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Critiques de Jack Kerouac (551)
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Sur la route

Ca passe ou ça casse. Pour moi, ça casse. L'effort de l'année. Il ne sera pas dit que je n'ai pas essayé. Ca m'étonnerait que je retente de lire un Kérouac de sitôt. J'ai besoin de gaieté, d'espoir. Franchement je n'ai éprouvé aucun plaisir. Ces longues errances à travers les Etats Unis m'ont assommée. Chaque détail soigneusement exposé, je n'y ai pas trouvé grand intérêt. C'est stérile. "La technique de l'instant", moi qui suis amoureuse des "riquiquis" et de l'épuration, je suis à l'opposé de ce que j'aime. Je ne suis pas du tout entrée en empathie avec les héros. Et puis ça commence à dater, les négres, le rapport aux femmes...Même si je n'ai pas forcément été très choquée, autres temps, autres moeurs.

Hop, je suis contente de passer à autre chose.

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Sur la route - Le rouleau original

Ce livre, ça faisait des années que je le voyais dans les listes de livre à avoir lu dans sa vie.

Le titre du livre est exactement ce dont parle le livre. Kerouac décide de partir explorer les États-Unis en stop, bus... Voilà comment commence ce roman. Jamais vraiment satisfait il va repartir souvent de villes en villes, croisant ses vieux potes régulièrement...

Tout dans sa structure fait de ce livre un ovni littéraire : une préface très longue, pas de chapitre et des allers retours dans les personnages aussi important que sur la route.

J'ai adoré pouvoir m'immerger dans la beat génération que je ne connaissais que de nom. Grâce à l'original (où les noms n'ont pas été modifiés) j'ai pu me renseigner sur toutes les personnes nommées. De plus, Kerouac nous embarque dans sa folie de rencontres, de voyages, de descriptif des lieux, de musique... Dans sa folie à lui : toujours en recherche d'amour, de passion, de beauté idyllique... Tel un homme espérant trouver dans son réel, son imaginaire ! Un insatisfait utopique en quelque sorte.

Il va nous montrer l'anticonformisme, la façon de penser de cet beat génération qui ne s'encombre pas de pensés triviales... mais aussi la "décadence" de cette beat génération : drogue, sexe, alcool ...

Pourtant, j'aurais aimé avoir plus de descriptif des personnages. Il décrit très bien l'aspect physique mais j'ai eu du mal à cerner les caractères, pensées de chacun et cela m'a amené à un certain essoufflement dans ma lecture qui à durer quelques pages. Heureusement, Kerouac décide de partir visiter le Mexique et là je suis repartie dans ma lecture.

La fin est tout aussi surprenante que le reste du livre..

Un livre que j'ai apprécié. Il fait partie des livres qu'on n'oublie pas mais sa structure m'à donné du fil à retordre...

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The Town and the City



Dans ce premier roman de Jack Kerouac, l’on passe au fil des pages de The Town – Galloway, petite ville de la Nouvelle-Angleterre, à proximité de Boston – à The City, New York. Dans ce passage d’un lieu à l’autre, que l’on pourrait d’abord imaginer comme un classique désir d’ascension sociale en littérature, l’on assiste au contraire à une forme de déclassement, dans lequel l’accès à la grande ville est tout sauf gage d’une vie meilleure.



Au centre de ce déclassement, une famille de huit enfants, les Martin, que nous suivons à partir des années 1930 jusqu’aux années d’après-guerre : trois filles, cinq garçons – auxquels le narrateur s’intéressera d’ailleurs davantage, une seule des trois sœurs, Liz, prenant une importance au fil du récit – que nous voyons grandir, devenir adultes, ou adolescent pour Mickey, le petit dernier, et qui finissent par suivre des chemins plus ou moins tracés par leurs aptitudes et leurs envies.



Peter, alter ego romanesque de Jack Kerouac, sera celui qui bouleversera bien sûr davantage les normes et les attentes de ses parents, tout en permettant au lecteur de s’échapper du prisme familial pour découvrir un ailleurs, géographique par des voyages en mer, culturel par des amitiés underground new-yorkaises. Alors, certes, lorsqu’on connaît la vie du romancier, l’on se rend compte de la part autobiographique présente dans The Town and The City, mais ce n’est pas à mon sens ce qui importe le plus.



