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Citations de Jackie Copleton (135)


J'étais en train de régler l'achat de mandarines en conserve lorsqu'une lumière nouvelle inonda notre monde. Ceux qui osent me demander comment j'ai survécu à Pikadon ont toujours droit à la même réponse, mon goût pour les sucreries. Mon humour les agace mais la vérité est moins désinvolte. C'est Nagasaki qui m'a sauvé car sa géographie a contenu la puissance de l'explosion sur un tiers de la ville, essentiellement le district d'Urakami et une partie du centre. Le port, le quartier historique et le centre proprement dit étaient abrités par les collines entourant la rivière.
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- Je passerai te chercher. Morue séchée ce soir.
Il fit la grimace.
- Ou peut-être un peu de jambon de baleine si je parviens à en trouver.
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Nous passâmes devant le magasin de soba dont le propriétaire installait ses maigres réserves de la journée sur des présentoirs en bambou. La boutique de tempura voisine avait été transformée en point collecte pour tous les métaux que nous parviendrions encore à dénicher dans nos maisons. Depuis longtemps déjà, Kenzo avait vendu le peu d'or que nous possédions au gouvernement et fait don de ses outils de jardinage ainsi que des sabres de cérémonie, marmites en cuivre, boutons de vêtements, et même de la grille de la cheminée.
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Des cigales crissaient dans les massifs du jardin. A côté d'une pousse de margousier, des figues dodues commençaient à bleuir et l'air se chargeait de leur parfum d'été.
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Les enfants-trésors
Kodakara : comme le dit un poète japonais du VIII ème siècle, il n'est pas de trésors plus précieux que les enfants. Selon les croyances populaires japonaises, les enfants sont des cadeaux du paradis, et ceux qui sont âgés de moins de sept ans méritent une attention particulière. Ces croyances ont une profonde influence sur leur éducation, avec pour résultat une relation étroite entre mère et enfant.
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Je la vois qui saisit un bol à thé beige pâle de sa main droite avant de le tourner dans le sens des aiguilles d'une montre dans sa paume étirée. Ensuite, elle verse l'eau chaude de la théière sur le thé vert en poudre, prend le fouet en bambou et bat le liquide qui écume et bouillonne comme les bulles de cercope sur l'herbe avant de me tendre le bol. Elle est vêtue d'un kimono couleur de jeunes cerises d'hiver ou de camélias, mais toujours rouge, la couleur du bonheur et de la vie, la couleur de la matrice.
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Wabi: un type de beauté austère et simple. Le mot dérive du verbe wabu (perdre de la force) et de l'adjectif wabishi (seul). A l'origine, il signifiait le malheur de vivre seul à l'écart de la société. Par la suite, il a gagné un sens esthétique positif : la jouissance d'une vie tranquille, sans travail obligé ni soucis.
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Sentiments humains
Ninjo: les Japonais estiment que les sentiments les plus importants sont l'amour, l'affection, la compassion et la sympathie et que tous les êtres humains devraient les cultiver. Ce présupposé tire son origine du fait que la société japonaise met l'accent sur une vertu cardinale : la coopération entre ses membres. Dans la vie quotidienne, les Japonais sont liés par le code du ninjo dans leurs comportements à l'égard des autres. Supposez qu'un parent vous envoie beaucoup de pommes. En ce cas, vous en donnerez spontanément quelques-unes à vos voisins. Cette attitude d'échanges et de concessions récipropres est fondée sur la conviction d'une sagesse inhérente à toute confiance mutuelle.
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Yasegaman: la combinaison de yaseru (se décharner) et de gaman-suru (endurer) signifie littéralement endurer jusqu'à en devenir émacié, ou l'endurance par seul orgueil.
L'anthropologue Ruth Benedict a un jour déclaré que le fondement de la culture japonaise est la honte et celui de la culture américaine un certain sens du péché ou de la culpabilité. Dans une société dont la honte est la pierre d'achoppement, perdre la face équivaut à avoir son ego détruit. Par exemple, jadis, les guerriers samouraïs étaient des hommes fiers. Lorsqu'ils étaient trop pauvres pour se payer un repas, ils gardaient un cure-dent aux lèvres pour montrer aux yeux du monde qu'ils venaient de manger.
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La voix des vagues
Qui se dressent devant moi
N'est pas aussi forte
Que mes sanglots,
D'avoir été abandonné
Poème japonais vieux de mille ans
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Je me revis nue tandis qu’il versait du saké mêlé de paillettes d’or sur mon corps au point que mes tétons jaunes scintillaient comme des grains d’or dans la chambre. Je le sentis me lécher jusqu’à la dernière goutte et me répéter que j’étais son chrysanthème en faisant couler le liquide glacé sur mon échine avant d’ouvrir mon corps en douceur.
