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Citations de Jackie Copleton (135)


A l'ombre de notre camphrier, je fabriquais des fleurs artificielles en soie brute pour mes cheveux tandis que Yuko dessinait sur des feuilles vierges de papier de mûrier.
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Résolution de problèmes
Haragei : le terme est composé de hara (ventre) et de gei (art). La plupart des dictionnaires le définissent comme l'acte, verbal ou non verbal, mis en oeuvre pour influencer d'autres individus en faisant appel à son expérience personnelle ajoutée à l'intention de résoudre un problème mutuel. Haragei permettra aux gens d'atteindre à une compréhension mutuelle sans confrontation.
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Si l'on oubliait un instant notre pays de naissance, nous étions devenus des Américains typiques comme en témoignaient la Buick que nous conduisions, les appareils ménagers que nous achetions, les heures de cocktail auxquelles nous sacrifiions avec complaisance. Mais pour certains de nos voisins, nous resterions à jamais l'ennemi, en particulier pour ceux dont les fils, les oncles, les camarades de travail n'étaient pas revenus des jungles asiatiques, des villages français ou de l'océan que nous nous partagions. Kenzo ignorait les commentaires à mi-voix, le racisme affiché. L'Amérique nous avait donné une seconde chance et il lui en était reconnaissant.
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Même sur ce nouveau continent le passé nous avait suivis. Les maisons jaunes et bleues bâties sur la colline surplombant les eaux me rappelaient celles qui se penchaient sur les pentes de Nagasaki. Une chose que je ne pouvais dire à Kenzo, mais à mesure que les jours se changeaient en semaines puis en mois, je me trouvai incapable de masquer ma détresse.
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Je lui expliquai pourquoi il nous était impossible, à Kenzo et à moi, de rester et de vivre dans cette ville avec nos morts. Il nous fallait partir en un lieu si contraire au nôtre et tellement différent que toute notre énergie serait consacrée à l'étrangeté de nos nouvelles existences.
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Déviation culturelle
Kiza : des modèles particuliers de déviation par rapport à la norme de comportement dominante irritent parfois certaines catégories de personnes. On les appelle kiza (qui dérangent l'esprit). C'est tout particulièrement vrai d'un acte de déviation dont on estime qu'il résulte d'un effort délibéré visant à imiter certains modèles d'une autre culture considérée comme supérieure à celle de la communauté. Ce jugement semble s'appliquer de la façon la plus ostensible aux individus qui paraissent suivre obséquieusement les modèles de comportement occidentaux.
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La honte
Haji : dans son livre Le Chrysanthème et le Sabre, Ruth Benedict dit que les Japonais vivent dans une culture de la honte emblématique, qui exige l'approbation extérieure de la bonne conduite d'un individu. Certains insistent cependant sur le fait que les Japonais intègrent individuellement des principes de comportement et ont une conscience profonde de leur conduite personnelle, qu'ils soient ou non exposés aux regards extérieurs.
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Le chant des criquets
Mushi-no-ne : à l'automne, suzumushi (une variété de grillons), matsumushi (une variété de criquets) et korogi (criquet commun) se mettent à chanter. Ce chant d'insectes touche une corde sensible au coeur des Japonais. Ils y perçoivent un mélange de tristesse et de solitude car leurs crissements évoquent tout à la fois la fin d'un été brûlant, l'arrivée d'un hiver rigoureux, la courte durée de vie de ces insectes et, par association, la mutation de la vie
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Ces journées en compagnie de Jomei sont des rubis de joie.
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Un talisman
Omamori : nombreux sont les Japonais qui continuent à porter une amulette religieuse achetée dans un sanctuaire ou un temple. Elle consiste en une bande de papier, de plastique ou de bois, sur laquelle sont inscrites une bénédiction ou une prière. On la place dans un joli petit sachet en tissu que l'on porte autour du cou ou dans un portefeuille, ou encore suspendu dans une voiture. Les gens portent omamori, croyant ou espérant avec conviction qu'il les protégera de la malchance, ou leur apportera l'aide des divinités dans l'accomplissement de leurs voeux.
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(..) et la plaque bouddhiste au mur :
Nous mangeons, excrétons, dormons et nous levons, c'est là notre monde. Tout ce qu'il nous reste à faire ensuite - c'est mourir.
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Engi : dans la philosophie bouddhiste, engi est la loi absolue qui gouverne la mutation du monde phénoménal dans lequel toutes les créatures vivantes doivent mourir, là où rien n'est permanent. Dans son emploi séculier, engi signifie présage ou chance. On dit d'un rêve de serpent qu'il est de bon augure et d'un rêve de serpent qu'il présage de mauvaises choses. Les talismans porteurs de chance ont la faveur des boutiquiers qui les arborent dans leurs vitrines. Parmi eux, les flèches d'exorcisme (hamaya), le râteau en bambou décoré (kumade) et la silhouette d'un chat séducteur (maneki-neko).
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Les preuves de leurs existences allaient disparaître trop rapidement pour n'être plus réduites qu'à des albums de photographies, des objets de souvenir et des chimères de nos mémoires.