Ce premier roman est en effet, et avant tout, le portrait d’une Amérique en pleine mutation, avec la Seconde Guerre Mondiale comme catalyseur, à cause de laquelle la nouvelle génération ne se retrouve plus dans le monde qu’on lui propose, et qui permettra à la Beat Generation de s’épanouir, tout comme la Première Guerre Mondiale en France avait permis l’avènement du surréalisme.



Portrait sous la forme d’une fresque familiale, malgré tout, et au contraire de la suite des œuvres de Kerouac, éminemment classique, empli de superbes descriptions de lieux ou de personnages qui lui donnent vie, et dans la lignée d’auteurs américains comme Steinbeck ou Carson McCullers que j’apprécie particulièrement.



En somme, un vrai régal littéraire que je n’oublierai pas de sitôt, même si j’ai trouvé les dialogues parfois artificiels, manquant tout autant de dynamisme que de réalisme.
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Sur la route

Ayant lu - et adoré - ce livre adolescente, j'ai pris le risque de le relire, comme ça, pour voir.

Eh bien la magie a refonctionné, si ce n'est que les personnages qui me fascinaient ado, là je les ai abordés avec beaucoup plus de distance, forcément, on change en prenant de l'âge. Mais tout le reste, la route, la musique, le refus de la monotonie et du train-train, m'ont de nouveau embarquée dans ce livre.

Même si cette fois, j'ai plus noté les conséquences moins drôles: la pauvreté, l'alcoolisme, la défonce, les enfants semés en cours de route et les filles larguées. Et une étrange ressemblance avec notre monde actuel.

Dans l'ensemble, une relecture salutaire.
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Sur la route

J’ai un rapport particulier à Sur la route. Certains lecteurs ne sont pas arrivés à rentrer dans l’histoire alors que sur moi ça marche du feu de Dieu ou du tonnerre si vous préférez. J’ai l’impression, de remonter le temps et de voyager avec les personnages, de voir ce qu’ils voient, je partage leurs galères, etc, etc…

C’est un road trip qui tient à la fois de la poésie (Certaines descriptions sur les paysages sont juste d’une beauté à pleurer) et de la folie (celle de Neal Cassady notamment qui est un mec complètement barré et aussi un exalté qui s’extasie de tout). Les personnages sont loin d’être irréprochables mais pour moi tellement drôles et attachants. Et dans le livre 2, il y a tout un long passage sur William Burroughs que j’ai redécouvert avec fascination. Ce gars, quel génie dans son genre !

Et les moments qui se déroulent dans les boites de jazz, décrits par Kerouac sont mémorables aussi tant ils sont vivants et…exaltants (oui pour le coup je me permets une répétition ). Moi qui ai quand même côtoyé quelques musiciens et écumé pas mal de salles autrefois, je retrouve un réalisme dans les impressions et les sensations qui sont dépeintes par l’Auteur. Toutefois, ces passages peuvent être un poil longuets et alors l’ennui menace, surtout que c’est très répétitif.

On ressent le besoin de faire des pauses. A mon sens ce n’est pas un livre qu’il faut lire d’une traite mais plus sur la durée pour ne pas se lasser. C’est bien là le seul petit bémol du bouquin.

Au final Sur la route reste une invitation au voyage et à la liberté !
Lien : https://goodbyetoromanceblog..
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Les clochards célestes

Parti de Los Angeles à midi sur la plate-forme d'un train de marchandises pour arriver à San Francisco dans la soirée, Ray Smith (le narrateur, alias Kerouac), poète et chercheur en bouddhisme zen, nous emmène dans ses pérégrinations dans l'Ouest américain : au menu quelques soirées arrosées, des retrouvailles avec ses amis nomades, et surtout quelques ascensions dans la Sierra (au sommet du Matterhorn californien), aux abords de Frisco (le mont Tamalpais) et dans les monts Cascades où notre guide sera employé durant un été à surveiller les départs de feu au sommet du pic Désolation.