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Je relevai une seconde les yeux vers une photographie au mur encadrée de bois noir. Le soleil en avait blanchi les silhouettes mais on distinguait toujours Hideo en uniforme d’écolier, debout entre ses parents, Yuko et Shige. Le 9 août, chaque année, Kenzo sortait son meilleur pur malt importé d’Ecosse, en préparation de cette journée. A mesure qu’elle s’écoulait, nous faisions un sort à la bouteille, son goût tourbé persistant sur nos langues, pendant que mon mari créait de nouvelles destinées à notre petit-fils. Certaines années, il en faisait un marin, d’autres un homme de loi, parfois même un poète vivant dans les montagnes. Il était beau, gentil, plein d’esprit. Il avait un bataillon d’enfants solides ou une maîtresse en France. Sa vie était joyeuse, exotique, pleine d’aventures. L’homme à ma porte ne cadrait guère avec cette image de film familial. Ce n’était pas la fin que je voulais pour aucun d’entre nous. Ce n’était rien d’autre qu’un monstre, un de plus, sorti des décombres de Nagasaki.
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Même la douceur de la pénombre ne parvenait pas à déguiser ses cicatrices.
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J’eus l’impression que le cœur du monde venait d’exploser. Certains allaient le décrire par la suite comme un bang mais il ressemblait plus au fracas d’une porte se rabattant violemment sur ses gonds ou à la collision de plein fouet d’un camion-citerne et d’une voiture. Il n’existe pas de mot pour ce que nous avons entendu ce jour-là. Il ne doit jamais y en avoir. Donner un nom à ce son risquerait de signifier qu’il pourrait se reproduire. Quel terme serait à même de capturer les rugissements de tous les orages jamais entendus, tous les volcans, tsunamis et avalanches jamais vus en train de déchirer la terre et d’engloutir toutes les villes sous les flammes, les vagues, les vents ? Ne trouvez jamais les termes adéquats capables de décrire une telle horreur de bruit ni le silence qui s’était suivi.
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Il vaut mieux que les secrets restent ce qu'ils sont, des secrets. Le passé est le passé. Rien de bon ne peut sortir de ce ratissage de charbons déjà consumés.
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A leur sorti de sa bouche, ses mots furent aussi légers et délicats qu'une toile d'araignée sous un souffle de brise estivale.
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Vous ne devez pas gâcher vos talents d’artiste. C’est tellement beau de pouvoir montrer au monde la façon dont vous le voyez, ses ombres, ses lumières et les espaces entre les deux. Des détails qui nous échappent dans la vie quotidienne. L’art nous rappelle tout ce que nous n’avons pas le temps de voir.
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A l’époque féodale, hommes et femmes en relations intimes n’étaient pas censés se montrer proches l’un de l’autre en public, sans même parler de bras entrelacés ou de mains tenues. Une des rares occasions où ces gestes étaient permis était les jours de pluie, quand ils pouvaient jouir de l’intimité d’un parapluie partagé. En conséquence, si un homme proposait un parapluie à une femme, son geste était souvent interprété comme l’expression implicite de son amour pour elle. Depuis lors, un homme et une femme amoureux se décrivent comme partageant un parapluie.
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Malgré la distance, ma position sur les hauteurs et la pénombre à l’intérieur de l’épicerie où je me trouvais, j’étais suffisamment près pour savoir qu’il s’agissait du bruit qui accompagne la fin de toute existence. Jamais encore je n’en avais entendu de semblable. J’eus l’impression que le cœur du monde venait d’exploser. Certains allaient le décrire par la suite comme un bang mais il ressemblait plus au fracas d’une porte se rabattant violemment sur ses gonds ou à la collision de plein fouet d’un camion-citerne et d’une voiture. Il n’existe pas de mot pour ce que nous avons entendu ce jour-là. Il ne doit jamais y en avoir. Donner un nom à ce son risquerait de signifier qu’il pourrait se reproduire. Quel terme serait à même de capturer les rugissements de tous les orages jamais entendus, tous les volcans, tsunamis et avalanches jamais vus en train de déchirer la terre et d’engloutir toutes les villes sous les flammes, les vagues, les vents ? Ne trouvez jamais les termes adéquats capables de décrire une telle horreur de bruit ni le silence qui s’était ensuivi.
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L’anthropologue Ruth Benedict a un jour déclaré que le fondement de la culture japonaise est la honte et celui de la culture américaine, un certain sens du péché ou de la culpabilité. Dans une société dont la honte est la pierre d’achoppement, perdre la face équivaut à avoir son ego détruit. Par exemple, jadis, les guerriers samouraïs étaient des hommes fiers. Lorsqu’ils étaient trop pauvres pour se payer un repas, ils gardaient un cure-dent aux lèvres pour montrer aux yeux du monde qu’ils venaient de manger.
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