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Kenzo avait la certitude que le Japon ne pourrait plus durer bien longtemps maintenant que les Russes fauchaient nos troupes en Mandchourie et que les Américains occupaient Okinawa, maintenant que de jeunes garçons juste assez âgés pour avoir une petite amie s'efforçaient délibérément de diriger les avions sur les navires ennemis.
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C'était ces usines en bordure du port qui avaient précipité la bombe sur notre ville.
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L'esprit combatif
Konjo : il s'agit d'un mot-clé pour comprendre le stoïcisme japonais que pratique la population masculine depuis l'époque féodale. Un homme qui possède konjo est hautemenr valorisé : rien ne saurait l'arrêter dans l'accomplissement de son devoir car, quoi qu'il arrive, il acceptera délibérément d'endurer des conditions insupportables. Ainsi konjo est le symbole de l'esprit masculin.
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Un journaliste parla de l'invasion de la Mandchourie par les Russes. L'URSS nous avait frappés à peine quelques heures avant que la bombe ne soit lancée. Le Japon était en guerre contre un nouvel ennemi.
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Tout semblait se consumer ou était déjà brûlé. Les plantations de chanvre étaient en flammes et un corps calciné pendait à un poteau électrique. La chaleur dégagée par certains de ces brasiers était si forte que j'étais obligée de changer d'itinéraire et de revenir sur mes pas pour tenter de franchir les murs de flammes. Que dire du tramway comme cuit par un four géant, les rails de ses voies tordus vers le ciel et ses statues de charbon noir dans l'habitacle? La carcasse d'un cheval gisait au sol, aussi grêle qu'une bûche consumée. Des cadavres flottaient à la surface de la rivière où ils avaient dû se jeter pour rafraîchir leur peau ébouillantée. J'avais l'impression que le monde s'était retourné comme un gant à l'envers. C'était çà, l'enfer, çà ne pouvait être que çà.
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Dois-je parler des horreurs que j'ai vues? Encore aujourd'hui elles me semblent si irréelles. Les tombes du cimetière de la ville avaient été éventrées par l'explosion et les morts marchaient parmi nous. Le sol était tapissé d'éclats de verre au milieu desquels marchaient des enfants sans chaussures, leurs pieds ensanglantés réduits en charpie. Certains avaient d'étranges motifs gravés sur leur peau exposée. Un homme à la machoire fracassée était figé en un hurlement silencieux. Je passai à côté d'une femme assise par terre qui essayait de nourrir son bébé. Elle leva vers moi les haillons sanglants:
- Aidez mon fils, il ne veut pas manger.
Il n' y avait plus d'espoir pour l'enfant. La pluie se mit à tomber, chargée et noire. Beaucoup plus tard, je compris que c'était elle qui avait fait saigner mes gencives et tomber mes cheveux par touffes entières lors des jours qui avaient suivi. Un vieillard sortit d'une maison d'un pas chancelant en levant un balai.
- Ecrasez l'ennemi, criait-il comme une litanie.
Plus j'approchais de l'école, moins les créatures encore vivantes que je croisais en chemin ressemblaient à des humains, leur chaire noire ou rouge écarlate comme la peau d'une grenade mûre, leurs pieds nus. Les chaussures s'étaient fondues à l'asphalte encore chaud. Une femme passa en courant, nue jusqu'à la taille, sa peau étirée derrière elle comme une cape. Les visages étaient horriblemet gonflés par les brûlures, l'odeur de chairs brûlées et de charbon de bois étouffait mes narines. D'autres blessés gisaient là où ils étaient tombés. Une fillette de cinq ans était assise par terre, il lui manquait le pied gauche.
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A notre sortie, clignant des yeux contre la poussière qui avait tout envahi, nous attendait un nuage de brume et de chaleur rouges. C'était çà Pikadon : un éclair et un bang, un nouveau mot pour le monde nouveau qui nous accueillait. Le ciel semblait en feu. Voyant un groupe de personnes rassemblées dans un espace vide à côté de la blanchisserie, nous allâmes les rejoindre en essayant de distinguer ce qui était visible de la cité en contrebas en ces tout premiers moments, trop abasourdis pour parler. Nous avons dû comprendre qu'il s'agissait d'une bombe ou de plusieurs, mais comment l'homme à lui seul avait-il pu faire pareille chose? Comment était-ce possible? Un brouillard noir s'accrochait à la surface du sol mais au travers de ses interstices le panorama qui s'offrit à nos yeux dépassait l'entendement. A l'est de la rivière, Urakami semblait avoir été écrasé à multiples reprises sous les pieds de quelque dieu géant avant qu'il n'en chasse les débris dans les airs et ne poursuive son chemin.
Les récits de ce qu'ils avaient vu diffèrent selon les survivants. Pour certains, l'explosion évoquait un chrysanthème géant pulsant de vie, le bouillonnement de mille millions de nuages mauves, crème et roses, ou alors c'était un arbre géant changé en brasier fusant haut dans le ciel, ou encore, effectivement, un champignon avant qu'il ne s'effondre sur lui-même et se relève plus loin.
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Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

Claude Monet
Alfred Sisley
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Gustave Caillebotte
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