C'est en haute altitude que Kerouac, en communion avec la Nature, comme dépouillé de son enveloppe terrestre et délivré de sa quête obsessionnelle du sens de la Vie, écrit ses pages les plus belles et les plus émouvantes. Voir défiler les saisons, écouter les oiseaux, s'émerveiller de la physionomie changeante des montagnes depuis un promontoire inexpugnable, se faire tout petit sous l'orage, puis, rassasié, redescendre pour retrouver ses semblables...
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Les Anges vagabonds

" On the road again"... ( 1980 - Willie Nelson)

Ah! Les années 60 et la " beat generation"

Toute une génération chargée d'espoirs nouveaux, de ce besoin de voyages, de grands espaces et ce refus de la vie ordinaire, besogneuse des parents!

Nous sommes nombreux à l'avoir rêvé, voire vécu.... le temps d'un voyage en stop, train, bateau à travers la france, l'europe, ou plus rarement  l'afrique, ou l'asie.

De Kerouac, c'est mon premier contact littéraire. Il était temps... maintenant que la carte vermeille a été supprimée !

L'auteur Ti Jean, deambule de New-York à Mexico, Tanger, Paris, Londres à la rencontre de ses alter-ego, poètes en mal de liberté. Et ce, au prix fort :les drogues en tous genres avilissent et détruisent leurs organismes.Une petite place pour Jésus et Bouddha côté spiritualité plus reposante.

"J'ai envie de m'arrêter parfois"

" Mais ma route m'entraîne toujours"

" Désir de concrétiser un symbole"

" De posséder l'unique beauté"

"Que l'on nomme "liberté"

(Michel Couringe _ la route 1968 )

La fin de l'aventure est proche, le besoin de stabilité se concretise avec la retraite de sa mère, qu'il accompagne. En fait, c'est elle, la personne stable et modératrice de son entourage.

Un style d'écriture très particulier se dégage de cette prose  qualifiée de "pop art littéraire ". Si le texte peut être fuide, parfois haché, et reste agréable à suivre, nombreux sont les passages très "décousus " et le lecteur doit imaginer les enchainements logiques... Les "psychodysleptiques" (drogues  en tous genres: alcools forts, cocaïne, opium, heroine, cannabis fumé ou en galettes, peyotl... agissent-ils fortement sur cette prose hachée ? ... et un texte s'envole ! À nous lecteurs de saisir le sens de ces circonvolutions littéraires .

Il aurait donc été dommage de ne pas avoir,_ une fois au moins _ lu mes rêves de jeunesse _  toxiques exceptés _ si bien exprimés par Ti Jean, chef de file de cette "beat génération ".

Donc 4/5 pour ce rappel... "du temps ou j'etais jeune.... du temps d'avant.." pour parodier un certain Jacques Brel...

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La grande traversée de l'Ouest en bus et autr..

Lorsqu’on attend que tombe la neige, un soir d’hiver au coin du feu, quelle bonne lecture que le road trip de Kerouac.

Rouler dans un bus depuis la cote Ouest à travers les montagnes sauvages, c’est l’occasion de rencontres inattendues.

Plus tard, découvrant la galerie de personnages qu’il croise à New York, j’aime bien le regard et l’écriture de Jack qui nous livre ses "Esquisses de Manhattan".

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L'océan est mon frère

Premier roman de Jack Kerouac, écrit en 1942 alors qu’il n’a que 21 ans. Mis de côté par son auteur, le livre est publié à titre posthume il y a dix ans aux États - Unis et sort maintenant en France à l’occasion du centenaire de sa naissance.



L’océan est mon frère , c’est la rencontre, dans un bar new-yorkais, entre Wesley Martin, marin solitaire, sans attache et peu loquace, et Bill Everhart, assistant de littérature anglaise à l’université Columbia, idéaliste et bavard. L’ universitaire, coincé dans une vie un peu étriquée et qui rêve d’« une vie qui ait du sens, avec une impulsion », est fasciné par Wesley et la liberté qu’il incarne et, sur un coup de tête, décide d’embarquer avec lui sur un paquebot de marine marchande en partance pour le Groenland.



