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Citations de Jacques Derrida (258)


Jacques Derrida
Ce qu’on ne peut pas dire,
il ne faut surtout pas le taire, mais l’écrire
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Ce qu'on ne peut pas dire,
il ne faut surtout pas le taire
mais l'écrire.
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[L]a religion ne suit pas plus nécessairement le mouvement de la foi que celle-ci se précipite vers la foi en Dieu. Car si le concept de « religion » implique une institutions séparable, identifiable, circonscriptible, lié dans sa lettre au jus romain, son rapport essentiel à la foi et à Dieu ne vont pas de soi.
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Jacques Derrida
Le fascisme commence quand on insulte un animal, voire l'animal dans l'homme. L'idéalisme authentique consister à insulter l'animal dans l'homme ou à traiter un homme d'animal.
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Jacques Derrida
Ce qu'on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire , mais l'écrire.
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Jacques Derrida
Ce qu’on ne peut pas dire,
il ne faut surtout pas le taire, mais l’écrire
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Jacques Derrida
Pourquoi cette identification de jeunesse à Artaud ? J’ai commencé dans mon adolescence (elle a duré longtemps, jusqu’à 32 ans…) , à vouloir passionnément écrire, avec ce sentiment de vide : je sais qu’il faut j’écrive, que je veux écrire, que j’ai à écrire, mais au fond je n’ai rien à dire qui ne commence à ressembler à quelque chose qui a déjà été dit.
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Jacques Derrida
L’héritage n’est pas un bien, une richesse qu’on reçoit et qu’on met en banque, l’héritage c’est une affirmation active, sélective, qui parfois peut être plus réanimée et réaffirmée par des héritiers illégitimes que par des héritiers légitimes ; autrement dit, l’engagement politique aujourd’hui passe par la question de savoir ce qu’on va faire de cet héritage, comment on va le mettre en œuvre.
(à propos de Marx)
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Supposez que la totalité, en quelque sorte, de ce que je, si l’on peut dire, viens de dire, soit une greffe erratique, peut-être parodique, du type, éventuellement d’un « j’ai oublié mon parapluie ».
S’il ne l’est pas en totalité, du moins ce texte-ci, que vous commencez déjà à oublier, peut-il être tel en certains de ses mouvements les plus dérapants, de sorte que l’indéchiffrabilité s’en propage sans mesure.
[...]
Supposez qu’il soit crypté ... pour des raisons dont je sois le seul à connaître l’histoire et le code. Voire selon des raisons, une histoire et un code qui pour moi-même n’ont aucune transparence. À la limite, pourriez-vous dire aussi, il n’y a pas de code pour un seul. Mais il pourrait y avoir une clé de ce texte entre moi et moi...
[...]
Supposez alors que je ne sois pas seul à prétendre connaître le code idiomatique...
Les complices mourront ... et ce texte peut rester, s’il est cryptique et parodique (or je vous dis qu’il l’est, de bout en bout, et je peux vous le dire parce que cela ne vous avance à rien, et je peux mentir en l’avouant puisqu’on ne peut dissimuler qu’en disant la vérité, en disant qu’on dit la vérité), indéfiniment ouvert, cryptique et parodique, c’est-à-dire fermé, ouvert et fermé à la fois ou tour à tour.
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Jacques Derrida
Ce traumatisme a provoqué en moi deux mouvements quant aux communautés diverses. D’un côté, le désir de me faire, de nouveau, accepter par les copains, les familles et le milieu non juif, qui était mon milieu. Et, par conséquent, de rompre aussi avec le mouvement juif de grégarité qui s’était, de façon légitime, constitué pour répondre à l’agression et au traumatisme. Je ne voulais pas appartenir à ce qui était la communauté juive […] je ne supportais pas l’enfermement dans cette communauté. En même temps, j’étais plus que sensibilisé, extrêmement vulnérable à l’antisémitisme. Les injures et insultes fusaient à chaque instant. Insultes […] pas seulement verbales, qui m’ont marqué à jamais et m’ont rendu vulnérable et hypersensible à toute manifestation d’antisémitisme et de racisme. Mais, simultanément, une rupture affective, profonde, avec le milieu de la communauté juive et tout ce qui pouvait rappeler d’une manière ou d’une autre ma propre famille ou communauté. Et cela, je dois dire, est resté. A la fois le sentiment, le désir de solitude, de retrait par rapport à toute communauté d’une certaine manière... je dirais presque, "nationalité". J’ai senti qu’au fond, j’appartenais à cette solitude [..] Dès que je vois se constituer même le mot de "communauté"[…], dès que je vois se constituer une appartenance un peu trop naturelle, protectrice, fusionnelle, je disparais.
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Quand on demande de croire sur parole, on est déjà, qu'on le veuille ou non, qu'on le sache ou non, dans l'ordre de ce qui est seulement croyable. Il s'agit toujours de ce qui est offert à la foi, appelant la foi, de ce qui est seulement « croyable » et donc aussi incroyable qu'un miracle. Incroyable parce que seulement « crédible ».
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Si je suis responsable de l'autre, et devant l'autre, et à la place de l'autre, pour l'autre, l'animal n'est-il pas encore plus autre, plus radicalement autre, si je puis dire, que l'autre en lequel je reconnais mon frère, que l'autre en lequel j'identifie mon semblable ou mon prochain ? Si j'ai un devoir, un devoir avant tout dette, avant tout droit, envers l'autre, alors n'est-ce pas aussi envers l'animal qui est encore plus autre que l'autre homme, mon frère ou mon prochain ?
