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Citations de Izumi Shiga (24)


Welcome to the Hotel California.*
Ce n’est qu’au collège que j’ai compris le sens des paroles. Il s’agit du destin, le destin qu’on accepte. Il est toujours possible de quitter l’hôtel, mais il est impossible de partir.

*La fameuse chanson des Eagles
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Je m’étais occupé jusqu’au bout de ma mère, et en plus, j’avais sauvé la vie à un chien noir ! Il n’y avait rien à redire. La très légère fierté que j’éprouvais, oh, si légère, était le seul bien que je possédais.
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Vous n’avez pas l’impression qu’une maison inhabitée, même s’il n’y a plus personne dedans, c’est comme une boîte où on peut laisser enfermés ses souvenirs ?
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Une ville est définitivement anéantie quand les hommes l’oublient.
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Reiko a mis le chaton dans un panier qu'elle avait apporté et elle est sortie de la maison. Le soleil du crépuscule brillait sur la ville déserte avec un éclat blanc. Après avoir posé le panier sur le siège, comme elle allait s'installer au volant, je l'ai attirée contre moi sans un mot. Elle ne m'a pas repoussé.
"Je reviendrai bientôt." Le lobe de mon oreille a senti le souffle tiède de sa voix.
Quand j'ai levé les yeux tout en respirant l'odeur de ses cheveux, un paon à la cime d'un poteau électrique, enveloppé du rouge pâle des nuages, pointait un regard perçant vers le sol, puis il a gonflé ses ailes comme s'il allait fendre l'air du soir pour venir s'y poser.
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Cet été-là, je l'avais passé à ruisseler de sueur sous un soleil de plomb, écartant les herbes et les feuilles dans les rigoles des rizières ou les ruisseaux, à la recherche de grenouilles. A bout de souffle, je m'arrêtais un moment pour regarder le ciel, le vent traversait les rizières, soufflant au-dessus de ma tête dressée au milieu de la mer des épis verdoyants. Le bruit des vagues résonnait lourdement dans ma tête vide de pensées.
Si un orage me surprenait, j'allais m'abriter sous un arbre et je regardais la rizière éclairée par la lumière verdâtre des éclairs. La forêt d'un vert dense où s'enchevêtraient les feuillages bruissait sous le vent mêlé de pluie, comme un être étrange tremblant de tous ses membres verts. J'étais trempé jusqu'aux os, les grenouilles s'agitaient dans leur boîte en plastique. Je savais bien que si le tonnerre grondais, je devais m'éloigner des arbres, mais je n'avais aucun autre endroit où me réfugier. La seule chose que je pouvais faire était d'essayer de me protéger.
Les souvenirs que j'avais oubliés se bousculaient dans ma mémoire. Cependant, ils ne se recoupaient pas avec le paysage qui s'offrait à mes yeux. Ils flottaient dans le cosmos, je ne savais plus moi-même où je me trouvais. En fait de nostalgie, mon coeur se serrait jusqu'à éclater. Les larmes m'ont assailli. Il n'y avait personne pour me voir mais je me suis accroupi pour cacher mon visage en larmes, j'ai mis la main sur mes yeux. Un long moment, je suis resté à sangloter sans bruit, à cause du paysage disparu à jamais.
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C’est pour ne pas se laisser étouffer par l’angoisse qu’on cède la place à l’indignation. Moi aussi, j’ai hurlé ma colère
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J’étais morte de peur, mais en regardant les étoiles briller, il m’a semblé que je comprenais quelque chose. Je ne trouve pas de mots pour expliquer ça, en tout cas, j’ai senti quelque chose. Comment dire, que j’appartenais à ce monde, que ma vie avait un sens…
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Chaque endroit me rappelait des souvenirs. Chaque chose me rappelait des gens. La mémoire n'était pas dans ma tête, elle était au bord de la route, elle était au détour d'une rue. Les souvenirs affluaient à ma mémoire. De même qu'on se souvient d'une ville, de même la ville se souvient de nous. Je pense que je fais partie de la ville, tout comme la ville est une partie de moi-même.
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Il arrive qu’on se fasse des ennemis sans le vouloir. Après la catastrophe, les relations humaines sont devenues compliquées. Quand je pense à la profondeur de la blessure qu’on a infligée à l’homme de tout à l’heure, c’est pénible pour moi aussi. Mais le plus dur, c’est que je suis parfaitement impuissant à partager sa douleur.