Ce récit est visiblement en partie autobiographique puisque Kerouac était étudiant à Columbia et s’est lui-même engagé dans la marine marchande à 20 ans en 1942. Le personnage de Bill lui permet d’exposer sa vision sur un certain nombre de sujets, politiques ou sociétaux et celui de Wesley semble incarner ce besoin de liberté, cette envie de fuir et de tailler la route que l’on retrouvera ensuite dans son œuvre.



J’ai eu un peu de mal à entrer dans le roman avant d’être touchée par ces personnages et l’ambiance assez fraternelle sur le bateau. Je connais très mal Kerouac et ce livre m’a donné envie de le découvrir.
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Sur la route

Sur la route est le genre de livre qui me fait peur. Je l'ai lu car j'essaie de lire des "classiques", mais ce fut un échec. Je me suis ennuyée, beaucoup de répétitions, de détails superflus. Je vois ce qui a pu bouleverser plusieurs générations de lecteurs, cette quête existentielle, pour se trouver, s'accomplir, pour donner un sens à sa vie. Mais je n'ai pris aucun plaisir à le lire.

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L'océan est mon frère

D’origine canadienne, Jean-Louis Kérouac ou Jean-Louis Lebris de Kérouac dit Jack Kerouac (1922-1969), est un écrivain et poète américain. Les œuvres les plus connues de Kerouac, Sur la route (considéré comme le manifeste de la Beat Generation), Les Clochards célestes, Big Sur ou Le Vagabond solitaire, narrent de manière romancée ses voyages à travers les Etats-Unis. L’Océan est mon frère qui vient de paraître, est un roman inachevé (1942) et inédit de l’écrivain.

Wesley Martin, jeune marin a déjà beaucoup roulé sa bosse, que ce soit sur terre à travers les Etats-Unis ou sur mer aux quatre coins du monde depuis une dizaine d’années. Actuellement à New York, il profite de cette pause pour boire des bières et prendre du bon temps. Dans un bar il fait la connaissance d’un groupe d’amis et il va se lier avec Bill Everhart, enseignant à Columbia. Nuit bien arrosée, discussions passionnées et Bill de prendre conscience de sa condition, une petite vie étriquée entre son père impotent et le couple de sa sœur. Wesley lui semble une révélation, lui l’homme libre avec un esprit de pionnier. Sur un coup de tête il décide de quitter son job universitaire pour s’engager dans la marine marchande aux côtés de Wesley…

La première précision qui s’impose : oui, il s’agit d’un inédit, oui, il s’agit de plus du premier roman écrit par Kerouac et oui, encore, il est inachevé, mais contrairement à ce qu’on pourrait craindre et qu’on a pu constater dans d’autres cas similaires, c’est un très bon roman ! Même la notion d’inachevé ne prête pas à conséquence, le bouquin tient très bien ainsi et si ce n’était la ponctuation finale et ambigüe […] on peut très bien imaginer qu’il s’achève là.

Le roman n’a rien de maritime puisque tout se déroule avant le départ du navire. Il y est question de politique, la guerre est déclarée, certains des intervenants ont combattu en Espagne contre Franco, résolument antifascistes, d’autres prônent le communisme et voudraient aller en Russie, discussions dans les bars avec le groupe d’amis ou de rencontres. Quand Bill décide de s’engager, les deux compères vont rallier Boston en stop, où ils s’engageront sur un navire marchand participant à l’effort de guerre. Ce voyage « décoiffant » pour Bill jamais sorti de ses bouquins est l’occasion pour les deux hommes d’évoquer leur vie, deux vies bien opposées on s’en doute, ce qui ne fait qu’exciter Bill à muer vers cette fameuse liberté qui n’était qu’un concept intellectuel pour lui jusqu’alors.

