Citations de Jacques Derrida (259)
"A rogue state is whoever the United States says it is"
Litwack.
L'abus de pouvoir est constitutif de la souveraineté même.
...Heidegger - dont le moins qu'on puisse dire que sa profonde réinterprétation de la Vérité n'en a pas fait un démocrate...
La grande question de la démocratie parlemantaire et représentative moderne, mais peut-être déjà de toute démocratie, dans un acte logique de tour, de l'autre-tour, de l'autre fois et donc de l'autre, de l'alter en général, c'est que l'alternative à la démocratie peut toujours être représentée comme une alternance démocratique.
De toute façon, question de tour, de double tour ou de tour à tour, la déocratie hésitera touours, dans l'alternative entre deux alternances : l'alternance dite normale et démocratique (le pouvoir d'un parti dit républicain remplace celui d'un autre parti également dit républicain) et l'alternance qui risque de donner le pouvoir, mododémocratico,à la force d'une parti élu du peuple (donc démocratique) mais supposée non démocrate. S'il y a eu un "sursaut dit démocratique", comme on l'a dit il y a quelques semaines en France, c'est qu'en cas de victoire électorale de Le Pen, on pensait bien que le résultat avait des chances d'être accepté comme légal et légitime - on y était préparé.
L'idée de force (kratos), de pouvoir et de maîtrise est analytiquement comprise dans le concept d'ipséité.
Si peu qu'on sache de ce que devrait vouloir dire "démocratie", encore faut-il, par quelque précompréhension, en savoir quelque chose.
Partout, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, ce snt les soi-disants philosophes, théoriciens et idéologues de la communication, du dialogue, du consensus, de l'univocité ou de la transparence, ceux qui prétendent rappeler sans cesse à l'éthique classique de la preuve, de la discussion et de l'échange, ce sont eux qui le plus souvent se dispensent de lire et d'écouter attentivement l'autre, qui font preuve de précipitation et de dogmatisme, ne respectent plus les règles élémentires de la philologie et de l'interprétation, confondant la science et le bavardage, comme s'ils n'avaient même pas le goût de la communication ou plutôt comme s'ils en avaient peur, au fond. Peur de quoi au fond ? Pourquoi ? Voilà la bonne question. Que se passe-t-il en ce moment, surtout autour de la "déconstruction", pour expliquer cette peur et de dogmatisme ? Devant la moindre difficulté, la moindre complication, la moindre transformation des règles, les sois-disants avocats de la communication crient à l'absence de règles et à la confusion.
Non que j'assimile tous les régimes de fitions, non que je considère les lois, les constitutions, la déclaration des droits de l'homme, la grammaire ou le code pénal comme des romans. Je rappelle seulement que ce ne sont pas des "réalités naturelles" et qu'elles elèvent du même pouvoir structurel que celui qui donne lieu à des fictions romanesques ou a des inventions mensongères.
"Politesse et politique", voilà quel aurait pu être le sous-titre de Limited Inc.
"Signatures, événement, contexte" a fait perdre patience à tout une société plus ou moins anonyme de lecteurs aucquels je ne pnsit pas alors ; je ne voudrais pas impatienter des lecteurs auxquels je pense aujourd'hui, même le traducteur qui est mon ami.
C'est pour rappeler cette évidence non évidente qu'on ajoute si souent le mot obvious, obviously, ("obsviously false") : il ne faut laisser aucune respiration au doute. L'effet se renverse. Pour ma part et où que ce soit, chaque fois que j'entends : "c'est vrai", "c'est faux", "c'est évident", "évidemment ceci" ou "cela" ou "in a fairly obvious way" ["de façon bel et bien manifeste"], je redouble de méfiance.
Il y a, dans la Reply, beaucoup de décrets d'évaluation en "mis".
Ce qui n'a peut-être pas tout à fait lieu semble se paser, pour predre des repères géograpiqeus dans un champ qui déjoue la carographie, à mi-chemin entre la Californie et l'Europe, un peu comme le Channel serait à mi-chemin entre Oxford et Paris.
J'aime cette improbable confrontation comme on peut aimer les voyages et la diplomatie.
Ce que j'aime dans cette "confrontation", c'est que je ne sais pas si elle a lieu, tout à fait lieu, si elle pourra ou aura pu avoir lieu, entre qui et qui, quoi et quoi.
Je décide ici et à partir de cet instant de nommer en français l'auteur présumé et collectif de la "Reply" "société à responsabilité limitée", ce qui s'abrège acronymement dans cette langue en Sarl [...] C'est pour le rappeler et non pour altérer le corps de son nom dans ma langue avec deux e en moins que je fais ainsi sauter le sceau (morcelé ou divisé) de Searle.
L'intention qui anime l'énonciation ne sera jamais de part en part présente à elle-même et à son contenu.
Ce monolinguisme, pour moi, c'est moi. […] hors de lui je ne serais pas moi-même. Il me constitue, il me dicte jusqu'à l'ipséité de tout, il me prescrit, aussi, une solitude monacale, comme si des voeux m'avaient lié avant même que j'apprenne à parler. Ce solipsisme intarissable, c'est moi avant moi.