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Jacques Derrida
Jacques n'a voulu ni rituel ni oraison. Il sait par expérience quelle épreuve c'est pour l'ami qui s'en charge. Il me demande de vous remercier d'être venus, de vous bénir, il vous supplie de ne pas être tristes, de ne penser qu'aux nombreux moments heureux que vous lui avez donné la chance de partager avec lui. Souriez-moi, dit-il, comme je vous aurai souri jusqu'à la fin. Préférez toujours la vie et affirmez sans cesse la survie... Je vous aime et vous souris d'où que je sois.
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Un texte n'est un texte que s'il cache au premier regard, au premier venu, la loi de sa composition et la règle de son jeu. Un texte reste d'ailleurs toujours imperceptible. La loi et la règle ne s'abritent pas dans l'inaccessible d'un secret, simplement elles ne se livrent jamais, au présent, à rien qu'on puisse rigoureusement nommer une perception.
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Jacques Derrida
Pour parler de la « déconstruction en Amérique », il faudrait prétendre savoir de quoi on parle — et d'abord ce qu'on entend ou délimite sous le mot « Amérique ». Or qu'est-ce que l'Amérique, dans ce contexte? Si j'étais moins souvent associé à cette aventure de la déconstruction, je risquerais en souriant modestement cette hypothèse : l'Amérique, mais c'est la déconstruction. Ce serait, dans cette hypothèse, le nom propre de la déconstruction en cours, son nom de famille, sa toponymie, sa langue et son lieu, sa résidence principale. Comment définir les États-Unis aujourd'hui sans intégrer ceci dans la description : l'espace historique qui, aujourd'hui, dans toutes ses dimensions et à travers tous ses jeux de force, se montre incontestablement le plus sensible, le plus réceptif ou le plus réactif devant les thèmes et les effets de la déconstruction? Comme un tel espace représente et met en scène à cet égard la plus grande concentration au monde, on ne saurait le définir sans que la définition n'intègre au moins ce symptôme, si du moins on pouvait parler de symptôme. Dans la guerre qui fait rage au sujet de la déconstruction, il n'y a pas un front, il n'y a pas de fronts, mais s'il y en avait, ils passeraient tous par les États-Unis, ils définiraient le lot et en vérité le partage américain. Mais nous avons appris, de « la » déconstruction, à suspendre ces attributions, toujours hâtives, de nom propre. Il nous faut donc abandonner l’hypothèse. Non, « déconstruction » n'est pas un nom propre, et Amérique n'est pas le sien.
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Devrait-on accepter de dire que tout meurtre, toute transgression du " Tu ne tueras point " ne peut viser que l'homme, et qu'en somme il n'y a de crime que " contre l'humanité " ?
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Ce « trouble de l'identité », est-ce qu'il favorise ou est-ce qu'il inhibe l'anamnèse ? Est-ce qu'il aiguise le désir de mémoire ou désespère le phantasme généalogique ? Est-ce qu'il réprime, refoule ou libère ? Tout à la fois sans doute et ce serait là une autre version, l'autre versant de la contradiction qui nous mit en mouvement. Et nous fait courir à perdre haleine ou à perdre la tête.
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Une citoyenneté, par essence, ça pousse pas comme ça. C'est pas naturel. Mais son artifice et sa précarité apparaissent mieux, comme dans l'éclair d'une révélation privilégiée, lorsque la citoyenneté s'inscrit dans la mémoire d'une acquisition récente: par exemple la citoyenneté française accordée aux Juifs d'Algérie par le décret Crémieux en 1870.
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La bonne inspiration est le souffle de la vie qui ne se laisse rien dicter parce qu’elle ne lit pas et parce qu’elle précède tout texte. Souffle qui prendrait possession de soi en un lieu où la propriété ne serait pas encore le vol. Inspiration qui me rétablirait dans une vraie communication avec moi-même et me rendrait la parole.
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Jacques Derrida
Je suis monolingue. Mon monolinguisme demeure, et je l’appelle ma demeure, et je le ressens comme tel, j’y reste et je l’habite. Il m’habite. Le monolinguisme dans lequel je respire, même, c’est pour moi l’élément. Non pas un élément naturel, non pas la transparence de l’éther mais un milieu absolu. Indépassable, incontestable. Hors de lui je ne serais pas moi-même. Il me constitue, il me dicte jusqu’à l’ipséité du tout, il me prescrit, aussi, une solitude monacale, comme si des vœux m’avaient lié avant même que j’apprenne à parler. Ce solipsisme intarissable, c’est moi avant moi. A demeure. Or jamais cette langue, la seule que je sois ainsi voué à parler, tant que parler me sera possible, à la vie à la mort, cette seule langue, vois-tu, jamais ce ne sera la mienne. Jamais elle ne le fut en vérité. Tu perçois du coup l’origine de mes souffrances, puisque cette langue les traverse de part en part, et le lieu de mes passions, de mes désirs, de mes prières, la vocation de mes espérances. Mais j’ai tort, j’ai tort de parler de traversée et de lieu. Car c’est au bord du français, uniquement, ni en lui ni hors de lui, sur la ligne introuvable de sa côte que, depuis toujours, à demeure, je me demande si on peut aimer, jouir, prier, crever de douleur ou crever tout court dans une autre langue ou sans rien en dire à personne, sans parler même. Mais avant tout et de surcroît, voici le double tranchant d’une lame aigüe que je voulais te confier presque sans mot dire, je souffre et je jouis de ceci que je te dis dans notre langue dite commune : « Oui je n’ai qu’une langue, or ce n’est pas la mienne.
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