Une très belle scène assez émouvante à Boston quand Wesley rencontre impromptu, sa femme Edna. Car notre héros est marié mais l’a larguée comme on largue les amarres, irrésistiblement attiré par l’océan. Edna qui l’aime encore et l’attend.

La fin du roman se passe sur le navire, chacun a un job bien précis à accomplir, puis c’est l’heure du départ, le navire marchand escorté par un destroyer s’élance sur les mers où dans les profondeurs guettent des sous-marins allemands… Des hommes jeunes, plein de vitalité et d’espoirs, affamés de vie, quel sera leur destin ? Honnêtement, je ne vois pas comment le roman aurait pu se terminer autrement.

Si on part du principe que dans un premier roman un écrivain met beaucoup de lui-même, si on compare ce texte avec sa biographie on y trouve de multiples détails qui abondent dans ce sens. On peut même avancer que Wesley et Bill sont deux facettes de Jack.

Vous lirez ce bouquin parce qu’il est bien écrit mais surtout parce qu’il est terriblement frais, il y règne une certaine naïveté et un genre d’optimisme qui font plaisir à rencontrer, une denrée qui semble épuisée de nos jours.



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Sur la route

Qu'il est difficile d'écrire une critique sur ce livre....



Si l'on s'en tient à l'histoire et à l'écriture c'est très moyen. Il faut être amateur de littérature américaine (ce que je ne suis pas ) et bien s'accrocher pour suivre les aventures d'Est en Ouest et d'Ouest en Est de Kerouac et de sa bande.



Si en revanche on note ce que le livre représente, tant dans sa forme physique (le fameux rouleau de 36 mètres) que dans son héritage, alors ce monument mérite 5 étoiles.



J'ai personnellement été dérouté par l'écriture et perdu dans l'histoire, et n'ai donc pas vraiment réussi à lâcher prise et à me laisser porter par le "beat". Beaucoup de critiques sur Babelio pointent le fait que c'est un livre qui mérite du repos, de la digestion et que l'on ne prend conscience de sa force que des années plus tard, cela fait seulement quelques mois que j'ai fini ma lecture mais je sens déjà que mon avis sur ce livre change et se bonifie, alors j'attends.



Une dernière note multiculturelle, je trouve que l'excellent film Easy Rider (Dennis Hopper, 1969) reprend ces mêmes codes et procure ce même sentiment de liberté et de lâcher prise.
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Sur la route

Lu dans sa version la plus originale c’est-à-dire la retranscription fidèle du rouleau de 36 mètres écrit en 3 semaines selon la légende du 2 au 22 avril 1951 et sans aucun retour à la ligne. Le récit autobiographique des voyages de Kerouac où il ne se cache pas derrière le pseudo de Sal Paradise. Le résumé tient en quelques lignes là où le roman s’étend sur plus de 450 pages : Jack Kerouac rencontre Neal Cassady. Une amitié fraternelle et un goût immodéré de l’aventure doublé d’une soif de liberté vont les jeter sur la route afin de traverser dans un sens puis dans l’autre près des 4500 kilomètres du territoire américain. Leurs pérégrinations se ponctuent d’orgies d’alcool, de drogues et de filles, de grandes envolées philosophiques sur la condition humaine et de galères liées essentiellement à l’argent qui s’envole à peine encaissé.

Mais ce roman désormais un grand classique ne peut se résumer à cela. Voilà, de mon humble avis, quelques-unes des facettes brillantes et magiques de ce roman

Roman témoin de son temps, de l’état des mentalités de la société américaine d’alors. Certaines phrases sorties de leur contexte font grincer des dents lorsque Neal parle des afro-américains ou lorsque Kerouac peint leur ultime virée au fin fond du Mexique. Pas mieux pour l’image de la femme dans le roman, toujours oscillant entre la sainte figure et la prostituée des rues. Une manière de mieux comprendre peut-être l’origine des problèmes sociaux des Etats Unis aujourd’hui. Roman contestataire sur ce mode de vie sédentaire du petit bourgeois capitaliste d’une Amérique bien-pensante qui rejette toutes formes de différences et oublie d’où elle vient.

