notre héros tout au long de ces douze nouvelles concoctées par Italo Calvino dans les années soixante. Qfwfq ? Eh bien oui, c'est comme cela qu'il s'appelle, et ses copains de l'époque ne sont pas mieux lotis : le capitaine Vhd et sa femme (dont Qfwfq est un peu amoureux), la petite Xlthlx, et puis aussi Pfwfp et bien d'autres encore.

Mais il faut comprendre que cela se passait il y a très - très - longtemps. Un temps où la Lune frôlait la Terre au point qu'on pouvait presque la toucher, pourvu qu'on ait une échelle. C'est d'ailleurs ce que faisait Qfwfq pour aller y ramasser le lait (qui était d'ailleurs presque du fromage blanc).

Je vous sens bien incrédules, et pourtant… Considérez seulement ces Apsaras, vous savez ces vraiment jolies filles qu'on croise parfois, eh bien elles sont nées du grand barattage de la Mer de lait. Et allez voir à Angkor si vous ne me croyez pas !

Ainsi, voyez-vous, il n'y a rien de bien étonnant qu'à une certaine époque, on ait pu aller ramasser du lait sur la Lune. Et c'est loin d'être la seule activité un peu surprenante à laquelle s'adonnait Qfwfq et ses amis. Mais je ne vous en dis pas plus, sinon Italo ne sera pas très content que je déflore ainsi son travail "presque" scientifique soigneusement rassemblé dans ce délicieux petit recueil.
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Cosmicomics

Tous les chapitres de Cosmocomics commencent par un baratin qui ressemble à un extrait sec et insipide d'un manuel de physique,d'astronomie ou de géologie,et décrit comment se sont formés les systèmes solaires à partir de nébuleuses,comment l'univers a démarré d'un point plus petit qu'un atome,comment l'orbite de la lune a changé il y a longtemps,les dinosaures ont disparu ,l'espace s'est courbé,étendu etc.....

Sur chaque sujet,notre narrateur Qfyfq (un palindrome) se lance immédiatement.Son ton particulier,omniscient,allègre,égocentrique,infaillible,ridicule,est reconnaissable,d'une logique exacte,qu'il parle de sa vie comme mollusque,dinosaure,être lunaire avant la couleur,ou de la vie avant qu'il y ait une forme,quand toute la famille vivait sur une nébuleuse,ou sur un point avant l'espace.
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Cosmicomics

Idée géniale à la base de ce petit recueil de nouvelles savoureuses et délicieusement oniriques, qui vient satisfaire un phantasme irréalisable : projeter le lecteur à la naissance du monde, à l'extrémité des lointaines galaxies, et même dans la peau d'un dinosaure! Le tout, cerise sur le gâteau, par un auteur fort savant sur les concepts sous-jacents et néanmoins bourré d'humour.



Toutes les nouvelles n'ont pas la même saveur mais c'est souvent drôle, parfois vraiment joli, comme ces enfants qui jouent aux atomes sur la courbure de l'espace-temps et s'envolent accrochés à une grappe de galaxie naissante; ou ces marins qui n'ont qu'à lever les bras pour toucher la lune, et y bondir d'un saut léger.



Ma préférée va à 'Tous en un point", merveilleuse allégorie du big bang qu'aurait déclenché une plantureuse femme en ouvrant les bras pour semer la farine du monde à tout va.



Dépaysante, instructive et réjouissante lecture!
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Cosmicomics

Dans ce recueil de nouvelles divisé en quatre parties, nous suivons les récits de Qfwfq. Ce personnage sans âge a été témoin de toutes les évolutions de l'univers jusqu'a aujourd'hui.

La quatrième de couverture est intrigante et je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce livre. Je dirais pour commencer qu'il m'a fait rire et sourire souvent. Italo Calvino y a fait preuve d'une imagination débordante. La troisième partie, Temps zéro, m'a un peu moins captivée que les autres, sans pour autant que je puisse dire que je m'y suis ennuyée. Au contraire, ce livre est très divertissant et original.

En bref, si vous voulez voyager un peu dans l'espace, je recommande !



Challenge ABC 2017/2018
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Cosmicomics

L'année dernière, je découvrais Italo Calvino avec son bondissant Marcovaldo.

Comme ce dernier, quoique dans un registre un peu différent, Qfwq m'a enchanté, surpris et captivé dans son voyage depuis le commencement de notre bel univers.

Ce héros de toujours, promène sa gouaille à travers galaxies, années lumières et chutes continues. Il raconte au lecteurs ses divers états et non états dans un cosmos en formation ou un monde en évolution.

Cosmicomics, ce serait "L'univers connu pour les Nuls", en infiniment plus drôle... Ou comment cette pancarte en carton, observée par Qfwq, m'a plongé dans le vertige des années lumières en me tordant de rire.

Italo Calvino tangente même Borgès et sa Loterie de Babylone, avec les paris lancés sur l'avenir avec (k)yK.

Ces douze récits passent vite, qu'on en redemande d'autres la fin du livre venue... Comme au terme du chemin parcouru en compagnie de Marcovaldo.



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Cosmicomics

Publié en 1968, acheté en 88, lu en entier en 2020. Comme Dune, fait partie des livres de ma bibliothèque que je ne suis pas parvenu à finir… il y a 32 ans !

Pour celui-ci, un petit hommage à mon cher oncle Bernard de Fréminville qui a l'art de nous raconter des histoires lors des repas familiaux. Il a su m'appâter en nous expliquant la nouvelle contenue dans "Cosmicomics" : un homme, situé sur une galaxie distante de deux-cent millions d'années-lumière brandit une pancarte indiquant "JE T'AI VU". S'ensuit toute une réflexion et un échange, un élargissement à d'autres galaxies et un héros-narrateur qui se pose plein de questions. Mélange d'humain et de son environnement, insensible au temps et aux époques.



Une poésie et un sens de l'absurde. Totalement irréel, sur la base d'une vision improbable des choses. La force de ce livre est qu'il donne un esprit au temps, au cosmos, aux objets qui ne peuvent nous parler, depuis la singularité du big bang à la coquille des mollusques rapportée au sens de la vision.

Pas vraiment de la SF, le titre me semble parfait pour vous prévenir de ce que vous y trouverez. Une poésie digne d'un Bradbury qui aurait dérapé sur un astéroïde en forme de peau de banane.

L'auteur se base bien évidemment sur quelques vérités scientifiques, y juxtapose une vie à peu près normale pour jouer sur la situation ou l'anachronisme scientifique.

Vous raconter les péripéties et les nouvelles qui sont plus des tableaux que de véritables histoires serait vous gâcher un grand plaisir. Et j'en serais d'ailleurs totalement incapable. Je crois qu'il est impossible d'écrire comme Italo Calvino et tant mieux !



Ci-dessous très léger aperçu de certaines idées utilisées :





Par exemple au début de l'Univers, il n'y avait qu'un point. Imaginez ce que cela donne d'être tous amassés de manière punctiforme !

Une autre : au début, la Lune était beaucoup plus proche de la Terre. Et le phénomène de marée était donc nettement plus prononcé. Il suffisait de s'approcher en barque pour pouvoir changer de planète, à la pleine Lune.




Lien : https://pdefreminville.wixsi..
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