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A la question : « La radioactivité ne vous effraie pas ? », que puis-je répondre, sinon que j’en ai pris l’habitude. Je ne me vante pas. C’est comme la peur de mourir, au bout de trois jours, l’homme s’habitue. Il est bien plus effrayant de vivre sans savoir ce qu’on a devant soi. Oui, quoi de plus terrible que de vivre sans connaître l’avenir ?
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Le stade de l’ironie ou de l’humour noir était de loin dépassé. Quand la réalité devient surréaliste à ce point, que peut-on faire sinon prendre le parti d’en rire ?
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Depuis la catastrophe, je n'avais jamais emmené ma mère dehors. A présent qu'elle était morte, il était peut-être un peu tard, mais je voulais lui montrer la rue au moins une fois avant qu'elle n'aille dans l'autre monde.
Le quartier avait les couleurs de l'aurore, comme habité par une présence divine. Au-delà de la gare, le soleil venait de se lever sur la mer et une brume dorée brûlait d'une chaude lumière. Les montagnes derrière moi étaient revêtues de couleurs vives, quelques nuages roses flottaient ça et là dans le ciel. Le visage inondé par la lumière du soleil levant, ma mère m'a semblé heureuse. La tête inclinée sur sa poitrine, les yeux fermés, elle avait un visage dépouillé de tout regret, lavé de toute souffrance.
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Il y a des choses que les hommes ne pardonnent peut-être pas mais qui sont pardonnées, malgré tout.
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Le chien levait le museau, cherchant à identifier le visiteur. Il hésitait, ne sachant s'il devait aboyer devant l'intrus ou agiter la queue en face de son sauveur. De toute façon, je n'avais rien sur moi à lui donner à manger. Sans nourriture, il ne devait pas y avoir grande différence entre les bons et les mauvais. J'ai regardé l'animal, d'un air de lui dire de ne rien attendre de moi. Parce que tu sais, mon vieux, moi non plus, depuis le sinistre, je ne mène pas une vie digne d'un être humain.
A-t-il lu dans mes pensées, j'ai surpris dans ses yeux une lueur de renoncement. Avançant sa tête pitoyable, il s'est traîné vers l'étang, a posé ses pattes sur la bordure en pierre et s'est penché pour boire. Il était tellement décharné que la peau de ses joues ballotait. Une corde attachée à un perchoir était passée à son collier. S'il fallait que les gens abandonnent leur animal, au moins, qu'ils lui laissent sa liberté, bon sang ! Est-ce qu'ils aimaient mieux laisser crever leur chien plutôt que d'avoir des comptes à rendre s'il se mettait à errer partout ? L'eau a dessiné des cercles autour du museau noir et le ciel qui se reflétait dans l'étang s'est déchiqueté. Il ne faisait pas de doute que l'eau était une véritable soupe d'éléments radioactifs.
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Ca ne suffit pas de s'indigner contre l'énergie nucléaire, si on considère que la société que les hommes ont créée pour les hommes est également la cause de la souffrance des animaux, il me semble que chaque individu doit porter la responsabilité de cette faute.
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Avec l'explosion de la centrale nucléaire, la colère a envahi tout le monde, sous prétexte que la vie avait été chamboulée. La colère naît de l'inquiétude. C'est pour ne pas se laisser étouffer par l'angoisse qu'on cède place à l'indignation.
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Je haïssais mon pays natal comme je me haïssais moi-même. La haine me permettait de ne pas être confronté de plein fouet à la mort de Misuzu. J’évitais de regarder le problème en face. Cependant, celui qui ne peut que se haïr ne saurait mener une vie digne de ce nom
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Qui aurait l’audace de juger si j’ai oui ou non fait le bon choix en décidant de ne pas partir [note : de la zone d'exclusion] ?
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C'est le lendemain matin que j'ai appris la mort de Misuzu. Le professeur principal nous l'a annoncée avec des larmes dans la voix. Moi, j'avais la tête vide. Deux fois seulement au cours de ma vie, j'ai connu cet état. La première fois, quand Misuzu est morte, la deuxième fois, quand la centrale nucléaire a explosé.
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