Roman d’une quête spirituelle : un Dieu attendrait Jack et Neal au bout de la route quelque part dans ses étendues sauvages de l’Amérique profonde. Il est omniprésent dans le texte et les deux hommes y font sans cesse allusion à tour de rôle.

Hymne profond à la vie et à la jeunesse qui pousse à vivre intensément chaque nouvelle rencontre, qui pousse à l’aventure sans peur en assumant les galères, les accidents de parcours, les bielles qui coulent et la voiture au rebus...

C’est la quête identitaire d’un jeune homme partagé entre sa soif des vastes plaines américaines - grande aventure sauvage pied au plancher avec sa tribu d’amis - et son attachement aux valeurs familiales qui imposent sobriété et sédentarité. L’amitié de Jack Kerouac et de Neal Cassady (ou de Sal Paradise et de Dean Moriarty, selon la version que vous lisez) est faite de fraternité, d’admiration profonde jusqu’à pousser Jack à tout sacrifier pour son ami. L’influence est telle que la personnalité de Jack s’écrase pour laisser au « grand Neal » toute la place et ce dernier – légèrement mégalomane - la prend sans douter de son bon droit. On dit souvent qu’il faut lire Kerouac avant quinze ans parce qu’après c’est trop tard... Alors pour ma part c’est déjà bien trop tard mais j’y ai pour le coup retrouvé un peu de mes quinze ans et cette impulsion vitale sacrée qui irradiait chaque instant. Celle qui jette en avant sans se soucier des conséquences, juste pour la beauté du geste, pour ne pas regretter, pour juste être là, ici et maintenant.

Roman générationnel qui se revendique de la Beat génération où la quête mystique passe par l’abandon de tout confort matériel pour se laisser mener sur les autoroutes de la vie à la rencontre de l’Autre pour trouver au bout du chemin un peu de Soi.

Enfin roman fleuve d’un poète moderne, écrit au kilomètre, réécrit encore et encore. Cette prose narrative spontanée à nulle autre pareille qui nous emporte d’un souffle ou nous laisse au bord du chemin est incomparable. Elle se teinte des émotions de Jack, des couleurs du paysage, de l’odeur du kérosène et des tacos mexicaines, elle est or, elle est poussière. Elle est un vaste diorama qui met en scène en son cœur palpitant, un auteur mythique dans des paysages sauvages à couper le souffle sur un air de be bop qui rend fou.

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Sur la route

On avait quoi, 16-17 ans, la vie devant nous et Kérouac dans la poche. Épris de liberté, on rêvait des grands espaces, des plaines immenses, d'infini et d'absolu…



Et puis le BAC a remplacé Kérouac dans nos poches, le rêve américain a fait place aux partiels qui ont rythmé nos vies de chiens, les jobs d'été ont fait office de voyages et puis nos carrières, nos jours chômés et l'usine sont devenus nos réalités.



On ‘touche pas aux mythes, ça je le savais, on ‘rouvre pas un livre qui nous a servi d'attrape-rêve des années durant… ça, Kérouac pour moi aujourd'hui, c'était sûr, il ‘frait plus rien à la vieille bourge que je suis devenu et que j'aurais montré du doigt avec mes cheveux gras mal lavés… aujourd'hui, mon brushing ne souffre pas les doigts plein de bitume d'un Dean ou d'un Sal paradise... Pourquoi mais pourquoi j'ai rouvert ce putain de bouquin ? Pour me rendre compte que le rêve américain c'est fini ? Que les grands espaces dont je rêvais n'ont d'égal que le lit king size que je viens de me payer ? Que les beatniks sont devenus des vieux cons loufoques qui me font marrer le soir venu quand je m'affale devant mon grand écran ?



L'été commence plutôt mal pour moi qui ‘va pas partir si c'est pas en all inclus et les pieds dans l'eau… Les grands espaces, ok mais avec un minimum de confort quand même… Kérouac, vieux clodo de la beat generation, le mythe à lui tout seul, je l'ai brisé aujourd'hui, en rouvrant un livre interdit que j'aurais dû bien sagement garder fermé dans ma bibliothèque…. Responsable de la mort de l'Himalaya, moi ? L'été commence mal, va, je vous le dis.



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Les clochards célestes

Une vie à 100 à l'heure. Contée d'un souflle, sans reprendre haleine. Des voyges, des lieux, des personnes et au milieu de tout ça pleins de questions.
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Sur la route

Je me suis ennuyée d'un bout à l'autre. Classique ou pas , il n'y a pas de fil conducteur à part une route que les 2 personnages principaux suivent...

Une route plate, longue au rythme de leur musique rock à plein tube. Je n'ai quasiment rien retenu. Vite oublié pour moi.
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Sur la route

J'abandonne ma lecture, je pense reprendre ce livre par petite bride même s'il est dépourvu de chapitre je ne sais pas si c'est parce que je viens de finir l'écoute du livre "L'usage du monde" de Nicolas Bouvier qui m'a vraiment beaucoup plus avec un vrai voyage et découverte de pays, mais là pour ce que j'ai lu c'est plus le mode de vie d'une jeunesse, le plaisir de découvrir la vie, le sexe et la drogue, ce n'est pas dépourvu d'intérêt mais je ne dois pas être dans l'état d'esprit en ce moment pour lire ce roman.
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Sur la route

Entièrement d'accord avec Alice Zeniter. J'ai lu le rouleau original que je trouve très difficile à lire. Je n'ai éprouvé aucun plaisir à cette lecture. Je ne doute pas que ce livre a marqué l'histoire et a permis à certaines figures telles que Bob Dylan à éclore mais le lire aujourd'hui, quel ennui!
Lien : https://www.youtube.com/v/Em..
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Pic

Dernier livre écrit par Kerouac, il se démarque des autres car il est sans doute le seul de ses romans qui ne soit pas autobiographique.

Ce n'est pas son roman le plus mémorable, mais j'ai pris encore une fois énormément de plaisir à le lire.

Pic, alias Pictorial Review Jackson, est un enfant noir de dix ans qui doit quitter sa Caroline du Nord natale suite au départ de son grand-père à l'hôpital, et suit son grand frère venu le chercher pour aller vivre à New York puis en Californie. Le récit se passe dans les années 50 et sans surprise, le style de ce roman, dont le narrateur est le jeune Pic, est relâché et colle au langage parlé d'un gamin noir, du sud des Etats-Unis, de cette époque.

Contrairement aux autres récits de Kerouac, celui-ci est frais, gai, dynamique, peut-être parce qu'il a pu sortir de son corps, de son âme peinée, sombre, pour entrer dans celle de ce gamin plein de vie, peu-être s'est-il lâché, à quelques semaines de sa mort. On y découvre les Etats-unis de cette époque à travers son regard, la pauvreté, mais aussi la musique - le jazz, cher à Kerouac -, la population noire, les grandes métropoles, le paysage américain.

L'oralité de ce livre et ce personnage tout innocent tout neuf de Pic, un oisillon qui sort de sa coquille, le rend délicieux à lire.

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Les clochards célestes

"Mais tandis que tous prenaient place ou déambulaient çà et là, je vis qu'il était le seul à ne pas avoir l'air d'un poète __ encore qu'il le fût indiscutablement. Les autres étaient des zazous intellectuels, binoclards, avec de longs cheveux noirs comme Alvah Goldbook, ou de joli poète délicats et pâles comme Ike O'Shay (en complet-veston), ou bien même des Italiens de la Renaissance, à l'allure patricienne et loin-du-siècle, comme Francis Da Pavia (qu'on eût pris pour un jeune prêtre), ou encore de vieux ribauds anarchistes à nœud papillon, tout ébouriffés, comme Rheinhold Cacoethes.Il y avait même quelques gras petits pères tranquilles à lorgnon comme Warren Coughlin. Et tous ces futurs génies poétiques étaient là, attifés de diverses façons avec leurs vestes de velours râpées aux coudes, leur souliers éculés, leurs bouquins émergeant de leurs poches..."
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